Y-a t-il trop de syndicats en France ?

[Baltorupec]

Quand on voit le nombre de syndiqués, on se demande au contraire si il y en a assez.

[Jeff Van Planet]

Je suis d'accord, le problème n'est pas qu'il y ait trop ou pas assez de syndicats, le problème est qu'en France, les syndicats remplissent pas leurs missions.


En ce qui concerne la petite phrase ("les syndicats représentent les salariés contre les patrons") le problème est peut être là plus que dans le nombre. Ils font de la politique (la lute des classes est un concept politique, rien de plus) plutôt que de se concentrer sur les intérêts de leurs adhérents. Je ne me souviens plus des chiffres exactes, mais j'ai le souvenir d'une émission de "C dans l'aire" dans la quelle un intervenant disait que la CGT signait la majorité des accords d'entreprises (disons 70%) ça tombait à presque la moitié du précédent nombre pour les accords de branches et çà diminuer au quasi néant pour les accords nationaux. Ce que j'en conclu, c'est que la CGT (dans ce cas) est responsable et pragmatique au niveau local (accords d'entreprises) mais déraisonnable au niveau national.

[Aldarone]

ouhlà...tu me parais bien "consumériste" là !?!

Ah non moi personnellement j'adhère à un syndicat sans rien en retirer (pour l'instant et je touche du bois pour ne pas en avoir besoin ^^).
Je lance une piste sur la faible syndicalisation des salariés français par rapport à d'autres pays : dans les pays de forte syndicalisation, adhérer à un syndicat donne des droits, des avantages supplémentaires.

[Jeff Van Planet]

<<dans les pays de forte syndicalisation, adhérer à un syndicat donne des droits, des avantages supplémentaires>> tout à fait.

[albert]

A propos du concept de la lutte des classes, Marx l’a emprunté à des penseurs libéraux du XIXème siècle. Warren Buffet, un miliardaire américain, a déclaré il y a quelques années qu’il existait "bel et bien une lutte des classes mais c'est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre et c'est nous qui gagnons."
De fait, la lutte des classes est simplement le constat que les intérêts des salariés s’opposent à ceux du patronat, et qu’ils ne peuvent défendre leurs revendications que par la lutte.
Quant au fait que la CGT signe plus d’accords locaux que nationaux, c’est parce que le rapport de force n’est pas le même.

[Ramdams]

Je suis d'accord, trop de syndicats qui sont trop occupés à se faire concurrence entre eux plutôt que de défendre les salariés contre le patronat. Je préférerais moins de syndicats plus ciblés selon les branches, comme dans les pays nordiques.

D'accord avec ce point.

"les syndicats représentent les salariés contre les patrons"

Justement, le "combat" des syndicats doit-il être à cet endroit ? N'est-ce pas pour ça qu'ils paraissent archaïques ?
Je pense qu'il y a beaucoup à faire (comment "partager" le travail, traitement des demandeurs d'emploi, rigidité du code du travail, mobilité...) mais pas forcément "contre" les patrons.

D'accord avec ce point aussi.



Sinon, le problème ne vient pas du nombre de syndicats mais des syndicats eux-mêmes. Les secrétaires généraux des syndicats français sont des sectaires et ils donnent une mauvaise conception du dialogue social. C'est à la fois la cause et la conséquence de la faible syndicalisation en France.

Actuellement, dans les syndicats, il ne reste plus que les plus radicaux, les modérés ont fui le navire. Si les salariés étaient obligés de se syndiquer, la balle reviendrait aux modérés et les syndicats auraient des secrétaires généraux intelligents. On n'en est pas là.

[albert]

Actuellement, dans les syndicats, il ne reste plus que les plus radicaux, les modérés ont fui le navire.

Cela dépend des syndicats : la CFDT, par exemple, est très (voire trop) modérée.

[Aldarone]

Et dans un pays qui vote à près de 30% pour des extrêmistes, ne me dites pas qu'en matière de syndicalisme, la modération serait plus porteuse...

[Jeff Van Planet]

A propos du concept de la lutte des classes, Marx l’a emprunté à des penseurs libéraux du XIXème siècle. Warren Buffet, un miliardaire américain, a déclaré il y a quelques années qu’il existait "bel et bien une lutte des classes mais c'est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre et c'est nous qui gagnons."
De fait, la lutte des classes est simplement le constat que les intérêts des salariés s’opposent à ceux du patronat, et qu’ils ne peuvent défendre leurs revendications que par la lutte.
Quant au fait que la CGT signe plus d’accords locaux que nationaux, c’est parce que le rapport de force n’est pas le même.

Au delà de tout ça, la lutte des classe et persister à faire une match "ouvrier VS patrons" n'aide pas les salariés. Faire un "main dans la main" est beaucoup plus pertinent. Après tout, a moins d'être manichéen on sais que tout n'est pas blanc ou noir, et qu'on peut donner et recevoir en même temps.
Nos syndicats Français ne le savent visiblement pas et préfèrent rester dans l'absurde lute des classes.

[albert]

Que ce soit en France ou ailleurs, la lutte des classes est un état de fait, pas une orientation décidée par les syndicats.

[Jeff Van Planet]

Je pense que c'est une idéologie politique plus qu'une réalité.
La preuve: même la CGT signe plus de la moitié des accords d'entreprises qui lui sont proposés, alors que les accords nationaux, elle les rejette en bloque. Au niveau national la CGT rentre dans les délires idéologiques, alors qu'au niveau local (accords d'entreprises) elle signe car les syndiqués sont encrés dans le quotidien et savent qu'il existe un juste milieux.
D'ailleurs, ce n'est pas une histoire de rapports de force, car même au niveau local ils peuvent faire grève. La vérité est qu'au niveau national ils font de la politique (sont-ils encore un organe officiel du PCF?) et au niveau local ils se comportent comme un syndicat responsable.

[albert]

Les salariés signent des accords souvent parce qu’ils craignent de perdre leur emploi.
Le fait de signer des accords ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a pas de lutte de classes.

[politicien]

Bonjour,

Alors qu'il défendait les mesures contre le chômage annoncées lundi par François Hollande, le secrétaire d'État a jugé que la multiplication des organisations affaiblissait le dialogue social. Il en a profité pour critiquer l'aile gauche du PS.

Depuis l'annonce du plan anti-chômage de François Hollande, le service après-vente de son gouvernement se veut plutôt musclé. Après Stéphane Le Foll puis Emmanuel Macron, c'est au tour de Jean-Marie Le Guen de brusquer un totem de la gauche de la gauche. Interrogé en fin de matinée sur LCP ce mercredi, le secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement a estimé qu'il y a «trop d'organisations syndicales» en France. La multiplication de ces syndicats «aboutit bien souvent à un affaiblissement du dialogue social», a-t-il ajouté.

Sommé de réagir au veto opposé par plusieurs syndicats de la Fnac à l'accord sur le travail dominical, l'élu parisien a répondu sans détour: «Il y aura des élections à la Fnac...». Faisant allusion aux organisations contestataires comme la CGT ou FO, Jean-Marie Le Guen estime «que ceux qui sont des bloquants seront marginalisés. Et d'ailleurs ils perdent les élections».

(...)

http://www.lefigaro.fr/politique/le-sca ... e-guen.php

Qu'en pensez vous ?

[El Fredo]

Il a pas tort, dans d'autres pays comme l'Allemagne ou la Suède il y a moins d'organisations qui du coup sont plus puissantes pour négocier et perdent moins de temps et d'énergie à se combattre entre elles.

[Nolimits]

Les syndicats sont devenus de véritables boulets qui ne représentent qu'une partie infime des gens qui travaillent. C'est particulièrement regrettable, car ça menace directement le représentativité des salariés.
D'avoir pu assister à des manifestations de salariés s'opposant à ce qu'ont "obtenu" les syndicats est tout simplement...incroyable !