Justice sociale : de quoi parle-t-on?

Venez parler ici de l'élection Présidentielle de 2012, il y aura des débats, des propositions, ainsi que toute les infos concernant cette élection
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politicien
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Message non lu par politicien » 09 juin 2011, 11:01:00

Bonjour,


 
 
Mercredi, l'UMP a tenu convention sur la "justice sociale". Alors que la majorité compte faire de ce concept l'un des piliers de son projet pour 2012, le reste de la classe politique préfère parler d'"égalité réelle", d'"équilibre des chances" ou encore de "vivre-ensemble". Petit lexique de notions souvent abstraites.

La "justice sociale", un concept récent  Dans sa Théorie de la justice, publiée en 1971, John Rawls définit la justice sociale selon trois principes : la garantie des libertés de base pour tous, l'égalité des chances dans le monde du travail et le maintien des seules inégalités qui profitent aux plus défavorisés. Ce cocktail doit permettre une société mieux équilibrée et donc plus productive. John Rawls, un philosophe libéral américain, voyait donc en la justice sociale un vecteur de croissance et le pilier indispensable au développement durable. Un concept considéré comme une utopie outre-Atlantique, mais qui a la faveur de plusieurs gouvernements européens depuis une décennie. Après l'Allemagne et l'Espagne, l'exécutif français reprend à son tour l'idée.  
Le Front de gauche, "l'humain d'abord"      "Ce que nous voulons : l'humain d'abord!" Le Parti communiste et, par extension, le Front de gauche parlent de "justice sociale" depuis longtemps. Pas forcément au sens où l'entendait John Rawls qui, en bon Américain, tentait d'acclimater le modèle économique libéral à la politique sociale. Plutôt qu'évoquer l'égalité des chances, le Front de gauche opte pour un champ lexical plus militant : dans son programme commun, il demande "l'abolition de l'insécurité sociale", il veut "se débarrasser du patriarcat" ou encore "lutter contre les discriminations". Il invoque aussi le principe du "vivre ensemble", expression reprise par Europe Ecologie - Les Verts (lire ci-dessous). De la justice sociale donc, mais engagée.  
Le PS préfère "l'égalité réelle"  Dans leur projet pour 2012, les socialistes ont préféré défendre "l'égalité réelle" : "La justice sociale ne combat pas systématiquement les inégalités mais fait seulement en sorte que les écarts soient réduits afin de les rendre plus supportables", assure Gaëtan Gorce, secrétaire national PS en charge de l'exclusion, interrogé par leJDD.fr. Pour le PS, il faut donc aller plus loin et instaurer "l'égalité réelle" de tous devant la loi. Trois axes de travail ont été établis lors d'une convention interne au PS : agir à la racine des inégalités grâce à un Pacte éducatif, agir pour l'égalité des conditions de travail (uniformisation des revenus, redistribution des richesses via la fiscalité, relance de la décentralisation afin d'assurer "l'égalité entre les territoires"), et muscler la législation en matière de discriminations. Les services publics devront être repensés en conséquence. "Jeunes et seniors sont les deux cibles de notre égalité réelle", explique Gaëtan Gorce qui évoque toutefois des "questions transversales, telles les personnes sans diplôme".  
Le "vivre-ensemble" selon les écologistes  Dans son projet pour 2012, Europe Ecologie - Les Verts (EELV) ne parle pas d'égalité des chances –"une réelle imposture", écrivent Caroline Mécary et Jean-Luc Veret, rédacteurs de la partie sociale du programme– mais reprend à son compte un célèbre slogan de radio : "vivre ensemble". Les écologistes dépassent la justice sociale pour s'enquérir de la structure même de la société, qu'il considère à ce jour "déséquilibrée". Le "vivre-ensemble" vert repose sur cinq piliers : une nouvelle politique éducative (dans laquelle "l'éducation pour ré-apprendre la citoyenneté et le développement durable" tient une place essentielle), "l'égalité de circulation de tous les humains", "un nouveau contrat social" pour remettre sur pied le système sanitaire, une politique du logement éco-responsable et la mise en place d'une "société des libertés" (opposée, dans le projet, à "la société du contrôle" policier). Le monde du travail est, lui, détaché de cette partie du projet : pour les écologistes, le problème de l'emploi, traité à part, n'interfère pas avec le "vivre-ensemble".  
Le Modem "humaniste" et "l'équilibre" du Nouveau centre  Au Mouvement démocrate, "justice sociale" et "égalité réelle" sont des concepts trop abstraits. Jean-Marie Vanlerenberghe, le sénateur du Pas-de-Calais en charge des relations sociales dans le "shadow cabinet" de François Bayrou, préfère se concentrer sur le "projet humaniste". "Réfléchir à la justice sociale c'est incantatoire; il vaut mieux travailler sur des propositions concrètes sur l'éducation, l'emploi, l'intégration...", explique-t-il au JDD.fr. Le Modem poursuit donc son travail d'auditions jusqu'à la rentrée. Un programme "précis, sans philosophie superficielle" sera alors publié.     Sans citer le terme de "justice sociale", Hervé Morin a évoqué, lors d'une convention dédiée, "un équilibre des chances" visant à réduire "la fracture entre égalité réelle et formelle". Ainsi, le Nouveau centre travaille à des propositions concrètes sur l'éducation, le handicap, l'égalité hommes-femmes, le logement ou la mixité sociale.  

Le FN privilégie la "solidarité nationale"  Marine Le Pen envisage les solidarités comme un thème porteur pour sa campagne. Dans l'optique de donner au parti de son père un visage plus humain, la nouvelle présidente du FN a nommé une vice-présidente, Marie-Christine Arnautu, chargée des questions sociales. Une première dans l'histoire du mouvement. Il s'agit de "mettre en place une véritable politique de solidarité nationale". Tançant "le clientélisme en matière de solidarité", plusieurs propositions, lisibles sur le site du parti, mettent l'accent sur les personnes âgées, les victimes de handicaps mais aussi "les exclus" (à savoir "les SDF, les toxicomanes et les malades du Sida"). Marine Le Pen fait de la protection du système social français son cheval de bataille. Selon elle, l'économie qu'"on ne peut dissocier le progrès social" est responsable de "la crise sociale" actuelle. Dans les années 70, John Rawls critiquait déjà les dérives du capitalisme galopant. La patronne du FN emploie d'ailleurs l'expression "justice sociale" dans une lettre ouverte à l'économiste Jean-Louis Levet : "Je vous mets au défi de trouver un point de notre programme qui ne soit ni national, ni républicain, ni tout entier tourné vers l’exigence de justice sociale".
 
 Le Jdd.fr
 
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
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racaille
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Message non lu par racaille » 10 juin 2011, 21:04:00

Pas le temps de répondre au texte en lui-même mais juste pour dire que l'idée de justice sociale n'est pas récente. Elle imprègne par exemple la totalité de l'oeuvre politique de Proudhon.

--> http://classiques.uqac.ca/classiques/Pr ... justice_et…
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Lamaarmotte
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Message non lu par Lamaarmotte » 13 juin 2011, 19:10:00

  On ne régit pas la justice sociale  et les égalités par des lois.

  Il n'y aura jamais d'égalité réelle .

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racaille
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Message non lu par racaille » 13 juin 2011, 19:24:00

Qu'est-ce que tu entends par égalité réelle ?
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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Ilikeyourstyle
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Message non lu par Ilikeyourstyle » 14 juin 2011, 01:28:00

La justice sociale n'est pas dans la Constitution, ce qui est dans la Constitution c'est l'égalité en droit (pas des faux "droits" sociaux). La justice sociale n'existe pas , c'est un songe creux qui coûte beaucoup d'argent et d'emplois à la nation, et qui établit une inégalité grave entre celui qui se bouge les fesses pour aller bosser à 1100 €/mois alors que d'autres accumulent les lignes d'assistanat et gagnent et vivent mieux que lui sans bosser, voire accessoirement ont le temps de faire du brigandage et de devenir riches.

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wesker
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Message non lu par wesker » 14 juin 2011, 13:30:00

Ce texte mets en lumière les attentes des peuples en matière de progrès social et les orientations que les politiques tentent de proposer pour les convaincre que leurs politiques ne les entrainera pas vers la regression.

Au vu de la responsabilité que ces formations ont, dans la situation actuelle, s'étant partagé le pouvoir depuis des décennies, nul ne peut savoir à ce jour quelle crédibilité les français leur accorderont dans le cadre des élections qui viennent.

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marco
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Message non lu par marco » 14 juin 2011, 13:38:00

pourquoi confondre en permanence justice sociale et égalitarisme imbécile??

je rejoins le post de Ilikeyourstyle.
http://compte-a-rebours-francois-hollande.fr/
Le défaut du capitalisme c'est qu'il répartit inégalement la richesse; la qualité du socialisme c'est qu'il répartit la misère équitablement.

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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 14 juin 2011, 13:57:00

La justice sociale, c'est une meilleure répartition des richesses. Au minimum pour ceux qui travaillent.

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Message non lu par wesker » 14 juin 2011, 14:02:00

La Justice sociale n'est réalisable que dans le cadre de la solidarité permanente mais si nous devions partager notre système avec la planète sans que cette dernière, aussi malheureuse que soit la situation, ne participe à son financement, elle devient vite ruinée et disparaît au profit des complémentaires privées.

Cela ne signifie pas se montrer insensible ou ne pas faire preuve d'émotions devant la maladie, cela signifie, pour un responsable, simplement faire preuve de responsabilité à l'égard de ceux qui triment et qui cotisent.

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marco
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Message non lu par marco » 14 juin 2011, 15:00:00

Nombrilist a écrit : La justice sociale, c'est une meilleure répartition des richesses. Au minimum pour ceux qui travaillent.
        les pays qui étaient les + en pointe pour ce genre de choses ont montré la limite du projet face aux caractéristiques de l'âme   humaine.
        la pauvreté et la corruption y règnent en maitre,ainsi que la loi du plus fort.
        je suis partisan de mettre fin aux déclarations et projets utopiques qui ne servent qu'à faire élire des menteurs par des naïfs.
http://compte-a-rebours-francois-hollande.fr/
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Message non lu par Nombrilist » 14 juin 2011, 17:06:00

Je ne sais pas ce que tu as compris de mon propos Marco, mais quand je dis meilleure répartition, ça ne veut pas dire "répartition égale". ça veut dire que le patron ne doit pas gagner 10 fois ou 15 fois plus que le salaire le plus bas dans son entreprise. Tous avantages compris.

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marco
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Message non lu par marco » 14 juin 2011, 19:50:00

oui on peut etre d'accord sur le principe mais cela reste de la gesticulation verbale car le salaire du patron de total par exemple divisé par tous ses employés c'est  ..rien. pinut's!!
c'est énervant sur le principe mais manipuler les gens avec ça c'est ridicule.
les vrais problèmes ne sont pas là et tu le sais bien.
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avatabanana
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Message non lu par avatabanana » 14 juin 2011, 20:14:00

On peut aussi prendre le problème par l'autre bout.

Qu'est-ce qui cause l'inégalité ?

Nous sommes le fruit de l'inné et de l'acquis.

Pour ce qui est de l'inné, il parait difficile de donner à chacun le même code génétique à moins de faire appel au clonage. Dès lors l’égalité ne sera jamais totale


Pour ce qui est de l'acquis on peut faire des choses. L'acquis relève des relations de chacun avec les autres (parents, écoles, voisins, copains...) Des relations différentes induisent évidement une inégalité des acquis.

Je ne vois pas d'autre solution de confier l’éducation des enfants à l'Etat. Ainsi les enfants seraient élevés dans des crèches et placés au plus tôt dans des écoles en pensionnat afin de favoriser la plus grande égalités possible de traitement et donc des acquis.


Là encore je ne crois pas vraiment cette solution viable car quels parents toléreraient de se séparer de son enfant...


Alors je ne vois plus comment atteindre l'objectif à moins de le réduire et de mettre en place des "rustines" dans le domaine educatif (école pour tous) dans le domaine financier (aide aux parents en difficultés), dans le domaine culturel (musée en libre service, télévison nationale plus ambitieuse), ... enfin des tas de choses dont la plupart sont déjà en place.
Mais on ne pourra jamais atteindre l'égalité même au niveau simplement des acquis en laissant des enfants vivre avec des parents et des environnement très différents.

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Message non lu par Nombrilist » 14 juin 2011, 20:16:00

Si on prenait le salaire de Margerie (qui n'est pas le mieux payé) pour le redistribuer aux 96 000 salariés de Total, ça donnerait 30 euros par an et par tête. Et je suppose que ça ne tient pas compte des avantages et bonus. Et je pense également qu'il y en a quelques dizaines d'autres dans cette boîte qui doivent palper. Sans compter les administrateurs. Redistribue l'ensemble, et au final c'est pas si mal. Je suis sur qu'on pourrait monter à 100 euros par personne et par an chez Total. Et le double chez Michelin. Redistribue également les retraites-chapeau de malade qu'ils s'octroient, et ça donne encore quelques centaines d'euros de prime par tête.

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avatabanana
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Message non lu par avatabanana » 14 juin 2011, 20:18:00

Nombrilist a écrit : Je ne sais pas ce que tu as compris de mon propos Marco, mais quand je dis meilleure répartition, ça ne veut pas dire "répartition égale". ça veut dire que le patron ne doit pas gagner 10 fois ou 15 fois plus que le salaire le plus bas dans son entreprise. Tous avantages compris.
D'accord pour l'aspect moral de la chose mais cela n'aura aucun effet réel sur la situation des plus défavorisés.

Pour le reste il faut s'interroger la l'aspet pratique des choses.

N'oublions pas que les bons footballeurs changent de club lorsqu'ils touchent plus ailleurs, C'est humains et ça ne concerne pas que le foot, je pense que dans les temps les plus reculés les meilleurs chasseurs devaient être aussi choyés par le reste de la tribu dont le repas dépendait de leurs exploits...

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