Les Gourous de la com’ sortent de l’ombre

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politicien
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Message non lu par politicien » 09 avr. 2011, 09:22:00

Bonjour,

Une enquête sur ces "faiseurs de roi" décrypte l’influence majeure de ces supers-conseillers. Cadres, PDG, politiques, aujourd’hui, aucune personnalité publique n’échappe à l’influence des professionnels de la communication. Des experts du comportement, de la parole, de la gestuelle - véritables "faiseurs de roi" - qui ne manquent ni d’imagination, ni d’options pour modeler l’image de leur "protégé".   De la scène politique aux patrons du CAC 40 Des hommes de l’ombre auxquels les deux journalistes Aurore Gorius et Mickaël Moreau consacrent un ouvrage, Les gourous de la com' : trente ans de manipulations politiques et économiques. Fruit de deux ans d'enquête, le livre retrace l’histoire de ces "supers-conseillers" et passe à la loupe leur influence dans le paysage politique et dans le monde des affaires. Les plus connus de ces "gourous" s’appellent Anne Méaux, Stéphane Fouks ou encore Michel Calzaroni. Proches du pouvoir, des médias, ces grands manitous coachent aussi bien les patrons du CAC 40 que les ministres et excellent dans l’art de la gestion de situations de crise, qu’il s’agisse de l’affaire Kerviel ou du premier passage télévisé d’un cadre de chez Sodexho.  Beaucoup de marketing et peu de hasard Mais à l'heure de la médiatisation tous azimuts, c'est auprès des politiques que ces conseillers jouent un rôle qui va bien au-delà de la gestion de crise. Là où les chefs d'entreprises les appellent à la rescousse dans les moments difficiles, les hommes et les femmes politiques confient toute leur personne à ces pro de la com' sur de longues durées. Image, discours, idées, tout est passé au crible, tout est marketé, ne laissant que peu ou pas de place au hasard. "Tous les hommes politiques ont été coachés au moins une fois dans leur vie", explique Aurore Gorius, à Europe1.fr. "Olivier Besancenot, par exemple, qui joue la carte de la spontanéité, a suivi des cours de media-training avant de se lancer dans la campagne présidentielle en 2002. Idem pour Marine Le Pen", raconte-t-elle.  "Je n’ai pas une g..... de cinéma, je ne suis pas Brad Pitt Christine Boutin, confie dans le livre, avoir voulu travailler son image après s’être vue aux Guignols. "Elle a décidé de prendre son image en main en changeant de coiffure et en faisant un régime, pour casser cette étiquette peu flatteuse qui lui collait à la peau", assure Aurore Gorius.  Jean-Paul Huchon, président socialiste de la région Île-de-France, s'est également confié aux deux journalistes, sur la nécessité pour lui de prendre des cours de media-training. "Au début la télé, ça a été très difficile pour moi. Les média-trainings m’ont beaucoup aidé parce que j’étais timide. Et puis je n’ai pas une g..... de cinéma, je ne suis pas Brad Pitt".  Un rôle-clef non assumé Mais la montée en puissance de ces as du langage inquiète les deux auteurs qui voient en ces "supers-conseillers" un danger pour l’information sans cesse contrôlée dans un souci de stratégie de conquête du pouvoir. "Il y a beaucoup de mythes et de conneries", balaye Anne Méaux, démentant toute volonté de "manipuler" l'information.  "Mais leur influence est bien réelle", concluent Aurore Gorius et Mickaël Moreau, "même si beaucoup nient l’importance de leur rôle" dans le jeu démocratique.  Qu'en pensez vous ?   A plus tard,  
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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 11 avr. 2011, 14:10:00

Au niveau des élections, puisqu'on a l'air de surtout parler de cela dans l'article, c'est aux français de ne pas se laisser berner et se savoir trier le faux du vrai dans les promesses des politiques.

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 11 avr. 2011, 14:28:00

Je pense que c'est plus subtil et que c'est au delà des promesses,par exemple la façon de communiquer de Boloo est très étonnante mais surtout il a asséné avec une grande assurance 3,4 points et c'est cela que les gens retiendront.

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Message non lu par Nombrilist » 11 avr. 2011, 14:52:00

"Communiquer" ou baratiner, pour moi, c'est la même chose.

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racaille
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Message non lu par racaille » 11 avr. 2011, 16:50:00

C'est la forme même de notre démocratie spectaculaire, mi-électoraliste et mi-médiatique, qui pousse les politiciens à se transformer en vedettes de cinéma sans cesse en représentation. Pour éviter les nuisances causées par les spin doctors à la société, il convient de prendre le problème à la racine et de s'interroger sur le bien-fondé de cette course à l'échalote perpétuelle à laquelle se résume la vie politique dans les démocraties occidentales.

Il est aussi intéressant de noter que l'implication de plus en plus profonde de ces spécialistes de la communication correspond grosso-modo à la mutation de la politique en bien de consommation au même titre qu'une boite de conserve.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 12 avr. 2011, 04:33:00

Je rejoins complètement Politicien et à mon tour je vous offre un petit texte de réflexion
Dieu, l’être et le néant et le coaching de vie

« Sans répondre, Charley prit un des pamphlets, tourna les pages et commença à lire à haute voix :

- La mesure d'un homme n'est pas son intelligence. Ce n'est pas la manière dont il s'élève dans l'appareil dément du système. La mesure d'un homme est ceci : à quelle vitesse est-il capable de réagir aux besoins d'un autre être ? Combien peut-il donner de sa personne ? Dans le don véritable, il ne faut attendre aucun retour, ou du moins...

- Je connais, fit Nick. C'est en donnant qu'on reçoit quelque chose. On rend service à quelqu'un, à l'occasion il vous rend la politesse. Ça coule de source.

- Ce n'est pas un don ça. C'est un troc. Écoutez ceci : Dieu nous enseigne...

- Dieu est mort. On a retrouvé sa carcasse dérivant dans l'espace du côté d'Alpha en 2019. »

Dans « Message de Frolix 8 » de Philip K. Dick (lien dickien)

« Dieu est mort » a proclamé un philosophe http://fr.wikipedia.org/wiki/Dieu_est_m ... etzsche%29 , à moins que ce ne soit un curé de village. Cela a fait les gros titres il y a un peu plus d'une quarantaine d'années, « Time Magasine » l'a même mis en une en 1966 http://guijou.blogspot.com/2009/09/les- ... -plus.html. Il faut dire que cela faisait une belle accroche journalistique. Dieu était mort, la consommation l'avait tué, il n'y a plus besoin de réfléchir aux fins dernières, de se soucier de quoi que ce soit qui ressemble de près ou de loin au salut puisque l'essentiel étant de se soucier du présent.

Évidemment, comme tous les deuils il laisse un vide, ou comme dans un divorce, car c'est aussi un divorce, et dieu est parti, semble-t-il, avec tous les meubles ne laissant pas grand-chose pour combler le vide, à part un vague humanitarisme béat qui ne va pas mener très loin : en gros, il faut être gentil avec tout le monde, et ne pas faire trop mal aux autres.

Il y eut aussi de petits malins, dés cette époque, pour s'improviser « coach de vie » voire gourou, ce qui revient somme toute au même : vendre du vent aux naïfs en leur donnant l'illusion qu'ils contrôlent leurs vies. Le « coaching de vie » c'est la spiritualité sans le sens de l'autre, la philosophie sans l'intellect. Tout le monde peut s'improviser « coach de vie » bien sûr, à la condition évidente d'avoir un peu de bagoût.

C'est un peu comme les donneurs de conseils diététiques qui pensent pouvoir le faire car comme tout un chacun ils ont besoin de manger, oubliant que comme tout le monde il peut leur arriver de grossir.

Cela permet à des chanteurs ou des écrivains minables (comme un certain Claude Vorilhon devenu Raèl http://www.info-sectes.org/sectesgd/rael.htm, qui fait maintenant dans le messianisme inter-galactique, ou comme L.Ron Hubbard créateur de la scientologie http://fr.wikipedia.org/wiki/L._Ron_Hubbard) mais à l'ambition démesurée de connaître enfin le succès qu'ils s'imaginent mériter, de faire de l'argent et de faire des conquêtes féminines.

Pour un gourou, c'est facile, il suffit qu'il prône la polygamie obligatoire pour ses ouailles.

Le « coaching de vie » favorise le narcissisme, le nombrilisme, consiste à flatter l'égo du « coaché » en lui parlant surtout de lui, selon l'adage qui veut que « Parlez moi de moi y'a que ça qui m'intéresse ».

Le psychanalyste, s'il est peu scrupuleux, peut s'improviser « coach de vie » également, ce qui lui assure un revenu confortable. Bien sûr, ces praticiens sans trop de morale valent bien ceux qui prodiguent les conseils de psychologie sans être compétents une seconde, et qui auraient besoin eux-mêmes le plus souvent d'un homme, ou d'une femme, de l'art. On remarquera d'ailleurs la lubie étrange chez les « anti-psys » de tout psychanalyser. On rappellera également que pour Freud ou Lacan par la suite, le psychanalyste n'est pas un directeur de conscience mais peut les aider néanmoins ses patients à se libérer de ce qui leur pèse, ou de ce dont il souffre.

Finalement, le « coaching de vie » est de l'anti-psychologie et un acte manqué de la plus belle eau.

Je ne parle pas de cette anti-psychologie-là qui est une autre théorie de « coaching de vie » à vocation globalisante comme le sont toutes les idéologies nées à notre belle époque moderne et de progrès, le dogme inattaquable par excellence, que ce soit à droite et à gauche.

Plutôt que de se prendre en main réellement, le « coaché » préfère aligner les lieux communs et croire en deux ou trois fariboles qui font plaisir à dire, et lui permettent de pleurnicher sur son sort, et surtout pas de faire un effort de réflexion sur lui-même (elle-même). Le gigantesque « café du commerce » que peut devenir parfois Internet permet de faire ça de manière industrielle et à un rythme soutenu.

Les politiques deviennent de plus en plus des coachs politiques, même quand ils sont finalement ridicules dans ce qu'ils ont à dire et montrent leur déni de la démocratie quitte à laisser croire qu'ils oeuvrent pour le bien commun. Ils se trouvent tous, et toutes, légitimes à guider le peuple qui en a bien besoin selon eux. Cela leur permet de ne surtout pas avouer la vérité, à savoir qu'ils ont besoin de coacher politiquement les citoyens pour conserver l'argent de ceux-ci en salaire et le pouvoir qu'ils ont sur les populations.

Les religions sont également perçues et un peu plus chaque jour comme du « coaching de vie » plus que comme une spiritualité profonde et étudiée, une théologie intéressante. Il s'agit surtout d'aider le croyant à se « sentir bien » dans sa vie sans tenir compte du fait qu'il ne vit pas isolé et ne naît pas « ex nihilo ». Le croyant est d'ailleurs demandeur de ce « coaching » que ce soit pour son couple, son argent, ou tout aspect de la vie quotidienne lui posant problème. Tant que ça parle de lui et de son cocon, çà le concerne.

Le « coaching de vie » est parfois télévisuel. Dans « l'étrange lucarne » ce genre d'émissions se multiplie, allant du « coaching » pour nettoyer sa maison et faire le ménage jusqu'à l'éducation des gosses, la cuisine. Bien sûr, pour participer à tout cela il faut accepter d'être humilié au dernier degré ou de perdre carrément toute dignité devant les caméras, ce qui montre que les fruits du « coaching de vie » sont des fruits pourris.
Le silence est un ami qui ne trahit jamais

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