Qu'en pensez vous ?Jusqu’à quel âge travailler ? Et pour toucher quelle pension ? Malgré la réforme Fillon de 2010, les Français savent bien que les déficits à venir imposeront de nouveaux sacrifices. Et pourtant, cet enjeu sociétal et économique ne s’est pas imposé dans la campagne. Sans doute parce qu’il n’existe pas de recette miracle pour équilibrer les régimes.
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Résultat : les candidats se montrent très discrets sur les efforts à venir. A l’extrême gauche comme à l’extrême droite, on préfère revenir sur les réformes engagées. Au centre, on botte en touche et promet de changer l’architecture du système. Après avoir dit qu’il avait sauvé les retraites, Sarkozy ne peut plus y toucher sans prendre le risque de se déjuger. Hollande, qui envisage de corriger la réforme sans remettre en cause sa logique, renvoie le tout à une future négociation. Attention, terrain miné…
> CE QUE PROPOSENT LES CANDIDATS SUR L'ÂGE DE LA RETRAITE
Nicolas Sarkozy (UMP) a fait de la réforme des retraites un des points forts de son bilan. Il n’envisage donc pas d’y revenir, ni même d’aller plus loin s’il était réélu. « Les choses sont claires […], je ne toucherai pas à l’âge de départ à la retraite (NDLR : 62 ans en 2017) », a-t-il promis le mois dernier à la télévision. La plupart de ses rivaux, en revanche, veulent rouvrir tout ou partie de cet épineux dossier.
Sans remettre en cause l’allongement à 41 ans de la durée de cotisations prévu par la réforme Fillon, François Hollande (PS) souhaite rétablir la possibilité de partir à 60 ans à taux plein pour « tous ceux qui auront cotisé la totalité de leurs annuités ». Mais attention : les trimestres assimilés (pendant les congés de maternité, le chômage) ou majorés (pour les mères de famille notamment) ne seront pas pris en compte. La mesure ne devrait donc concerner que 150000 personnes et coûter 1 Md€ par an, financé par une hausse de 0,1 point par an des cotisations salariales et patronales.
Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) annonce un retour à la retraite à 60 ans à taux plein qu’il financera par « une nouvelle cotisation sur les revenus financiers des entreprises », mais ne précise pas dans son programme s’il reviendra aussi sur la durée de cotisations.
Eva Joly (EELV) prévoit elle aussi un retour aux 60 ans, sans décote, mais ne touche pas au nombre d’annuités exigées.
Marine Le Pen (FN) veut rabaisser l’âge légal à 60 ans et la durée de cotisations à 40 ans. Elle propose pour financer sa réforme d’élargir l’assiette du financement des retraites aux revenus du capital et d’y affecter aussi le produit des droits de douane qu’elle souhaite rétablir.
Plus radicaux en la matière, Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) ou Philippe Poutou (NPA) préconisent un retour aux 60 ans et à 37,5 années de cotisations.
François Bayrou (MoDem) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), conservent, eux, les acquis de la réforme Fillon mais proposent de changer de système en établissant un régime de retraite par points, assis sur des droits individuels, où chacun sera libre de partir au moment où il le souhaite. Le passage au nouveau régime prendrait une dizaine d’années, assure Bayrou, qui promet, par ailleurs, comme tous les candidats, une meilleure prise en compte de la pénibilité.
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