Et si on réinventait la démocratie ?

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Cobalt

Message non lu par Cobalt » 01 avr. 2011, 20:02:00

Belle démonstration.

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 01 avr. 2011, 21:52:00

racaille a écrit :Traditionnellement dans notre beau pays, l'expression toute populaire est toujours réprimée dans le sang (jacqueries paysannes, Communes, massacre des Chouans, révolution de février 1848, etc.).
Plus près de nous, la manif anti nucléaire à Creys-Malville en 1977, ou la police avait attaqué les manifestants à la grenade offensive, faisant un mort (Vital Michalon) et deux mutilés, et des tas de blessés.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 03 avr. 2011, 02:17:00

racaille a écrit : Je crois que c'était sur un autre forum qui n'existe plus (donc pas de lien) mais j'avais cité un petit passage de Mille plateaux de G. Deleuze à propos du langage. Il soutient - à raison à mon avis - que le langage est surtout un mot d'ordre. On ne s'exprime (presque) jamais pour communiquer une information désintéressée et objective, on le fait surtout pour affirmer notre volonté de contrôler l'autre. Il prend l'exemple des écoliers "à qui on fournit des règles de grammaire comme on fournit des pelles et des pioches à l'ouvrier" (citation approximative de mémoire). Selon lui la maîtresse n'enseigne pas, elle "ensigne" : dans le savoir qu'elle dispense se cache toujours un formatage des cerveaux à la réceptivité du mot d'ordre. C'est la partie la plus importante du message qui est transmis aux élèves. L'école ne sert pas seulement à savoir ou comprendre mais (surtout) à apprendre à obéir à la hiérarchie.
Moi aussi j'ai trouvé sur un autre forum quelque chose intéressant à citer et qui me ressemble assez!!
Tiens donc n'êtes-vous pas vous même un produit de l'école?
N'êtes vous pas le produit d'idéologues anarchistes? Tout ce que vous savez et affirmez ne peut venir de vos lectures que parce que l'école vous l'a permis en vous apprenant la technique de lecture et en vous ouvrant l'esprit . Alors pourquoi penser que les autres n'ont pas la même capacité que vous de faire ces choix?

On pourrait citer des dizaines de cas où l'école a permis de réussir à des gens d'extraction modeste et qui n'auraient eu aucune chance en restant dans l'analphabétisme. Il y a bien sûr des exemples inverses mais suffisamment de cas pour démontrer que votre affirmation est très noire et apparemment plus liée à une expérience personnelle qu'à une réalité statistique.

Je pense que vous faites confusion entre l'Ecole et le Corps enseignant si prompt a défendre lui même le contenu de son enseignement. Pour moi l'école c'est un contenant qui a fixé le principe d'un accès à la connaissance et qui donne les moyens d'y accéder. Ensuite il y a le contenu dont j'ai du mal à croire qu'il provient de l'influence d'une "classe bourgeoise " puisque la plupart du temps l'enseignant ne possède rien....sauf son cours dont il sauvegarde la pérennité de la structures. J'ai du mal à croire qu'un enseignant qui entre à 25 ans dans l'enseignement quittera l'enseignement après 38 ans sans avoir changé d'opinion!! Non je crois seulement que blasé et peu payé il n'a surtout pas voulu changer le contenu de ses cours dans la majorité des cas. C'est cela qui est condamnable et non la scolarité.

Le monde du travail permet de découvrir des gens riches de savoirs et de connaissances qui sont passés par la promotion sociale (concours, bilan de compétence...) pour compenser effectivement leur manque de diplôme. Leur compétence acquise par l'expérience est bien payée par l'entreprise et parfois mieux que des jeunes qui entrent bardés de diplômes et de titres et qui contestent la différence de salaire avec les précédents. Ils considèrent que leur diplôme doit "payer" immédiatement. J'ai connu bien des tiraillements internes à l'entreprise fondés sur la valorisation de la compétence professionnelle par rapport à la compétence universitaire. Le diplôme traduit le succès à une étape universitaire et rien d'autre!!

De même je reprendrai bien à mon compte la réponse d'un autre qui confirme ce que je pense, car l'école c'est cela avant tout:
“Vous n’êtes pas seulement, messieurs les professeurs, des maîtres de langue, d’arithmétique ou de technologie, vous êtes, vous devez devenir des éducateurs. (…)
Vous devez inculquer à vos élèves, en un temps où tant de passions et d’utopies font appel aux vains rêves, aux folles convoitises, cette idée qu’il y a, dans les choses humaines, des réalités plus fortes que les volontés humaines, des nécessités qui tiennent à la nature même des choses : que l’humanité est dirigée non par le caprice, mais par la science. (…)
Oh ! Alors ne craignez pas d’exercer cet apostolat de la science, de la droiture et de la vérité, qu’il faut opposer résolument, de toutes parts, à cet autre apostolat, à cette rhétorique violente et mensongère, (…) cette utopie criminelle et rétrograde qu’ils appellent la guerre de classe !”
Jules Ferry à la Sorbonne, lors de la séance d’ouverture des cours de formation des professeurs, le 20 novembre 1892
J'adhère!!!
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Message non lu par Cobalt » 03 avr. 2011, 03:06:00

Aussi.

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Message non lu par johanono » 03 avr. 2011, 11:07:00

El Fredo a écrit :
racaille a écrit :Traditionnellement dans notre beau pays, l'expression toute populaire est toujours réprimée dans le sang (jacqueries paysannes, Communes, massacre des Chouans, révolution de février 1848, etc.).
Plus près de nous, la manif anti nucléaire à Creys-Malville en 1977, ou la police avait attaqué les manifestants à la grenade offensive, faisant un mort (Vital Michalon) et deux mutilés, et des tas de blessés.
Mr Michalon, triste victime de l'odieuse répression policière perpétrée par le régime en place en France à cette époque... icon_mrgreen

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 03 avr. 2011, 11:11:00

Enlève ton smiley et j'approuve ton commentaire.
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Message non lu par racaille » 03 avr. 2011, 20:39:00

@Gibet :

Je ne sais pas s'il est opportun d'initier un débat sur la nature de l'éducation nationale française sur ce topic. Peut-être faudrait-il en créer un nouveau...
Tout ce que je peux dire c'est que l'idée du mot d'ordre que je développait plus haut n'est pas incompatible avec les citations que tu lui oppose en guise de réponse.

Le meilleur exemple du l'importance du mot d'ordre à l'école, c'est ma compagne institutrice en maternelle qui s'est fait inspecter la semaine dernière. L'inspectrice ne s'est pas soucié du fond de son travail (sur quoi elle travaillait cette années, quel thème, quels moyens, etc.), mais uniquement de la forme, en lui reprochant de ne pas assez bien connaitre par coeur les intitulés publiés au dernier bulletin officiel. Elle l'a corrigé à plusieurs reprises non pas sur ce qu'elle disait aux enfants mais sur la manière dont elle le disait.
Le but étant évidemment de formater chaque instituteur et à le résumer à être la courroie de transmission d'une poignée de technocrates idéologues du ministère. Sa profession devient de plus en plus technique et peu importe à l'inspection académique que les parents d'élèves considèrent ma compagne comme une bonne maîtresse d'école.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 04 avr. 2011, 03:54:00

racaille a écrit :@Gibet :

Je ne sais pas s'il est opportun d'initier un débat sur la nature de l'éducation nationale française sur ce topic. Peut-être faudrait-il en créer un nouveau...
Tout ce que je peux dire c'est que l'idée du mot d'ordre que je développait plus haut n'est pas incompatible avec les citations que tu lui oppose en guise de réponse.

Le meilleur exemple du l'importance du mot d'ordre à l'école, c'est ma compagne institutrice en maternelle qui s'est fait inspecter la semaine dernière. L'inspectrice ne s'est pas soucié du fond de son travail (sur quoi elle travaillait cette années, quel thème, quels moyens, etc.), mais uniquement de la forme, en lui reprochant de ne pas assez bien connaitre par coeur les intitulés publiés au dernier bulletin officiel. Elle l'a corrigé à plusieurs reprises non pas sur ce qu'elle disait aux enfants mais sur la manière dont elle le disait.
Le but étant évidemment de formater chaque instituteur et à le résumer à être la courroie de transmission d'une poignée de technocrates idéologues du ministère. Sa profession devient de plus en plus technique et peu importe à l'inspection académique que les parents d'élèves considèrent ma compagne comme une bonne maîtresse d'école.
Il est vrai que mon statut de papi m'a un peu éloigné des réalités quotidiennes de l'école et je me range donc dans ce domaine à ton avis et celui de ta compagne.
Mais j'avais juste réagi à l'intention de policer le discours en classe. Peut-être as-tu raison mais j'avais l'impression que le ministère et l'Académie sont incapables d'insuffler une politique de cette nature. Je les crois plus apte à la bêtise de vouloir introduire des notions d'objectivation, de management au résultat, de négociation des progressions, qui sont importées des méthodes de management anglo-saxones. J'ai reçu toutes ces formations et mis en place ce type de management et je sais malheureusement quels en sont les conséquences. L'école n' y échappera pas.
La bêtise suivra souvent!!
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Message non lu par racaille » 04 avr. 2011, 15:25:00

Non mais tu as raison, la politique du résultat et le management font aussi partie du lot quotidien de l'instit en maternelle. L'objectivation aussi, même si j'imagine que c'est plus souple en maternelle.

Disons que depuis 2008 et Darcos, l'accent a été mis en priorité sur l'apprentissage de l'obéissance et la soumission à l'autorité - évidemment pas en ces termes, Darcos parle plus volontiers de respect et de morale (sic). L'ancien programme Lang-Ferry de 2002 mettait quant à lui l'accent sur la transversalité, l'élève au sein du groupe, le "vivre ensemble" (je déteste cette expression de publiciste), la coopération, etc. Cette mutation autoritaire n'est pas très visible en maternelle au quotidien - en particulier parce que la plupart des instits adorent leur métier et qu'il n'est pas question pour eux de devenir de bons petits soldats sans cervelle - mais on sent bien que les inspecteurs sont briefés à fond sur cette thématique.

En maternelle c'est idiot et inutile puisque de toute façon la maîtresse - si elle sait captiver son auditoire - a toujours raison et elle est presque toujours élevée au rang de divinité vivante par les gamins :)
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Message non lu par GIBET » 09 avr. 2011, 03:54:00

Quel beau métier!!
C'était loin d'être mon cas dans mes discussions avec le syndicat SUD!! icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin
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Message non lu par racaille » 09 avr. 2011, 21:27:00

Je dois reconnaitre que je ne sais rien de ce qui peut se dire dans les syndicats de l'éducation. Ma compagne n'a jamais été encartée et elle ne fréquente pas du tout ce milieu.
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Message non lu par GIBET » 10 avr. 2011, 20:05:00

Moi non plus ...c'est lui qui me fréquentait beaucoup quand j'étais directeur icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin
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Message non lu par Tryphon » 11 avr. 2011, 00:06:00

La démocratie directe à la Suisse, ce serait déjà un pas important vers le respect des peuples.

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Message non lu par racaille » 11 avr. 2011, 15:11:00

Il n'y a pas de démocratie directe en Suisse, puisqu'une telle organisation de la société signifierait nécessairement la fin de toute classe politique constituée. Aux dernières nouvelles ce n'est toujours pas le cas dans ce pays ;)
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 11 avr. 2011, 15:37:00

Démocratie directe et indirecte
En Suisse, comme dans tous les pays démocratiques, les citoyens élisent des représentants qui agissent en leur nom.

Mais la Suisse offre également à ses citoyens la chance de prendre directement part au processus de décision.

Bien que la démocratie directe ne soit en aucun cas un phénomène spécifique à la Suisse - l'Italie et nombre d'Etats américains comptent parmi les pays qui accordent aux électeurs un important pouvoir décisionnaire - le système suisse est probablement le plus élaboré au monde.

Les citoyens suisses peuvent aussi bien proposer une loi de leur propre initiative que s'opposer à une loi déjà approuvée par le Parlement.

Si le Parlement décide que la motion proposée est anticonstitutionnelle ou qu'elle est contraire au droit international, il peut outrepasser ce droit. Une telle mesure n'est cependant possible que dans ce cas.

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