Pour cette nouvelle question de la semaine, je voulais vous interroger sur une question économique, on a souvent parlé de la décennie perdue pour le Japon, avant de vous poser la question, voici un article de 2013 (qui date un peu mais qui est toujours d'actualité) :
La question de la semaine :L'humeur des marchés financiers européens a changé. Pour le moment, la possibilité d'une sortie de la Grèce de la zone euro n'est plus sur la table.
Pour autant que les écarts de taux d'intérêt sur les emprunts d'Etat italiens et espagnols puissent servir de guide en la matière, les porteurs d'obligations ne parient plus sur un éclatement de la zone euro. Le marché boursier européen est même reparti à la hausse la semaine qui a suivi des élections italiennes, pourtant peu concluantes.
De toute évidence, les investisseurs estiment que les dirigeants européens feront juste le nécessaire pour sauvegarder leur union monétaire.
Mais, en même temps, il est peu probable que l'économie européenne suivra le modèle des crises financières qui ont affecté les économies émergentes dans les années 1980 et 1990, pour, tel le Phénix, se relever de ses cendres. Au contraire, le scénario le plus probable semble être celui d'une décennie perdue de style japonais, avec une croissance lente ou nulle.
Le premier obstacle à un "miracle du Phénix" est que les gouvernements restent bloqués en mode austérité. Certes, on murmure que le rythme de l'assainissement budgétaire pourrait être ralenti ; en effet, on a déjà accordé à la France plus de temps pour atteindre son objectif de déficit.
CAS JAPONAIS
Mais cela ressemble beaucoup au cas japonais, où le robinet financier a été provisoirement ouvert puis refermé.
Les consommateurs japonais savaient que l'augmentation des dépenses publiques n'était que temporaire, de sorte qu'ils n'ont pas changé leurs habitudes de consommation, rendant ces politiques inefficaces.
La Banque centrale européenne (BCE), pour sa part, est réticente à intervenir pour relancer la croissance. Comme la Banque du Japon dans les années 1990, elle interprète son mandat de manière stricte. Elle reste un non-combattant dans la guerre des monnaies mondiales.
Mais, alors que la Banque du Japon a rejoint plus récemment la Réserve fédérale américaine et la Banque d'Angleterre dans leurs efforts d'assouplissement de la politique monétaire, on va assister à une pression à la hausse de plus en plus forte sur l'euro. Et un euro fort est la dernière chose dont une Europe affaiblie a besoin.
Les prévisions de croissance en demi-teinte aux Etats-Unis et dans le monde renforcent ces craintes. Les quelques pays qui ont réussi à croître, en dépit de l'austérité, l'ont fait par l'exportation. Mais avec, en 2013, une croissance mondiale inférieure à la tendance antérieure, il sera difficile de les imiter. De même, au début des années 1990, la récession aux Etats-Unis avait déprimé les exportations du Japon et contribué à plonger le pays dans sa "décennie perdue".
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Dans les deux cas, le plan suivi jusqu'ici, dans lequel les gouvernements font juste le nécessaire pour éviter l'effondrement mais ne parviennent pas à relancer la croissance, ne sera plus viable. La seule question est de savoir si les électeurs mécontents opteront pour un comédien inoffensif comme Beppe Grillo ou pour un candidat protofasciste plus dangereux, qui serait désigné ultérieurement.
Dans le premier cas, le résultat sera le chaos économique. Il y aura une rupture entre le nouveau gouvernement populiste et la chancelière allemande Angela Merkel (et la BCE), ce qui créera une forte incertitude sur la suite des événements.
Dans le second cas, une guerre des mots et des politiques sera menée par le nouveau gouvernement, non seulement contre le gouvernement allemand à Berlin et la BCE à Francfort, mais aussi contre les minorités et les groupes d'immigrants au sein même du pays. La menace économique pourrait alors devenir le cadet des soucis de l'Europe...
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L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr
Sommes-nous dans une décennie perdue ?[/b]