Nouvelle question de la semaine à l'aune de l'élection présidentielle, vous en avez déjà débattu : Les primaires.
La question de la semaine :
Les primaires ouvertes permettent aux sympathisants d'une sensibilité politique de désigner leur candidat à l'élection présidentielle. Cette méthode légitime le vainqueur, mais s'accompagne du risque de la division.
Seuls les écologistes s'y sont jetés hardiment. Pour sélectionner leur candidat à la présidentielle de 2022, ils tiennent une primaire ouverte à laquelle 72 000 sympathisants étaient inscrits jeudi 9 septembre, selon les organisateurs. Ce sera peut-être le seul vote du genre avant l'élection présidentielle prévue les 10 et 24 avril prochains.
A droite, les Républicains (LR) hésitent, craignant de fracturer leur électorat. Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui a quitté LR en 2017, a déjà annoncé qu'il se présenterait quoi qu'il arrive. De son côté, le Parti socialiste devrait simplement soumettre aux militants la candidature de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Pourquoi la primaire fait-elle peur ? Serait-elle devenue, comme le disent ses contempteurs, "une machine à perdre" ?
"Un très mauvais procès"
"Je suis critique sur le principe des primaires parce qu'elles renforcent la présidentialisation, l'hyperpersonnalisation, le poids des sondages, au détriment des idées et des militants, qui ne choisissent plus leur candidat", attaque, bille en tête, Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques à Lille et auteur d'un essai sur le sujet (Les primaires, de l'engouement au désenchantement, paru en 2020). Cependant, "c'est un très mauvais procès qu'on leur fait en ce moment". "Avant, on les considérait comme géniales. Aujourd'hui, la détestation est excessive", selon le politologue.
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A l'inverse, Pascal Perrineau, professeur à Sciences Po qui a rédigé une note sur les primaires pour la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol, un cercle de réflexion de droite libérale), estime qu'une primaire de droite avant la présidentielle permettrait d'y voir plus clair. "Il y a la recherche confuse de quelqu'un qui peut déranger le duo Macron-Le Pen en 2022. Il y a une petite fenêtre d'opportunité à droite, à condition d'avoir un seul candidat", analyse-t-il.
"Les primaires sont d'autant plus opportunes que les partis, avec de moins en moins de militants, ne représentent plus rien et qu'il n'y a pas de candidat qui s'impose", plaide encore Pascal Perrineau. Avec 15 à 17% des intentions de vote, "Xavier Bertrand ne décolle pas dans les sondages". Le spécialiste met aussi en garde contre "une primaire trop clivante". Ce risque de la division, "pour des partis affaiblis, est difficile à prendre", abonde Rémi Lefebvre. Pour lui, à droite, les sondages feront office de primaire. Une stratégie moins risquée qu'une primaire "physique", mais "plus discutable".
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Présidentielle : la primaire est-elle devenue une "machine à perdre" ?