Cette semaine, la question portera sur le patriotisme économique, tout d'abord voici quelques explications :
Le patriotisme économique désigne un comportement spécifique du consommateur, des entreprises et des pouvoirs publics consistant à favoriser le bien ou le service produit au sein de leur nation ou de leur groupe de nations.
Pour les partisans d’une politique de patriotisme économique, il s’agit de promouvoir l’excellence économique du pays.
Il est parfois lié à l’hostilité aux acquisitions par des groupes étrangers d’entreprises considérées comme stratégiques pour l’économie du pays.
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L’objectif est de soutenir l’activité économique et la cohésion sociale. Les partisans du patriotisme économique l’assimilent à une légitime défense d’intérêts économiques locaux Certaines des méthodes utilisées visent à bloquer la concurrence externe et sont ainsi considérées comme du protectionnisme.
Les actions menées par le gouvernement français sous la bannière du patriotisme économique ont toutefois généralement été peu suivies d’effets mesurables, par exemple dans le dossier emblématique du rachat d’ Arcelor par Mittal Steel.
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Origine de l’expression
Issue du rapport du député UMP Bernard Carayon, Intelligence économique, compétitivité cohésion sociale, l’expression « patriotisme économique » a été employée à cette occasion par le Premier Ministre Dominique de Villepin le mercredi 27 juillet 2005 au cours d’une conférence de presse à la suite des rumeurs d’OPA hostile sur Danone.
Suite à ses travaux sur l’intelligence économique, Bernard Carayon a développé le concept de « Patriotisme économique« . Il estime que le patriotisme économique se justifie par l’intérêt pour tous de la « protection » d’une industrie spécifique, au nom d’une solidarité d’intérêts : « il n’y a pas d’intelligence économique sans solidarité d’intérêts et d’affection ». Il estime que « le patriotisme économique n’est pas plus un nationalisme qu’un conservatisme: c’est le garant de la cohésion sociale, un catalyseur d’énergie ». Il se justifierait par les « risques » de la mondialisation : « délocalisations, fuite de nos cerveaux, perte de la maîtrise ou déstabilisation de nos entreprises petites ou grandes ».
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Une pratique courante
Le patriotisme économique est pratiqué par la majorité des pays, y compris par la première puissance au monde, les États-Unis. En 2005, le China Daily, un journal chinois sous contrôle gouvernemental écrivait que « les États-Unis ne sont pas une économie libre, contrairement à ce qu’ils affirment ». A cette époque, Washington s’est opposé au rachat par le groupe pétrolier chinois Cnooc de son concurrent américain Unocal. Interrogé au moment de l’affaire Danone-PepsiCo, le nouvel ambassadeur américain à Paris avait déclaré qu’il trouvait cela « bien ». « Nous connaissons cela aussi », avait-il ajouté.
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Côté allemand, l’heure est au protectionnisme. Le ministre allemand des Finances (SPD), Peer Steinbrück, a indiqué, le 5 juillet 2007, que le gouvernement d’Angela Merkel voulait protéger ses entreprises des appétits des capitaux étrangers. Berlin souhaite particulièrement se prémunir contre les fonds de pension, en menant une politique industrielle active. L’Allemagne est la première puissance industrielle d’Europe et la troisième mondiale derrière les Etats-Unis et le Japon.
La Chine, l’ Inde, la Russie ou encore les différents pays d’Amérique du Sud protègent aussi leurs marchés; seule la Commission européenne se heurte régulièrement aux états européens qui souhaitent adopter des mesures plus protectionnistes. La Communauté européenne est en effet l’un des marchés les moins protecteurs de ses intérêts économiques.
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Pierre Lellouche: "Redonner un sens au patriotisme économique"
La question de la semaine est donc : Etes vous favorable au patriotisme économique ?« Le problème n’est pas du côté de la demande. De nombreux pays demandent des produits français. Mais il faut qu’en face, nous proposions une offre », a plaidé Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, rappelant que notre déficit commercial approchait les 75 milliards d’euros en 2010. Or, pour le secrétaire d’Etat, la France adopte trop souvent une attitude de repli sur soi. La « démondialisation » ? Une fausse bonne idée.
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Eric Jacquet, PDG de Jacquet Metal Service, estime que « pour se développer à l’international, les entreprises ne doivent pas y aller en ordre dispersé comme c’est trop souvent le cas. » Pierre Lellouche renchérit : « Les grands groupes français qui ont des gros contrats à l’étranger doivent faire appel à nos PME pour la sous-traitance. Il faut redonner du sens au patriotisme économique. »
Les Français ont du retard sur ce terrain par rapport à d’autres, selon Guy Chifflot, PDG d’Orapi, une entreprise d’hygiène professionnelle : « Les Allemands sont beaucoup plus patriotes que nous. En France, tout est compliqué avec les structures bureaucratiques : les inspecteurs du travail, c’est de la folie… » Retrouvez l'intégralité de cet article sur Lecercle.lesechos