Le FN

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wesker
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Message non lu par wesker » 13 juil. 2011, 13:57:00

Ahurissant.

Si la gauche propose la sortie de l'euro, c'est formidable, mais si cette proposition émane du FN et de Marine Le Pen, elle enfoncerait la France dans la crise.

Actuellement, la France dispose de l'euro et s'enfonce chaque jour davantage dans la crise et, objectivement, ce n'est qu'un début. C'est sans doute la faute à Marine Le Pen que d'en informer les français et de leur offrir une perspective ?

Engagement plus loin en Lybie, voter par l'UMPS, volonté de supprimer les aides pour l'embauche de salariés au SMIC prélude à sa suppression, réduction du nombre de jours de congés payés, voilà les mesures qui attendent les français en cas de réellection de Sarkozy. Personne n'en parle.

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Ilikeyourstyle
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Message non lu par Ilikeyourstyle » 13 juil. 2011, 17:05:00

wesker a écrit :Ahurissant.

Si la gauche propose la sortie de l'euro, c'est formidable, mais si cette proposition émane du FN et de Marine Le Pen, elle enfoncerait la France dans la crise.

Actuellement, la France dispose de l'euro et s'enfonce chaque jour davantage dans la crise et, objectivement, ce n'est qu'un début. C'est sans doute la faute à Marine Le Pen que d'en informer les français et de leur offrir une perspective ?

Engagement plus loin en Lybie, voter par l'UMPS, volonté de supprimer les aides pour l'embauche de salariés au SMIC prélude à sa suppression, réduction du nombre de jours de congés payés, voilà les mesures qui attendent les français en cas de réellection de Sarkozy. Personne n'en parle.
Et des mesures absolument justifiées et indispensables. Et tu ne nous annonce ici que les hors d'oeuvre. icon_biggrin

Nico37
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Message non lu par Nico37 » 14 juil. 2011, 15:27:00

Alerte à la lepénoactivité Le Monde libertaire # 1631 du 14 au 20 avril 2011


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Les crépitations de notre compteur Geiger-Führer


Lundi 4 avril, une conférence de presse a réuni trois groupuscules fangeux : Bloc identitaire (BI), Riposte laïque (RL), Résistance républicaine (RR). Il s’agissait de statuer sur la place des musulmans en France : « Il est possible de résoudre tous nos problèmes avec quelques mesures simples et de bon sens pour les musulmans, comme celles qui ont déjà été utilisées sous Napoléon pour que les juifs puissent devenir des citoyens français à part entière. » Sus aux mahométans, tel était le mot d’ordre de cette conjugaison des imbéciles. Pris entre le marteau UMP et l’enclume FN, il faut bien, pour exister, abattre des cartes prétendument inédites. Alors s’associent dans le même projet de bouter le musulman hors de France : le BI, excroissance national-beaufiste revendiquant un combat contre le « discours jacobin ultrarépublicain » dans lequel « la notion de citoyenneté républicaine désincarnée – et sans relation avec la filiation – est en opposition totale avec [sa] vision de l’identité charnelle et enracinée », précisant qu’« au concept de « France des lumières », [ils opposent] celui de la terre et des morts de Barrès 1 » ; RL et RR, revendiquant au contraire un républicanisme jusqu’au-boutiste – « Je suis une folle de 1789, de la République, des Lumières », explique Christine Tasin 2, la présidente de RR (compagne du président de RL, Pierre Cassen), autrefois passée par le souverainisme de Chevènement. Tous trois forment des diverticules 3 grotesques de ce « c..-glomérat » insensé que sécrète une certaine France : un nationalisme qui se veut à la fois républicain, issu des Lumières (revendication première – et usurpation ultime – de RR) et barrésien ; un antilibéralisme pour mieux faire accroire (RR encore, BI également) qu’il y va de la survie de la classe ouvrière 4 ; un culte de l’apéro saucisson-pinard (moins classe que celui de l’Être suprême…) ; une haine des immigrés non européens, vus comme des envahisseurs, des voleurs d’emplois français ; une obnubilation fanatique quant à l’islam, qui serait non « pas seulement une religion, mais un projet politico-religieux totalitaire 5 » ; etc.


Tasin évoque ses accointances avec le FN de Marine Le Pen : « Son discours n’est pas xénophobe mais républicain et laïque. Il me semble le plus proche des valeurs que je porte. Quand elle dit, « stop à l’immigration », c’est du réalisme politique 6. » Elle a d’ailleurs écrit à Bernard Thibault, en défense de ce syndicaliste CGT qui s’est présenté sur une liste FN aux cantonales de mars. Elle l’admoneste ainsi sur son blog, au nom de la charte d’Amiens : « Une foule de cégétistes appuyée par des gauchistes et des sans-papiers (dont on se demande quelle est leur légitimité à manifester, eux qui osent défier les lois et la police), a hurlé sa haine et son intolérance, au passage de Fabien Engelmann. Ce dernier a été insulté, menacé physiquement, par une foule haineuse qui lui crachait dessus. Quelle terrible image pour votre organisation syndicale, qui se réclame des valeurs émancipatrices de la classe ouvrière, et prétend lutter contre le fascisme ! […] Osez dire que Fabien Engelmann ne défend pas mieux que vous les travailleurs français ET immigrés en s’opposant par son engagement politique à la venue d’une main-d’œuvre illégale qui fait baisser les salaires et monter le chômage des travailleurs. » Tout cela se passe de commentaires, en notant tout de même qu’Engelmann est membre de RR…


On appelle « oxymore » l’association de deux termes incompatibles (l’eau sèche, par exemple) ; on appelle « chimère » un monstre d’aspect composite. Tout cela relève de l’oxymore et du chimérique, mais tout cela fonctionne néanmoins, car le contexte idéologique actuel permet cette prospérité. Face aux chimères que sont les religions, d’autres chimères : des groupuscules aux paroles incantatoires (république, peuple, nation…), où le bicot a cédé la place au barbu, où le national-libéral se pare des vertus de l’anticapitalisme, où la saucisse et la Morteau ont remplacé la faucille et le marteau, où le péril arabe est perçu à chaque coin de rue. En un mot : la F(rance).


Religion, nein danke


Il faut être clair : la critique d’une seule religion est l’indice éloquent du travestissement d’un racisme pas encore totalement assumé. En revanche, la critique de toutes les religions est une nécessité, un combat vital. Aussi, face à ces confusions délibérément entretenues, cette lutte contre toutes les Églises et sectes ne doit pourtant pas s’estomper. La religion, ce pouvoir et cet instrument du pouvoir (pouvoir d’humains sur des humains, via le pouvoir d’une vue de l’esprit : une entité transcendante), ne peut rester indemne de nos plus sévères réprobations, dans le droit fil du plus essentiel pilier de la révolution anthropologique portée par le mouvement anarchiste : Ni dieu ni maître.


Marc Silberstein - Groupe Louise Michel de la FA


1. Manifeste du Bloc identitaire sur son site.
2. Liberation.fr, 2 mars 2011.
3. En anatomie, cavité normale ou pathologique communiquant avec un organe creux.
4. Au point que des syndicalistes, des syndiqués, s’y laissent prendre. Voir dans le présent Monde libertaire l’article de J.-P. Anselme.
5. Or les religions, notamment les trois monothéismes, ne sont rien d’autre que des projets à visée totalitaire.
6. Liberation.fr, 2 mars 2011.

Nico37
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Message non lu par Nico37 » 15 juil. 2011, 21:28:00

Le vieux n'a pas encore raccroché, il a la main sur la campagne de sa fille...

Jean-Marie Le Pen aux étangs d'Aix jeudi 09.06.2011, 14:00


Le Front national a réservé les étangs d'Aix, récemment ouverts, pour sa fête départementale qui se déroulera dimanche 12 juin à Aix-Noulette.
Jean-Marie Le Pen en sera l'invité d'honneur.
Avec une salle de 200 m² totalement indépendante pouvant accueillir jusqu'à 200 personnes assises, des étangs de pêche situés au bout d'un chemin, en dehors de la ville, accolé à un bois, le Front national a trouvé aux étangs un endroit calme. Mais la venue de Jean-Marie Le Pen s'est vite ébruitée dans le village et dans les alentours. « Ce sont des clients comme les autres. Ils nous ont sollicités pour avoir un parcours », explique le propriétaire des étangs d'Aix. Quant à Alain Lefebvre, maire de la commune, cela lui est égal. « Cela se passe chez un privé. Ce qui est sûr, c'est que je n'irai pas  », ironise-t-il.
Très vite, le Front national a également su que nous avions enquêté sur sa venue à Aix. Le secrétaire départemental du parti, Laurent Brice, très mécontent que nous ayons posé des questions (et donc fait notre travail) a interdit à L'Avenir de l'Artois d'être présent à la conférence de presse organisée le 12 juin, à 11h30, après nous y avoir invités. La liberté de la presse, une notion floue pour le Front national, épinglé à ce sujet plusieurs fois en France par l'association Reporters sans frontière.


C. J. et D. C.
FN : À Aix-Noulette, Jean-Marie Le Pen à la pêche aux voix pour Marine lundi 13.06.2011, 05:13 - La Voix du Nord


Les étangs d'Aix-Noulette ont accueilli hier la fête départementale du Front national. Un événement qui a pris une dimension importante avec le passage de Jean-Marie Le Pen. Alors que depuis la rocade conduisant à Aix, les affichettes de la candidate Marine Le Pen indiquait la route, c'est en son absence qu'a eu lieu la journée de politique et de détente. Son père dira simplement qu'elle est sur le terrain à Perpignan. ...


Les leaders locaux du FN ont guidé leur invité parmi la foule des militants, 300 personnes qui étaient présentes, autant que peut en contenir la salle du restaurant. Tout le monde a patienté le temps de la conférence de presse. Ensuite Jean-Marie Le Pen a dû se frayer un passage pour accéder à la place qui lui était réservée à table, sous les applaudissements des militants. Au passage il prend plaisir à poser pour les journalistes ou pour les conjoints qui veulent prendre la photo de leur épouse en sa compagnie.




À peine assis, l'homme politique a tout juste le temps de boire un verre d'eau avant que ses supporters affluent pour les autographes. Il faudra les arrêter pour permettre à Jean-Marie Le Pen de se restaurer, mais peu de temps. Une demi-heure plus tard, il reprend la parole devant les militants À la tribune, Jean-Marie Le Pen reste redoutable, arrosant son auditoire de petites phrases assassines qui suscitent les applaudissements des militants.


L'homme politique aguerri jongle avec les mots comme avec les sujets. Il parle des ces affaires qui touchent la classe politique. Le député européen frontiste dénonce cette complaisance « émanant de la bourgeoisie qui gouverne ce pays ». Pour lui l'analyse est simple : « ces dirigeants sont d'anciens soixante-huitards qui ont évolué depuis l'extrême gauche parfois jusqu'à la droite et qui restent liés entre eux par leurs frasques de jeunesse et l'anarchisme de l'esprit de 68 ». Jean-Marie Le Pen pointe du doigt « la caste des dirigeants français qui sont aujourd'hui directeurs de banque, de journaux, ministres... » Lui affirme préférer parler « des vrais problèmes », comme la délocalisation ou l'immigration « qui va poser à notre pays un problème de survie ». Il apprécie donc l'intervention de Marine Le Pen sur la double nationalité.


Le fondateur du FNgarde cependant le meilleur pour la fin quand, à Aix-Noulette, il parle de l'ancien et de l'actuel président de la République. Il évoque également la prochaine échéance électorale. Les sondages favorables à Marine Le Pen semblent avoir légèrement fléchi ces derniers jours : « C'est normal, depuis l'affaire DSK, on ne parle que des socialistes », dit le fondateur du FN. En attendant, il se demande qui seront les candidats des autres partis. Il attend dont la sortie « des déchirements socialistes après les primaires » et il pense que Nicolas Sarkozy ne sera pas candidat. En tout cas, il est persuadé que les électeurs vont « choisir une autre direction que celle qui a été prise depuis 30 ans ». •


D. B.

Nico37
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Message non lu par Nico37 » 17 juil. 2011, 16:08:00

Jean-Pierre Stirbois, l'apparatchik


Les numéros deux du Front national (2/4) | LE MONDE MAGAZINE | 15.07.11 | 17h36 


Au soir du 11 septembre 1983, la tension ne cesse de monter sur la place de la mairie de Dreux, dans l'Eure-et-Loir. La soirée du second tour de l'élection municipale partielle est animée. La foule scande : "Stirbois, fasciste et assassin !", "Stirbois, sa..., le peuple aura ta peau !". La liste qui a remporté la victoire compte des chiraquiens, des centristes et des frontistes, dont le numéro deux du Front national, Jean-Pierre Stirbois.


Une semaine auparavant, ce dernier avait bousculé l'échiquier politique avec le "coup de tonnerre de Dreux" : sa liste obtenait près de 17 % des voix au premier tour et il allait réussir l'exploit – obliger les droites à fusionner avec le FN. L'homme de cette victoire historique qui fait connaître le Front national aux Français est l'inverse de Jean-Marie Le Pen. L'un est austère, l'autre brillant, l'un est un tribun, l'autre un apparatchik.


Jean-Pierre Stirbois est un fils d'ouvrier né en 1945. Adolescent, il est proche de l'OAS-Métro-Jeunes. En 1965, il participe à la campagne présidentielle du candidat d'extrême droite Jean-Louis Tixier-Vignancour, dont Jean-Marie Le Pen est l'animateur. Stirbois y rencontre à cette occasion une militante prénommée Marie-France, qui va partager sa vie affective et politique.


La déroute électorale qui suivra va provoquer une lutte fratricide entre Tixier et Le Pen. Stirbois choisit le premier puis s'en va participer au lancement du Mouvement jeune révolution. "Solidariste", ce groupe réunit des anciens de l'OAS-Métro-Jeunes, leur idole est le capitaine Pierre Sergent. Au retour de son service militaire en 1969, Stirbois prend en charge le secrétariat national. "C'est là que vont se former le style et les méthodes d'organisation du futur numéro deux du FN", estime l'historien Jonathan Preda.


Stirbois veut construire une élite révolutionnaire apte à l'action clandestine. Il est lié avec Aginter Press, une officine portugaise de contre-subversion très impliquée dans les actions terroristes qui frappent l'Italie. La découverte dans sa cave d'armes et de matériel destiné à la production d'explosifs lui vaut d'ailleurs un an de prison avec sursis en 1971. L'organisation vit alors des crises successives. En 1975, Stirbois renomme son noyau de fidèles l'Union solidariste et fonde une imprimerie. Dix ans plus tard, elle tournera à 90 % pour le FN.


Un drame va précipiter le rapprochement de Stirbois avec Le Pen. Lors de la venue à Paris, en 1977, du chef de l'Etat soviétique Leonid Brejnev, le militant solidariste Alain Escoffier s'immole par le feu. L'ensemble de l'extrême droite est en deuil. Le 23 février 1977, à la messe funèbre, tous les groupes d'extrême droite font corps. Sur le parvis de l'église, Jean-Marie Le Pen et Jean-Pierre Stirbois discutent. Ils se reverront et l'Union solidariste adhérera en bloc au FN.


FORMULES CHOCS


Dix ans après, Stirbois se souvient clairement de ses débuts auprès de Jean-Marie Le Pen : "Je m'imaginais que le Front national était une organisation puissante, mais découvris vite que s'il y avait un chef, des idées et quelques bonnes volontés, il manquait de structures et de militants encadrés…" Le couple Stirbois décide de s'implanter à Dreux en 1978 et commence à quadriller les quartiers populaires. Un élu local aura ce mot : "C'est curieux que Stirbois soit au Front national, il a l'air normal". Le solidariste se lance dans une OPA sur le Front. La tension monte avec la tendance nationaliste-révolutionnaire de François Duprat qui a perdu son chef assassiné dans un attentat à la voiture piégée en 1978 (lire Le Monde Magazine du 9 juillet).


Stirbois est pro-israélien et récuse toute connotation fascisante qui, à son sens, freine le développement du FN. Ses adversaires l'accusent d'être un "agent sioniste", son vrai nom serait "Stirnbaum". Il crie à la provocation, traite ses détracteurs de "nazillons" et applique la formule de Lénine : "Le parti se renforce en s'épurant"… En deux ans, les radicaux sont liquidés. Après avoir pris la direction du comité de soutien à la candidature Le Pen pour la présidentielle de 1981, en vain car le nombre de signatures ne sera pas atteint, il récupère le secrétariat général. Travailleur acharné, il veut édifier un véritable appareil maillant la France entière et s'initie aux formules chocs, lançant en 1982 un tonitruant : "Immigrés d'au-delà de la Méditerranée, retournez à vos gourbis !".




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Jean-Marie Le Pen et Jean-Pierre Stirbois, président et numéro deux du FN,, lors d'une conférence de presse avant les élections municipales de Dreux, le 6 septembre 1983.AFP / Gabriel Duval


Dans une France qui est passée du "changer la vie" de François Mitterrand à la "rigueur" de Jacques Delors, dans une ville de Dreux où un habitant sur cinq est un immigré, un sur dix chômeur, Stirbois obtient un premier succès aux cantonales de 1982 (12,6 %) qui lui permet d'aboutir à une union RPR-FN aux municipales de 1983. Son slogan est sans ambiguïté : "Inverser le flux de l'immigration à Dreux". La gauche gagne mais l'élection est annulée. On doit revoter en septembre. Le couple Stirbois se lance cette fois sous la seule bannière du Front. Tout l'été, ils vont à la rencontre des Drouais. Des Parisiens viennent les aider, mais pas Jean-Marie Le Pen : il est en vacances. En septembre, c'est le "coup de tonnerre" qui donne des ailes à Stirbois. Certains frontistes pensent qu'il est temps de changer de chef.


Reste que le succès apporte de nouvelles difficultés. Des transfuges des droites rejoignent le FN, mais leur culture politique a peu à voir avec celle des "historiques". Le ton monte. Persuadé que le vivier naturel de l'électorat frontiste se situe dans les milieux populaires, Stirbois craint l'embourgeoisement et redoute que la droite veuille détruire son parti de l'intérieur. Main de fer dans un gant d'acier, il provoque des scissions, menace les déviants, constitue des dossiers sur les cadres. En 1986, grâce à une modification de la loi électorale, le FN entre à l'Assemblée avec 35 députés, élus sur des listes de "rassemblement national" alliant FN et divers droite.


BRAS DESSUS BRAS DESSOUS


L'image de Stirbois évolue. Celui qui avait purgé les radicaux est perçu comme leur chef de file. Il est en permanence suspecté de préparer un putsch ou une scission. Aux journées parlementaires frontistes de 1987, Stirbois et Le Pen arrivent bras dessus bras dessous, afin de démentir le conflit. Les journalistes interrogent le président du Front sur son avenir. "Faites très attention de vouloir dépouiller l'ours pendant qu'il est encore vivant, rétorque Jean-Marie Le Pen. Il peut encore très bien vous enlever la tête d'un coup de patte." Pour contrer l'influence de son secrétaire général, Jean-Marie Le Pen fait monter Carl Lang et Bruno Mégret dans l'appareil. Dans la presse, Stirbois menace : "Le FN était en 1983 une entreprise artisanale, il est devenu une PME et maintenant presque une grande surface. Si le chef d'entreprise fait preuve de mollesse, l'affaire périclitera. Je suis sans mollesse."


Cette idée d'un duel entre les deux têtes du parti n'est pas partagée par Lorrain de Saint-Affrique. Alors conseiller en communication de Le Pen, cet ex-giscardien est un ennemi de Stirbois. Il est aujourd'hui loin de l'extrême droite. Il considère qu'en aucun cas le numéro deux n'a voulu déstabiliser le chef : "Il aurait pris une balle pour Le Pen". Conscient qu'il a les qualités d'un apparatchik et non d'un leader populiste, Jean-Pierre Stirbois serait resté à sa place. En cas d'empêchement de Le Pen, il n'imaginait pas le remplacer mais aurait souhaité introniser Bruno Gollnisch, qui avait su prouver sa fidélité au parti après l'avoir rejoint en 1983. Par-delà certaines tensions, Stirbois confortait Le Pen dans sa position de patron assurant l'équilibre entre tous.


La base de la démarche de Stirbois est de faire subir à la droite une double pression. Par la droite : il s'agit de caricaturer ses thèmes (néolibéralisme, antifiscalisme, antimarxisme) pour démontrer qu'ils sont identiques à ceux de la gauche et poser le FN comme la "vraie droite". Par la gauche : dès 1982, il affirme que seul le FN peut aller chercher des voix populaires, et donc assurer une alternance à la gauche. Il reprend comme un étendard le qualificatif de "national-populiste" apposé par les politistes au parti. Pour lui, "ceux qui votent traditionnellement à gauche parce qu'ils s'imaginent depuis toujours que la gauche défend les travailleurs vont petit à petit comprendre que le mouvement qui défend le mieux les travailleurs français, c'est le Front national". La sociologie électorale va dans son sens : entre 1984 et 1988, la part des ouvriers votant FN est passée de 8 à 19 %.


"UN PARTI PUR ET DUR"

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Jean-Marie Le Pen et son service d'ordre font le coup de poing avec des manifestants, après une conférence de presse, le 19 mai 1984 à Olivet (Loiret). Dans le fond à droite, Jean-Pierre Stirbois.AFP / Frank Perry







Pour les cantonales de 1985, Stirbois défend l'idée que le Front n'appelle pas à voter pour la droite au second tour. Il souhaite l'affaiblir afin de la contraindre à une alliance aux législatives à suivre. Le président du FN rêve d'être ministre de la défense du gouvernement de cohabitation, mais préfère la méthode douce. "Stirbois a dit à Le Pen qu'il commettait une erreur, que seule une stratégie de rupture ferait plier le RPR et l'UDF", relate son camarade Jean-François Touzé. Le débat reste en suspens. Il se repose au lendemain du premier tour de la présidentielle de 1988 où Le Pen a obtenu 14 % des voix. Depuis un an, Stirbois plaide pour que le Front fasse voter Mitterrand. Au bureau politique, Le Pen dit qu'"il faut faire voter Chirac". Stirbois rétorque sèchement : "Pourquoi ?"
Finalement, Le Pen prône l'abstention ou le vote Chirac mais son second glisse un bulletin François Mitterrand dans l'urne.


Stirbois se lance ensuite à corps perdu dans la campagne pour le "non" au référendum sur le statut de la Nouvelle-Calédonie. Le soir du 5 novembre 1988, il tient meeting à Dreux. Dans une référence lourde de sens, un clin d'œil à Pierre Sergent, ancien chef de l'OAS-Métro qui a été élu député FN de Perpignan, il se déclare prêt à retourner en Nouvelle-Calédonie "mettre sa peau au bout de ses idées". Après avoir ainsi menacé la France d'une nouvelle OAS, il reprend la route dans sa Golf GTI et percute un arbre. Le maître d'œuvre de la deuxième période du FN meurt sur le coup.


L'émotion est intense au Front national, et la rumeur enfle : Jean-Pierre Stirbois aurait été assassiné, comme François Duprat. Les amis du défunt se retrouvent à la Mutualité pour une soirée d'hommage. Roger Holeindre, vieux compagnon de Le Pen, salue celui qui "a chassé du FN les incapables et les voyous [pour bâtir] un parti pur et dur".


Mais cette disparition va entraîner l'élimination de ses affidés. En 1990, son camarade Michel Schneider tente de renverser la vapeur en adressant un courrier aux principaux cadres de l'extrême droite. Son texte est une charge contre l'autoritarisme et la "banalisation conservatrice" de Jean-Marie Le Pen qui le mènerait vers la droite, et donc "dans le cul-de-sac". Son objectif est de construire un courant national-populiste poussant Marie-France Stirbois. C'est un échec. Quand Bruno Mégret conquiert, via son épouse, la mairie de Vitrolles, il débaptise l'avenue Jean-Marie-Tjibaou (leader kanak assassiné) pour la renommer avenue Jean-Pierre-Stirbois. L'apparatchik disparu a intégré le rayon des symboles du parti frontiste.


Joseph Beauregard et Nicolas Lebourg 






Parcours


1945 Jean-Pierre Stirbois naît dans un milieu ouvrier. Adolescent, il est proche de l'OAS-Métro-Jeunes.
1965 Il participe à la campagne présidentielle de Jean-Louis Tixier-Vignancour.
1969 Il est nommé secrétaire national du Mouvement jeune révolution.
1975 Il fonde l'Union solidariste.
1977 Lui et son groupuscule rejoignent le Front national.
1978 Stirbois devient le numéro deux du FN et le bras droit de Jean-Marie Le Pen après l'assassinat de François Duprat. Il entame aussitôt la purge des fidèles de ce dernier.
1980 En vue de la présidentielle, il est à la tête du comité de soutien à Jean-Marie Le Pen.
1981 Il accède au poste de secrétaire général du FN.
1983 Il obtient près de 17 % au premier tour des municipales de Dreux.
1984 Il est élu député européen.
1986 Les législatives voient l'élection de 35 députés FN. Stirbois est vice-président du groupe parlementaire.
1988 Il échoue à imposer à Jean-Marie Le Pen une consigne de vote pour Mitterrand. Il meurt le 5 novembre dans un accident de voiture.


Aller plus loin


Le Pen. Biographie, de Gilles Bresson et Christian Lionet, Le Seuil, 1994, 476 p., 23,20 €.
Les Nationalistes en France : La montée du FN, 1983-1997, de Roland Gaucher, Jean Picollec, 1997, 446 p., 24,70 €.
Les Droites nationales et radicales en France, de Jean-Yves Camus et René Monzat, Presses universitaires de Lyon, 1992.
Le Front national à découvert, sous la direction de Nonna Mayer et Pascal Perrineau, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1998.
"A l'école du militantisme extrême : le cas des courants “solidaristes” de 1969 à 1972", de Jonathan Preda.

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Message non lu par lambertini » 17 juil. 2011, 16:53:00

le fn est le premier partit politique de france, .
le partit , qui rassemble le plus, riche ,pauvre, ouvriers, chomeurs , jeunes vieux.
le partit qui seul contre tous , parle vrais, et lutte contre le politiquement correcte.
le seul partit qui est vraiment national.
depuis 30 ans lepen , prévient du danger de l immigration, petit a petit des politiques reprennent ses idées.
et dénonce les mensonges des journalistes.
le bourrage de crames des médiats.
de plus en plus des ouvriers lassées des  mensonges des syndicats, et des socialo,communiste, rejoinnent le fn.
dans l europe entiére des millions de gens sont attentif aux discourt  des droites nationale.
face a l invasion nord africaine, il est le seul rempart
la caravane passe et les chiens aboient

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wesker
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Message non lu par wesker » 18 juil. 2011, 13:26:00

Objectivement, cela raconte la vie d'un militant national, son parcours, ses victoires, ses succès et lance des amalgames dont nous sommes habitués.

Rien de tout cela ne se passe à l'UMP ou au PS, c'est évident, ils sont tous intègrent, justes, loyaux à leurs convictions.....Mais bien sûr !

Nico37
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Message non lu par Nico37 » 21 juil. 2011, 22:00:00

Le Parti populaire monte au Front (national)


Dans le journal L’Echo, Misckaël Modrikamen, patron du petit Parti populaire, a avoué la séduction qu’exerçait sur lui Marine Le Pen, présidente du Front national français. Le PP passerait-il de la « droite décomplexée » à l’extrême droite affirmée ? Sa « frontnationalisation » est en marche.


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Fondé par l’ex-avocat vedette de l’« affaire Fortis », le Parti populaire pourrait devenir le partenaire officiel en Belgique du Front national français.


Depuis son apparition récente dans le paysage politique belge, le Parti populaire (PP), de l'ex-avocat Misckaël Modrikamen, se présente comme une alternative à la classe politique traditionnelle. Malgré des scores encore marginaux (ce qui est normal pour une nouvelle formation dans le système électoral belge), il a réussi à faire élire un premier député fédéral en juin dernier grâce au système électif indirect. Depuis son mandataire unique a été exclu du parti suite à des propos jugés racistes, et a fondé une dissidence des plus folkloriques.


(...)

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wesker
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Message non lu par wesker » 23 juil. 2011, 14:41:00

EN temps de crise, et de tensions économiques et sociales, les nationaux doivent s'organiser en vue de pouvoir conquérir le pouvoir et appliquer une politique nouvelle.

Nico37
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Message non lu par Nico37 » 24 juil. 2011, 10:24:00

Le FN attaque Fourest Caroline Vigoureux - leJDD.fr jeudi 21 juillet 2011

Depuis plusieurs semaines, le Front national tempête contre la biographie de la présidente du FN signée par Caroline Fourest et sobrement intitulé Marine Le Pen. Jeudi, le parti a décidé de déposer une citation à comparaître pour diffamation et injure.

Le 23 juin dernier, Marine Le Pen et la journaliste Caroline Fourest s’affrontaient à travers un vif échange sur le plateau de l’émission Des paroles et des actes, sur France 2. Au cœur de la discorde : la biographie de la présidente du FN écrite par l’essayiste et fustigée par Marine Le Pen qui accuse la journaliste de livrer de fausses informations sur sa vie.

Mercredi, le FN a décidé d’aller plus loin. Le parti frontiste et ses leaders ont cité à comparaître au tribunal de Paris Caroline Fourest et Fiammetta Venner, les accusant de diffamation et injure dans ce livre paru début mai. Au total, quelque 17 passages du livre sont visés par la citation directe, déposée mercredi au tribunal correctionnel aux noms du FN, de Jean-Marie et Marine Le Pen, ainsi que du vice-président du parti, Louis Aliot.

Des propos peu amènes envers Le Pen

"Ce bouquin renferme énormément d’erreurs matérielles. Il est sectaire, diffamatoire et injurieux. C’est clair comme de l’eau de roche", s’agace Me Wallerand de Saint-Just, avocat et trésorier du parti, contacté par leJDD.fr. Au total, quelque 120.000 euros de dommages et intérêts sont réclamés.

De son côté, Caroline Fourest était injoignable jeudi, selon Grasset, sa maison d’édition. Elle a tenu à se couper du monde pendant ses vacances, explique-t-on.

Le FN reproche notamment aux auteurs d'avoir utilisé une ancienne interview de la mère de Marine Le Pen, Pierrette, parue en 1988 dans les revues Globe et Rolling Stone. La première épouse de Jean-Marie Le Pen y jugeait alors très sévèrement son ancien mari.

D'anciens responsables du FN, comme Fernand le Rachinel et Jean-Claude Martinez, sont également poursuivis pour des propos rapportés dans le livre au sujet des Le Pen, père et fille, que le FN n’a pas vraiment apprécié.

"Il y a plus de gens qui diffament le parti"

Ces derniers mois, Marine Le Pen multiplie les recours en justice. La leader frontiste a engagé plusieurs actions en diffamation ou injure, notamment à l'encontre de Georges Tron, Rama Yade ou Jean-Luc Mélenchon.

Plus récemment, le FN avait aussi annoncé avoir assigné fin juin France Télévisions pour un numéro de l'émission Complément d'enquête, diffusé début mai sur France 2 et consacré à l'extrême droite.

Nouvelle stratégie de défense ? "Tous ceux qui diffament le FN et ses dirigeants se retrouvent avec une action en justice", prévient Wallerrand de Saint-Just, assurant qu’il y a "plus de gens qu’avant qui critiquent le parti".

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 24 juil. 2011, 11:41:00

Marine perpétue la tradition procédurière de Papa.
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wesker
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Message non lu par wesker » 24 juil. 2011, 14:32:00

Marine Le Pen ayant annoncé que ces propos de Mme Fourest furent à ses yeux diffamatoires il n'est pas étonnant qu'elle en réclame l'explication devant la justice puisque l'explication médiatique fut refusé par cette dernière lors de l'émission.

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Message non lu par El Fredo » 24 juil. 2011, 15:21:00

Sauf que ces "propos" sont en réalité des citations d'ouvrages et d'interviews antérieurs, qui à ma connaissance n'ont pas donné lieu à des condamnations en diffamation à l'époque où ils ont été faits.
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Message non lu par wesker » 25 juil. 2011, 13:11:00

Nous verrons bien, la justice le dira.

Mais bon, quoiqu'il en soit, Mme Fourest gagne confortablement sa vie sur le dénigrement de Marine Le Pen, peu mis en avant car la couverture est plutôt flatteuse et laisse penser que cela sera un récit constructif et relativement objectif de la présidente du mouvement national. Au lieu de cela il n'y a que caricatures, contre vérités, amalgames grossiers ou en tout cas indigne d'un écrivain.

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pwalagratter
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Message non lu par pwalagratter » 25 juil. 2011, 16:09:00

Marrant, c'est ce que Tariq Ramadan déclarait à propos de Caroline Fourest dans l'émission de Taddei



 

17.11.2009 Lundi soir, l'essayiste et journaliste Caroline Fourest était confrontée à Tariq Ramadan dans l'émission Ce soir ou jamais présentée par Frédéric Taddei sur France 3. Une rencontre sous haute tension. Dans son dernier livre Frère Tariq, Caroline Fourest dénonce en effet le «double discours» que tiendrait Tariq Ramadan. Selon elle, il se montre relativement libéral lorsqu'il s'exprime dans les médias et fondamentaliste et réactionnaire quand il parle à ses partisans musulmans. «Le front national n'est pas passé dans ce pays, vous ne passerez pas non plus», lance-t-elle. Celui-ci riposte en affirmant qu'elle multiplie les approximations, les erreurs historiques et les mensonges.

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