Qu'en pensez vous ?challenges a écrit : Comme souvent, c'est Manuel Valls qui a secoué le cocotier du Parti socialiste, juste avant ses Universités d'été, qui se déroulent ce week-end à La Rochelle. Dans une lettre adressée le 21 août aux autres candidats à la primaire socialiste, le député-maire d'Evry exhorte ses collègues à "adopter un discours de vérité" et "dire aux Français que l'effort à accomplir sera aussi important que celui réalisé après la libération".
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"La gauche doit remettre à plat son projet"
Dans son programme, le PS envisage de revenir sur 50 milliards d'euros de dépenses fiscales consenties par la droite depuis 2002, pour en affecter la moitié à la réduction des déficits et de la dette, et l'autre moitié au financement de ses priorités. "Je vous propose de consacrer l’intégralité de cette marge à la réduction des déficits, et non plus la moitié, écrit Manuel Valls. Toute politique nouvelle devra être financée à due concurrence par la suppression d’une politique plus ancienne."
Mercredi, le député de l'Essonne récidivait dans Les Echos, avec une charge plus violente : "La gauche doit (…) remettre à plat une partie de son projet et se comporter comme si elle était au pouvoir", affirmait-il, expliquant que des mesures "comme la création de 300.000 emplois d'avenir sont à mon sens insoutenables financièrement".
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En s'attaquant aux deux mesures phares du projet socialiste (qui prévoit d'autres dépenses importantes comme la revalorisation du Smic, la construction de 150.000 logements par an, la scolarisation dès l'âge de 2 ans ou la création de 10.000 postes de policiers et gendarmes), Manuel Valls a rejoint les critiques venues de la droite, qui pointe déjà les tentations dispendieuses du PS. Et mis au cœur du débat la crédibilité du projet socialiste, dans le contexte de ralentissement économique.
Martine Aubry persiste et signe
Vendredi, sur France Inter, Martine Aubry a, elle, maintenu l'objectif. L'ancienne ministre du Travail de Lionel Jospin entend créer, une fois au pouvoir, "300.000 emplois d'avenir (à temps plein) en attendant que la croissance puisse apporter des emplois durables".
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A son tour, Ségolène Royal a implicitement critiqué l'idée. "Sauf dans le secteur associatif ou pour des tâches d'intérêt général, ma vision de l'économie ne me porte pas à donner la priorité aux emplois aidés, a-t-elle déclaré vendredi dans Les Echos. Je préfère aider les entreprises à se développer avec des allègements de charges et des avantages au niveau du crédit bancaire." Allègements de charges? Le principe ressemble davantage à la défiscalisation dont Nicolas Sarkozy s'est fait le héraut avec la loi TEPA en 2007.
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Hollande et Montebourg en veulent plus
L'actuel favori de la primaire l'a répété cette semaine dans Les Echos: "Le débat en 2012 ne sera pas entre ceux qui veulent augmenter les impôts et ceux qui le refusent, mais entre ceux qui voudront augmenter certains impôts et ceux qui voudront baisser beaucoup de dépenses"… Une façon de dire là encore que, dans le projet socialiste, le compte n'y est pas. Ses lieutenants ne se sont pas privés cette semaine de le rappeler, lors d'un séminaire organisé à Paris avec plusieurs pointures du monde économique.
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