Nouvelle question de la semaine, et c'est la première de cette année 2016, je voulais vous interroger sur "la société Française" après les attentats qui ont eu lieu en 2015. Avant de vous poser la question, voici un extrait d'article :
La question de la semaine :Qu’est-ce qui fait qu’un attentat nous sidère ? Comment ne pas être Charlie ? Le sociologue Gérôme Truc publie un ouvrage éclairant sur la réponse des sociétés occidentales au trauma que constitue une attaque terroriste.
“J’ai l’impression d’incarner l’anti-Todd”, l’entretien sur le point de s’achever quand Gérôme Truc le concède à demi-mot. Lui-aussi décrypte la manière dont une société panse ses plaies quelques heures, quelques jours après avoir été frappée par un attentat. Mais au lieu de tirer hâtivement, comme le démographe Emmanuel Todd, le portrait des manifestants “catho zombies” descendus dans la rue le 11 janvier, le sociologue a creusé, plusieurs années durant, dans les tonnes de messages de solidarité post-attentats. Un travail qui remonte à la chute des Twin Towers en 2001 à New York. Et qui s’avère, sans le vouloir, cruellement contemporain.
Achevé avant les attaques du 13 novembre, ce travail révèle ce qui se cache derrière l’apparente communauté nationale. Autrement dit, “ce à quoi nous tenons” et “ce par quoi nous tenons”. C’est l’un des premiers sociologues à explorer la réponse de la société civile à l’épreuve terroriste.
Attentats du 11 Septembre, du 11 mars 2004 à Madrid, du 7 juillet 2005 à Londres jusqu’à ceux de janvier 2015 à Paris… Sidérations. Une sociologie des attentats se met à hauteur des citoyens occidentaux et décortique cet “instant de vérité pour la cohésion sociale”.
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Au contraire des Etats-Unis, l’Europe se caractérise, selon vous, par un “pacifisme banal”.
La société civile française, et plus largement européenne, ne veut pas tomber dans cette logique de guerre, à la base du discours des terroristes. Surtout qu’il y a aujourd’hui des Français, des Belges parmi eux. Donc, le “On”, ça peut être le 11e arrondissement, Paris, la France, l’Europe, l’Occident ou l’humanité. C’est ce que j’appelle la “communauté imprécise”.
Quelle réponse sociologique peut-on alors donner à la chasse aux Français qui n’étaient pas Charlie ?
Quand une société moderne, autrement dit individualiste, est attaquée, sa cohésion sociale se resserre. On est moins ouvert à la discussion. Si on ne se montre pas solidaire, on est en rupture de ban. Cela se manifeste beaucoup sur les réseaux sociaux. Il y a un fort contrôle social qui s’exerce. Cela nous pousse par exemple sur Facebook à mettre un filtre bleu-blanc-rouge. Or, chacun a une réflexion derrière ces symboles. On peut être solidaire tout en refusant la dimension symbolique. On a le droit de dire “Je suis Charlie” mais “Je suis aussi, ne l’oublions pas Ahmed, la policière de Montrouge, les victimes de Toulouse, de Montauban, etc.”
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La suite : http://www.lesinrocks.com/2016/01/08/ac ... -11796302/
Après les attentats de 2015, la société Française va t-elle changer ? [/b]