La sécurité et la droite, parlons-en. Il se trouve que Mohamed Merah a pu être retrouvé grâce notamment à une loi votée en 2001 par la gauche alors que la droite avait unanimement voté contre.
http://www.assemblee-nationale.fr/11/cr ... 103115.asp
M. Jean-Luc Warsmann - Cette troisième lecture a été fortement marquée, comme je le pressentais, par les circonstances : en l'occurrence, par les attentats du 11 septembre. Jouant pleinement son rôle, l'opposition a unanimement soutenu les mesures présentées par le Gouvernement pour lutter contre les réseaux terroristes. Puissent-elles suffire !
Pour le reste, ce projet est surtout celui des occasions manquées : vous n'avez pas voulu ouvrir le débat sur la délinquance des mineurs ni vous donner les moyens de faire reculer le sentiment d'impunité qui la nourrit. Vous n'avez pas voulu renforcer l'efficacité de nos systèmes de sécurité, refusant aux élus locaux, aux maires notamment, l'information dont dépend pourtant une meilleure coordination sur le terrain. Vous n'avez rien fait pour réprimer les troubles dans les halls d'immeubles. Ce texte ne sera donc jamais une loi pour la sécurité quotidienne des Français. Le regrettant vivement, le groupe RPR, dont vous n'avez pas retenu les propositions, s'opposera à son adoption.
Apparemment les halls d'immeubles obsédaient déjà suffisamment la future UMP pour qu'ils décident de s'opposer à une loi antiterroriste. Chacun ses priorités.
Pour le restes des faux-culs UDF et DL :
M. Jean-Antoine Leonetti - Le visage de ce texte, initialement de portée très limitée comme vient de le reconnaître M. Blazy, a en effet été modifié par l'adjonction de dispositions anti-terroristes. Le groupe UDF a soutenu celles-ci sans réserves ni états d'âme, estimant nécessaire de contribuer au combat des démocraties contre le fanatisme.
Pour le reste, ce projet demeure de portée limitée. Certaines mesures ne seront pas inutiles, mais elles ignorent la réalité d'une délinquance de plus en plus fréquente, de plus en plus violente - et de plus en plus le fait de jeunes. Augmentant de 30 % en cinq ans et, sans doute, de plus de 10 % cette année, elle bat de tristes records ! Pourtant, vous ne renoncez pas à une sorte de « jeunisme » électoral. Tout au plus finissez-vous par récupérer les propositions que nous avions faites s'agissant des rave-parties ou de l'immatriculation des deux-roues - mais vous n'approuvez que du bout des lèvres : les amendements ont été présentés sous la signature du ministre. Le temps n'est donc pas encore si loin où M. Bartolone nous accusait de propagande antijeunes.
D'autre part, vous persistez à vous défier des maires. Nous pensons comme vous qu'il serait dangereux de municipaliser la police ou de compromettre l'unité de la police nationale, et nous tenons comme vous à la séparation des pouvoirs : le juge doit rester libre face aux élus. Cependant, nous n'acceptons pas que des délits, considérés comme mineurs, ne soient jamais sanctionnés. Nous souhaitons donc que l'on institue des conseils de la médiation et de la réparation, au sein desquels les maires seraient présents et qui permettraient de lutter efficacement contre l'impunité.
Si vous aviez osé affronter ce problème des jeunes et accru les responsabilités des maires en faisant d'eux les coordinateurs de la sécurité dans leur commune, votre texte aurait eu une tout autre portée et nous nous serions fait une joie de l'approuver, ce domaine n'étant en effet ni de droite ni de gauche. En l'état, ce projet ne témoigne que de l'échec de votre gouvernement et l'UDF ne peut donc le voter.
M. Claude Goasguen - Lorsqu'on cherche une cohérence dans cette addition de mesures, on la trouve d'abord dans l'influence des circonstances. Vous avez d'abord annoncé ce texte au moment des municipales, parce que vous sentiez que la sécurité serait au centre de la campagne électorale. Le résultat des élections eût dû vous inciter à aller encore plus loin, il n'en a rien été : vous n'avez fait que prendre en compte le terrorisme alors que vous aviez refusé de le faire en 1995 - encore les circonstances ! Puis des faits dramatiques vous ont amené à légiférer sur les raves-parties : les circonstances, toujours !
Pourtant, par une campagne de communication dont vous avez le secret, vous essayez de nous faire croire que la réunion du parti socialiste, ce dernier week-end, aurait pris un « tournant » en matière de sécurité. Ce matin, j'ai même entendu un chroniqueur de radio célèbre prononcer le terme à propos de cette loi embryonnaire !
Cette loi n'a rien d'un tournant sécuritaire : rien sur la délinquance des mineurs, rien sur la prostitution, pourtant véritable foyer de délinquance, rien sur l'organisation de la police.C'est pourquoi le groupe DL ne la votera pas.
La sécurité n'est affaire ni de droite ni de gauche mais de crédibilité. Or vous n'en avez plus, si vous en avez jamais eu.
Oh ! Nous le savons, vous prendrez d'autres mesures de circonstances, en fonction des progrès de M. Chevènement dans les sondages mais, en fait, la politique de sécurité, vous ne savez pas faire, vous avez trop de réticences culturelles.
Ce texte opportuniste, électoraliste ne vous permettra pas d'échapper à la sanction du suffrage universel sur les questions de sécurité.
On voit que la droite avait déjà défini sa stratégie électorale pour élections qui approchaient.
Et puis quand on voit les tombereaux de fumier que l'UMP a déversés sur l'opposition ces 5 dernières années à propos de leur soi-disant obstruction parlementaire, on se dit avec le recul qu'ils ne manquent pas de toupet.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.