Qu'en pensez vous ?S'il a toujours laissé entendre qu'il s'effacerait devant Jean-Louis Borloo -si ce dernier se présentait en 2012 -, le patron du Nouveau Centre, n'a, officiellement, pas renoncé à sa candidature à la présidentielle. Et continue chaque semaine son « tour de France » axé sur différentes thématiques. Après avoir défendu récemment dans les médias, son livre « Arrêtez de mépriser les Français. Pour une société de la reconnaissance », truffé de quelques salves peu amènes sur le chef de l'Etat, Hervé Morin joue sa carte présidentielle à lui. Jusqu'au bout. Et vient de présenter son programme économique dans une salle de l'Assemblée nationale.
Manière de rappeler à ceux qui moquent ses ambitions présidentielles que rien n'est encore officiellement acté ou pas, pour lui comme pour Jean-Louis Borloo. Même si, dans les rangs de son propre parti, bien peu croient encore à la candidature de leur chef, qui n'est d'ailleurs même plus testé par les sondeurs.
Instaurer un contrat unique à « droits progressifs »
Parmi les mesures-phares, Hervé Morin qui veut en finir avec la précarité souhaite la suppression du contrat à durée déterminée et l'instauration d'un contrat unique à « droits progressifs » -ce même contrat unique que suggérait aussi Dominique de Villepin. Pour soutenir l'emploi des jeunes, Hervé Morin cible comme ses ex-camarades de gouvernement la formation par alternance avec la création d'une université des métiers.
Côté fiscalité, il souhaite « la création d'une tranche marginale au taux de 50 % pour les revenus supérieurs à 250 000 euros ». Début juin, le patron des Radicaux, Jean-Louis Borloo, avait, pour sa part, confié aux « Echos » souhaiter « la création d'une nouvelle taxation marginale d'impôt sur le revenu à 45 % pour la fraction supérieure à 150.000 euros ». Hervé Morin, candidat ou pas, souhaite par ailleurs une déduction du revenu imposable de la totalité des charges sociales liées à l'emploi d'un salarié à domicile, dans la limite de 10 % des revenus. L'ancien ministre de l'Ecologie souhaite une modification de l'ISF quand son nouveau compère de l'Alliance républicaine, écologiste et sociale, affirme vouloir sa suppression pure et simple. Il serait remplacé par un impôt sur le patrimoine, fixé à 0,1% de la valeur totale du patrimoine mobilier et immobilier, avec un abattement de 500 000 euros afin d'éviter d'y inclure la résidence principale de l'assiette.
Il milite également pour la fin des 35 heures afin «de rendre aux partenaires sociaux la liberté de fixer la durée du travail dans le respect d'un cadre légal».
En matière de salaire et de pouvoir d'achat, il souhaite «fiscaliser une partie des charges sociales patronales» par l'instauration d'une «TVA emploi». Objectif : augmenter la TVA de trois points pour gagner 30 milliards d'euros de charges, a-t-il précisé. Parallèlement, il propose l'ouverture d'un «Grenelle sur les salaires» pour discuter de la redistribution d'une partie des marges ainsi réalisées par les entreprises. «L'un ne peut pas aller sans l'autre», affirme-t-il.
Des efforts financiers spécifiques pour les PME
Pour maintenir une croissance -plus positive que prévue, ce trimestre dernier-Hervé Morin veut, à l'instar de l'UMP, que les PME bénéficient d'efforts financiers spécifiques. Et de permettre par exemple une « déductibilité de l'impôt » sur le revenu dans la limite de 200.000 euros qui seraient investis dans ces petites et moyennes entreprises.
Enfin, pour limiter l'endettement public, deux réformes institutionnelles sont au menu: l'inscription dans la Constitution d'une «règle d'or» stipulant que le déficit public structurel ne doit pas dépasser 0,50% du PIB (hors effet de conjoncture) ainsi que la création d'«un office indépendant en charge d'établir les hypothèses macroéconomiques utilisées par le Gouvernement dans les lois de finances». Le responsable centriste souhaite également aller vers un fédéralisme budgétaire au sein de la zone euro en défendant l'instauration d'une taxe carbone à l'échelle de l'Union.
«Je veux que notre famille politique puisse s'inscrire dans le débat économique pour la présidentielle», a expliqué l'ex-ministre de la Défense. Selon lui, ce programme, qui vise à «refonder la croissance française sur la production plutôt que sur la consommation», devrait faire l'objet d'un «consensus» chez ses partenaires de l'«Alliance», qui regroupe les partis de centre-droit.
Conclusion : l'Hexagone doit relever «quatre défis majeurs : contrôler son endettement, équilibrer sa fiscalité, dynamiser son marché du travail et maintenir le financement de sa protection sociale, de son système éducatif et de formation».
A plus tard,