Quelles mesures faut-il pour favoriser l'insertion des jeunes sur le marché du travail ?

[politicien]

Bonjour,

Nouvelle question de la semaine, Manuel Valls vient d'annoncer des mesures en faveur des jeunes, pour favoriser leur insertion sur le marché du travail et je voulais vous interroger sur ce sujet :

Le Premier ministre Manuel Valls a présenté lundi aux organisations lycéennes et étudiantes une série de mesures destinées à favoriser l'insertion des jeunes sur le marché du travail, pour un coût estimé entre 400 et 500 millions d'euros par an.

Cela coûtera entre 400 et 500 millions d'euros par an. Manuel Valls a présenté lundi aux organisations lycéennes et étudiantes une série de mesures destinées à favoriser l'insertion des jeunes sur le marché du travail.

Huit organisations de jeunesse étaient conviées à Matignon, dont plusieurs font partie de l'intersyndicale mobilisée contre le projet de loi travail depuis plus d'un mois - l'Unef (étudiants), l'UNL, le SGL et la FIDL (lycéens). Après la réunion, le président de l'Unef, William Martinet a affiché sa satisfaction mais reste "solidaire" de la mobilisation du 28 avril.

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Prolongation des bourses après l'obtention du diplôme
Les titulaires d'un CAP, d'un baccalauréat professionnel, d'un BTS, d'un DUT, d'une licence, d'un master ou d'un diplôme d'ingénieur qui étaient boursiers pendant leurs études pourront demander la prolongation de leur bourse, après avoir décroché leur diplôme et en attendant de décrocher un emploi - mais pour quatre mois maximum.

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Quotas pour les bacheliers technologiques dans les IUT
Des quotas réservés aux bacheliers des filières technologiques seront enfin fixés dans les IUT (dont le diplôme est un DUT).

Est également prévue une augmentation de 2.000 du nombre de places par an en STS (section de technicien supérieur), pendant cinq ans, notamment dans les spécialités "en lien avec les métiers d'avenir".

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http://www.lejdd.fr/Politique/Insertion ... ent-780797

La question de la semaine :

Quelles mesures faut-il pour favoriser l'insertion des jeunes sur le marché du travail ? [/b]

[johanono]

Cela commence à faire longtemps, maintenant, que je m'intéresse à la politique. Et aussi loin que je me souvienne, je crois avoir toujours entendu parler des problèmes d'insertion des jeunes sur le marché du travail. C'est l'Arlésienne, cette histoire.

Et si le problème subsiste encore aujourd'hui, malgré toutes les mesures qui ont pu être adoptées par le passé, c'est peut-être parce que ces mesures se sont avérées inefficaces (je songe notamment à toute la litanie des "contrats aidés" que les gouvernements successifs ont mis en place). Il conviendrait d'aborder le problème par un autre angle, afin d'imaginer des solutions un peu plus novatrices.

Tout d'abord, il faudrait en finir avec cette obsession consistant à vouloir faire des dispositifs catégoriels pour certaines catégories de population (les jeunes, les vieux seniors, les femmes, les handicapés personnes à mobilité réduite et personnes intellectuellement déficientes). Ces dispositifs coûtent cher aux finances publics, créent des effets d'aubaine, et sont rarement efficaces.

La vérité, c'est que l'économie française n'est plus assez dynamique pour offrir un emploi à tous les travailleurs qui le souhaitent. Dans ces conditions, le rapport de force entre salariés et employeurs se fait en faveur des employeurs, qui peuvent ainsi opérer une sélection drastique, parfois arbitraires, entre les différents candidats qui les sollicitent pour un emploi. Les employeurs ont ainsi tendance à écarter plus souvent certaines catégories de population : les jeunes (jugés pas assez expérimentés), les vieux (jugés trop chers), etc.

J'ai donc presque envie de dire qu'à part le problème de la formation (c'est-à-dire la tendance de beaucoup de jeunes à s'engager dans des filières sans débouchés), il n'y a pas de problème spécifique aux jeunes sur le marché du travail. Il faudrait redynamiser l'économie en général, de façon qu'elle puisse offrir un plus grand nombre d'emplois équivalent temps plein. Mais c'est là un très vaste sujet...

[Nombrilist]

Je partage entièrement ton analyse. Ma conclusion est que le chômage est alors structurel car la redynamisation, ça n'arrivera plus. En ces conditions, il faut partager le travail. La façon la plus efficace que j'entrevoie est de réduire la durée de cotisation et de passer à 37 ans, voire 35. De cette façon, on libère le nombre de places suffisant pour remettre tout le monde au travail. Et même que si on trouve qu'il y a trop de fonx, alors ont abaisse cette durée à 33 ans.

[Narbonne]

effectivement, il faut remettre le compteur à 37,5 ans rapidement

[johanono]

Abaisser l'âge de la retraite est une fausse bonne solution. En effet, pour mesurer la santé de l'économie française, il faut comptabiliser le nombre d'emplois en équivalent temps plein qui sont pourvus actuellement, et rapporter ce nombre d'emplois équivalent temps plein au nombre d'actifs et à la population française globale. En abaissant l'âge de la retraite, on n'augmente nullement le nombre global d'emplois équivalent temps plein, on se contente de répartir la pénurie.

[Narbonne]

L'économie va très mal et cela va durer très longtemps. En diminuant le nombre d'actifs on favorise l'insertion des jeunes. Il vaut mieux payer un retraité que de payer des jeunes à rester à la maison et boucher leur avenir.

[johanono]

Sauf que payer un retraité coûte beaucoup plus cher aux finances publiques que payer un chômeur.

[Narbonne]

en apparence seulement.
Si les jeunes avaient du travail, il y aurait moins de trafic en tout genre, moins de violence ...

[johanono]

Si c'était aussi simple, ça se saurait. Car tout est question de valeurs (dans un autre topic, on parle de "repères"). Les jeunes qui veulent bosser mais qui n'y arrive pas tombent rarement dans la délinquance. Inversement, les trafiquants, la racaille urbaine, sont des gens sans foi ni loi, motivés par l'appât du gain : même avec 5% de taux de chômage, ils trouveront toujours un intérêt à trafiquer et à casser.

[Ramdams]

Puisqu'on demande l'avis des jeunes, je vais donner le mien : le principal frein que je rencontre à ma recherche d'emploi, c'est le permis de conduire. Son prix est vraiment excessif, c'est vraiment ce qui me pénalise le plus dans ma vie, actuellement. J'ai déjà déboursé 1500 € dans son obtention et peut-être vais-je devoir rallonger. Heureusement que je suis aidé financièrement par mes proches, impossible d'aligner autant d'argent sinon. N'ayant pas de revenu de subsistance, ni même l'opportunité de travailler (faute d'un permis de conduire), je suis globalement dans l'impasse même si je commence à voir le but. J'ai touché une maigre prime d'activité (100 € par mois pendant 3 mois), qui me permet de payer partiellement mon loyer et ma facture EDF.

Le besoin du revenu universel se fait urgemment sentir. Le système français pénalise lourdement les moins de 25 ans (âge à partir duquel on peut toucher le RSA) et faute de pouvoir mettre en place des projets (de formation notamment), les jeunes tournent en rond. Stupidité monumentale : on ne peut pas cumuler le RSA avec une reprise d'études, alors que reprendre des études coûte cher. Avec un revenu universel, versé sans conditions, chacun pourrait financer les projets qu'il souhaite. Ce ne peut être que bénéfique pour l'insertion professionnelle.

J'ai demandé un devis pour l'obtention du CACES, une petite action de formation de 3 jours à peine. On dépasse les 1000 €. Du coup, faute de moyens et d'un financement par un organisme public, j'y ai renoncé.

[Georges]

Sauf que payer un retraité coûte beaucoup plus cher aux finances publiques que payer un chômeur.

Alors il faut mettre l'âge de la retraite à 80 ans nous aurons 10 millions de chômeurs en plus dont 80% au RSA et le problème des retraites serait réglé.

[Narbonne]

Si c'était aussi simple, ça se saurait. Car tout est question de valeurs (dans un autre topic, on parle de "repères"). Les jeunes qui veulent bosser mais qui n'y arrive pas tombent rarement dans la délinquance. Inversement, les trafiquants, la racaille urbaine, sont des gens sans foi ni loi, motivés par l'appât du gain : même avec 5% de taux de chômage, ils trouveront toujours un intérêt à trafiquer et à casser.

Dans le topic "repères" j 'ai écrit "no future". Les jeunes qui n'ont pas de repères sont des jeunes qui pensent qu'ils n'ont pas de futur ou plus précisément que demain sera sans doute pire qu'aujourd'hui. L'oisiveté est mère de tous les vices.

[Snark]

L'économie va très mal et cela va durer très longtemps. En diminuant le nombre d'actifs on favorise l'insertion des jeunes. Il vaut mieux payer un retraité que de payer des jeunes à rester à la maison et boucher leur avenir.

L'économie va très mal pour qui ?
Pour les banques abreuvées de quantitative easing ?
Pour la grande distribution qui monopolise pratiquement le commerce ?
Pour les geants du BTP abreuvés de commandes publiques ?
Pour tous ceux qui recourrent abusivement aux travailleurs détachés ?

Les banques n'ont aucun scrupule à encaisser le CICE , à réduire le nombre de postes
et à opérer dans les paradis fiscaux .

Consacrez aux retraites et à la réduction du temps de travail une partie des sommes
issues des gains de productivité ou dépensées dans l'aide aux entreprises
et ça ira mieux pour l'emploi .

http://www.journaldunet.com/economie/ma ... ises.shtml

[albert]

Le chômage des jeunes n’est que la conséquence du problème plus général du chômage global.

Il faut changer de stratégie économique, et pour ça il faut sortir des traités européens et de l'euro.

Il faut aussi, pour tenir compte des gains de productivité, réduire le temps de travail et revenir à la retraite à 60 ans.

[Nombrilist]

Sauf que payer un retraité coûte beaucoup plus cher aux finances publiques que payer un chômeur.

Une année d'étude doit coûter plus cher qu'une année de retraite.