Le pouvoir, une histoire de couples

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politicien
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Le pouvoir, une histoire de couples

Message non lu par politicien » 11 août 2012, 18:03:52

Bonjour,
Longtemps dans l'ombre, les épouses ou compagnes des présidents de la Ve République exercent une influence de plus en plus grande. Gouverner sans elles ? Mission impossible. Et malgré elles ?

«On ne peut pas demander à une femme plus qu'on ne lui donne...» C'est François Mitterrand qui énonce cette règle devant le vieil ami qui a osé lui poser, en pleine partie de golf, la question que se chuchotent les familiers de la rue de Bièvre: à propos du jeune moniteur sportif, Jean, installé à demeure auprès de Danielle Mitterrand.La scène se passe dans les années 1970. Mitterrand ne sait pas encore que la maladie du président Pompidou va hâter son retour sur le devant de la scène. Mais il sait qu'il ne divorcera pas - même si Anne Pingeot lui annoncera bientôt qu'elle est enceinte de Mazarine. Il a conclu un pacte avec sa femme, qui est aussi la plus ardente de ses supporters: ils se retrouveront chaque dimanche rue de Bièvre pour le rituel dîner avec des proches et chaque 31 décembre dans leur «bergerie» landaise de Latché.

(...)

Interrogée sur le «cas» Valérie Trierweiler - la compagne de François Hollande, qui a tant revendiqué son indépendance et son salaire de journaliste, mais qui s'est brûlé les doigts en révélant, d'un tweet, à la fois sa jalousie de «seconde compagne» et son désir de pouvoir -, Cécilia Attias ex-Sarkozy tranche: «Il faut tout prendre ou tout laisser.» Elle pourrait ajouter «et il faut mesurer, dix ans avant, à quoi l'on s'engage...» Longtemps, la question ne s'est même pas posée. On le savait: «La gloire est le deuil éclatant du bonheur.» (Germaine de Staël.) D'ailleurs, les filles n'étaient pas élevées dans le culte du «droit au bonheur»: on leur inculquait, tout autant qu'aux futurs militaires, le sens du devoir.

Chez Yvonne de Gaulle, ce dévouement touche à l'héroïsme: le 16 juin 1940, elle embarque à Brest à bord d'un ferry - à cinq dans une cabine avec la petite Anne handicapée et sa gouvernante pour une nuit d'enfer jusqu'à l'Angleterre - sans savoir si elle y retrouvera son mari, qui multiplie les allers-retours entre Bordeaux et Londres. Avant d'«entrer dans l'aventure», Charles lui a écrit: «Rien ne compte que ceci: il faut sauver la France.» Les choses changent-elles avec les générations suivantes? Premier constat: dès que son mari entre en campagne électorale, la femme la plus indépendante devient, comme le souligne Bernadette Chirac avec humour, «l'humble servante du Seigneur».
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Quant à Carla Bruni-Sarkozy, la star du show-biz, elle entame sa carrière de première dame en petit tailleur gris pour faire la révérence à la reine d'Angleterre ; elle la termine en parfaite «ménagère de moins de 50 ans» qui affirme regarder toutes les émissions télévisées grand public en pouponnant sa petite Giulia et, le soir venu, préparer un plat de pâtes pour «son homme»... Commediante... Il faut savoir jouer la comédie quand on est la compagne d'un homme politique. On pense à Anne Sinclair et à son «nous nous aimons comme au premier jour» lorsque DSK provoque un premier scandale à Washington par sa liaison avec une collaboratrice du FMI. On pense aussi à Hillary Clinton volant au secours de «Bill» dont elle espérait être le successeur à la Maison-Blanche. On reste sidéré par les images d'Asma, la ravissante épouse britannique et syrienne, folle de haute couture française et italienne, grâce à laquelle Bachar el-Assad a si longtemps réussi à masquer son visage de dictateur.

Avant d'entrer à l'Élysée, chaque première dame pose ses conditions
À l'inverse, l'épouse modèle décide-t-elle, comme Veronica Berlusconi, de clamer sa vérité? L'indétrônable président du Conseil italien est bientôt déchu. Malheur à qui rompt le pacte! Valérie Trierweiler se l'est vu publiquement rappeler par François Hollande: «Les affaires privées se règlent en privé.» On saura dans les mois à venir s'il n'était pas déjà trop tard, ce 14 Juillet, pour changer d'image et regagner la confiance des électrices de gauche: celles-ci, en effet, en veulent particulièrement à la journaliste de Match d'avoir fragilisé son compagnon présidentiel.
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En 1978, Chirac dénonce-t-il, après avoir démissionné de son poste de premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing, le «parti de l'étranger»? Bernadette désigne la conseillère du chef du RPR, Marie-France Garaud: «Ce sera elle ou moi!» déclare-t-elle au magazine Elle, dans une interview aux effets aussi ravageurs que, trente-quatre ans plus tard, le fameux tweet de la compagne du président Hollande. Chirac redevenu premier ministre - cette fois, de Mitterrand -, c'est Danielle Mitterrand qui crée le scandale: «Le gouvernement fait tout et n'importe quoi!» lâche-t-elle au JDD. Le maître de l'Élysée s'en montre agacé. Deux jours plus tard, cependant, il se rend à Europe 1: il «admire», assure-t-il, «l'action» de sa femme. Toujours, le pacte secret.

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Démodé, le rôle caritatif des premières dames? Valérie Trierweiler l'a cru, qui répliquait «question de génération!» quand on lui parlait des fondations de mesdames de Gaulle, Pompidou, Giscard d'Estaing, Chirac et Sarkozy. Or, il y a quelques semaines, la compagne du président Hollande se rendait - non sans signaler sa présence au café du coin - dans un institut pour enfants handicapés du Pas-de-Calais... Éternel recommencement.

Une double rupture, historique, a pourtant éclaté en 2005. Cette année-là, Cécilia, à qui Nicolas Sarkozy a promis «je te ferai monter les marches de l'Élysée», cesse de croire au bonheur de régner. L'épouse «fusionnelle» qui partageait depuis quinze ans avec son impérieux amoureux non seulement les épreuves de la vie politique mais une part des responsabilités - au point de promouvoir des conseillers auprès du ministre de l'Intérieur, de participer aux déjeuners de préfets et d'assister personnellement à l'entraînement des policiers du Raid - lâche sur une chaîne: «Être First Lady, ça me rase.» Soudain, elle se voit prise au piège, privée d'existence propre et livrée aux critiques. «Tu n'es pas seule, Cécilia!» lui répète «Nicolas», inquiet. Mais deux ans plus tard, à peine gravies les marches du palais, Cécilia, amoureuse d'un homme qui n'est ni roi ni président, partira. Une première dans l'histoire de France. Bien que plusieurs fois ministre et, depuis 2004, présidente de la Région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, cet été-là, joue encore les «groupies» de François Hollande, allant jusqu'à vanter son «travail de titan» à la tête du PS... À l'automne, pourtant, elle laisse percer son ambition. Dépit de femme trompée? Prise de conscience de son propre charisme? Bientôt, le premier secrétaire n'a plus qu'à agiter son mouchoir, plein d'amertume, en regardant sa compagne le doubler. Là encore, c'est une première.

(...)

L'intégralité de cet article sur Le figaro.fr
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Lucas
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Re: Le pouvoir, une histoire de couples

Message non lu par Lucas » 12 août 2012, 09:36:44

J'ai quand même quelques doutes sur une probable influence des femmes de Président, peut être que certaines ont joué un rôle discret, mais ça n'a pas du peser bien lourd.

Nico37
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Re: Le pouvoir, une histoire de couples

Message non lu par Nico37 » 07 sept. 2012, 23:26:56

Je partage l'avis de Lucas d'autant qu'elles ont rarement un rôle politique avant...

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Vigilant84
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Re: Le pouvoir, une histoire de couples

Message non lu par Vigilant84 » 11 sept. 2012, 08:45:26

Il y a déjà, à mon humble avis, une différence à faire entre épouse de Président et concubine... passagère.
Avec la Taubira on va en arriver à avoir UN Président flanqué d'UN compagnon... Pas triste, hein ?

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