La République, ce régime politique parfait ?

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politicien
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La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par politicien » 09 nov. 2014, 17:34:09

Bonjour,

Pour cette nouvelle question de la semaine, j'ai décidé de vous poser une question plutôt institutionnelle en effet Nicolas Sarkozy dans son dernier meeting, à parlé longuement de la République, il a donné sa définition de la République, avant de vous poser la question voici plusieurs extraits d'articles :
Nicolas Sarkozy entend "tout remettre à plat" à l'UMP, mouvement fourbu dont il brigue la présidence, pour bâtir "le parti de la France", qu'il veut rassembleur, ouvert au débat et tendu vers "la République".

"République". Un mot qu'a martelé près de 80 fois l'ex-chef de l'Etat vendredi 7 novembre lors d'une réunion publique à Paris, au Palais des expositions de la Porte de Versailles.

Cette République, a-t-il dit, est incompatible avec le communautarisme. Dans cette République, "il n'y a qu'une seule communauté qui vaille, c'est la communauté nationale".

(...)

La République, c'est "la souveraineté du peuple", c'est "le recours au référendum", et "quand on délaisse la pratique référendaire, on abandonne une partie de la République", a lancé Nicolas Sarkozy.

La République "réclame l'assimilation", elle "est incompatible avec l'assistanat". Ceux "qui n'éprouvent pas la fierté d'être français", ceux-là "abîment la République !", a-t-il martelé.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Nouvel Obs.com

Une république est un régime politique où les fonctions de chef de l'État ne sont pas héréditaires mais procèdent d'une élection. Cependant une république n'est pas nécessairement une démocratie (cas des régimes à parti unique ou ayant élu un dictateur), tout comme une monarchie n'est pas nécessairement absolue, cas de la monarchie constitutionnelle et parlementaire.

La république est aujourd'hui la forme d'État la plus répandue : sur 193 pays, 136 sont des républiques, 34 des royaumes ou sultanats, trois des principautés et neuf des unions ou fédérations qui peuvent mélanger plusieurs formes d’États.

(...)

Le mot « république » provient du latin res publica qui signifie au sens propre « chose publique » et désigne l’intérêt général puis le gouvernement, la politique et enfin l’État. La république (Politeia) de Platon, Le politique (Politikie) d'Aristote et De la république (De re publica) de Cicéron traitent tous des formes de gouvernement. Res, en langage juridique latin, désigne la cause plaidée (Dictionnaire étymologique latin). Historiquement il s'agit de la cause de la plèbe, plaidée par le tribun - représentant des « tribus » - devant le Sénat romain composé des patriarches des familles connues de Rome.

En 1576 Jean Bodin la définit dans Les six livres de la République comme le « droit gouvernement de plusieurs ménages et de ce qui leur est commun, avec puissance souveraine ». Cet ouvrage décrit les principes symboliques et l'organisation juridique de la monarchie française où le terme de république est, bien que complexe dans son emploi, synonyme de la souveraineté d'un prince dans l'ordre de la loi naturelle 1. Dans Du contrat social, Jean-Jacques Rousseau la définit comme « tout État régi par des lois, sous quelque forme d'administration que ce puisse être ; car alors seulement l'intérêt public gouverne et la chose publique est quelque chose. Tout gouvernement légitime est républicain. » Le terme est clairement synonyme de « gouvernement », de « bonne gouvernance ». Plusieurs courtisans du XVIIIe siècle écrivent des poèmes où ils louent la bonne gestion par Louis XIV de la république.

(...)

Au moment de la Révolution française, en référence à la République romaine qui s’est établie à la suite de la monarchie, le régime politique qui fait suite à l’Ancien Régime est baptisé « république » en référence à l'idéal de gouvernement romain. Le 21 septembre 1792, suite à la proclamation de l'abolition de la royauté, la Première République française est déclarée. Cependant, à cette époque, l'opposition entre république et monarchie n'est pas encore officiellement établie puisque, en 1804, Napoléon Bonaparte se considère comme Empereur de la République française.

Par la suite, en français, le mot est devenu largement synonyme de démocratie et s’oppose alors à despotisme et monarchie. Il y a évolution de sens puisque Aristote opposait le régime issu de l'élection, qu'il appelait oligarchie (qui devint par la suite la République), et un régime issu du tirage au sort qu'il appelle démocratie. Cette assimilation s’explique par l’histoire politique française.

(...)

http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9publique
La Cinquième République, ou Ve République, est l'actuelle forme du régime républicain en vigueur en France. Elle succède, le 4 octobre 1958, à la Quatrième République, instaurée en 1946, et marque une rupture par rapport à la tradition parlementaire de la République française dans la volonté de renforcer le rôle du pouvoir exécutif.

Elle est régie par la constitution du 4 octobre 1958, approuvée par voie référendaire. Son instigateur est Charles de Gaulle et il en deviendra le premier président. Sur le plan de la durée, la Cinquième République, qui fête ses 56 ans en 2014, est le régime républicain français le plus stable après la Troisième République (1870-1940). Qualifié de régime semi-présidentiel en vertu des pouvoirs accordés au président de la République qui tient sa légitimité du suffrage universel direct, instauré par référendum en 1962, il a notamment fonctionné durant trois périodes de cohabitation depuis 1986.

(...)

La crise du 13 mai 1958, aggravée par le putsch d'Alger mené par l'armée, conduit l'arrivée au pouvoir du général Charles de Gaulle.
Nommé président du Conseil le 1er juin 1958, il obtient du Parlement, deux jours plus tard, l'autorisation de faire procéder à la rédaction d'une nouvelle Constitution. Tandis que celle de 1946 avait été préparée par une Assemblée constituante élue à cet effet, la Constitution de 1958 est rédigée sous l'autorité du gouvernement par une équipe conduite par Michel Debré (Garde des Sceaux et futur Premier ministre). Le projet est alors approuvé par référendum (82,60 % de « Oui »2) le 28 septembre 1958, et devient la Constitution du 4 octobre 1958 souvent appelée Constitution de la Cinquième République.

Des juristes ont argué que la mise en place de la Cinquième République s'est opérée selon une procédure non constitutionnelle et doit être considérée comme un coup d'État : en effet, la Quatrième République ne prévoyait pas la possibilité de modifier la constitution par référendum. Toutefois, en général, on considère que l'exercice du « droit souverain du peuple à disposer de lui-même », exprimé pour l'occasion par voie référendaire, prévaut sur le texte constitutionnel.

En vertu de la loi constitutionnelle du 3 juin 1958, le Parlement a exigé que le projet de Constitution respecte cinq principes. « Seul le suffrage universel est la source du pouvoir », ce qui excluait de facto l'idée d'une chambre socioprofessionnelle composée de délégués des organisations patronales, syndicales et des associations, projet défendu par De Gaulle dans son discours de Bayeux en 1946. Le texte doit également respecter le principe de la séparation des pouvoirs et celui de la responsabilité du gouvernement devant le Parlement, trait distinctif du régime parlementaire. L'indépendance de l'autorité judiciaire doit être garantie, et enfin « doivent être organisés les rapports de la République avec les peuples qui lui sont associés ».

La Cinquième République accorde un pouvoir plus important au président de la République. Dans son discours devant le Conseil d'État, le 27 août 1958, Michel Debré indique que le « président de la République doit être la clé de voute de notre régime parlementaire », c'est-à-dire un arbitre efficace susceptible d'intervenir pour assurer le bon fonctionnement des pouvoirs publics lorsque celui-ci est menacé. Au moyen de ses « pouvoirs propres », c'est-à-dire ses pouvoirs discrétionnaires non-soumis à contreseing ministériel (innovation majeure de la Constitution du 4 octobre 1958), il peut dégager les voies de la résolution d'un conflit compromettant le fonctionnement des pouvoirs publics. En ce sens, « le président de la République, comme il se doit, n'a pas d'autre pouvoir que celui de solliciter un autre pouvoir ». Cet arbitrage présidentiel renforcé s'inscrit dans le cadre du projet de rationalisation du parlementarisme porté par Michel Debré et qui est conçu pour permettre au gouvernement d'assurer sa mission même en l'absence d'une majorité parlementaire stable et disciplinée. Effectivement, « parce qu'en France la stabilité gouvernementale ne peut résulter d'abord de la loi électorale, il faut qu'elle résulte au moins en partie de la réglementation constitutionnelle, et voilà qui donne au projet son explication décisive et sa justification historique ». Cependant, le fait majoritaire et la conception extensive que les titulaires successifs de la fonction présidentielle vont avoir de leurs pouvoirs modifieront profondément l'équilibre du régime.

(...)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cinqui%C3% ... A9publique
La question de la semaine :

Qu'est-ce que signifie la République pour vous ? Ce régime politique est-il le meilleur ? La république est-elle synonyme de démocratie ?
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albert
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par albert » 09 nov. 2014, 17:56:52

La république n’est pas forcément démocratique puisque l’URSS était constituée de républiques et l’Iran est une république islamique.

Mais là, il s’agit de la République Française, et celle-ci repose sur plusieurs valeurs héritées de notre histoire : égalité des citoyens, indivisibilité et souveraineté de la nation, laïcité et bien sûr démocratie.

Concernant le discours de Sarkozy, il est absolument honteux. Comment peut-il revendiquer le référendum alors qu’il l’a bafoué comme aucun président ne l’avait bafoué avant lui ? Comment ose-t-il dire que la république est incompatible avec le communautarisme alors qu’il l’a institué (avec le Conseil Français du Culte Musulman) et qu’il l’a constamment encouragé tant comme ministre de l’Intérieur que comme président de la république ? Comment peut-il parler de la souveraineté du peuple alors qu’il l’a bradée en signant son accord Merkozy ? Enfin, lorsqu’il dit que la République est incompatible avec l’assistanat, on voit poindre le discours de certains UMPistes comme Wauquiez, ce qui augure d’une politique antisociale qui n’aura absolument rien à voir avec l’égalité et la fraternité qui font partie de la devise de notre république.
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Narbonne
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par Narbonne » 09 nov. 2014, 18:19:14

Le terme République ne signifie rien du tout. Ce n'est pas parce qu'il y a des élections (même au suffrage universel) que cela signifie quelque chose. Ne parlons pas des états qui se nomment république démocratique de ..., c'est encore pire.

Pour un pays, ce qui est fondamental c'est sa constitution, peu importe le qualificatif "république" ou autre utilisé.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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johanono
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par johanono » 09 nov. 2014, 18:45:39

En effet, le mot "république" a plusieurs sens. Il convient donc de savoir précisément de quoi on parle.

Classiquement, le mot "république", avec une minuscule, désigne un régime politique où le chef est élu ou désigné, et n'est donc pas un monarque qui hérite du trône. Dans cette acception, la "république" s'oppose à la monarchie. La "république" est alors généralement démocratique, mais pas forcément : comme l'a souligné Albert, il existe des républiques, notamment les "républiques populaires" des régimes communistes, qui ne sont pas démocratiques.

En France, la "République", avec une majuscule, c'est autre chose. C'est un système de valeurs, héritées de la Révolution française puis des débuts de la IIIe République. On retrouve notamment parmi ces valeurs l'unité du peuple français (qui implique un certain centralisme et le refus des communautarismes) et la laïcité.

On évitera de s'étendre sur le discours de Sarkozy, qui est un imposteur. cheesygrin!

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Narbonne
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par Narbonne » 09 nov. 2014, 18:51:28

C'est quoi le communautarisme ? aller à l'église le dimanche ? aller au stade soutenir son équipe ? appartenir à une association ?
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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albert
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par albert » 09 nov. 2014, 19:01:19

johanono » Dim 09 Nov 2014, 18:45:39 a écrit : On évitera de s'étendre sur le discours de Sarkozy, qui est un imposteur. cheesygrin!
Effectivement. Il ne suffit pas de répéter "république ! république ! république !" en sautant comme un cabri pour être un bon républicain.
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Ramdams
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par Ramdams » 09 nov. 2014, 19:11:44

Oui, johanono a bien distingué les deux formes de R/république. En France, la République est un concept bidon qui permet aux politiciens de noyer le poisson et d'associer les poncifs habituels droit-de-l'hommistes. C'est notamment un prétexte pour éviter toute remise en cause de nos institutions. Est-ce que tous les apports de la Révolution étaient-ils seulement bénéfiques ? Je ne pense pas, elle a posé les bases de l'individualisme et de l'argent roi. Sous couvert de séparation de l'Eglise et de l'Etat, la laïcité (qui n'est rien d'autre qu'une nouvelle religion), qui s'est imposée brutalement, a ensuite permis à l'Etat de s'imposer partout, notamment dans l'éducation et d'ainsi défaire les Français de leurs valeurs traditionnelles. Robespierre n'a-t-il pas dit que "la patrie seule a le droit d'élever ses enfants" ? Puis Danton fait cet aveu terrible : "Mon fils ne m'appartient pas, il est à la république (...) les enfants appartiennent à la République avant d'appartenir à leurs parents".

La république, avec un petit R, comme régime politique, n'est pas meilleur qu'une quelconque monarchie constitutionnelle. Aujourd'hui, les pays les moins démocratiques ont quasiment tous adopté la république comme régime politique. À l'inverse, parmi les plus démocratiques, on retrouve de nombreuses monarchies constitutionnelles : la Norvège, le Danemark, la Suède, les Pays-Bas... Le fait de ne pas pouvoir élire le chef d'Etat (qui de toute façon a des pouvoirs quasi-nuls dans un régime parlementaire) n'est pas une entrave aux libertés politiques, civiles, économiques d'un pays. Les Néerlandais sont très attachés à leur monarchie par exemple, aucune formation politique n'entend la mettre en cause... et c'est loin d'être un peuple opprimé, vous en conviendrez.
(Indice de démocratie)

Bref, la république est une arnaque rhétorique en France. C'est une manière de se cacher pour les politiciens : plutôt d'accuser son adversaire de concepts concrets (comme le racisme), on l'accusera d'antirépublicanisme.

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silencieux31
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par silencieux31 » 09 nov. 2014, 19:20:29

Il ne peut exister de système parfait car ils dépendent d'hommes fait d'imperfections ....
Humour du moment : Beaucoup de gens sont en vie seulement parce qu'il est illégal de les tuer.

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mordred
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par mordred » 10 nov. 2014, 16:19:59

Il est préférable de vivre au royaume de Danemark qu'en république russe.

La République en France a été un fracture entre un ancien régime qui perdurait sous la forme du roi têtu et comploteur (Louis XVI et Madame). La République Française a éclairé les peuples du Monde qui n'avait qu'un seul droit : se taire. Le premier effet de la République Française a été, 20 ans après sa proclamation, le début de la libération des peuples d'Amérique Latine.

Sarkozy est mal placé pour parler de la République. Sarkozy n'est que le [Edit : Attention à certain propos, merci]
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).

freeze
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par freeze » 10 nov. 2014, 16:42:39

VI république !!!!!!!!!!!!

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johanono
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par johanono » 10 nov. 2014, 16:45:02

@ Ramdams : non, la République n'est pas un concept bidon. Elle renvoie à des valeurs héritées de la Révolution et des débuts de la 3e République, et que je trouve tout à fait noble. Pour moi, la laïcité, l'unité du pays, le refus des communautarismes, sont des notions très nobles et très importantes. Le problème, c'est que ces notions-là sont aujourd'hui employées à tort et à travers, et dévoyées de leur signification originelle, alors beaucoup de gens ne comprennent plus très bien à quoi elles correspondent.

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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par Jean » 10 nov. 2014, 16:48:32

Arrêtons de jouer sur les mots.

La démocratie est le pire des régimes mais c'est le seul. (cf Winston Churchill...)


En effet les risques sont énormes que la démagogie nous conduisent à élire un mauvais. D'où une nécessité en démocratie, qui impose, même aux intelligents, de passer pour C... afin de rassembler un maximum de voix. (Le prix de camaraderie n'est pas toujours donné au plus intelligent....)

Mais voilà, par quoi remplacer le peuple pour légitimer le pouvoir d'un homme sur les autres dès lors que l'on rejette l'intervention divine.

Donc il faut s'appuyer sur le peuple mais bien prendre en compte ses faiblesses.

D'où la nécessité des partis dont la fonction essentielle est de limiter le choix du peuple entre des candidats pas trop C.... (les primaires ont malheureusement décalé d'un niveau le lien entre la proposition d'un candidat intelligent reconnu par ses pairs et son adoubement comme candidat sympa éligible).

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Baltorupec
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par Baltorupec » 10 nov. 2014, 16:57:33

Pour moi la république est un système qui marche assez bien même si la notre est assez bancale.

L'important quelque soit le régime est pour moi est que d'une façon ou d'une autre chaque individu soit respecté. Ce qui exclut tout régime autoritariste. L'élection est sûrement le moyen le plus efficace de s'assurer de cela par l'élection d'une assemblée représentative qui gouverne. Le fait que le représentant de l'état soit élu ou pas a au final à mon sens peu d'incidence.

Bref, on peut trouver des royaumes fonctionnant mieux qu'une république.

Le référendum est il forcément nécessaire ? Pas forcément. Premièrement car un référendum propose en général uniquement deux choix : oui/non, hors la réalité est rarement binaire.
Enfin, on peut décider par un accord de majorité des choses qui violent les droits élémentaires d'une minorité.

Malheureusement, j'ai l'impression que dans certaines sociétés multi-ethniques, les dictatures sont plus "démocratiques" que des républiques car ces régimes tendent à imposer l'ethnie dominante et opprimer les ethnies minoritaires.
“Tout ce que tu peux régler pacifiquement, n’essaie pas de le régler par une guerre ou un procès.” Jules Mazarin

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Ramdams
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par Ramdams » 10 nov. 2014, 17:00:42

johanono » 10 Nov 2014, 16:45:02 a écrit :@ Ramdams : non, la République n'est pas un concept bidon. Elle renvoie à des valeurs héritées de la Révolution et des débuts de la 3e République, et que je trouve tout à fait noble. Pour moi, la laïcité, l'unité du pays, le refus des communautarismes, sont des notions très nobles et très importantes. Le problème, c'est que ces notions-là sont aujourd'hui employées à tort et à travers, et dévoyées de leur signification originelle, alors beaucoup de gens ne comprennent plus très bien à quoi elles correspondent.
La République, par ceux qui l'ont conçue, était motivée par un anticléricalisme primaire, une volonté de mettre les enfants au service de l'Etat (plan d'éducation Lepeletier applaudi par les révolutionnaires et qui était une forme déguisée de travail forcé des enfants, voire d'escalavagisme), une volonté de favoriser les intérêts de la bourgeoisie (par un suffrage censitaire) et celle de supprimer tous corps intermédiaires et ainsi de laisser les individus livrés à eux-mêmes à une époque où ils n'en avaient pas besoin (avènement de l'individualisme, du chacun pour soi).

Heureusement, la République a beaucoup évolué depuis, sans jamais en rejeter le fond. Mais on parle de la Révolution comme d'un grand événement, on en a même fait notre fête nationale. Il faudrait apporter un peu de nuance.

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Nombrilist
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Re: La République, ce régime politique parfait ?

Message non lu par Nombrilist » 10 nov. 2014, 17:38:06

J'avais un prof d'Histoire qui nous avait dit une fois que 1789, c'est avant tout la révolte de l'aristocratie.

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