Guerre d'Espagne

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Ilikeyourstyle
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Message non lu par Ilikeyourstyle » 10 avr. 2011, 12:23:00

Souvent la date du 17 ou 18 juillet 1936 est retenue comme celle du début des hostilités (coup d'état). On pourrait la dater du 8 mars 1936, date de la première réunion des conjurés à Madrid. L'épilogue a eu lieu le 1er avril 1939. 


La guerre d'Espagne selon Wikipedia.


En France et au cours des dernières décennies, il est d'usage de dire et écrire qu'une minorité nazie a écrasé et martyrisé le peuple espagnol malgré le secours des héros des Brigades Internationales et la résistance acharnée des "républicains". 


La vérité me semble - je dis bien me semble, car je ne suis pas historien et n'ai pas de prétentions - beaucoup plus complexe et sombre. J'y vois une lutte sans merci entre deux mondes, le monde de la vieille Espagne catholique et conservateur durement malmené depuis plusieurs décennies et plus particulièrement depuis 20 ans par une Espagne ouvrière syndicaliste, anarchiste et socialiste. Respectivement, les nationaux-socialistes n'étaient qu'une poignée du côté franquiste et les communistes staliniens qu'une toute petite minorité initialement côté républicain. 


Le bilan chiffré est incertain:
 
Le chiffre des victimes reste difficile à quantifier. Les sources manquent parfois, soit qu'elles n'aient pas été constituées, soient qu'elles aient disparu. Quand elles existent, elles sont souvent manipulées ou accusées de l'être, et font donc encore parfois l'objet de controverse. Dans les deux camps, on a pu parler d'un million de morts (chiffre énorme pour un pays de 26 millions d'habitants), mais ce chiffre est largement considéré comme exagéré. Actuellement, les estimations les plus sérieuses varient entre 380 000 et 451 000 morts[réf. nécessaire] des conséquences directes de la guerre.
Les chiffres suivants35 sont des estimations :
  • 100 000 à 285 000 soldats morts au combat (pertes militaires directes)
  • 10 000 à 150 000 civils morts des bombardements
  • 40 000 à 200 000 exécutions en zone nationaliste
  • 20 000 à 86 000 exécutions en zone républicaine
  • 30 000 à 200 000 exécutions par le gouvernement franquiste entre 1939 et 1943 [/list:u]
    La seule bataille de l'Èbre aurait fait près de 60 000 victimes.
    Il faut ajouter à ces chiffres la surmortalité due à la famine ou aux épidémies mais le chiffre de ces victimes (estimé à 330 00036) est difficile à établir.

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Ilikeyourstyle
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Message non lu par Ilikeyourstyle » 10 avr. 2011, 12:32:00

Je vous conseille cette lecture: 


La Guerre d'Espagne, Anthony Beevor, traduite en français par JF Sené


Le commentaire de l'internaute Pean Justice est excellent:


 
Avec son sens du récit prouvé par ses précédentes publications, A Beevor nous livre un récit captivant d'un des conflits les plus cruels du siècle : la Guerre d'Espagne.

Après un (trop ?) court panorama de la société espagnole de ce début du XXème siècle, il décrit de manière très accessible les différentes phases et acteurs du drame.
S'appuyant sur de nombreuses sources, il jongle entre les protagonistes, des leaders aux plus humbles. Mais c'est dans l'analyse stratégique des combats, qu'une fois de plus, l'auteur se révèle le plus convaincant. Ainsi, il souligne les nombreuses erreurs commises par les deux camps, démythifiant au passage tout à la fois un « sens stratégique » du général Franco, perfectible et la « fameuse » offensive de l'Èbre, impasse et tombeau des dernières illusions républicaines.
Son analyse politique des camps en présence souligne les fractures qui traversaient le tissu socio-économique ibérique, notamment le décalage entre une classe dirigeante déchirée (Monarchistes, Républicains modérés, Socialistes) l'omniprésence d'une église traditionaliste et un immense prolétariat largement influencé par le radicalisme anarchiste via le syndicat CNT. Sans oublier les clivages régionaux Basque et Catalan, sauvant par leur ralliement la République d'un effondrement rapide en 36, puis précipitant sa chute, de guerre lasse, en 38-39. En fait, dès le début de la décennie des années 30, les ingrédients pour une montée aux extrêmes et un cataclysme étaient réunis, qu'un promunciamento bâclé et improvisé, déclencha.
Bien sur, il décrit le contexte géopolitique de l'époque : l'interventionnisme des pays fascistes contre l'attentisme des états démocratiques. Il fustige la politique de non-ingérence prônée par Londres comme un terrible aveuglement. Un hommage, un brin romantique, est rendu aux volontaires des Brigades Internationales, quoique leur dévouement soit présenté comme largement manipulé et sacrifié.
Ensuite, s'il se montre d'aucune indulgence envers le Caudillo, ramené au rang d'un vulgaire opportuniste, servi par les circonstances et doublé d'un impitoyable autocrate ; il souligne le rôle néfaste joué par les Soviétiques et leurs conseillers militaires, de part leur tentative ratée de noyautage des institutions et leur volonté de liquider les autres factions de la gauche radicale (Anarchistes et POUMistes).
Enfin, sa réflexion sur un certain culte de l'honneur et de la violence dans l'âme espagnole, comme explication du niveau de cruauté et des innombrables crimes commis, apporte un éclairage non négligeable sur ce drame.
En conclusion : malgré le caractère abrupt de l'entame, à lire pour comprendre et saisir la complexité d'une époque.

lambertini
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Message non lu par lambertini » 10 avr. 2011, 15:09:00

la france a une un role de lache,.
 est les democratie européenne, en perdue l occasion de  stopper le fachiste, et aussi de faire voire a hitler,et a mousolini,  qu ils ne pourraient pas faire n importe quoi.
la lacheté des democraties, et le signe de faiblesse que les dictateurs attendaient.
mais la france, (et le front populaire ont  eu une conduite  triste, et deplorable, )qui a certainement facilitée, la chute de la france en 1940
la caravane passe et les chiens aboient

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Message non lu par Ilikeyourstyle » 10 avr. 2011, 16:39:00

Les USA, la Grande-Bretagne et dans un moindre mesure la France ont eu un rôle très obscur justement dans le but d'éviter un conflit plus large à court terme. Ils ont soutenu en douce Franco contre le risque communiste, lui fournissant carburant, denrées alimentaires, armes, médicaments et en faisant semblant d'aider les républicains. La position de la France était très difficile à cause difficile mais le Front Populaire a mené la même politique que les gouvernements suivants jusqu'en 1939. La France ne voulait pas voir arriver un énorme afflux d'espagnols qu'ils soient gauchistes ou nantionalistes, et elle ne voulait pas intervenir dans un conflit au côté de soi-disant républicains, en fait une bande d'anarchistes, trotskistes et satliniens sanguinaires. Elle ne voulait évidement pas non plus soutenir ouvertement les franquistes alliés à Franco et Mussolini. 

lambertini
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Message non lu par lambertini » 10 avr. 2011, 18:27:00

du faite de ne pas soutenir la légitime république, elle la pousser dans les griffes de staline, .
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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 10 avr. 2011, 19:29:00

Je conseille à tous la lecture de l'excellent "Hommage à la Catalogne" de George Orwell qui relate son engagement dans le POUM ainsi que le rôle néfaste des communistes aux bottes de Staline lors des évènements de Barcelone (notamment la liquidation du POUM et l'assassinat d'Andreu Nin).
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Message non lu par Ilikeyourstyle » 11 avr. 2011, 01:30:00

El Fredo a écrit :Je conseille à tous la lecture de l'excellent "Hommage à la Catalogne" de George Orwell qui relate son engagement dans le POUM ainsi que le rôle néfaste des communistes aux bottes de Staline lors des évènements de Barcelone (notamment la liquidation du POUM et l'assassinat d'Andreu Nin).
A lire avec les précautions d'usage, le POUM était un parti trotskiste aussi destructeur que Trotski et il porte une lourde responsabilité dans les exactions des années 30 à 35 qui conduisirtent au pronunciamento. Orwell était trotskiste. 

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Message non lu par El Fredo » 11 avr. 2011, 09:51:00

Euh, non, Orwell n'était pas trotskiste. Son engagement au POUM tient plus du concours de circonstances (il en parle dans le bouquin).
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Message non lu par racaille » 11 avr. 2011, 15:24:00

José Pellicer et la colonne de fer !!!

--> http://fr.wikipedia.org/wiki/José_Pellicer
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

bye 2
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Message non lu par bye 2 » 11 avr. 2011, 15:52:00

Ainsi que "Espagne libertaire" de Gaston Leval, où sont précisément décrites la plupart des réalisations anarchistes, par la socialisation des moyens de production: Aragon, Catalogne, Levant ( dans une moindre mesure ), Estrémadure, Castille..virent fleurir maintes initiatives portant la participation active de tous ( paysans, ouvriers ) comme principe de base incontournable.
Socialisation agraire, bien sûr, mais aussi dans les tramways de Barcelone, l'eau le gaz et l'électricité en Catalogne, la socialisation de la médecine, du textile, ..et même dans la fabrication d'armes ( car il fallut équiper les antifascistes ),essaimèrent la quasi-totalité du territoire non-occupé par l'ennemi franquiste.

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Message non lu par Ilikeyourstyle » 11 avr. 2011, 16:40:00

bye 2 a écrit :Ainsi que "Espagne libertaire" de Gaston Leval, où sont précisément décrites la plupart des réalisations anarchistes, par la socialisation des moyens de production: Aragon, Catalogne, Levant ( dans une moindre mesure ), Estrémadure, Castille..virent fleurir maintes initiatives portant la participation active de tous ( paysans, ouvriers ) comme principe de base incontournable.
Socialisation agraire, bien sûr, mais aussi dans les tramways de Barcelone, l'eau le gaz et l'électricité en Catalogne, la socialisation de la médecine, du textile, ..et même dans la fabrication d'armes ( car il fallut équiper les antifascistes ),essaimèrent la quasi-totalité du territoire non-occupé par l'ennemi franquiste.
Massacres de curés et de propriétaires, viols de bonnes soeurs, spoliations et rapines furent effectivement au menu des exactions anarchistes.  icon_cheesygrin

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Message non lu par racaille » 11 avr. 2011, 17:10:00

ILYS tu sais très bien que l'organisation anarchiste même - sous la forme double de d'un syndicat et d'une fédération - interdit toute idée de centralisation des décisions. Ce ne sont pas "les" anarchistes qui ont commis les exactions auxquelles tu te réfères (et qui ont bel et bien eu lieu), ce ne sont que autant d'initiatives particulières. Ce qui n'est pas le cas du camp fasciste hautement hiérarchisé et ayant fait de l'obéissance une vertu cardinale.

En ce qui concerne la colonne de fer à laquelle j'ai fait allusion plus haut, il n'est pas du tout question de viols ni de rapines mais d'individus ayant eu le mérite - exemplaire - d'aller au bout de ce qu'ils pouvaient sans jamais faire primer les intérêts politiques avant leur éthique anarchiste.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Message non lu par Ilikeyourstyle » 11 avr. 2011, 17:17:00

La belle excuse, les fascistes sont une organisation militariste stricte obéissant au doigt et à l'oeil à son chef, alors que les anars sont des individus non organisés et agissant à titre individuel. J'en tire une conclusion: si 100 fascistes commettent un massacre, il faut fusiller le chef; si 100 anarchistes commettent le même massacre, il faut fusiller les 100. Ai je faux, mon cher Racaille ? 

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Message non lu par racaille » 11 avr. 2011, 17:28:00

Je n'ai pas dit que les anarchistes étaient désorganisés (ce qui est faux), j'ai dit que par essence leur organisation était décentralisée alors que celle du fascisme est toujours hautement hiérarchisée.

Nulle part chez les théoriciens anarchiste n'est mentionné le viol de bonne-soeur en guise de propangande par le fait. Par contre la neutralisation physique des opposants politiques - et donc des anarchistes - est un pilier du fascisme, il correspond à une programmatique de prise du pouvoir par la violence, de l'URSS au Chili en passant par l'Italie et l'Espagne, et il est souvent justifié par la lecture - fanatisée - de Georges Sorel et de Lénine.

Le massacre de curés et de propriétaires est à mettre du côté du droit commun contrairement à l'exécutions systématiques des opposants politiques qui sont à mettre du côté des crimes politiques.
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Message non lu par Ilikeyourstyle » 11 avr. 2011, 17:32:00

Le massacre sélectif de couches supérieures de la population (curés, propriétaires, etc) par les meutes anarchistes espagnoles est à mettre dans le même sac que le génocide khmer rouge (lui très hiérarchisé). 

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