PS, centristes, UMP : ils sont d'accord sur l'essentiel

Vous souhaitez discuter d'Histoire, des institutions, des concepts, des faits historiques marquants et des hommes politiques de notre pays c'est ici
Avatar du membre
johanono
Messages : 37517
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Message non lu par johanono » 19 juin 2011, 23:33:00

Interchangeables !

Après l’épisode DSK, sa succession au FMI est ouverte. La France et les européens ne voulant pas perdre la tête de cette institution si stratégique dans les troubles actuels de la zone Euro, le candidat magique est sorti du chapeau : Christine Lagarde. Il faut que l’actuel ministre de l’Economie présente le CV idéal comme le disent les médias : anglais parfait, amour des États-Unis, connaissance des rouages des négociations monétaires ainsi que tous les grands dirigeants de ce monde, soutien de tous les pays européens et pas d’hostilité américaine. Lagarde est la nouvelle chouchoute du système.

D’ailleurs sa lettre de motivation est très claire. Enfin pas tant que ça pour le commun des mortels. Mais derrière tout le langage technique, Lagarde annonce qu’elle accepte la doctrine du FMI, qu’elle sera une bonne garante du système financier mondial à bout de souffle et de ses intérêts. Elle s’engage dans la continuité de son prédécesseur à appliquer les dogmes de l’institution : politiques néolibérales de développement, politique d’austérité pour la zone Euro sans restructuration de la dette, stabilisation des monnaies (au détriment de la zone Euro et  au plus grand profit des Chinois et des Américains), acceptation des diktats bancaires et financiers (dont la dernière mouture est la privatisation express et à vil prix en Grèce) sans entrave de nouvelle réglementation…

Face à une telle candidature, M.Aubry a déclaré que « si l’Europe peut avoir ce poste et si une Française peut l’obtenir, je crois que cela serait une très bonne chose pour notre pays et pour l’Europe ». Et les autres socialistes lui ont emboité le pas sans se rendre compte qu’en échangeant DSK contre Lagarde, le PS vient tout simplement d’adouber la politique économique de Sarkozy depuis le début du quinquennat et annonce par la même occasion qu’il aurait fait la même politique et qu’il fera la même politique après 2012. Après la note de Terra Nova indiquant que le PS devrait abandonner le peuple, les socialistes ne s’y seraient pas pris autrement s’ils avaient voulu dire clairement qu’il n’y a pas l’espace d’une feuille à papier entre le social-libéralisme du PS et l’ordo-libéralisme de l’UMP. Juste quelques différences mineures mais sur l’essentiel, les 2 sont interchangeables. Et après ils vont essayer de faire campagne en critiquant le bilan de Sarkozy et en proposant un programme différent ? Vaste blague.

Quant à la théorie du FMI-de-gauche-qui-a-changé-grâce-à-DSK qui nous a été vendu pendant 4 ans, elle ne tient plus du tout. Les socialistes ne veulent plus rien changer du tout (sauf le peuple), ils veulent simplement se répartir les places d’accompagnateur du système. Cela fait longtemps, depuis la parenthèse libérale, qu’ils ont abandonnée l’idée même d’exercer le pouvoir pour changer la réalité. Comme Sarkozy a abandonné progressivement la politique volontariste promise pendant la campagne avec comme conclusion finale la soumission au pacte de compétitivité de Merkel. La future nomination de C.Lagarde comme successeur de DSK scelle l’entente symbolique des élites de droite et de gauche dans un système mondialisé contre les intérêts du peuple.

Alors certes les pays émergeants se manifestent pour remettre en cause la règle non-inscrite qui fait que le FMI revient à un européen quand la Banque Mondiale est réservée à un américain mais sans trop y croire et simplement pour prendre date. Ils auraient d’ailleurs bien tort de vouloir remplacer un français à la tête du FMI car comme le dit si bien Christopher Soames “dans une organisation internationale, il faut toujours mettre un Français à la tête, car les Français sont les seuls à ne jamais y défendre les intérêts de leur pays“. Lagarde comme DSK ne fera pas quelque chose de différent en abandonnant l’Europe et la France aux dogmes de cette institution.

D’ailleurs dans la même logique, la BCE dirigé par Herr Trichet réfléchit à une prochaine hausse des taux. En effet, les grands banquiers centraux estiment « que la tendance à la reprise économique va se poursuivre. Aussi, pour cette raison, une politique accommodante des points de vue monétaire et fiscal est moins nécessaire ». Ils doivent surement parler de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal, de l’Irlande, de la France où la croissance atteint des sommets…Il est grand temps de ramener le pouvoir dans les mains des Français et d’offrir une alternative à notre pays, pas une de ces fausses alternances dont notre pays souffre depuis trente ans…
Nicolas Calbrix
DLJ Val d’Oise
http://debout-les-jeunes.fr/blog/05/201 ... angeables/

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Message non lu par Nombrilist » 20 juin 2011, 09:55:00

Le mec force tellement le trait qu'on n'a même pas envie de l'écouter. Au fait, elle en pense quoi Marine de la nomination de Lagarde ? Elle aurait préféré un chinois ?

un artisan
Messages : 1612
Enregistré le : 11 avr. 2011, 00:00:00
Localisation : CALVADOS

Message non lu par un artisan » 23 juin 2011, 16:32:00

Gauche et droite aujourd’hui : une parodie au service du système
Il faut reconnaître à la gauche et la droite officielles au moins un mérite : depuis le milieu des années 1980 — date du « tournant libéral » pris par les socialistes au pouvoir — elles ont parfaitement su incarner leur rôle et jouer aux téléspectateurs-citoyens une véritable comédie d’opposition. A en croire les débats des vingt-cinq dernières années, l’affrontement entre gauche et droite se cristallise autour de questions sociétales, permettant à chaque camp d’adopter une posture souvent théâtrale : le racisme, le PACS, la parité, le droit de vote des étrangers, les sans-papiers… autant de thèmes qui ont submergé la scène politique et permis à chacun d’affirmer à bon compte son identité.
Plus largement, il s’agit moins désormais d’être de droite ou de gauche que de le paraître. A l’image droit-de-l’hommiste et libertaire de la gauche, répond l’attitude conservatrice et sécuritaire de la droite. En période d’élections, il n’est cependant pas interdit, au contraire, d’aller piocher dans la boîte à symboles du voisin : ainsi, quand en 2007 Ségolène Royal se prenait à rêver d’une France où dans le jardin de chaque pavillon flotteraient les couleurs nationales, Nicolas Sarkozy brandissait avec Jaurès le drapeau de la révolution. Bien sûr, il reste les extrêmes qui, avec leurs discours radicaux, viennent parfois jouer les trouble-fêtes. Mais au final, leur agitation finit toujours par se révéler utile pour les partis dominants ; soit qu’ils les utilisent comme un repoussoir, soit qu’ils leurs empruntent des thématiques de campagne mobilisatrice, pour mieux les abandonner une fois au pouvoir.
S’il est peu à peu devenu nécessaire à la droite et à la gauche dites « de gouvernement » de caricaturer et théâtraliser leurs oppositions, c’est pour mieux cacher à quel point elles ont convergé ces dernières décennies sur des questions fondamentales. C’est qu’au cours de la même période, plusieurs piliers présentés comme fondateurs de leur identité se sont effondrés. La faillite du communisme réel a ainsi privé l’extrême-gauche d’une référence. Quant à la social-démocratie, elle n’a pas su construire de modèle alternatif à ce qu’elle-même a interprété comme une victoire du modèle libéral. A droite, la tradition d’un capitalisme paternaliste, souvent patriote et conservateur a été balayée par la révolution néo-conservatrice venue d’outre-Atlantique.
De fait, droite et gauche se sont rapprochées en acceptant ce qu’il est convenu d’appeler la mondialisation néo-libérale, c’est-à-dire la libération des échanges économiques à échelle mondiale et la mise en concurrence des territoires, des travailleurs, des modèles sociaux. Un tel alignement supposait au préalable de lever le principal obstacle sur la route de libre-échange intégral : la souveraineté des Etats. Il s’agissait d’un double reniement, car cela impliquait non seulement de renoncer à la souveraineté nationale d’un point de vue économique, mais aussi politique ; en fait de réduire à l’extrême tout contrôle démocratique de l’économie et toute idée d’indépendance nationale.
Il suffit d’examiner la position des partis dominants sur les principaux traités signés dans le cadre de l’OMC, mais surtout dans celui de la construction européenne, pour voir cette convergence à l’œuvre. En choisissant cette voie, droite et gauche se sont faites les complices d’un désastre sans précédents : par la mise en concurrence déloyale de son économie, le démantèlement de ses services publics, la tutelle imposée à sa politique étrangère, la France se voit désormais gangrénée par le chômage de masse, la ruine de son modèle social, et la perte de son rang sur la scène internationale.
Un déclin donc, mais un déclin provoqué, voire instrumentalisé. Les maux dont souffre la Nation sont l’occasion pour chaque camp de concocter une soupe politique qui leur tient lieu de programme. La droite s’empare des désordres inhérents à une société sans repères, où la loi de la jungle s’impose peu à peu, pour jouer les gros bras ; la gauche surfe sur la détresse sociale en mimant les dames patronnesses. Les véritables questions sont esquivées par l’inflation de polémiques au cours desquelles les fondements de notre modèle républicain — souveraineté, égalité, solidarité, laïcité — sont attaqués au nom de la diversité, de la compétitivité, ou de la modernité.
Il est plus que temps de jeter les masques ; il est plus que temps de reconstruire la vie politique autour du vrai clivage, entre ceux qui, comme parfois par le passé, ont pris le chemin du renoncement, et ceux qui refusent que l’exemplarité morale, sociale et politique de la France soit reléguée aux oubliettes de l’Histoire.
Démocratie :le pouvoir pour les poux de manger les lions Clémenceau

Avatar du membre
avatabanana
Messages : 1038
Enregistré le : 06 oct. 2009, 00:00:00

Message non lu par avatabanana » 23 juin 2011, 19:46:00

Il demeure une différence à mon sens fondamentale :

La droite souhaite favoriser le retour au travail (RSA...) et la gauche pas vraiment (35h). Qui a raison ?


Pour le reste c'est vrai la droite et la gauche (je parle de ceux qui sont potentiellement appelés à gouverner) sous des discours différents semblent souvent assez proches, c'est tout simplement parce que la vérité est souvent unique.


Seuls les partis sans espoirs (et probablement sans volonté) de gouverner peuvent dire n'importe quoi afin de faire rêver l'électorat ....

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Message non lu par Nombrilist » 23 juin 2011, 20:15:00

"La droite souhaite favoriser le retour au travail (RSA...) et la gauche pas vraiment (35h). Qui a raison ?"

Non, la droite veut que ceux qui travaillent déjà travaillent plus. La gauche veut un partage du travail.

Avatar du membre
johanono
Messages : 37517
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Message non lu par johanono » 24 juin 2011, 08:03:00

Je rejoins tout à fait artisan.
Pour ce qui est de la réduction du temps de travail, rappelons que celle-ci a été initiée par la droite avec la loi Robien, et que ladite droite, au pouvoir depuis bientôt 10 ans, n'a jamais annulé les 35 heures. Même si ce sujet, l'opposition entre la gauche et la droite n'est pas aussi évidente qu'il n'y paraît.

Avatar du membre
GIBET
Messages : 3256
Enregistré le : 02 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Finistère

Re: PS, UMP : ils sont d'accord sur l'essentiel, ils mènent

Message non lu par GIBET » 23 août 2011, 21:42:20

Une introduction du sujet qui abouti à cela !!! icon_biggrin
il n'y a pas une rubrique fourre-tout sur le forum pour offrir à certaibs la possibilité de parler de leur vision de l'économie et de la politique ?
Moi je croyais qu'ici c'était un topic sur "La politique et son histoire sans oublier ses hommes politiques".
Ça fait un p'tit moment que je n'étais pas venu !
GIBET
Le silence est un ami qui ne trahit jamais

Avatar du membre
GIBET
Messages : 3256
Enregistré le : 02 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Finistère

Re: PS, UMP : ils sont d'accord sur l'essentiel, ils mènent

Message non lu par GIBET » 11 oct. 2011, 17:18:26

Quel sujet? :) :) :)
Coucou ...politicien!!!
GIBET
Le silence est un ami qui ne trahit jamais

Avatar du membre
johanono
Messages : 37517
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

PS, centristes, UMP : ils sont d'accord sur l'essentiel

Message non lu par johanono » 02 janv. 2012, 21:00:59

Voici une photo que j'ai retrouvée, qui date du référendum européen : elle me semble tout à fait d'actualité.

Image

Avatar du membre
Aska
Messages : 184
Enregistré le : 26 déc. 2009, 00:00:00
Localisation : Guadeloupe
Contact :

Re: PS, centristes, UMP : ils sont d'accord sur l'essentiel

Message non lu par Aska » 05 janv. 2012, 04:07:23

Je pense que le ptit chauve rondouillard a un flingue planqué sous son bras gauche.
En vadrouille.

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: PS, centristes, UMP : ils sont d'accord sur l'essentiel

Message non lu par Nombrilist » 05 janv. 2012, 19:53:34

Il y en avait une autre où ils posaient en se serrant la main il me semble ?

Répondre

Retourner vers « Histoire »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré