http://elections.lefigaro.fr/presidenti ... cheres.phpLes candidats multiplient les promesses chères
François Hollande et Nicolas Sarkozy ont tendance à annoncer des mesures sans préciser leur financement.
Au départ, l'intention était bonne: à droite comme à gauche, la trajectoire des finances publiques était une priorité clairement affichée dans les programmes présidentiels. Nicolas Sarkozy vise l'équilibre des comptes en 2016, François Hollande en 2017. Mais, au-delà de cette différence de calendrier, les deux candidats à l'élection présidentielle ont tous deux assuré vouloir remettre la France sur le chemin de la vertu budgétaire, et donner des gages de sérieux à nos partenaires européens. «Ce qui est en cause, c'est la souveraineté de la République face aux marchés», écrit même le candidat socialiste dans son livret-programme.
Seulement voilà, depuis quelques semaines, les promesses fusent. Sans que les détails sur la manière de les financer suivent. Ce comportement est assumé par François Hollande: «Mes propositions sont connues, j'en ai fait 60, ce qui ne m'empêchera pas d'en ajouter une ou deux pendant la campagne», avait-il prévenu lors d'un déplacement dans la Drôme.
20 milliards de dépenses annuelles
En lieu et place d'«une ou deux», c'est une multitude d'annonces qui sont avancées depuis quelques semaines. Outre ce qui figure dans son programme - qui représente déjà 20 milliards de dépenses annuelles -, le candidat PS a annoncé le changement de calcul du smic, la construction de nouveaux logements étudiants, l'allongement du congé paternité ou encore la création de places d'accueil pour les jeunes enfants. Ces nouvelles propositions, s'accumulant, ont un coût qui n'est plus marginal: les mesures annoncées début mars coûteraient à elles seules entre 3,9 et 6,5 milliards de dépenses annuelles supplémentaires, selon le chiffrage de l'Institut de l'entreprise.
Nicolas Sarkozy, lui, n'a pas encore publié de programme présidentiel en tant que tel ; il le décline au fur et à mesure des émissions de télévision et des meetings de campagne. Ce qui ne veut pas dire que les mesures qu'il annonce ne commencent pas à avoir, elles aussi, un coût important. Lors de l'émission Capital sur M6 dimanche soir dernier, il a notamment proposé la division par deux des droits de mutation, l'exonération de charges sociales pour tout senior au chômage qui retrouve un emploi, la création de la carte Vitale biométrique…
À elles seules, ces mesures coûteraient entre 6,8 milliards et 9,5 milliards, toujours selon la cellule chiffrage de l'Institut de l'entreprise (voir ci-dessous). Reste la méthode de financement. Nicolas Sarkozy a maintes fois répété qu'il veut y parvenir en ralentissant les dépenses de la France. François Hollande, dans son programme, admet une hausse importante des prélèvements.
Avec son œil de ministre des Finances, François Baroin ironise sur le programme économique du candidat socialiste et l'effet désastreux que son élection aurait pour les marchés: «Si vous avez aimé le mois d'août grec, vous allez adorer le mois de juillet français!»
Ce n'est pas comme ça qu'on réduira les déficits... icon_evil
