Faut il instaurer un gouvernement économique européen ?

Faut il instaurer un gouvernement économique européen ?

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politicien
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Faut il instaurer un gouvernement économique européen ?

Message non lu par politicien » 17 juil. 2011, 22:24:00

Bonjour,

Avant de vous poser la question, voici un article du Monde de mars 2010, mais qui est toujours d'actualité, comme vous allez le voir :

           
La crise grecque a accéléré le débat, sans le faire décoller vraiment. A tour de rôle, les dirigeants européens appellent à approfondir la"coordination" économique entre les Vingt-Sept. Désormais, Angela Merkel parle même de créer un "gouvernement économique" européen, une expression longtemps restée du seul usage des dirigeants français.
Pour la chancelière allemande, comme pour de nombreux homologues, c'est le Conseil européen, où siègent les chefs d'Etat et de gouvernement, qui doit être aux avant-postes pour piloter la stratégie commune. José Manuel Barroso devait synthétiser les réflexions en cours, mercredi 3 mars, dans un document qui sera soumis aux chefs d'Etat et de gouvernement lors de leur sommet, à la fin du mois.

D'après le président de la Commission européenne, "la prise de conscience est générale: la crise démontre que nous sommes tous interdépendants, et qu'il nous faut travailler davantage ensemble pour éviter le déclin". Mais les contours du"gouvernement économique" en gestation restent encore très flous.
Les Vingt-Sept sont certes d'accord sur un point: afin de surmonter la crise, le moment est venu de définir une nouvelle stratégie économique d'ici à 2020. Il s'agit, dans leur esprit, d'aller au-delà de l'agenda dit de Lisbonne, qui devait faire de l'Union la région la plus compétitive du monde en 2010.
Lancé voici dix ans, ce catalogue de mesures d'inspiration libérale est resté, quasiment, lettre morte. Par exemple, rares sont les Etats qui consacrent 3% de leur richesse à la recherche. Et la récession a fait exploser le chômage.

REBONDIR D'ICI À 2020
"L'Europe ne peut se contenter d'une croissance de 1% par an pour préserver son modèle social", martèle le président stable du Conseil européen, Herman VanRompuy depuis sa nomination. Pour rebondir d'ici à 2020, l'idée est de réduire le nombre de grands objectifs communs : hausse du taux d'emploi (à 75%), recherche & développement, lutte contre le changement climatique, éducation, devraient constituer les principaux axes de la future stratégie. La Commission propose de surcroît de réduire de 20millions en dix ans le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Elle suggère entre autres de consolider la base industrielle du Vieux Continent.
Cependant, les capitales résistent à tout objectif contraignant, et refusent la moindre idée de sanctions. "Parler de sanctions, c'est la meilleure façon de tuer à la fois l'idée de réformes, et celle d'intégration européenne", justifie un diplomate de haut rang. Dans ses propositions, la Commission se contente mercredi d'encourager les Etats membres à tenir leurs futurs engagements par le biais des fonds européens. L'idée est de fixer des objectifs modulables, en fonction des possibilités, et des performances passées, de chaque pays.

A ce stade, le rôle des différents pôles de pouvoir européens n'est pas non plus très clair. Mme Merkel soutient la montée en puissance du Conseil européen. Pour elle, il s'agit de la meilleure façon de faire en sorte que les chefs d'Etat et de gouvernement s'approprient les décisions communes, les réformes étant pour l'essentiel du ressort des politiques nationales.

NE PAS "POLITISER INUTILEMENT"
Dans un récent courrier, la chancelière exige néanmoins de bien faire la distinction entre, d'une part, le pilotage de la future stratégie etd'autre part le pacte de stabilité et de croissance – le seul instrument collectif de discipline budgétaire – qu'elle refuse de "politiser inutilement" en le plaçant sous la tutelle des chefs d'Etat et de gouvernement. Dans l'esprit de la chancelière, il s'agit surtout d'éviter l'émergence de l'Eurogroupe, dont elle craint qu'elle se fasse au détriment de l'indépendance de la Banque centrale européenne.
Au contraire, Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, et les dirigeants français mettent en avant la crise grecque pour muscler le gouvernement économique de la zone euro. Une zone, plus que jamais, considérée comme le cœur de l'intégration européenne.

De leur côté, le président stable du Conseil, Herman Van Rompuy, et le président de la Commission, José Manuel Barroso, rivalisent de propositions pour se placer au centre du dispositif. Soutenu par les Français, et les Allemands, M.Van Rompuyse verrait bien donner les grandes impulsions au nom des membres du Conseil européen. Il suggère, sans grand succès, de réunir cette instance une fois par mois.
M.Barroso brandit au contraire les traités pour défendre les prérogatives de la Commission européenne. Le traité de Lisbonne, fait-on valoir dans son entourage, introduit une palette de nouveaux outils qu'il suffit d'utiliser : la Commission pourrait ainsi lancer des mises en garde, et des recommandations aux capitales lorsque leur politique économique divergera trop de celle de leurs voisins.
Des recommandations sans réelle portée faute de mécanismes de sanctions: "Le traité de Lisbonne n'a pas créé un super Etat, il n'a pas mis les gouvernements sous tutelle du niveau communautaire", observe un proche de M.Barroso, comme pour rassurer les capitales.

Le Monde (Philippe Ricard)


           
Les cinq objectifs proposés par la Commission d’ici à 2020

Emploi : Un taux d'emploi de 75 %, contre 69 % à ce jour.
Innovation
 : 3 % du produit intérieur brut (PIB) investi dans la recherche & développement, contre 1,9 % aujourd'hui.
Education 
: Un taux d'abandon scolaire ramené à 10 %, et au moins 40 % de jeunes obtenant un diplôme d'enseignement supérieur.
Pauvreté
 : Réduire de 20 millions le nombre de personnes menacées par la crise.
Energie
 : Réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre, économiser 20 % d'énergie et atteindre les 20 % de renouvelable dans la consommation de l'Union.



La question de la semaine est donc : Faut il instaurer un gouvernement économique européen ?  

     Voici aussi un PDF de la fondation Schuman qui porte sur la question : http://www.robert-schuman.eu/doc/questi ... 168-fr.pdf
          
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johanono
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Message non lu par johanono » 17 juil. 2011, 22:44:00

C'est l'Arlésienne, cette histoire, ça fait 30 ans qu'on en parle. Instaurer un gouvernement économique européen entre pays aux caractéristiques économiques différentes est aussi idiot qu'instaurer une monnaie unique entre pays aux caractéristiques économiques différentes. Si ce gouvernement voyait le jour (ce qui est quand même hautement improbable), il resterait écartelé entre les revendications des uns et des autres et ne marcherait jamais.

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 18 juil. 2011, 03:10:00

j'ai mis oui
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avatabanana
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Message non lu par avatabanana » 18 juil. 2011, 12:02:00

Personnelement je suis contre lEurope depuis son ouverture en 1972.

Par contre, dès lors que nos hommes politiques ainsi que le peuple au travers de quelques référendum toujours mal compris nous ont conduit dans la situatio ou nous n'avons plus de monnaie propre, mais une monnaie unique il est évident qu'il faut une politique économique et monétaire unique.

C'est tellement évident que c'était le pari de Delors : Faire la monnaie unique cela conduira à un gouvernement unique.


IL a fait le choix, plutôt que de militer pour la constitution d'un gouvernement européen contre lequel il sentait tous les gouvernement opposé, d'aller vers une monaie unique.

C'était conduire à la crise de cette monnaie et donc à la crise de l'Europe qui bientôt n'aura qu'une solution : définir un pouvoir unique dans la zone euro.

Mais avant que de problèmes économiques et sociaux  pour les pays de la zone euro.


Une fois encore admirons la clairvoyance de nos ennemis/amis anglais qui ont eu l'intelligence de ne pas tomber dans le piège et de rester en dehors de cette mauvaise idée et donc de cette crise.

Ils rejoindrons peut-être quand le nouveau système sera en place et stabilisé... quoique ? s'il explose...


C'est la période que nous sommes en train de vivre.

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FIFE
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Message non lu par FIFE » 18 juil. 2011, 12:17:00


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wesker
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Message non lu par wesker » 18 juil. 2011, 13:12:00

Je ne vois pas en quoi la création d'un ministère économique européen resoudrait les difficultés en matière de dette. Au mieux, cela serait des dépenses publiques supplémentaires (fonctionnaires, administration, salaires du ministres et assitants...) au pire une négation des spécificités nationales propres à chacun des pays qui compose l'Union.

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johanono
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Message non lu par johanono » 18 juil. 2011, 13:38:00

Je ne peux que renvoyer à ce que j'ai écrit dans l'autre fil, sur le triangle de Rodrik. La notion de gouvernement fédéral est intellectuellement séduisante, mais elle se heurte à un obstacle majeur : les Européens partagent certes un même continent et un même attachement à la démocratie, mais à part ça, ils ont des traditions politiques, culturelles, économiques et sociales très différentes. Un gouvernement fédéral sera nécessairement écartelé entre toutes ces contradictions : soit il ménage la chèvre et le chou, mais dans ce cas, il se condamne à l'inefficacité, soit il impose une vraie politique, au risque d'anéantir les spécificités des uns et des autres, et d'être alors perçu comme violent et anti-démocratique par les citoyens européens. En résumé, un gouvernement fédéral n'est ni possible, ni souhaitable.

pierre30
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Message non lu par pierre30 » 18 juil. 2011, 13:45:00

Je suis assez d'accord avec l'observation de johanono.

Le problème actuel est le manque de stratégie partagée par les membres de l'euroland et même de l'UE.

Le gouvernement économique devrait appliquer une politique économique. Qui définirait cette politique économique ?

Si ses prérogatives sont trop limitées, il ne sert à rien. La BCE est dans ce cas suffisante.

Pour qu'il soit utile, il faut, par exemple, qu'il puisse valider les budgets des états membres (en se basant sur des critères définis à l'avance). Il faut qu'il indique la direction générale des politiques des états membres. Par exemple, si telle est la volonté des membres, il pourrait-être chargé de vérifier que les états prennent des mesures qui vont dans le sens d'une harmonisation fiscale.

Par contre je ne crois pas une seconde que ce gouvernement pourrait imposer d'autorité une mesure économique à un pays.


Ce gouvernement devrait nécessairement disposer de moyens financiers. Pour cela il faudrait créer une taxe européenne qui permettrait aux citoyens de toucher du doigt les sommes qui sont versées à l'UE (ou l'euroland).
Ces fonds seraient destinés à intervenir dans l'économie des états membres. De quelle façon ? Là encore il faut le définir.

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wesker
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Message non lu par wesker » 19 juil. 2011, 13:49:00

Effectivement, pour faire fonctionner cette institution, un nouvel impôt devrait être prélevé. Objectivement, je doute que les peuples les plus soumis aux prélèvements fiscaux puissent supporter un nouveau prélèvement pour financer une institution qui ne serait de plus pas soumis à leurs contrôles.

JE crois qu'on touche là les limites de la supranationalité, budgétivore et dans l'impossibilité de réconcilier des économies si différentes, il convient d'en revenir à un fonctionnement confédéral, plus souple, moins coûteux et sans doute plus efficace pour répondre aux défis qui se posent à nos nations.

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Message non lu par johanono » 19 juil. 2011, 22:53:00

wesker a écrit : JE crois qu'on touche là les limites de la supranationalité, budgétivore et dans l'impossibilité de réconcilier des économies si différentes, il convient d'en revenir à un fonctionnement confédéral, plus souple, moins coûteux et sans doute plus efficace pour répondre aux défis qui se posent à nos nations.
C'est exactement cela. Le fédéralisme est une construction intellectuelle très jolie et très séduisante, mais il se heurte à des réalités politiques, économiques et culturelles qui ne le rendent ni possible ni même souhaitable.

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avatabanana
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Message non lu par avatabanana » 20 juil. 2011, 17:28:00

En effet je ne crois pas à un ministre du budget européen en l'air comme ça sans pouvoir de contrainte sur les états.

Il faut un gouvernement doté de pouvoirs important dans les domaines relevant du fédéral. Les USA mais aussi l'Allemagne sont de bons modèles. Ils ont répartis les pouvoirs en disjoignant les responsabilités. De fait le gouvernement fédéral et les gouvernements des états sont complémentaires

Certes cela revient à fondre nos vieux états dans une entité européenne, d'abandonner ce qui reste (en fin de compte assez peu) de souveraineté.

Personnellement j'y étais opposé par attachement au passé... Mais dès lors que l'UE avance, il devient pénalisant de ne pas avoir de gouvernement européen.


Pour ce qui est de la faisabilité de tout cela, on peut avoir en tête les précédents allemand et italien.

l’Allemagne en 1870 est bien parvenue à créer un état en regroupant des entités très différentes (certes ayant une même langue) ayant même des religions différentes  (Prusse protestante, Bavière chrétienne...)
L'italie en 1860 est bien parvenue à créer un état en regroupant des entités très différentes (certes ayant une même langue) avec des histoires très différentes (royaume au Sud, Cités-État au nord)

Certes l'aspect militaire a beaucoup joué à l'époque.

Aujourd'hui ce sera plutôt l'économie que le militaire qui sera l'élément fédérateur. Mais ça risque de grincer...

Quant à la langue, les outils modernes et l'éducation (notamment l'apprentissage de l'anglais  icon_neutral ) ont fortement réduits les contraintes.

dou
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Message non lu par dou » 22 juil. 2011, 19:47:00

Un gouvernement économique européen, cela revient à proposer une aide publique aux Etats en difficulté.
Or, on se rend compte de plus en plus que les aides publiques sont la dernière roue de secours.
En effet, les actifs financiers brassent de l'argent virtuel. Voici un extrait de Libération d'hier :

"Les acteurs de la finance fixent le prix des actifs financiers. [...] Sur ces marchés, on trouve des actions, des obligations... [...] Les acteurs de la finance utilisent beaucoup plus d'argent qu'ils n'en ont réellement. [...] Mais cette valeur est virtuelle. Et lorsque cette valeur est perdue massivement, [...] les Etats sauvent le système financier. [...] Ils le font avec de l'argent réel. [...] C'est en fait un mécanisme de conversion de l'argent virtuel de la finance en argent réel de l'économie."

La mise en place d'une gouvernance européenne serait une façon de se garantir de l'imprévisibilité de la finance.

Le règlement de la question, apparemment repose autant sur des mécanismes privés que publics.
Mécanismes publics : rachat d'une partie de la dette grecque par les autres Etats de la zone Euro, permettant ainsi une réduction des intérêts, et donc au total, de la dette. Cela consiste à faire payer le contribuable européen. Solution peu populaire, donc, ce qui explique les réticences de l'Allemagne... et qui risque d'aggraver le sentiment anti-européen un peu partout.
Mécanismes privés : obliger les créanciers de la Grèce, en particulier les banques à renoncer à une partie de ce qui leur est dû (la Grèce se met "en défaut"). Le risque, cette fois, c'est que ces banques manquent de liquidités, introduisant à nouveau des déséquilibres plus ou moins imprévisibles. Du coup, les agences de notation jugeront d'autres pays que la Grèce peu solvables (Irlande, Portugal...) et les contraindront d'emprunter à des intérêts exorbitants.

La finance se caractérise par son instabilité, son imprévisibilité, ses caprices, sa virtualité. Voilà pourquoi, d'après moi, il conviendrait plutôt d'affranchir autant que possible les économies nationales de ces mécanismes incontrôlables de la finance qui se traduisent tôt ou tard, en cas de crise, par la misère des populations.
L'économie nationale doit relever de la souveraineté nationale. L'économie européenne doit, de même, relever de la souveraineté européenne, et non des investisseurs privés.

Je suis pour une gouvernance économique européenne.

Enfin, cette crise semble n'avoir que deux issues possibles : une catastrophe remettant en cause l'existence même de l'Europe, ou bien d'avantage de fédéralisme qui contribuera à préserver des crises à venir. Il me semble qu'il n'y a pas à hésiter...

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 23 juil. 2011, 22:15:00

dou a écrit : Un gouvernement économique européen, cela revient à proposer une aide publique aux Etats en difficulté.
Or, on se rend compte de plus en plus que les aides publiques sont la dernière roue de secours.
En effet, les actifs financiers brassent de l'argent virtuel. Voici un extrait de Libération d'hier :

"Les acteurs de la finance fixent le prix des actifs financiers. [...] Sur ces marchés, on trouve des actions, des obligations... [...] Les acteurs de la finance utilisent beaucoup plus d'argent qu'ils n'en ont réellement. [...] Mais cette valeur est virtuelle. Et lorsque cette valeur est perdue massivement, [...] les Etats sauvent le système financier. [...] Ils le font avec de l'argent réel. [...] C'est en fait un mécanisme de conversion de l'argent virtuel de la finance en argent réel de l'économie."

La mise en place d'une gouvernance européenne serait une façon de se garantir de l'imprévisibilité de la finance.

Le règlement de la question, apparemment repose autant sur des mécanismes privés que publics.
Mécanismes publics : rachat d'une partie de la dette grecque par les autres Etats de la zone Euro, permettant ainsi une réduction des intérêts, et donc au total, de la dette. Cela consiste à faire payer le contribuable européen. Solution peu populaire, donc, ce qui explique les réticences de l'Allemagne... et qui risque d'aggraver le sentiment anti-européen un peu partout.
Mécanismes privés : obliger les créanciers de la Grèce, en particulier les banques à renoncer à une partie de ce qui leur est dû (la Grèce se met "en défaut"). Le risque, cette fois, c'est que ces banques manquent de liquidités, introduisant à nouveau des déséquilibres plus ou moins imprévisibles. Du coup, les agences de notation jugeront d'autres pays que la Grèce peu solvables (Irlande, Portugal...) et les contraindront d'emprunter à des intérêts exorbitants.

La finance se caractérise par son instabilité, son imprévisibilité, ses caprices, sa virtualité. Voilà pourquoi, d'après moi, il conviendrait plutôt d'affranchir autant que possible les économies nationales de ces mécanismes incontrôlables de la finance qui se traduisent tôt ou tard, en cas de crise, par la misère des populations.
L'économie nationale doit relever de la souveraineté nationale. L'économie européenne doit, de même, relever de la souveraineté européenne, et non des investisseurs privés.

Je suis pour une gouvernance économique européenne.

Enfin, cette crise semble n'avoir que deux issues possibles : une catastrophe remettant en cause l'existence même de l'Europe, ou bien d'avantage de fédéralisme qui contribuera à préserver des crises à venir. Il me semble qu'il n'y a pas à hésiter...
Bravo enfin quelqu'un qui a compris les mécanismes de financiarisation bancaire et spéculatifs dissociés de l'économie libre échangiste et qui sait en tirer des conclusions pertinentes.
J'ai plaisir de te lire Dou! Cela se fait rare des gens comme toi!!
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Message non lu par dou » 25 juil. 2011, 16:03:00

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avatabanana
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Message non lu par avatabanana » 25 juil. 2011, 18:24:00

           L'économie nationale doit relever de la souveraineté nationale

Je ne comprends pas ce que concrètement cela veut dire ?


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