Le parti de gauche

Nico37
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par Nico37 » 09 oct. 2013, 22:48:26

fab380 » Mer 9 Oct 2013 - 21:44 a écrit :
Ramdams » 09 Oct 2013, 11:18:50 a écrit :Lamentable. On voit bien que les élus du Parti de gauche n'ont pas de réelle conviction puisqu'il leur suffit d'un silence sur une pauvre petite élection cantonale. Ce n'est pas comme si le second tour opposait un candidat PS à un candidat FN, et que Mélenchon n'avait pas voulu appeler à voter pour le PS. Appeler à voter pour un candidat UMP pour une élection à l'enjeu tellement minime, je comprends que ce soit difficile.

Au moins, ce parti sera débarrassé d'un tiède.
Il y a eu beaucoup de départs du PG parmi les membres fondateurs, et beaucoup d'exclusions de militants qui se sont élevés contre les magouilles internes. Le PG n'est pas un parti démocratique, seule la volonté de Mélenchon compte, même lorsqu'elle est minoritaire, les troupes doivent suivre ou dégager. Et les décisions politiques prises par Mélenchon au nom du PG vont toujours dans le sens des intérêts personnels de Mélenchon. Tout ça est très ambigu. Il y a les discours d'un côté, et il y a les pratiques de l'autre.
Il ne suffit pas d'annoner des assertions dépourvues de sources, il faut les prouver...
Mélenchon est un ancien de l'OCI formé par Pierre Boussel ce qui exclut tout partage du pouvoir...
fab380 » Mer 9 Oct 2013 - 21:53 a écrit :
Narbonne » 09 Oct 2013, 21:46:37 a écrit :La caractéristique des partis est "faites ce que dis, pas ce que je fais"
Oui, malheureusement. Il faudrait que les citoyens aient la possibilité d'agir politiquement sans passer par un parti, mais c'est aujourd'hui à peu près impossible. Pour cette raison la vie politique est complètement sclérosée et quelques catégories sociales ont le quasi monopole sur cette vie politique et les postes de responsabilité. C'est dommage, il y a plus de bonne volonté, de compétences et d'énergies en dehors des partis que parmi les politiciens ou apprentis politiciens professionnels.
Un parti est un regroupement volontaire sur une base politique. Comment des individus isolés peuvent-ils agir :?: Même le PartidoX reste une pure hypothèse politique...

fab380
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par fab380 » 10 oct. 2013, 10:10:35

Nico, cela semble t'irriter que je critique le PG. J'en suis désolé, mais sache que j'en parle en l'ayant vécu de l'intérieur, ce qui ne prouve pas que j'ai raison, mais que je connais bien le sujet.
Pour les départs de responsables nationaux co-fondateurs du PG, je n'ai pas de preuves à apporter, tout cela est de notoriété publique et a été rapporté dans la presse. Toute personne qui suit un minimum la vie interne du PG est au courant. Concernant, les exclusions collectives ou les départs collectifs de militants pour protester contre l'absence de démocratie interne, tu pourras facilement en trouver des traces fiables en cherchant un peu avec google.
L'absence de démocratie interne, il suffit de se référer aux status du parti qui rendent pratiquement impossible la constitution de courant autre que celui de la direction, ce qui est d'autant plus choquant qu'au PS Mélenchon a toujours bénéficié de ce droit et en a usé et abusé pour exister.
Quant au rapport entre politique et vie personnelle de Mélenchon, il y a des choses que je ne peux pas prouver, mais en te renseignant un peu, je te conseille la biographie qui a été consacrée à Mélenchon (et dont j'ai oublié le titre) et tu pourras déjà constater que celui-ci n'a jamais travaillé en dehors de la politique (quelques mois comme prof il y a longtemps) et que la politique est son unique gagne pain. C'est toujours ambigu la situation de ceux qui ne vivent que de la politique, car en grattant un peu on s'aperçoit que derrière les grandes idées se cachent des petits intérêts égoïstes.
D'ailleurs, j'ai toujours soupçonné que la sortie du PS et la création du PG par Mélenchon s'expliquait d'abord par des motivation matérielles personnelles (Mélenchon s'était exprimé sur le TCE contre la position du PS, en violation de la décision majoritaire des adhérents exprimée par un vote interne, et il n'était pas certain d'être investi de nouveau pour les sénatoriales). Et je te fais remarquer que Mélenchon quand il a quitté le PS n'a pas voulu abandonner son mandat trés rémunérateur de sénateur, mandat qu'il devait uniquement au fait d'avoir eu l'étiquette socialiste au moment de l'élection.

C'est ton droit d'aimer Mélenchon ou d'être d'accord avec le programme politique du PG. Mais autant le faire en connaissance de cause en sachant un peu ce qui se passe de l'autre côté du décor.
Les fascistes de demain se feront appeler "anti-fascistes" (Winston Churchill)

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punkach
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par punkach » 10 oct. 2013, 10:19:13

fab380 » 10 Oct 2013, 10:10:35 a écrit :Nico, cela semble t'irriter que je critique le PG. J'en suis désolé, mais sache que j'en parle en l'ayant vécu de l'intérieur, ce qui ne prouve pas que j'ai raison, mais que je connais bien le sujet.
Pour les départs de responsables nationaux co-fondateurs du PG, je n'ai pas de preuves à apporter, tout cela est de notoriété publique et a été rapporté dans la presse. Toute personne qui suit un minimum la vie interne du PG est au courant. Concernant, les exclusions collectives ou les départs collectifs de militants pour protester contre l'absence de démocratie interne, tu pourras facilement en trouver des traces fiables en cherchant un peu avec google.
L'absence de démocratie interne, il suffit de se référer aux status du parti qui rendent pratiquement impossible la constitution de courant autre que celui de la direction, ce qui est d'autant plus choquant qu'au PS Mélenchon a toujours bénéficié de ce droit et en a usé et abusé pour exister.
Quant au rapport entre politique et vie personnelle de Mélenchon, il y a des choses que je ne peux pas prouver, mais en te renseignant un peu, je te conseille la biographie qui a été consacrée à Mélenchon (et dont j'ai oublié le titre) et tu pourras déjà constater que celui-ci n'a jamais travaillé en dehors de la politique (quelques mois comme prof il y a longtemps) et que la politique est son unique gagne pain. C'est toujours ambigu la situation de ceux qui ne vivent que de la politique, car en grattant un peu on s'aperçoit que derrière les grandes idées se cachent des petits intérêts égoïstes.
D'ailleurs, j'ai toujours soupçonné que la sortie du PS et la création du PG par Mélenchon s'expliquait d'abord par des motivation matérielles personnelles (Mélenchon s'était exprimé sur le TCE contre la position du PS, en violation de la décision majoritaire des adhérents exprimée par un vote interne, et il n'était pas certain d'être investi de nouveau pour les sénatoriales). Et je te fais remarquer que Mélenchon quand il a quitté le PS n'a pas voulu abandonner son mandat trés rémunérateur de sénateur, mandat qu'il devait uniquement au fait d'avoir eu l'étiquette socialiste au moment de l'élection.


C'est ton droit d'aimer Mélenchon ou d'être d'accord avec le programme politique du PG. Mais autant le faire en connaissance de cause en sachant un peu ce qui se passe de l'autre côté du décor.
Concernant le TCE Mélenchon n'était pas le seul à y être opposé, il y avait (si mes souvenirs sont bons) Fabius et montebourg aussi, qui ont tout les deux un poste de ministre aujourd'hui. Je ne pense donc pas que la motivation de mélenchon à quitter le PS s'est faite sur des intérêts personnels.

Nico37
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par Nico37 » 10 oct. 2013, 10:21:30

Cela ne m'irrite pas car je suis totalement opposé (par la gauche) au PG mais toute affirmation doit être sourcée, argumentée et prouvée dès lors qu'il s'agit d'une expression publique :!:
punkach » Jeu 10 Oct 2013 - 10:19 a écrit :
fab380 » 10 Oct 2013, 10:10:35 a écrit :Nico, cela semble t'irriter que je critique le PG. J'en suis désolé, mais sache que j'en parle en l'ayant vécu de l'intérieur, ce qui ne prouve pas que j'ai raison, mais que je connais bien le sujet.
Pour les départs de responsables nationaux co-fondateurs du PG, je n'ai pas de preuves à apporter, tout cela est de notoriété publique et a été rapporté dans la presse. Toute personne qui suit un minimum la vie interne du PG est au courant. Concernant, les exclusions collectives ou les départs collectifs de militants pour protester contre l'absence de démocratie interne, tu pourras facilement en trouver des traces fiables en cherchant un peu avec google.
L'absence de démocratie interne, il suffit de se référer aux status du parti qui rendent pratiquement impossible la constitution de courant autre que celui de la direction, ce qui est d'autant plus choquant qu'au PS Mélenchon a toujours bénéficié de ce droit et en a usé et abusé pour exister.
Quant au rapport entre politique et vie personnelle de Mélenchon, il y a des choses que je ne peux pas prouver, mais en te renseignant un peu, je te conseille la biographie qui a été consacrée à Mélenchon (et dont j'ai oublié le titre) et tu pourras déjà constater que celui-ci n'a jamais travaillé en dehors de la politique (quelques mois comme prof il y a longtemps) et que la politique est son unique gagne pain. C'est toujours ambigu la situation de ceux qui ne vivent que de la politique, car en grattant un peu on s'aperçoit que derrière les grandes idées se cachent des petits intérêts égoïstes.
D'ailleurs, j'ai toujours soupçonné que la sortie du PS et la création du PG par Mélenchon s'expliquait d'abord par des motivation matérielles personnelles (Mélenchon s'était exprimé sur le TCE contre la position du PS, en violation de la décision majoritaire des adhérents exprimée par un vote interne, et il n'était pas certain d'être investi de nouveau pour les sénatoriales). Et je te fais remarquer que Mélenchon quand il a quitté le PS n'a pas voulu abandonner son mandat trés rémunérateur de sénateur, mandat qu'il devait uniquement au fait d'avoir eu l'étiquette socialiste au moment de l'élection.


C'est ton droit d'aimer Mélenchon ou d'être d'accord avec le programme politique du PG. Mais autant le faire en connaissance de cause en sachant un peu ce qui se passe de l'autre côté du décor.
Concernant le TCE Mélenchon n'était pas le seul à y être opposé, il y avait (si mes souvenirs sont bons) Fabius et montebourg aussi, qui ont tout les deux un poste de ministre aujourd'hui. Je ne pense donc pas que la motivation de mélenchon à quitter le PS s'est faite sur des intérêts personnels.
Excellente argumentation :!:

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Nombrilist
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par Nombrilist » 10 oct. 2013, 10:26:58

Fab, il est très bizarre ton raisonnement. Si la politique est ton gagne-pain, pourquoi vouloir faire des vagues au risque de tout perdre ? Pourquoi ne pas rester caché dans la masse bêlante, ce qui lui aurait assuré un poste de sénateur à vie ?

fab380
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par fab380 » 10 oct. 2013, 10:40:28

Nico37 » 10 Oct 2013, 10:21:30 a écrit :Cela ne m'irrite pas car je suis totalement opposé (par la gauche) au PG mais toute affirmation doit être sourcée, argumentée et prouvée dès lors qu'il s'agit d'une expression publique :!:
punkach » Jeu 10 Oct 2013 - 10:19 a écrit :
fab380 » 10 Oct 2013, 10:10:35 a écrit :Nico, cela semble t'irriter que je critique le PG. J'en suis désolé, mais sache que j'en parle en l'ayant vécu de l'intérieur, ce qui ne prouve pas que j'ai raison, mais que je connais bien le sujet.
Pour les départs de responsables nationaux co-fondateurs du PG, je n'ai pas de preuves à apporter, tout cela est de notoriété publique et a été rapporté dans la presse. Toute personne qui suit un minimum la vie interne du PG est au courant. Concernant, les exclusions collectives ou les départs collectifs de militants pour protester contre l'absence de démocratie interne, tu pourras facilement en trouver des traces fiables en cherchant un peu avec google.
L'absence de démocratie interne, il suffit de se référer aux status du parti qui rendent pratiquement impossible la constitution de courant autre que celui de la direction, ce qui est d'autant plus choquant qu'au PS Mélenchon a toujours bénéficié de ce droit et en a usé et abusé pour exister.
Quant au rapport entre politique et vie personnelle de Mélenchon, il y a des choses que je ne peux pas prouver, mais en te renseignant un peu, je te conseille la biographie qui a été consacrée à Mélenchon (et dont j'ai oublié le titre) et tu pourras déjà constater que celui-ci n'a jamais travaillé en dehors de la politique (quelques mois comme prof il y a longtemps) et que la politique est son unique gagne pain. C'est toujours ambigu la situation de ceux qui ne vivent que de la politique, car en grattant un peu on s'aperçoit que derrière les grandes idées se cachent des petits intérêts égoïstes.
D'ailleurs, j'ai toujours soupçonné que la sortie du PS et la création du PG par Mélenchon s'expliquait d'abord par des motivation matérielles personnelles (Mélenchon s'était exprimé sur le TCE contre la position du PS, en violation de la décision majoritaire des adhérents exprimée par un vote interne, et il n'était pas certain d'être investi de nouveau pour les sénatoriales). Et je te fais remarquer que Mélenchon quand il a quitté le PS n'a pas voulu abandonner son mandat trés rémunérateur de sénateur, mandat qu'il devait uniquement au fait d'avoir eu l'étiquette socialiste au moment de l'élection.


C'est ton droit d'aimer Mélenchon ou d'être d'accord avec le programme politique du PG. Mais autant le faire en connaissance de cause en sachant un peu ce qui se passe de l'autre côté du décor.
Concernant le TCE Mélenchon n'était pas le seul à y être opposé, il y avait (si mes souvenirs sont bons) Fabius et montebourg aussi, qui ont tout les deux un poste de ministre aujourd'hui. Je ne pense donc pas que la motivation de mélenchon à quitter le PS s'est faite sur des intérêts personnels.
Excellente argumentation :!:
Montebourg, Emmanuelli, Valls et Fabius s'y sont opposé en interne. Il y a eu un référendum interne où les socialistes ont finalement décidé d'approuver le traité (et il n'est pas impossible que Hollande ait un peu bourré les urnes pour obtenir la majorité pour le OUI au TCE). Mais une fois que la position du PS a été prise : OUI au TCE, les autres qui avaient fait campagne pour le NON au TCE, ne se sont pas exprimés contre la décision du PS, contrairement à Mélenchon qui via son association PRS a continué à faire campagne contre le TCE. D'ailleurs j'en étais et je peux te dire que l'on collait pour le NON au TCE sur les affiches du PS qui prônaient le OUI. Personnellement j'en ai tiré les conclusions en quittant le PS. Mélenchon est resté en s'accrochant à son mandat entre 2005 et 2008, mais il est de notoriété publique (et je crois me souvenir que que ça apparait dans le livre "Mélenchon le plébéien") que Jean-Luc était persuadé qu'il allait être viré du PS par Hollande. Il n'a finalement pas été viré, à peine sanctionné, mais on peut imaginer que les grands électeurs socialistes de son départements ne lui aient pas pardonné et qu'il n'était pas assuré de retrouver son mandat de sénateur au prochain renouvellement. D'ailleurs, Mélenchon a créé le PG début 2009 ce qui lui a permis d'être élu député européen la même année (mandat le plus rémunérateur) alors que son mandat de sénateur s'achevait en 2011. Pour tout dire, ça commençait à urger pour Méluche.
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fab380
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par fab380 » 10 oct. 2013, 11:00:21

Nombrilist » 10 Oct 2013, 10:26:58 a écrit :Fab, il est très bizarre ton raisonnement. Si la politique est ton gagne-pain, pourquoi vouloir faire des vagues au risque de tout perdre ? Pourquoi ne pas rester caché dans la masse bêlante, ce qui lui aurait assuré un poste de sénateur à vie ?
Mais Mélenchon a un égo très fort et il n'est pas capable de rester dans la masse anonyme des élus socialistes, ce qui est à la fois une qualité et une faiblesse. D'ailleurs, et c'est connu, il a beaucoup souffert du sentiment de ne pas être reconnu au PS à sa juste valeur et du fait que les énarques par exemple lui aient si souvent passé devant.

Ce qui justifie les choix de carrière des politiques, c'est en effet le mélange de plusieurs éléments, il y a une bonne part de calcul rationnel à un moment donné, mais ça ne veut pas dire qu'on ait à faire du début à la fin à des personnes qui se maitrisent totalement en fonction d'intérêts égoïstes. Il y a l'intérêt, l'ambition, la situation personnelle, le caractère, les capacités, les compétences et bien sûr les convictions. Je ne nie pas qu'il y ait une part de conviction.

Mais sur le TCE, s'il n'avait pas pris cette position, il serait probablement retrouvé sans troupes et donc en état de faiblesse. S'il avait été au bout de ses convictions, il aurait du quitter le PS soit après le référendum interne sur le TCE, soit juste après le congrès du Mans en 2005 où bien qu'ayant rallié Fabius il s'est retrouvé minoritaire. A partir de 2005, il savait pertinemment que sa ligne politique serait toujours minoritaire au sein du PS (à moins qu'il soit moins fin politique que moi, ce que je ne crois pas), alors pourquoi rester jusque fin 2008 ?

Évidemment je n'ai pas de preuve indiscutable que les motivations de Mélenchon à créer le PG étaient d'abord égoïstes et intéressées, cette preuve n'existe sans doute pas, je vous fais part de mes convictions qui sont étayées sur quelques éléments concrets, je n'ose parler d'un faisceau d'indices.
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Nico37
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par Nico37 » 10 oct. 2013, 11:13:07

C'est déjà plus concret, merci :!:
Brignoles : les nuls. Jean Luc Mélenchon

Le résultat de l’élection de Brignoles s’explique par un mécanisme simple : très bonne mobilisation de l’électorat du Front national, très profonde démobilisation de l’électorat de gauche. Les deux phénomènes ont une racine commune : la politique lamentable mise en œuvre par François Hollande et jean Marc Ayrault. Dans ce contexte de désarmement unilatéral, le Front national n’a aucun besoin de progresser en voix pour progresser en pourcentage de façon spectaculaire. Pour résoudre le problème posé, il faudrait donc remobiliser les électeurs de gauche. C’est impossible aujourd’hui. Le gouvernement ne changera pas une ligne de sa politique. Au contraire, il s’apprête à l’aggraver. Le PS ne deviendra pas un parti de dynamique. Au contraire, il affiche une violence sectaire assumée, persuadé qu’en essayant de marginaliser ceux qui le dérangent il se maintiendra au centre de tout, fusse du néant. Donc la démobilisation et la démoralisation vont continuer. Jusqu’à l’abîme ? C’est possible. Dès le lendemain matin, David Assouline, porte-parole du PS, m’attribuait la responsabilité du désastre ! Pauvre garçon ! A Brignoles, avec les socialistes, tous les inconvénients ont été additionnés. Le PS a soutenu officiellement le candidat et le suppléant communiste. Celui-ci s’est fait un devoir de distribuer des tracts avec « le Poing et la Rose » et la déclaration de Harlem Désir. Il fallait donc avaler un Front de gauche ostensiblement réduit à un PCF identitaire et avec en prime la bénédiction du chef socialiste le plus méprisé que ce parti ait jamais eu. Où est passé l’incarnation d’une vraie gauche alternative indépendante dans cette campagne ? C’est pourtant la raison d’être de l’existence du Front de Gauche ! Les moutons se sont fait tondre. « C’est une situation locale » bêlent en cadence les grands esprits ! Dans ce cas, pourquoi aller chercher le soutien d’ Harlem Désir ? Il n’est pas brignolais, que je sache ! Ah, la douce illusion que le monde du passé continue avec ses électorats addicts aux étiquettes ! Mais même dans ce cas encore pourquoi ne m’avoir rien demandé ? Je vous gêne les camarades ? Vous aimez mieux les caresses socialistes que le parler cru et dru? Ça n’a pas l’air de vous avoir réussi. Mais j’aurai tort de vous en vouloir car vous êtes les dindons de la farce. Sur place, le secrétaire de la section solférienienne locale a appelé à voter pour votre concurrent EELV. Confusion et écœurement garanti ! Et cela sur la base d’un anticommunisme obsessionnel vulgaire et grossier qui rendait superflu le travail du Front national dans ce domaine.

A Brignoles, la bricole solférinienne gâche tout

La stabilité dans la diffusion des idées du Front national est garantie. D’un côté, l’appareil médiatique n’a aucune raison de faire cesser son cirque de publi-reportage et de dédiabolisation. Ni surtout son travail délétère de décomposition de l’espace républicain : déclinisme, dénonciation de la politique et du syndicalisme, apologie de la peur de tout et de tous. Hier, d’ailleurs, était un jour d’orgasme médiatique sur le sujet. Les Français ont appris qu’ils sont les plus mauvais d’Europe (ou peut-être du monde, à moins que ce soit de la galaxie) en lecture et calcul. Mais le pire n’est pas chez les marchands de papier ou les pondeurs d’images en continu. La prostitution est moins le fait de la personne prostituée que de la clientèle. Le client a un sentiment confirmé par la société que ses désirs sont irrépressibles et que son objet est consentant moyennant finance. Sa mauvaise éducation est en cause. Ici, l’appétit des citoyens envers les idées d’extrême-droite est aiguisé par les recommandations de Valls. Et la bestialité de ceux qui l’approuvent est légitimée par le titre de celui qui profère les insanités. Pensez : c’est le ministre de l’Intérieur ! Et les sondages montrent que 90 % des Français sont d’accord avec lui. Mais 70% seulement pour jeter les Roms à la mer et seulement 10 % pour les brûler vifs. Heureusement Valls ne propose pas le feu, ni la noyade. « On voit que c’est un modéré et un bon rempart face aux idées des extrêmes » déclare monsieur Schmoll, politologue indépendant, éthique et médiatique. Valls va donc continuer son numéro de « triangulation », c’est-à-dire parler comme le Front national dans l’espoir affiché de lui prendre des voix. Naturellement, il ne lui prendra rien. Mais il augmentera la notoriété, la légitimité et donc la diffusion des idées du Front National. Peut-on l’en empêcher ? Non. Le président est d’accord avec lui et couvre ses sorties. Non. Parce que le complexe mediatico-sondagier a besoin de lui comme produit d’appel.

Inutile de compter sur les médias pour faire davantage que des effets sensationnalistes. Le récit des aventure de la gauche à Brignoles mérite pourtant d’être diffusé, tant il explique le foutoir qui a permis au Front National d’occuper tout l’espace politique local. Ce que vous allez lire à la suite est pour l’essentiel une copie de la note de contexte venue du Var de la part des militants du Parti de gauche du secteur. Ce que vous allez lire là, personne ne vous l’aura raconté pour vous aider à comprendre ce qui s’est véritablement passé sur place. En le découvrant, vous vous rappellerez que les dirigeants solfériniens ont essayé de me rendre responsable, par mes critiques, de la débandade locale. Vous allez donc pouvoir constater une nouvelle fois quels menteurs et calomniateurs ils sont, avec l’aide de leurs chers petits camardes les porteurs de micros, qui ne vérifient rien, jamais, nulle part, mais adorent tellement les ragots et les batailles de personnes !

Les difficultés de la Gauche sur cette commune ne sont pas nouvelles… Déjà aux municipales en 2008, face à la liste de rassemblement à gauche menée par Claude Gilardo, s’était constituée une liste PS–MODEM, qui avait obtenu à peine plus de 10% au 1er tour et avait refusé de se retirer au 2nd tour en faveur de la liste menée par Claude Gilardo, qui avait pourtant obtenu plus de 30%. Il s’en était fallu de peu que la liste de rassemblement ne l’emporte face à l’UMP au 2nd tour. Les socialistes à Brignoles portent donc depuis longtemps la responsabilité de la division et de choix politiques hasardeux !

A-t-on oublié qu’aux élections cantonales de 2011, le candidat FN, Jean-Claude Dispard était élu de 5 voix face au conseiller général sortant et maire PCF de Brignoles Claude Gilardo ? Au 1er tour, le candidat FN totalisait 2757 voix (32,97%) contre 2636 (31,53%) pour le maire communiste (et conseiller général sortant). Le score de la Gauche, avec la candidate EELV, atteignait 3619 voix, soit 42,33%. L’UMP réalisait 23,69% et 1981 voix… Dans ce duel, au 2nd tour, la porosité de l’électorat UMP avec le FN avait été criante, facilitée par des appels du pied d’édiles brignolais UMP et de son candidat à la cantonale qui adaptaient le vieux slogan des années 30 : plutôt le FN que le Front de Gauche. Avec une participation pourtant plus importante, le FN l’emportait avec 4407 voix contre 4402 pour son adversaire communiste, profitant d’un apport massif des voix de l’UMP. Il augmentait alors son score de 1700 voix, tandis que le candidat de gauche en gagnait moins de 800…

Autre élément, qui n’est pas sans démobiliser les forces politiques du Front de Gauche : l’entrée, comme directeur de cabinet du Maire communiste, d’un militant socialiste qui deviendra par la suite secrétaire de la section locale PS. Il va jouer un rôle pervers dans les discussions et les échanges entre les forces de gauche localement, pour favoriser les positions socialistes contre celles du PCF et du Front de Gauche. C’est dans ce contexte de Clochemerle glauque qu’intervient la 1ère partielle, en juin 2012, qui fait suite à l’annulation du précédent scrutin… Claude Gilardo est le candidat unique de la Gauche mais le climat de la campagne est mauvais, de par la volonté de son cabinet de la diriger et de soumettre les organisations politiques du Front de Gauche à ses orientations. L’ambiance n’est pas facilitée par le contexte des élections législatives. Dans la circonscription, le PS soutient officiellement une candidate EELV, le candidat du Front de Gauche est le 1er fédéral PCF, et s’ajoute une candidature dissidente d’un maire PCF soutenu officieusement par la fédération PS… Au final, tous les candidats de gauche sont éliminés au 1er tour, et nous devons déjà subir un 2nd tour UMP / FN ! Le PCF appelle, avec les autres organisations de gauche – sauf le PG – au front républicain, espérant un retour reconnaissant pour la cantonale qui a lieu le dimanche qui suit le 2nd tour de la législative.

Cette fois-là il n’y a que trois candidats : Claude Gilardo, soutenu par toute la gauche, le sortant FN et une candidate UMP. Le candidat PCF arrive en tête avec 39,6% (3100 voix) face au candidat FN, qui réalise 2734 voix (34,9%), et la candidate UMP (25,4%, 1991 voix)… Claude Gilardo l’emporte de nouveau au 2nd tour… mais de 13 voix. Faible écart. Bizarre, alors même que le contexte est extrêmement favorable car, outre la dynamique de la victoire nationale du PS, la députée UMP aura fait un appel clair de soutien au maire PCF pour le 2nd tour. Cette victoire est donc particulièrement fragile et liée à un contexte national favorable, mais les dissensions locales à gauche sont fortes et inextricables.

A 13 voix d’écart, le FN dépose un recours que validera, fin 2012, le tribunal administratif, et appel est porté au Conseil d’Etat par Claude Gilardo. Ce dernier, âgé de plus de 80 ans, annonce hésiter à une nouvelle candidature mais en aucun cas ne crée les conditions à l’émergence d’une nouvelle candidature. Pire : l’indécision sur sa candidature bloque toute possibilité de construction d’une autre. Il en est de même pour la Mairie de Brignoles, où tous les candidats possibles à mener le projet et la liste de rassemblement ont été mis de côté et où, sans consultation des organisations politiques, ce sont les élu-e-s actuels qui ont désigné en leur sein, la future tête de liste : le plus petit dénominateur commun qui ne fait d’ombre à personne ! Durant le mois d’août 2013, le Conseil d’Etat rend sa décision d’annulation de l’élection. Et les événements se précipitent ! Le PCF préempte une « candidature de rassemblement à Gauche ». C’est le dernier canton qu’il détient dans le Var. Il désigne donc le premier son candidat. C’est un militant et responsable local non-brignolais. Personne au Front de gauche n’est consulté. C’est un fait accompli, un point c’est tout. On doit pouvoir faire mieux pour « rassembler à gauche ».

La candidature PCF est annoncée par voie de presse, et s’enclenche alors la dynamique de l’élimination au 1er tour. Le PS annonce refuser cette candidature ! Il affirme haut et fort être prêt à aller au clash. Le sortant communiste, Claude Gilardo, annonce découvrir dans la presse la candidature de son parti, alors même qu’il était présent à l’AG de la section. En fait, on peut penser qu’il aurait bien aimé être sollicité pour une nouvelle candidature ! C’est dans ce contexte volcanique qu’EELV annonce sa participation à l'élection. Pour cette formation, il n’y a pas légitimité de la candidature PCF du fait des scores aux législatives : EELV était en tête de la gauche, avec le soutien du PS.

Conscient de l’impasse qui s’organise à gauche, le PCF propose la place de suppléante à EELV pour un ticket commun. Refus catégorique ! En effet, les dirigeants d'EELLV savent qu’ils vont recevoir le soutien de toute l’organisation locale du Parti Socialiste. Et notamment du secrétaire de la section, devenu entre temps directeur de la communication à la Mairie, auquel s’ajoutent les élus municipaux. De son côté, la direction communiste nationale interpelle les dirigeants socialistes. Un communiqué de Christophe Borgel prend position : le PS soutient le candidat PCF. Puis, un communiqué d’Harlem Désir tombe. Il précise que le candidat communiste est le candidat de « l’union de la Gauche ». De tout cela, il ne fut pas question une seule fois dans la coordination du Front de Gauche. Le candidat, lui, n’hésitait pourtant pas à s’étiqueter « PCF-Front de Gauche ». Sans commentaire. Localement, le candidat communiste menait une rude campagne contre les politiques austéritaires du gouvernement comme contre celles du Conseil général UMP. Pourtant, la dernière semaine, les militants communistes se voient obligés de distribuer un tract de soutien à leur candidat signé Harlem Désir et siglé du poing à la rose. La confusion est à son comble !

Dans tous les cas, le soutien des solfériniens nationaux et locaux aura conduit à l’élimination de la gauche au 1er tour. Il est en effet évident, à la lecture des résultats, que les abstentionnistes refusent leur soutien à la la gauche. Simple à vérifier, puisque les deux candidats PCF et EELV totalisent 1579 voix (23,5%) cette fois ci quand, en juin 2012, le candidat de gauche en totalisait le double pour une participation en légère baisse. Cette élection revêtait un caractère essentiellement national, puisque les équilibres au sein du Conseil Général ne pouvait en rien être modifiés (sur 43 élus, 10 sont de gauche, 33 de droite). C’est donc bien un désaveu de la politique Hollande–Ayrault, qui désespère les électeurs de gauche et les rejette dans l’abstention.

Le triste spectacle de ce clochemerle de gauche aura, de surcroît, permis de passer sous silence les fortes dissensions au sein même du FN, puisque le candidat sortant a été éjecté par son propre parti, qui aura placé un jeune cadre inconnu sur le territoire : Laurent Lopez. Ce dernier, tête de liste pour les prochaines municipales, aura mené une campagne nationale, sans aucune dimension locale, en s’appuyant uniquement sur la figure de Marine Le Pen. L’ancien candidat s’est aussi présenté en dissidence soutenue par le parti de Karl Lang, le Parti de la France, et a obtenu 9,1% (600 voix). Cela donne ainsi un score de l’extrême-droite cumulé de 49,5% (3330 voix). La division de la Gauche permet la qualification de la (nouvelle) candidate UMP, alors que celle-ci maintient simplement son niveau par rapport aux précédentes élections.

Le Front de Gauche autobloque

Le Front de gauche aujourd’hui peut-il être un barrage national au FN ? Non, évidemment. Pour deux raisons. Premièrement, la stratégie de lutte frontale contre le Front National a été rejetée sous les prétextes les plus fumeux, où les donneurs de conseils se sont contentés de tout détruire sans rien construire par eux-mêmes. Par compassion, en dépit de leur rôle pervers et de leur lamentable inaction depuis, je ne cite personne. Je ne voudrais pas donner l’impression de caporaliser qui que ce soit, puisque dorénavant c’est ainsi qu’on appelle le fait d’oser donner son avis à tel ou tel cacique. Les archives à consulter sont encore disponibles. Aucune stratégie de rechange n’a été proposée, sinon quelques bavardages sans signification concrète ni début de commencement de réalisation.

Deuxième cause de disqualification : la confusion et l’illisibilité de la position du Front de Gauche. Totalement inerte politiquement ou peu s’en faut, le Front de Gauche est enfoncé jusqu’aux essieux dans les jeux politiciens à Paris, la capitale, Nantes, la ville du premier ministre, Lyon capitale du rêve d’alliance au centre du PS. L’invisibilité est garantie. Car le Front de gauche n’est crédible et visible que comme alternative nationale. Une fois loué en pièce détachée, il n’est plus rien. Une fois dilué dans le ronron et la grisaille de la langue des accords diplomatiques, il n’est même plus discernable. Encore est-ce le meilleur des cas. Car une fois en pleine lumière, les listes communes avec les socialistes produiront « l’effet Brignoles » pour tout le pays ! Soyons plus direct encore. On pouvait avaler bien des couleuvres. Mais pas Paris !

Ne méritons pas les compliments de Luc Carnouvas

Aux yeux de tout le pays, aux yeux de toute l’Europe de gauche, Paris n’est pas seulement une ville, et surtout pas une machine à cracher du cash électoral cantonal et sénatorial au prix d’un moment de honte vite passé. C’est la ville de la marche de la Bastille, c’est le cratère des rébellions et des révolutions en France. Et à Paris, du fait d’un seul parti, il n’y aurait pas de Front de Gauche ? On ne peut l’envisager. Les militants communistes vont voter. Le vote dure trois jours ! Il se fait directement ou même, de façon assez originale, par correspondance ! Je sais que la discussion a été très ouverte. Je veux avoir confiance. Comme je l’ai eue, en suivant de loin le cas, à Evry. Là, pour finir, la liste autonome a été adoptée à l’unanimité moins une voix ! Contrairement à ce que pensaient tous ceux qui se sont engagés pour obtenir le vote contraire.

Mais si Paris doit être privé de Front de Gauche, la conséquence ne se limitera pas à Paris. C’est impossible. Nous savons quel profit en tireront les solfériniens dans toute la France. Partout, ils chercheront à marginaliser ceux qui auront eu le courage de former des listes autonomes en les stigmatisant. Pire : ils feront des compliments compromettant comme ceux d’Harlem Désir à Brignoles. Ou comme ceux de Luc Carnouvas à Pierre Laurent. Pour ceux qui auraient manqué ce morceau de littérature de notre bon maître, voici le texte intégral.

Luc Carnouvas en effet ne cache pas sa jubilation. « En misant sur le rassemblement de la gauche, le PCF se montre responsable et cohérent » titre-t-il dans son communiqué du 6 octobre.

« Je me félicite du rassemblement de toute la gauche prôné ce jour par le Parti communiste français. Ces déclarations illustrent toute la responsabilité dont fait preuve Pierre Laurent, son secrétaire national. Il s’agit également d’une décision cohérente avec notre histoire commune.

« Alors que la droite essaie de tromper les électeurs en nationalisant le scrutin municipal à venir et que le risque de l’extrême droite est réel dans de nombreux territoires, je salue cette position responsable. Car il n’y aura d’alternance à la gauche dans les exécutifs locaux qu’à notre droite, voire à notre extrême droite. Par ailleurs, dans de nombreuses collectivités, la gauche unie a su montrer qu’elle sait apporter au quotidien des réponses aux attentes de nos concitoyens. Depuis plusieurs années, voire plusieurs décennies, nous collaborons dans le respect mutuel et pour l’intérêt général au sein des mêmes exécutifs locaux.

« Enfin, c’est une décision dont la portée politique est importante. Le Parti communiste français n’a pas cédé aux sirènes de certains qui pensent que l’adversaire n’est pas la droite mais le Gouvernement et les élus locaux socialistes. J’espère que les militants valideront dans la plupart des communes cette stratégie d’union, seule capable de faire gagner la gauche. »

Signé Luc Carnouvas, sénateur et secrétaire national du PS chargé des relations extérieures. Le même Carnouvas qui a cassé l’omerta en nous apprenant, dans la presse départementale du Val de Marne, que la négociation secrète sur les découpages des cantonales et des régionales avait commencé. Il est donc persuadé, comme proche du maître des ciseaux, Manuel Valls en personne, que personne ne peut lui répliquer.

Qui veut mériter ce genre de compliments dans sa commune ? Et qui, à l’inverse, veut se voir infliger en public les termes contraires en cas d’insoumission aux notables socialistes ? Les solfériniens locaux diront « vous êtes des sectaires, voyez vos camarades à Paris comme ils sont unitaires et responsables ». Sinon, qui a envie de se faire traiter d’agent de « la droite » s’il essaie de « nationaliser le scrutin municipal » comme tous les militants de gauche le font depuis toujours ? Et cela par ce même Carnouvas ou ses avatars locaux qui, tout en plaidant le caractère local d’une élection, ne se félicitent pas moins d’une décision politique nationale ? Car, bien-sûr, les élections municipales sont des élections politiques nationales.

En France il en a toujours été ainsi. Certes, dans certains pays comme l’Allemagne, les élections municipales ont lieu à des dates différentes selon les villes. Mais en France, tous les citoyens sont convoqués le même jour ! Et c’est une élection de masse : il y a plus de 500 000 conseillers municipaux à élire. Dans la dialectique marxiste, on parlera à ce sujet de transformation de la quantité en qualité ! Surtout qu’au cas particulier, cette élection est une élection spécialement politique. Car c’est le premier vote de tout le pays depuis la présidentielle de 2012. En effet à part une poignée d’élections partielles ici ou là, les élections municipales des 23 et 30 mars prochains seront le premier scrutin organisé depuis l’élection de François Hollande et de la chambre rose. Tous les commentateurs savent que c’est la première occasion qu’ont les Français de donner leur avis sur la politique de Hollande. Ce sont donc des élections politiques nationales. Comment se fait-il qu’il faille démontrer une évidence pareille quand, dans toutes les villes de plus de 20 000 habitants, il y aura des listes conduites par des partis politiques nationaux qui assumeront tous leur couleur, sauf les socialistes qui ont dorénavant honte de leur logo. Au PCF lui-même, n’est-ce pas le Conseil National qui a validé les chefs de file dans les villes de plus de 20 000 habitants ? Et, clairement, si ce ne sont que des élections locales, pourquoi le Secrétaire national du PCF s’en mêle-t-il personnellement avec autant d’insistance à Paris ? Je ne saurais le lui reprocher, bien au contraire, car il sait comme moi, étant Sénateur de Paris, que les élections municipales ont des conséquences nationales sur la composition du parlement. Les délégués des conseils municipaux constituent 95% des grands électeurs pour l’élection du Sénat. C'est vrai aussi à Paris, où douze sièges donnent automatiquement un siège de sénateur. Autant s’en souvenir : les conseils municipaux élus en 2014 décideront aux sénatoriales de 2014 et 2017.

Mais à côté de ces éléments d’appréciation purement et légitimement électoraux, il y a l’implication de la politique locale dans le budget global de l’Etat. Un quart du budget des communes dépend des dotations de l’Etat. Les communes sont donc parmi les premières victimes de l’austérité. Car le gouvernement Ayrault a décidé de réduire les dotations de 1,5 milliards d’euros en 2014 et d'autant en 2015 ! Ce n’est pas tout, notamment à propos des grandes villes. C’est ainsi que les sénateurs communistes ont voté avec les sénateurs d’EELV, il y a deux jours, contre la loi sur le Grand Paris. Celle-ci n’a été adoptée que par l’alliance de la droite et du PS, dont les sénateurs solfériniens de Paris avec lesquels ils seraient question de former une liste commune. On voit là ce que veulent dire réellement les accords « sur la base d’un projet commun» : rien ! Car la conclusion d’accord de premier tour avec les solfériniens se fera en plein débat sur la décentralisation et les métropoles. Qui ne sait que le gouvernement impose une loi sur les métropoles qui va aggraver les inégalités et la concurrence entre les territoires ? Nulle part nos camarades n’en sont d’accord. Et partout ils vont appeler les citoyens à voter aux municipales pour des listes qui refusent ces métropoles, notamment à Paris, Lyon, Marseille et ainsi de suite. Et puis, a-t-on oublié que le gouvernement a prévu deux autres lois de décentralisation après les municipales ? Font-elles partie des négociations actuelles ou bien « le projet commun » est-il discuté sans connaitre le cadre qui le rendra ou non possible ? Aux municipales, il faut dire « stop » à la mise en concurrence des territoires. Cela n’est pas possible en faisant des listes communes avec ceux qui la mettent en œuvre.

Disons pour finir que seuls des naïfs peuvent croire au mythe de l’élection localo-locale dans les villes de plus de 20 000 habitants. De toute façon, il y a toujours une lecture nationale du résultat des municipales. Sinon pourquoi les sondeurs font-ils des sondages nationaux d’intention de vote ? Pourquoi toute la presse nationale s’intéresse-t-elle autant à ces élections ? Et puis à la fin, quand même ! L’UMP et le FN en font une bataille nationale ! On ne peut donc s’y soustraire. Le Front de Gauche doit assumer la confrontation. Pour cela, il doit incarner ce qu’il est et en avoir le courage.

fab380
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par fab380 » 10 oct. 2013, 11:35:26

Nico37 » 10 Oct 2013, 11:13:07 a écrit :C'est déjà plus concret, merci :!:
You're welcome. Et je comprends que les gens de gauche soient désespérés par ce gouvernement et que Mélenchon et le FdG soient pour eux porteurs d'espoirs. Je suis d'ailleurs plutôt surpris que le FdG ne bénéficie pas d'avantage de la situation au détriment du PS et d'EELV. Peut-être que le FdG paie les outrances verbales de Mélenchon, ou peut-être y a t il des raisons plus profondes que je ne vois pas. Je pense que le FdG, s'il n'a pas explosé d'ici là, devrait quand même faire un bon score lors des européennes, élection qui lui est a priori favorable.
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par freeze » 10 oct. 2013, 12:43:50

le problème est que ton argumentaire sérieux et que je ne conteste pas repose beaucoup sur du "privé" difficilement vérifiable

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Re: Le parti de gauche

Message non lu par fab380 » 10 oct. 2013, 13:01:05

freeze » 10 Oct 2013, 12:43:50 a écrit :le problème est que ton argumentaire sérieux et que je ne conteste pas repose beaucoup sur du "privé" difficilement vérifiable
C'est sûr que dans la vie on ne se ballade pas avec des micros et des caméras et ce que j'ai entendu en petit comité de la bouche de Mélenchon, je ne peut pas apporter la preuve qu'il l'ait dit. De manière général, prends pour vrai ce que je raconte et qui est vérifiable, et le plupart des choses le sont, pour le reste, le plus sage c'est de douter tant que ça n'aura pas été corroboré par d'autres témoignages. N'empêche, pour que des témoignages puissent être corroborés, encore faut il d'abord qu'ils soient émis.
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par freeze » 10 oct. 2013, 17:09:16

encore une fois je ne doute pas du sérieux mais cela reste du domaine du privé, je pense que tout homme politique pour arriver a un tel niveau est quasi obligé de correspondre a la description que tu fais, il est normal qu'en simple électeur et non pas militant que je me forge un avis non pas sur les bassesses politiques mais sur le programme
mais ton éclairage a l'intérieur d'un parti est très intéressant un peu comme vodrebka le fait pour le fn
je t'en remercie

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Re: Le parti de gauche

Message non lu par wesker » 10 oct. 2013, 20:56:55

Le PG est une formation qui compte un porte parole audible et une structure assez solide, par leurs alliés communistes, souvent bien implantés, qui disposent de membres dont la sincérité ne fait aucun doute mais qui refuse de croire et de considérer qu'il existe, au PS, à droite, au FN et ailleurs des individus qui sont, comme eux, résolument attachés à la défense des services publics, à l'amélioration de la qualité de vie de ceux qui galèrent et qui ne doivent pas, systématiquement être déconsidérés même s'ils partagent des convictions différentes.

En revanche, l'attitude conflictuelle peut s'entendre, dans un climat de défiance envers la classe politique, d'une part et au vu de préoccupations relativement éloigné que développent la droite davantage sur son positionnement et ses querelles internes, ainsi que la satisfaction d'un électorat assez aisées que par la situation de la France et de l'immense majorité des français.

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Re: Le parti de gauche

Message non lu par Nico37 » 11 oct. 2013, 13:40:08

Tractations pour la gauche de la gauche à Evry 25/09

Le NPA et le Parti de gauche d’Evry annoncent dans un communiqué leur intention de monter une liste conjointe aux prochaines élections municipales. De son côté, le PCF décidera le 7 octobre si il s’allie au PS majoritaire ou bien si il tente l’aventure à gauche.

(...)

fab380
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Re: Le parti de gauche

Message non lu par fab380 » 11 oct. 2013, 14:41:20

freeze » 10 Oct 2013, 17:09:16 a écrit :je pense que tout homme politique pour arriver a un tel niveau est quasi obligé de correspondre a la description que tu fais,
Je suis tout à fait de cet avis, pour grimper en politique, mieux vaut ne pas avoir de scrupules. Mais moi ça ne me convient pas. Donner son vote, c'est donner un blanc seing vu qu'il n'y a pas de mandats impératifs. Et tant qu'à accorder ma confiance à quelqu'un, j'aimerais mieux qu'il soit digne de confiance. Et a fortiori, si je donne de mon temps, et quand tu milites tu peux être amené à beaucoup donner, j'ai envie que ce soit pour défendre des idées auxquelles je tiens, pas pour permettre à untel ou unetelle de faire carrière en bernant tout le monde.

Le système politique ne me convient pas, pour autant je doute qu'il soit près de changer, ce qui fait qu'il m'arrive de plus en plus fréquemment de voter blanc ou nul (plutôt nul, j'aime bien m'exprimer). C'est d'ailleurs ce que j'ai fait lors de la dernière présidentielle et ma foi je ne le regrette pas.
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