Qu'en pensez vous ?Goliath redouté du secteur de l'économie sociale et solidaire, le Groupe SOS est dirigé par Jean-Marc Borello, un "flamboyant" directeur qui avoue un enseignement centenaire découlant de l'utopie coopérative : "Ni Dieu, ni maître, ni actionnaire !" Fondé voilà vingt-huit ans, ce leader des entreprises de services à la personne emploie désormais 10 000 collaborateurs sur 23 sites en France métropolitaine et dans les territoires ultramarins. Le chiffre d'affaires annuel du Groupe SOS s'élève à 560 millions d'euros. Ses 44 associations, coopératives et sociétés à but non lucratif agissent dans de nombreuses filières : santé, social, développement durable, éducation et insertion professionnelles.
Travailleur social, natif de Gardanne, Jean-Marc Borello débuta en 1984, en créant l'association SOS-Drogues, devenue aujourd'hui Prévention et soin des addictions. Un an plus tard, Habitat et soins favorisait l'hébergement et l'accès aux soins des personnes en situation précaire.
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"L'AIDE PUBLIQUE S'ÉLÈVE À MOINS DE 5 % DE NOS BUDGETS"
Une dizaine d'entreprises dont le capital appartient à ses associés sont regroupées dans SOS, comme Altermundi, une enseigne de produits équitables, L'Usine, à Saint-Denis, espace événementiel proche du Stade de France, employant un personnel en réinsertion, La Manufacture durable avec 100 collaborateurs, numéro deux français du conseil en développement, ou encore Alterauto, une entreprise de location de véhicules hybrides.
Jean-Marc Borello détiendrait-il un sésame garant d'une telle success story ? "Aucun secret, sinon que l'aide publique dont nous bénéficions s'élève à moins de 5 % de nos budgets. Dans le secteur des entreprises solidaires, nous appliquons simplement les méthodes du privé : gestion serrée des coûts, emplois diplômés aux fonctions-clés de l'entreprise, recherche de projets favorisant l'entreprenariat social." Ainsi, SOS s'enorgueillit d'assumer heureusement la concurrence avec les entreprises privées du secteur des services, où il enregistre de beaux succès dans les appels d'offres.
La crise singulièrement épargnerait-elle le secteur non lucratif de l'économie des services ? "Longtemps, l'Etat a subvenu aux besoins du secteur associatif, puis les collectivités territoriales se substituèrent à son désengagement, alors, inéluctablement, le modèle "subvention" devait être frappé de plein fouet par le tarissement des financements publics. Ultime recours, les associations durent compter des donateurs impécunieux, assaillis comme tout le monde par les difficultés du temps. Quand la santé des entreprises et des foyers est favorable, la déductabilité fiscale est aisée, hélas ! le partage du gâteau donateur s'est restreint dramatiquement."
"AFFRONTER LES BESOINS SOCIAUX EN CRÉANT DES EMPLOIS"
Un tel assèchement devait provoquer une forte concentration du secteur, des associations de 50 à 200 salariés, employés d'une petite clinique, d'un home d'enfants, de crèches, n'eurent d'autre recours que de fusionner.
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En mars dernier, SOS reprenait Alpha Santé, 200 salariés, deux hôpitaux, une quinzaine d'établissements pour personnes âgées dépendantes en Lorraine, puis allait se porter au secours d'Hospitalor, 300 personnels, quatre établissements de patients handicapés, 32 maisons de retraite, employant au total 2 700 personnes. Alors, small is beautiful ? "Peut-être bien."
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