L'article est intéressant car on y apprend qu'aucun groupuscule d'extrême gauche n'a été dissous depuis les années 1980, le dernier ayant été Action directe, responsable de 80 attentats et assassinats revendiqués.Après les Jeunesses nationalistes révolutionnaires, Envie de rêver et Troisième voie dissoutes le 10 juillet [2013], cela a été au tour de l'Oeuvre française et des Jeunesses nationalistes le 24 juillet. Retour sur près de 80 ans d'interdictions, de l'extrême droite à l'extrême gauche en passant par les indépendantistes. (...)
Les années 1930 ouvrent le bal avec 12 dissolutions, principalement de ligues ou d'organisations royalistes. Et la machine à dissoudre va fonctionner à plein régime par la suite à la Libération, entre mouvements collaborationnistes et néonazis.
Les années 1950 et 1960 sont les deux décennies les plus «égalitaires» puisqu'en matière de dissolution, les mouvements indépendantistes vietnamiens ou algériens sont presque autant la cible de l'Etat que les communistes ou les mouvements d'extrême droite.
Dans les années 1970, malgré l'arrivée d'un terrorisme d'extrême gauche en France, ce sont les régionalistes bretons, basques et corses qui sont victimes des dissolutions administratives. Le rythme des dissolutions continue de diminuer ensuite pour cibler l'extrême droite ou des organisations terroristes et fondamentalistes, la dernière en date avant les JNR et Troisième voie étant le mouvement islamiste radical Forsane Alizza en mars 2012.
Les JNR, Troisième voie, Envie de rêver, l'Oeuvre française et les Jeunesses nationalistes deviennent donc les 93e, 94e, 95e, 96e et 97e organisations à être dissoutes en près de 80 ans. Mais Serge Ayoub a annoncé qu'il comptait attaquer le décret de dissolution devant le Conseil d'Etat afin de le faire annuler pour «abus de pouvoir», estimant que les trois structures ne correspondent pas aux critères évoqués dans la loi. Yvan Benedetti, qui préside l'Oeuvre française, et Alexandre Gabriac, qui dirige les Jeunesses nationalistes, ont eux aussi annoncé leur intention de contester la dissolution de leurs mouvements.
Slate.fr
On notera aussi qu'en 2006, un groupuscule ici qualifié d'extrême droite, a été dissous pour "suprématisme noir", à savoir Tribu Ka de Kémi Séba.