Il n'est évidemment pas question de priver les femmes et les nouveaux esclaves qui constituent le prolétariat moderne de s'exprimer dans une démocratie directe. On peut même penser que les étrangers résidant sur le territoire y aient leur place eux aussi. Ce genre d’accommodement ne remet absolument pas en question le principe de tirage au sort dans le cadre d'une démocratie directe.
Johanono je te rappelle que le suffrage électoral a été précisément mis en place pour empêcher que la République ne devienne une démocratie. Et cela dès 1789. En France fut opposé à la démocratie directe (dite de "gouvernement populaire") le gouvernement représentatif, réduisant l'activité citoyenne à l'élection de représentants professionnels. On peut dire que le divorce entre le peuple et ses représentants était déjà contenu en germe dans les prémisses institutionnelles de ce qu'est devenue la République. Sieyès, en plus de théoriser le gouvernement représentatif, faisait aussi l'éloge de la professionnalisation de la politique. La source de nos problèmes n'est pas à chercher bien loin.
Ton étonnement s'explique facilement. Il devait aussi être celui de la noblesse à l'aube de la Révolution française, lorsqu'elle s'est rendue compte que des penseurs politiques entendaient tirer un trait sur plus de mille ans de monarchie et de droit divin en réhabilitant des vieilles lunes démocrate et "tombée depuis longtemps en désuétude"
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M