la France a été prise en main par une classe de diplômés

[domi]

l est de coutume, pour les politiciens français, de se distancer de l’élite parisienne, en se faisant élire en province. François Mitterrand avait des racines à Cognac, puis il s’attacha au Morvan, une région de Bourgogne. Jacques Chirac revendiquait ses origines corréziennes. François Hollande a lui aussi adopté la Corrèze, où il est député. Le père de Nicolas Sarkozy est un immigré hongrois.

Quatre des candidats aux élections présidentielles françaises ont fréquenté la même école, la prestigieuse Ecole Nationale d’Administration (ENA) : François Hollande, Dominique de Villepin, Jacques Cheminade, et Nicolas Dupont-Aignan. De façon plus remarquable, deux d’entre eux ont fait partie de la même promotion, celle de 1980, surnommée la promotion Voltaire (François Hollande, Dominique de Villepin). En faisait également partie Ségolène Royal, qui a été la compagne de François Hollande, et est elle aussi une élue.

Le simple fait de trouver autant de politiciens dans une classe de 80 élèves est révélateur de la façon dont la France façonne sa classe dirigeante, affirme The Economist. Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des marchés Financiers, Henri de Castries, patron d’AXA, le mastodonte de l’assurance, Pierre Mongin, président de la RATP, la régie des transports en commun parisiens, et plusieurs ex-ministres et ambassadeurs faisaient aussi partie de cette promotion.

Les pays ont tous leurs grandes écoles, mais en France, la surreprésentation des énarques est singulière. 7 des 12 précédents Premiers ministres ont été énarques. Sur 600 patrons d’entreprises françaises, 46% venaient de l’une des 3 plus grandes écoles, dont l’ENA.

Les "énarques", comme on les appelle, sont sélectionnés sur concours. L’Ecole, qui est gratuite, a été créée en 1945 pour fournir une élite d’administrateurs au sortir de la guerre. Le principe de méritocratie sur lequel elle est basée est de plus écorné par le fait qu’elle accueille de moins en moins d’étudiants de milieux modestes. D’une manière générale, en France, les classes laborieuses fournissent de moins en moins d’élèves aux grandes écoles françaises : alors que 29% des élèves étaient issus de ces milieux dans les années 1950, ils n’étaient plus que 9% dans les années 1990. Depuis 2009, l’ENA a mis en place un programme pour permettre à des étudiants à faibles revenus d’accéder au concours d’entrée. Mais l’évolution est très lente, et c’est seulement récemment qu’un participant à ce programme vient de se voir accorder sa place.

http://www.express.be/joker/fr/world/co ... 163880.htm

[racaille]

Dommage que cet article ne dise rien à propos des avocats d'affaires. Ce sont plutôt eux qui sont à craindre en politique. Au moins les énarques, à défaut d'être des visionnaires, savent encore administrer des dossiers publics...

[Naudeon]

Domi, tu décris bien la situation.... Mais qu'y faire ?
Il est normal que ce soit des diplômés qui dirigent la France ! Ce qui est dommage, c'est qu'ils se pistonnent en famille; et surtout, qu'ils sont déconnectés des réalités du terrain ?

[Vincendix]

Ce qui est grave, c'est que ces énarques ne sont pas leaders de partis par conviction mais par intérêt uniquement, ils sont formés dans le même moule et ne pensent qu'à obtenir les meilleurs postes administratifs. A chaque promotion, ils doivent certainement tirer au sort leur orientation politique ou sociale.

[Lucas]

Bien évidemment qu'on aimerait voir plus de politique qui ne sortent pas de ces écoles, ça reste quand même de prestigieuses écoles, mais pourquoi vouloir à tout pris qu'ils ne soient pas diplômés ?

Alors que pour le moindre de job il faut au moins le bac.

[Nombrilist]

Ce qu'on aimerait surtout, c'est moins de consanguinité en politique.

[Vincendix]

Si fallait compter sur les politiques pour diriger le pays!
Heureusement, les hauts-fonctionnaires, les préfets et les sous-préfets remplissent correctement leur mission, malgré parfois l'incapacité de leur ministre.