Faut-il limiter le salaire des patrons ?

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wesker
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Message non lu par wesker » 28 juin 2011, 13:53:00

Les rénumérations extravagantes ? Celles des ministres et du Président de la République ne sont ils pas extravagants.

Les salaires que dénoncent Xavier Bertrand proviennent, pour la plupart de hauts fonctionnaires ou dirigeants d'entreprises qui ont, avec le pouvoir des complaisances, des connivences et des liens évidents.

Dès lors, la propositions de Bertrand semble davantage à une posture plutôt qu'à la réelle détermination de mettre fin à des salaires indécents qui ne sont pas compris ni par les travailleurs de ces entreprises ni par les citoyens.

Nico37
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Message non lu par Nico37 » 06 juil. 2011, 21:42:00


 
29 juin 2011
Salaires des dirigeants : Poker menteur entre gouvernement et patronat ?

ImageXavier Bertrand affirme vouloir mettre fin aux rémunérations « extravagantes » de certains patrons. Bras de fer ou simple opération de communication en vue de 2012 ?

Quoi qu'il fasse, le gouvernement n'arrive pas à gommer l'image de président des riches de Nicolas Sarkozy ! Et, dans la mesure où il est assez improbable, pour la présidentielle de 2012 de réutiliser le slogan du « Président du pouvoir d'achat», il faut au moins faire croire que l'on peut être menaçant à l'égard ... des plus hautes rémunérations !

Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand sont semble t-il choqués par certaines rémunération extravagantes de patrons français. Au point que ce dernier : « (...) s'est prononcé mardi en faveur de la non-déductibilité des fortes rémunérations de l'assiette de l'impôt sur les sociétés, devant un parterre de patrons du CAC 40 réunis à Paris (...) » et d'indiquer : « (...) qu'un dispositif serait mis en place à l'automne pour dissuader ces rémunérations qu'il avait jugées extravagantes (...) »

Et qu'en dit l'Association française des entreprises privées (Afep), connue du grand public, essentiellement au travers de son « code de gouvernement d'entreprise » dans lequel se trouve un section consacrée à la rémunération des dirigeants 

D'après Les Echos : « (...) Il n'est pas sain d'attaquer de manière générale les rémunérations des dirigeants. Cela conduit à stigmatiser », a critiqué, hier à l'occasion d'un point presse, son président, Maurice Lévy, à l'adresse de Xavier Bertrand (...) » Ajoutant que : « (...) les rémunérations des dirigeants sont « raisonnables » par rapport aux pratiques internationales (...) s'il concède qu'il y a « sans doute ici ou là des situations qui peuvent surprendre, choquer », il estime qu'il n'y a « aucune raison qu'un texte légifère pour décider dans l'abstraction totale ce que doit être la rémunération des dirigeants (...) l'assemblée générale désigne des administrateurs qui ont une responsabilité d'exécutif sur les décisions à prendre (...) »

Le gouvernement a t-il vraiment les moyens de limiter ces rémunérations extravagantes ?

Sans passer par la loi non. En effet, comme l'expliquait Rue89 dans un article consacré au : plafonnement du salaire des dirigeants d'entreprises dont l'Etat est actionnaire : « (...) Selon le code du commerce, c'est au conseil d'administration de fixer la rémunération du big boss, et à lui seul. Que faire, alors, lorsque l'Etat est minoritaire au capital ? Difficile d'imaginer que les autres administrateurs accepteront de bon cœur d'imposer au PDG ce salaire plafonné. Il faudra donc passer par la loi pour priver les conseils d'administration de cette prérogative et pour définir le montant maximum des salaires (...) » alors, que dire des entreprises dans lesquelles l'état ne détient aucune participation ?

Véritable bras de fer ou embarras ?

Il est bon de rappeler au lecteur que : « (...) Le gouvernementavait menacé le Medef de légiférer si les entreprises n'adhéraient pas avant la fin 2008 à ce code, qui n'a toutefois aucun caractère contraignant. Adopté par la quasi-totalité des grandes entreprises françaises cotées, ce code recommande notamment de n'autoriser l'indemnisation d'un dirigeant qu'en cas de départ contraint et lié à un changement de contrôle ou de stratégie, avec une indemnité ne pouvant excéder deux ans de rémunération (...) » ne prévoyait aucun plafonnement de rémunération, ce que le gouvernement savait pertinemment !

Un simple chantage médiatique qui ressemble à une mystification !

C'est ce qu'on peut se dire, lorsqu'on sait que la démarche de Xavier Bertrand, avalisée par Nicolas Sarkozy, n'a pas pour but de plafonner ou limiter les rémunérations extravagantes. En effet : Xavier Bertrand indique deux pistes destinées à : « (...) dissuader les très hautes rémunérations versées par certaines entreprises(...) » Il s'agit de : « (...) la taxation ou non-déductibilité (...) précisant qu'il : (...) penche pour cette dernière possibilité (...) »

Et pourquoi ce choix ?

Tout simplement parce que : « (...) Cela éloignerait aussi la perspective, défendue par une partie de la majorité et repoussée par le gouvernement, de la création d'une nouvelle tranche marginale d'impôt sur le revenu (...) » applicable à tous les hauts revenus. Ce qui électoralement serait un suicide !

Ce que sait aussi Maurice Levy, président de l'Afep qui, de son côté : « ne voit pas d'objection à ce que les salaires plus élevés contribuent davantage dans une période difficile », par le biais d'une contribution spécifique ou d'une tranche supérieure de l'impôt sur le revenu, il est en revanche opposé à une taxation de l'entreprise (...) »

Un point partout : la balle au centre !

Mais, alors, dans le cas ou le désaccord entre le ministre et l'Afep perdurait, irait-on droit vers un projet de loi du gouvernement présenté devant les assemblées ?

Visiblement non, puisque nous expliquent Les Echos : (...) Alors qu'un groupe de travail doit se constituer d'ici à fin juillet sur la question, Nicolas Sarkozy a appelé lundi le patronat à faire sa propre police. « Un peu de sens commun éviterait au gouvernement d'être obligé de réagir par un texte (...) »

En clair, faire profil bas et surtout, ne pas exciter : (...) La France qui s'entasse dans le métro à 18 heures, la France qui se lève tôt pour rejoindre l'usine ou le bureau, la France des fonctionnaires qui aiment leur métier, la France des parents qui se serrent la ceinture pour leurs enfants, la France des campagnes qui ne veut pas renoncer à son avenir, la France des cités qui rêve de réussite sociale, la France qui a du mal à finir les fins de mois (...) du moins, jusqu'à la présidentielle de 2012 !

Après tout, qu'est ce que représentent quelques mois de sacrifices à côté de cinq nouvelles années de tranquillité et ... d'auto régulation ! 



 


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wesker
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Message non lu par wesker » 08 juil. 2011, 13:57:00

Evidemment, il ne s'agit là que d'un effet d'annonce.

D'une part, le Gouvernement ne peut s'en prendre aux rémunérations privées mais peut interdire certaines pratiques telles que les parachutes dorées qui récompense l'échec des orientations stratégiques de certains managers ou les retraites chapeaux qui pourraient subir une fiscalité dissuasive.

Au lieu de cela il agite mais ne prend véritablement aucune décision. Or, pour retrouver de la crédibilité auprès des français après avoir été si laxiste et je dirais indécent à l'égard de ceux qui, dans leur boîte investissent, innovent et triment pour connaître des taxations de plus en plus importantes, il aurait été indispensable de commencer par là.

Les effets d'annonce de Bertrand, pour l'heure, ne sont que des annonces sans effets.

Georges
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Message non lu par Georges » 08 juil. 2011, 14:19:00

Tant que le gouvernement n'aura pas le feu vert du CNPF, il ne fera pas grand chose.

Odiled
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Message non lu par Odiled » 08 juil. 2011, 14:37:00

non, un patron à des responsabilités son salaire doit être en fonction

tout le monde râle pour leurs salaires et voudrait bien avoir le même, mais personne ne parle des heures et de la charge de travail qu'un patron peut avoir

que l'on plafonne les revenus des actionnaires là ce n'est pas la même chose, qu'il y ait régulation pour les entreprises du Cac pourquoi pas

.
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Message non lu par Nombrilist » 08 juil. 2011, 14:41:00

"non, un patron à des responsabilités son salaire doit être en fonction"

J'en déduis donc qu'être PDG de Vinci, c'est plus de responsabilité qu'être président des USA ?

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 08 juil. 2011, 16:08:00

Odiled a écrit : non, un patron à des responsabilités son salaire doit être en fonction

tout le monde râle pour leurs salaires et voudrait bien avoir le même, mais personne ne parle des heures et de la charge de travail qu'un patron peut avoir

que l'on plafonne les revenus des actionnaires là ce n'est pas la même chose, qu'il y ait régulation pour les entreprises du Cac pourquoi pas

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Il y a quand même plus d'entreprises cotées en bourse que celles du Cac 40!!
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Message non lu par johanono » 18 juil. 2011, 00:00:00

Limiter les hauts salaires ? Non.
Augmenter la fiscalité ? Oui


Faut-il instaurer un salaire maximum comme il existe un revenu minimum ? Xavier Bertrand défend l'idée de taxer davantage les "rémunérations extravagantes". Même logique chez François Chérèque qui a déclaré ce lundi que "fixer un salaire maximum, c'est difficile. Il vaut mieux agir sur la fiscalité qui permet de réduire les inégalités de revenus". Explications de Gérard Cornilleau, Directeur adjoint du Département des études de l'OFCE.

Atlantico : Le Secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a déclaré à La Tribune ce lundi : "fixer un salaire maximum, c'est difficile". Cela vous surprend-il de la part d'un syndicaliste ?

Gérard Cornilleau : Non, cela ne m'étonne pas. Cette décalaration n'est pas forcément contradictoire avec le constat d'une explosion des inégalités par le haut, même si elle est moins forte en France qu'ailleurs. Au-delà de l'aspect moral, social et éthique, l'augmentation des inégalités est en effet source de sérieux déséquilibres économiques, et a été l'une des causes de la crise : aux États-Unis, on a appauvri les classes moyennes au profit des classes supérieures, ce que les a conduit à s'endetter et a provoqué la crise financière. Le problème est le même en Europe, et en France.

Il existe également un deuxième argument économique : à partir d'un certain seuil, les différences de salaires ne sont plus justifiées par des motifs d'efficacité économique, c'est à dire le fait de récompenser les efforts et les talents. En-dessous de ce plafond, difficile à évaluer, on se retrouve effectivement dans une situation à la soviétique, où les hauts diplômés délaissent les emplois qualifiés plus stressants, car ils ne sont pas récompensés par la rémunération adéquate. Mais prenez les joueurs de football : s'ils n'étaient payés "que" dix ou quinze fois le Smic, ils joueraient aussi bien ! Au-delà de quinze ou vingt fois le Smic, ce n'est plus un salaire, mais une rente de situation : on n'est pas payé pour son talent, mais pour son appartenance au petit cercle des dirigeants de grandes entreprises. Une économie de rente est non-efficace : il faut donc la récupérer et la redistribuer.

Si l'on s'accorde sur ce constat, la solution du plafonnement des salaires est-elle la plus judicieuse ?

Pas forcément, car limiter les hauts salaires est effectivement un peu compliqué. Dans le public, c'est très simple, car le salaire maximum existe déjà, grâce aux grilles salariales. Dans le secteur privé, c'est plus difficile, d'une part parce qu'il faudrait inventer une nouvelle réglementation, et d'autre part parce que le salaire est loin d'être la seule forme de revenu : primes, stock-options, etc...

C'est donc moins par une interdiction des hauts salaires que par une fiscalité accrue sur le revenu qu'il faut agir sur ce problème. C'est plus efficace et plus juste, car il n'y a pas de raison de moins taxer les hauts revenus du travail que les hauts revenus du travail. On pourrait même imaginer mettre un taux marginal de l'impôt sur le revenu à 100% ! La Suède l'a fait sans sombrer, et les États-Unis sont montés à 90%.

Dans la concurrence mondialisée, est-ce vraiment une solution raisonnable ?

Il ne faut pas se cacher derrière la mondialisation ! Il est tout à fait exact que la grande mobilité des capitaux pourrait permettre aux hauts revenus de se faire payer dans des paradis fiscaux, mais il suffit de l'interdire et de donner à la police les moyens de faire son travail. Il y a certes de la concurrence fiscale, mais elle n'est pas insurmontable.
http://www.atlantico.fr/decryptage/haut ... 30777.html

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Message non lu par GIBET » 18 juil. 2011, 02:24:00

Avant de répondre je vous invite à lire le N° 264 de Challenges consacré aux fortunes de France
110 pages qui vous encouragerons à considérer comme normal d'augmenter le salaire des patrons !!

Les 10 premières fortunes (sur 500) en million d'€:

Bernard Arnaud: 21240
Gérard Mulliez: 21000
Liliane Bettancourt: 17500
bertrand Puech (Hermès): 12200
François Pinault: 8100
Serge Dassault: 7500
la veuve Dreyfus: 6600
Pierre castel (boissons): 4500
Alain Werthelmer (Chanel): 4500
Vincent Bolloré:3800

Suivent 485 noms puis les 5 derniers pauvres dont il faut augmenter les salaires:

Antoine Lemarchand: 61 millions d'euros
Henri-Edgard Mas:61
Laurent maxime:61
Paul Petzy:61
Jean Paul Gauthier: 60

Allez les riches du forum...à vos porte monnaie pour augmenter les salaires de tout cela
J'ai la liste alphabétique des 500 alors si vous avez un nom de patron et que vous vouliez savoir ... dites moi son nom et je vous dirais s'il est là. Vous lui ferez son chèque en direct icon_biggrin icon_biggrin
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Message non lu par wesker » 18 juil. 2011, 13:55:00

Je pense qu'au moment où l'on exige des peuples qu'ils consentent à des sacrifices douloureux, on ne peut exempter ceux qui en ont les moyens de fournir aussi quelques efforts, sachant qu'ils ne peuvent pas toujours justifier le montant de leurs salaires.

Ainsi, accroître la fiscalité, créer une tranche marginale d'impôt ou plafonner les rémunérations relèvent de stratégies différentes selon qu'on privilégie les recettes fiscales (encore que la rédemption par l'impôt reste à démontrer économiquement) ou l'investissement de nos entreprises. Mais il faudra bien, je le répète que les candidats à la présidentielle tracent des perspectives, dans ce domaine là aussi afin de remédier aux difficultés que posent la dette et les marchés financiers au travers les exigences des agences de notation.

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Message non lu par Nombrilist » 25 juil. 2011, 19:11:00

ça représente à peu près 250 milliards d'euros dans les mains de 500 personnes ?

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Message non lu par wesker » 26 juil. 2011, 13:55:00

Ceux qui investissent, prennent des risques, et détiennent leurs boîtes peuvent, au nom de la propriété privée se fixer le salaire qu'ils souhaitent en fonction de la perennité et des équilibres sociaux de leurs entreprises.

En revanche, les managers, qui bien souvent ne développe pas davantage de compétence que les autres, ne prennent, sur leurs deniers personnels aucun risque ne devraient pas pouvoir s'octroyer, par complaisance avec le pouvoir, des salaires mirobolant et indécent. De plus ces restriuctions permettraient aux firmes de se developper d'investir, de rémunérer davantage les actionnaires ou les travailleurs, enfin, ceux qui s'investissent pour faire prospérer l'entreprise.

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