Une question de la semaine, sur un des candidats à la primaire de l'UMP : Alain Juppé, avant de vous poser la question voici un extrait d'article :
La question de la semaine :Le maire de Bordeaux est devenu la coqueluche des journaux branchés. Cet adoubement médiatique se transformera-t-il en assentiment populaire ?
Vincent Tremolet de Villers est rédacteur en chef des pages Débats-Opinions du Figaro et du FigaroVox.
Verra-t-on Alain Juppé entre Georges Clooney et Jean Dujardin dans une pub Nespresso? Une des Inrocks, homme de l'année pour le magazine GQ, sondages mirobolants, émission de référence, soutien affiché de grands éditorialistes, le maire de Bordeaux, smoking et sourire large, arpente depuis quelques semaines un interminable tapis rouge. Une extraordinaire alchimie a transformé un homme réputé pour son austérité en personnalité rassurante et glamour. L'ancien premier ministre pourtant n'est pas dupe. «J'aurais préféré le millésime 2017», a-t-il confié en recevant le prix d'homme politique de l'année. Il sait les caprices de la mode et se souvient sans doute de ceux qui, avant lui, furent proclamés favoris avant de connaître de cruels échecs. Eux aussi étaient devenus les chouchous des dîners, les stars des médias, les rois des sondages. Ils s'appelaient Michel Rocard, Raymond Barre, Édouard Balladur, Lionel Jospin.
Leur destinée renvoie à un des grands principes de la science électorale: les électeurs n'aiment pas que l'on choisisse à leur place. Cette règle est battue en brèche par une autre loi, vérifiée lors de la primaire socialiste: les électeurs choisissent le favori. En vérité, l'atmosphère médiatique fait souffler deux vents contraires: l'un prépare les esprits à la victoire d'un homme, l'autre entraîne les électeurs, par souci de contradiction, à choisir son concurrent.
Le candidat alternatif, en ce cas, se présente comme le candidat du peuple contre celui des médias, de la province contre Paris, de la majorité silencieuse contre une minorité dominante. Cette dialectique peut être redoutable, le référendum sur le traité européen en 2005 en est l'exemple le plus spectaculaire. Mais Jacques Chirac en 1995 a gagné après avoir été enterré vivant par les commentateurs.
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Ainsi, la faveur médiatique dont profite Alain Juppé nourrit peut-être une sourde défiance dans la France périphérique. Ainsi les critiques que subit Nicolas Sarkozy sur ses récentes transgressions réveillent-elles un peu d'intérêt chez ceux qui, dans leur colère, confondent journalistes et hommes politiques. «De la mousse pour les bobos», aurait confié l'ancien chef de l'État après son revirement tant décrié sur la loi Taubira au meeting de Sens commun. Comme si l'hostilité ou le mépris des «urbains éclairés» étaient indispensables à la construction d'un succès électoral. Comme si les règles de la guerre asymétrique - rattacher l'opinion publique au rebelle contre l'institutionnel - s'appliquaient à la politique.
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Alain Juppé est-il le candidat des médias ?[/b]