Le mystère de la momie du Vieux-Lille

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politicien
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Le mystère de la momie du Vieux-Lille

Message non lu par politicien » 22 déc. 2012, 18:02:00

Bonjour,
Une paire de charentaises attend toujours sagement, au pied du lit. Dans la chambre de trois mètres sur quatre, une table pliante fait office de mobilier ; deux manteaux et trois vestes traînent ici et là, et, au même étage, dans la salle de bains, une plaque électrique est restée posée sur le bord de la baignoire, sans doute pour y faire bouillir de l'eau.

Voilà où Alberto Rodriguez a été retrouvé, le 19 octobre, en pyjama gris rayé, la tête sur l'oreiller, les bras tombant de part et d'autre de son petit lit étroit. Voilà plus exactement comment sa momie a été découverte, au premier étage d'une maison de ville, dans l'un des quartiers les plus bobos du Vieux-Lille - en face d'une maison de thé, à deux pas d'une boutique Zadig et Voltaire.

Trop souvent, les personnes âgées meurent seules et oubliées, y compris de l'administration. Mais Alberto Rodriguez est un cas très rare. Il est décédé... depuis au moins quinze ans. 1997, c'est l'année inscrite sur les dernières lettres reçues au 9, rue Saint-Jacques, dont les cachets font foi. L'une d'elles a été postée le 15 janvier 1997 par la caisse d'assurance-maladie.

Au milieu des prospectus, on a aussi trouvé une quittance EDF du 6 février 1997 et, daté de quatre jours plus tard, un courrier de la caisse de retraite. Lorsque les agents des IMR - les "immeubles menaçant ruine" - ont découpé le volet vert et sont entrés dans la maison, il y avait donc au moins quinze ans que le vieil homme dormait dans sa chambre-sarcophage.

"X, POUVANT ÊTRE"
Les voisins commençaient à trouver étrange cette maison toujours fermée, envahie par les toiles d'araignée. Une maison d'architecte de 1880, Art déco - une "maison Pagnerre", disent les connaisseurs, en référence au style de Gabriel Pagnerre, dont s'inspire la bâtisse -, et signée d'un architecte local qui construisit notamment le casino de Malo-les-Bains, dans le Nord.

(...)

Dans la chambre du défunt, "aucune trace de lutte ou d'effraction", dit le PV de flagrance. A peine si, au pied du lit, une bassine blanche, recouverte d'un dépôt brun, a fait planer quelques heures l'ombre d'un empoisonnement, avant qu'on décide que le peintre en bâtiment avait dû mourir malade, vomissant.

La momie détient de toute façon un autre mystère : Alberto Rodriguez était très riche ! D'abord parce que, idéalement placée au coeur de cette capitale européenne, près de l'église de la Treille, l'étroite maison de trois étages est devenue un bien immobilier de valeur. "En 1986, quand j'ai acheté, le quartier était un peu chaud", se souvient la voisine avocate, installée dans un ancien couvent de "filles repenties".

Une maison de passe de la rue, Le Panier fleuri, est devenue un hôtel particulier. Un peu plus loin, une librairie occupe un ancien claque. "C'était le quartier des bars montants, confirme Bernard Coussée, auteur en 1993 d'une Petite histoire de la prostitution lilloise. Il est probable que, sans être un bordel, cette maison ait servi de lieu de rendez-vous." Aujourd'hui, elle fait rêver.

MYSTÉRIEUSE DAME
Le peintre espagnol n'était pas seulement propriétaire dans la rue Saint-Jacques. Il était à la tête d'un petit parc immobilier. Dans un testament olographe, Lucie Chanat, veuve d'Emile Caron, tripier de son état, a fait de lui son légataire universel. Dans la corbeille : la fameuse maison Art déco, une autre dans le Vieux-Lille, 3, rue des Patiniers, sur une ravissante place pavée, un immeuble à Fives (362 m2), aujourd'hui occupé par une Caisse d'épargne, et, peut-être, "une succession en région parisienne".

Lorsque Lucie Chanat s'est éteinte, le 11 novembre 1971, dans le quartier de la Madeleine, le convoi funéraire a conduit la vieille dame de 90 ans, veuve depuis près de vingt ans, dans la concession familiale où l'attendait son caveau, au cimetière Est de Lille. La généreuse légataire y repose avec sa mère et son mari, Emile Caron, sous une croix et une jardinière délabrée. Sur le marbre rose, personne n'a jugé bon de faire graver la date du décès de la bienfaitrice : Lucie Chanat, 1881-19.

"L'acte de naissance a pu brûler, soupire le généalogiste successoral Pierre Kerlévéo, que l'affaire passionne. Cette année-là, la vieille ville de Santander a été presque entièrement détruite par une tornade, suivie d'un incendie, qui a laissé 22 000 personnes sans abri."

(...)

L'épatant généalogiste a toutefois retrouvé un document précieux : l'acte de vente de la maison Pagnerre préparé par un notaire pour le 30 avril 1991. Visiblement, Alberto s'apprêtait à se séparer pour 350 000 francs du 9, rue Saint-Jacques. Mais, à 11 heures, au jour fixé pour la signature, le peintre retraité ne se présente pas chez le notaire. L'acheteuse allemande, qui avait débloqué un prêt pour l'occasion, l'attend en vain.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
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Florian
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Re: Le mystère de la momie du Vieux-Lille

Message non lu par Florian » 23 déc. 2012, 08:07:23

C'est un coup de Pierre Mauroy et Martine Aubry ? invision:

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mordred
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Re: Le mystère de la momie du Vieux-Lille

Message non lu par mordred » 23 déc. 2012, 18:35:29

Pas une personne qui ne pense à vous ! Affreux !
Dans ma rue, il y a une dame que je connais bien. Elle fut la mère d'un beau-frère décédé. Un jour, je reviens de la boulangerie en voiture. Je constate que les volets de cette dame (au demeurant bête comme ses pieds - la nature l'a ainsi faite) ne sont pas ouverts. Nous contactons ma belle-soeur (la femme de feu son fils). Elle savait. La mamie avait trouvé le moyen d'aller sur la neige. Elle était bien sûr tombée, vu son poids, entre la porte de son garage et le trottoir. Elle avait rampé pour rentrer chez elle car aucun voisin ne l'entendait. Au bout de trois heures de glissade sur le sol de la maison, elle avait pu atteindre le téléphone et contacter sa fille.
Donc, soyez bien informés de la vie du quartier. N'ayez pas peur de scruter les femmes dans leur salle de bain. Elles peuvent tomber. fifille;
Sans rire...
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).

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