Après deux ans à Matignon, Manuel Valls a-t-il tout perdu ?

[politicien]

Bonjour,

Nouvelle question de la semaine, et elle concerne le 1er ministre : Manuel Valls, avant de vous poser la question voici un extrait d'article :

Après deux années passées à Matignon, le bilan est léger pour Manuel Valls. Non seulement il a peiné à tenir sa feuille de route initiale, mais son image de responsable volontaire et populaire a été écornée par des polémiques en série.

Entre 2012 et 2014, Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, a réussi une ascension autant médiatique que politique. Sa nomination à Matignon semble avoir mis à terre le travail accompli. Jeudi, le Premier ministre fête un deuxième anniversaire à son poste bien maussade. François Hollande vient d'abandonner la réforme sur la déchéance de nationalité qu'il a pourtant défendue ardemment, une grève des transports paralyse partiellement le pays et une importante manifestation cible la loi travail. Dernier détail pour compléter le tableau : il pleut à verse.

Valls, populaire et volontaire
Le 31 avril 2014, il fait beau quand le populaire ministre de l'Intérieur s'installe à Matignon. Avec une feuille de route précise qui François Hollande résume lors d'une allocution télévisuelle : "redonner de la force à notre économie", "produire différemment" et garantir la "justice sociale". Alors que les études d'opinions vantaient son "volontariste" et son "sens de l'autorité", 58% avaient alors une bonne opinion des Français, contre 35% de mécontents, selon le baromètre Ifop-JDD. François Hollande, lui, ne recueillait que 18% d'opinions favorables.

(...)

Les drames de l'année 2015, les attentats de janvier et de novembre en premier lieu, ont certes permis une relative unité nationale autour du gouvernement. Manuel Valls a pu faire voter les nouvelles lois sur le renseignement ou encore instaurer et prolonger l'état d'urgence. Mais le Premier ministre va devoir encaisser l'échec de la révision constitutionnelle : alors qu'il a passé trois mois à défendre la nécessité d'étendre la déchéance de nationalité, la mesure a finalement été retirée mercredi.

La chute dans les sondages
Au-delà du bilan législatif, Valls a également vu son image écornée. Le 6 juin 2015, son aller-retour en Falcon présidentiel, en plein congrès du PS, pour aller voir la finale de la Ligue des Champions à Berlin ne passe pas. Il invoque sans vraiment convaincre une réunion prévue avec les dirigeants de l'UEFA pour justifier cette escapade sportive, avant de s'excuser et de rembourser une partie des dépenses. Cet impair s'accompagne d'une chute de popularité. En deux ans, sa cote s'est complètement inversée, passant de 58% d'opinions favorables à… 27%, selon notre baromètre paru le 21 mars dernier.

(...)

http://www.lejdd.fr/Politique/Apres-deu ... rdu-779231

La question de la semaine :

Après deux ans à Matignon, Manuel Valls a-t-il tout perdu ?[/b]

[albert]

Il avait fait 5.6 % à la primaire de 2011.

Non, il n'a pas tout perdu. Un type aussi incompétent en politique est forcément promis à une brillante carrière. Juppé doit être pour lui une source d'encouragement à persévérer dans l'erreur. Son heure viendra !

[signora]

Personne n'y échappera le pouvoir use ... et nous sommes quand même un peuple d'emmerdeurs.
Je trouve qu'il ne s'en sort pas si mal ...
incompétent est un mot qu ne lui convient pas ...

[johanono]

Le passage de Valls à Matignon le condamne pour la présidentielle de 2017. Même à supposer que Hollande ne soit pas candidat, Valls n'a aucune chance de le suppléer avec succès, car il est trop impopulaire et trop discrédité pour cela. Mais pour après, rien n'est jamais définitif.

[Ramdams]

À quelques exceptions près (en fait, je ne vois qu'une : Chirac), tous les Premiers ministres qui ont eu l'Elysée en ligne de mire ont été déçus. Si l'on veut être Président de la République, il faut à tout prix éviter Matignon.

[johanono]

Il y a eu Pompidou, aussi, mais c'était une autre époque. En revanche, le fait est qu'aucun Premier ministre sortant n'a jamais gagné la présidentielle.

[albert]

Les chances futures de Valls dépendent de l’avenir du PS et de l’orientation qu’il prendra.

Si, après 2017, le PS éclate, Valls peut prendre la tête d’un nouveau parti, mais ses chances seront moindres car cet appareil sera moins puissant.

Si le PS, tirant les leçons de son échec, met la barre à gauche, à l’exemple de Sanders ou de Corbyn, Valls sera marginalisé.

Si le PS survit à cette épreuve et poursuit sur la même ligne néolibérale, alors Valls peut tout espérer.

[wesker]

Le dernier socialiste, lors des primaires se trouve être le chef de la majorité, en charge de conduire la politique que fixe le Président de la République, je crois qu'on peut, tout de même s'interroger sur le respect des rapports de force, relativement équilibrés que les électeurs ont voulu donner, lors de ses primaires.

S'étant engagé à redonner de la force à notre économie tout en garantissant la justice sociale peut être mis en parallèle avec la situation d'une économie encore productive de chômage et dont les inégalités ne cessent de se creuser, au détriment, bien entendu des plus fragiles.
De déclarations en faveur des chefs d'entreprises en mesure budgétaire au nom du rétablissement des marges des entreprises, les représentants patronaux furent les bénéficiaires de cette politique, pendant que l'immense majorité qui consentait des efforts ont vu leurs droits progressivement remis en cause, et leur situation continuer à se détériorer. Jusqu'à la loi travail, récente, nombre de citoyens espéraient, attendaient, misaient, comme le Gouvernement sur la reprise européenne et internationale.
L'alignement des indicateurs qui, il faut l'admettre restent favorables mais, hélàs, leurs priorités et les jeux politiques semblant l'emporter sur la prise en compte du pays réel, je peux comprendre la défiance, la lassitude et, peut être demain, la colère d'un peuple qui sait qu'il faut relever les défis de la compétitivité mais savent, aussi, que d'autres outils, options doivent être utilisés pour reprendre le chemin du redressement et de la création d'emplois.

[Georges]

Je répondrais juste. NON, malheureusement.

[Baltorupec]

À quelques exceptions près (en fait, je ne vois qu'une : Chirac), tous les Premiers ministres qui ont eu l'Elysée en ligne de mire ont été déçus. Si l'on veut être Président de la République, il faut à tout prix éviter Matignon.

Si on veut être président de la république juste après son mandat à Matignon. Sauf que Valls vise 2022 et non 2017.

[Snark]

Valls a t il tout perdu ? Y'en a des plus malheureux .
A t'il tout raté ? Bof , il va encore réussir à rater quelques trucs d'içi 2017 .

[politicien]

À quelques exceptions près (en fait, je ne vois qu'une : Chirac), tous les Premiers ministres qui ont eu l'Elysée en ligne de mire ont été déçus. Si l'on veut être Président de la République, il faut à tout prix éviter Matignon.

Si on veut être président de la république juste après son mandat à Matignon. Sauf que Valls vise 2022 et non 2017.

Tu veux dire qu'en 2022 les gens auront "oubliés" le passage de M. Valls à Matignon ?

[johanono]

Les gens ont bien oublié les passages de Juppé et Chirac à Matignon, alors pourquoi n'oublieraient-ils pas celui de Valls ?

[Baltorupec]

Ce n'est pas impossible. En plus d'avoir oublié, Valls s'en servira sûrement comme argument d'avoir une expérience du pouvoir.

[johanono]

Et puis on ne sait pas ce que sera le contexte politique en 2022. Il peut se passer beaucoup de choses d'ici là. Peut-être qu'on aura eu cinq ans d'austérité avec Juppé, lequel Juppé ne se représentera pas compte tenu de son âge, alors Valls pourra se présenter en plaidant l'expérience du pouvoir, et en argumentant qu'il vaut mieux une austérité de gauche au service des plus faibles qu'une austérité de droite au service du grand patronat. Bon, on n'est pas obligé de le croire, mais on peut tout à fait imaginer une telle posture de sa part.