Qu'en pensez vous ?La question d'un débat entre les dix candidats à la présidence de la République avant le premier tour du scrutin a refait surface mercredi à l’appel de Nicolas Dupont-Aignan. Pour les intéressés c’est une bonne idée, mais "légalement" et dans la pratique, elle semble difficile à mettre en œuvre.
L'idée de faire débattre des candidats avant le premier tour de l'élection présidentielle émane d'abord de Jean-Jacques Bourdin. Celui qui avait réuni Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, il y a un an dans sa matinale de BFMTV-RMC, a souhaité inviter en face à face les deux principaux adversaires, François Hollande et Nicolas Sarkozy. Ce dernier, interrogé par le journaliste, a répondu que ce serait manquer de respect vis-à-vis des autres prétendants à l'Elysée. Pourquoi donc ne pas organiser un débat radiotélévisé entre tous les candidats officiellement validés par le Conseil constitutionnel?
S'inspirer des primaires socialistes
La question d'un tel débat a été posée par Europe 1 à François Hollande, alors invité spécial de la matinale de la radio. Sur le principe, le candidat socialiste y est favorable. Mais, pour rendre possible ce qui serait une innovation dans l'histoire de la Ve République, "il faut un maximum de cinq à six candidats, comme aux primaires socialistes dont on pourrait d'ailleurs alors s'inspirer pour l'organisation de ce débat", estime François Hollande. Soit deux émissions se répartissant les dix à douze personnes dont les candidatures doivent être validées mardi prochain. Selon Europe 1, François Hollande juge que ce nombre trop élevé risque de compliquer la mise en place d'un tel débat.
Légalement pas possible, selon l'UMP
Sur BFMTV-RMC, Nicolas Sarkozy a donc rappelé que tous les candidats devaient être traités à égalité. "Il est par essence un excellent débatteur qui aimerait également pouvoir se confronter aux autres candidats", valorise Valérie Rosso-Debord, interrogée par leJDD.fr. La députée de Meurthe-et-Moselle, également déléguée générale adjointe chargée du projet de l'UMP, a toutefois relevé le blocage juridique d'un tel type de débat : "Nicolas Sarkozy pense que ce n'est pas légalement possible." Et de rappeler les "règles très strictes" du Conseil supérieur audiovisuel (CSA). "A 10 ou 11, ce n'est pas possible, si l'on divise les candidats en deux groupes, la question qui se pose est comment constituer les groupes?", demande Valérie Rosso-Debord.
"Comment pourrais-je être contre?", dit Mélenchon
Depuis son entrée en campagne le 21 janvier 2011 – officialisée le 5 juin dernier –, Jean-Luc Mélenchon n'a pu être confronté, en débat contradictoire, qu'à Marine Le Pen. Aussi, l'idée d'un débat général ne peut que lui plaire. "Comment pourrais-je être contre?", a réagi le candidat du Front de gauche sur Europe 1.
Le Pen pour "un grand débat de fond"
Mais la candidate du Front national aime le débat et ne le refuse jamais… "s'il s'agit d'un débat de fond", indique au JDD.fr son directeur stratégique de campagne, Florian Philippot. "Pour le moment, il y a juste eu de petites polémiques, des annonces de communication et des 'mesurettes'
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C’est "indispensable" estime Bayrou
Alors que le candidat du Modem ne s’était jusqu’à présent pas exprimé sur la question, il s’est déclaré, jeudi, favorable à l’organisation de ce type de débat. "Oui, je trouve que ça serait indispensable", a estimé François Bayrou sur Canal +.
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Pour Dupont-Aignan, l’absence de débat met "la sincérité du scrutin en danger"
C’est le candidat de Debout la République qui a relancé le débat mercredi. Nicolas Dupont-Aignan a fustigé "les deux principaux candidats [qui ] ne peuvent pas affronter la contradiction". "Ils ne tiennent pas cinq minutes en face de moi", s'est targué le député-maire d'Yerres sur BFMTV-RMC.
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Et le CSA dans tout ça?
"Nous ne nous préoccupons pas des programmes audiovisuels, mais nous vérifions seulement a posteriori l'équilibre des temps de parole", rappelle-t-on au CSA. Autrement dit, un débat peut très bien avoir lieu avant le premier tour, entre cinq, six, dix ou douze candidats, à la radio ou à la télévision, face à des journalistes ou un panel de Français… Peu importe, du moment qu'au final, les temps de parole sont respectés. Le CSA note toutefois qu'un tel type de débat serait difficile à organiser aujourd'hui, alors que les médias audiovisuels doivent respecter "l'équité" de la parole politique. En revanche, pendant la campagne officielle, "l'égalité" sera sans doute plus facile à maîtriser. Encore faudrait-il qu'une chaîne ou radio propose ce type de débat. Ce qui n'est pas le cas à ce jour.
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