22h05: C'est au tour d'Alain Juppé, "très heureux de débattre" avec Hollande. "Vous êtes un peu trop sûr d'avoir tourné la page", lance le ministre des Affaires étrangères au candidat PS.
22h05: "Je me suis un peu perdu", dit-il, en l'entendant dimanche au Bourget et ce matin à la maison des Métallos. Il parle de "sectarisme" et d'"arrogance" à propos de Hollande. "les attaques personnelles il y en a assez", dit-il, en référence aux propos de Hollande (un président "anormal"). Il commence fort. Sur la dette, "nous sommes tous responsables".
22h07: Juppé parle de "Sarko", Hollande reprend: "vous voulez dire M. Sarkozy". "Ah vous l'avez dit", reprend-il triomphalement, dans un sourire.
22h09: Juppé: "Vous vous grandiriez en reconnaissant que depuis cinq ans, il y avait des" choses positives, qu'"il y a eu des erreurs, vous les corrigerez". Mais "vous êtes un peu trop sûr d'avoir tourné la page", ré-attaque Juppé.
22h11: Hollande n'est pas dans une "rétrospective mais dans une perspective".La dette publique a régressé entre 1997 et 2002, et elle a doublé depuis, rappelle-t-il. "Elle a été en 10 ans plus importante que dans toute notre histoire", assure-t-il. Si la droite juge que le quinquennat a été bon, "défendez vos positions devant les Français. Eux seuls peuvent juger".
Réplique de Juppé : " Ce bilan est évidemment caricatural. Depuis 1981, aucun budget n'a été présenté en équilibre". "Je n'ai rien compris à votre programme fiscal et budgétaire", tacle-t-il.
23h13: "La France a plutôt moins mal résisté que d'autres pays", assure Juppé. "Le chômage a augmenté, beaucoup trop", reprend Juppé, mais c'est pire en Espagne. "J'y ai rien compris à votre programme fiscal et budgétaire", insiste-t-il. Il veut aussi que Hollande clarifie sa position sur les effectifs de la fonction publique. "Vous n'allez pas remplacer un fonctionnaire sur trois, où", demande encore l'ex-Premier ministre.
22h17: Passe d'arme entre les deux sur la réduction des déficits des comptes publics. La droite a prévu 40 milliards d'impôt en plus pour y parvenir, selon Hollande. "Le reste, vous avez le même procédé que nous, la croissance", explique le socialiste. La seule différence, dit Hollande, c'est qui va payer cette hausse des impôts: "les Français" pour la droite, les plus riches pour Hollande.
22h22: "Il n'y a aucun découvert qui sera créé par cette dispostion": Hollande parle du retour de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont leur 41 annuités. Une mesure qui coûte 5 milliards, financés par une hausse de 0,1 des cotisations salariales
22h23: Juppé réattaque sur les "économies" dans les dépenses de l'Etat, admises par Hollande un peu plus tôt. Le calcul du projet socialiste "ne tient pas la route", assure Juppé.
Juppé critique le "contrat productif". "Il n'y a rien dans ce contrat productif, rien qui puisse booster la croissance", lance-t-il à propos de ce dispositif du programme présidentiel de François Hollande. "Il est normal que les TPE payent moins d'impôts sur les sociétés. Les grandes ont des moyens pour en payer moins", explique le socialiste.
22h27: "Partout où je vais, dans les PME, on me dit, nous n'avons pas suffisament d'appuis de la part des grandes entreprises". Hollande veut rapprocher grandes, moyennes et petites entreprises.
22h29: Hollande vend de nouveau son idée de banque publique d'investissement pour les PME. Juppé dit que ça existe déjà, notamment avec Oséo. "Si cela existait et que cela marchait déjà, ça se saurait !", répond-il. Juppé reproche à Hollande son "arrogance"... Il doit bien connaître vu que ça lui était reproché lorsqu'il était à Matignon en 1995.
23h30: Les deux hommes s'écharpent sur le terme "compétitivité", trop peu présent dans le discours de Hollande selon Juppé. Le débat est confus. On parle désormais de "TVA sociale", terme que Juppé a du mal à prononcer. "Vous baissez les cotisations patronales de toutes les entreprises", commence Hollande. "Qu'est-ce que vous en savez", rétorque Juppé. Et "vous augmentez la TVA", reprend Hollande. "Vous allez affaiblir la croissance, il y aura forcément" un manque "du pouvoir d'achat". Hollande rappelle d'ailleurs que Juppé avait fait du mal au pouvoir d'achat en 1995 ce qui avait conduit à la dissolution. Rappel douloureux pour Juppé.
22h34: "Vous pensez me mettre en difficulté. Je ne rougis pas de ce que j'ai fait" en 1995, répond Juppé, droit dans ses bottes. Oui, il a augmenté la TVA de deux points en 1995. "ça a permis de créer 400.000 emplois" et de relancer la croissance. "Il y a deux façons de faire de la politique: faire plaisir et avoir du courage", assure Juppé.
22h37: "Si je suis élu, quand je serais élu, comme je suis déjà président de la République"... Juppé attaque Hollande sur son supposé excès de confiance. "N'allez pas trop vite", répond Hollande. Hollande veut renégocier le traité européen. "Cette dénonciation des traités est extrêmement dangereuse", reprend Juppé. Puis Juppé se moque de Hollande et de son "arrogance" de vouloir imposer la conversion du Yuan. "Vous allez comprendre ce que veut dire se faire envoyer sur les roses", ironise Juppé.
22h41: "En matière d'arrogance, je pense que chacun à àà faire son examen de conscience", rétoque Hollande, agacé. "Je l'ai fait depuis longtemps", répond Juppé. "Vous avez peut-être des rechutes possibles", insiste Hollande.
22h42: Hollande met Juppé face aux échecs de la diplomatie de Sarkozy au niveau européen, avec l'Allemagne et la Chine. "Vous dites comment ferez-vous si nous n'y sommes pas parvenus. Eh bien nous allons faire mieux que vous, tout simplement", répond Hollande. "Je préfère un rapport de force qu'une soumission", reprend Hollande.
22h43: "La France a obtenu le gouvernement économique dont ne voulait pas l'Allemagne", assure Juppé. "L'intérêt de mon pays n'est pas d'avoir simplement un accord qui soit une discipline et une sanction", reprend Hollande
22h44: A François Hollande de conclure: "C'est pas parce que vous n'avez pas réussi à faire en sorte que l'Europe sorte de la crise d ela zone euro, pas été capable de faire un bon accord (européen) que vous devez empêcher vos éventuels successeurs d'y parvenir". "Depuis 20 ans le favori de janvier n'a jamais élu", lance Juppé. "Je me permets d'être le favori du mois de janvier, on verra bien qui sera élu", reprend Hollande.