Une question cette semaine, sur les présidentielles, je vous laisse lire un extrait d'article avant de vous poser la question :
La question de la semaine est : La campagne présidentielle se résume-t-elle à un duel ?"Ils vont nous voler le premier tour!" Le cri d'indignation se propage dans les QG de campagne. De Philippe Poutou (moins de 1% d'intentions de vote) à Marine Le Pen (entre 15 et 20%) en passant par François Bayrou (12-13%), tous les candidats dénoncent une bipolarisation excessive de la campagne présidentielle imposée, selon eux, par les médias au profit de François Hollande et de Nicolas Sarkozy.
"Sarkhollandisation", voilà le terme qu'a lâché François Bayrou dans un entretien aux lecteurs du Parisien publié ce vendredi matin, pour décrire le phénomène.
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L'équité du temps de parole a disparu
Dramatisation électorale? Le Front de gauche, peu suspect d'accointances avec François Bayrou, partage son point de vue. "C'est une évolution naturelle que l'on voit poindre dans la Ve République depuis plusieurs décennies. Mais je pense que cela n'a jamais atteint ce point là", note Éric Coquerel, conseiller politique de Jean-Luc Mélenchon qui, outre les médias, accuse le PS et l'UMP d'orchestrer cette "confiscation" du premier tour à leur profit.
L'ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, ne dit pas autre chose. "Je pense que le débat du second tour est maintenant imposé", s'est-il félicité ce vendredi sur Europe1, laissant entendre que le casting de la finale du scrutin présidentiel est d'ores et déjà clos.
"En janvier, les camps Sarkozy et Hollande ont monopolisé 73% du temps d'antenne des radios et 75% des télés. Si vous ajoutez à cela les billets des éditorialistes, essentiellement consacrés à commenter leur duel, ça vous installe une campagne", râle Éric Coquerel, qui a écrit le 8 février dernier au CSA pour lui demander d'intervenir. "Je n'ai toujours pas eu de réponse", assure-t-il, persuadé que "pour beaucoup, la primaire socialiste et sa surmédiatisation ont joué le rôle d'un premier tour".
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Un classique de la présidentielle exacerbé en 2012
Qu'il soit structurel ou conjoncturel, le phénomène n'est en tout cas pas unique dans l'histoire du scrutin présidentiel. Porté par le vote utile lié au traumatisme de 21 avril 2002, le scrutin de 2007 poussera la logique du bipartisme à l'extrême. "Au premier tour, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont empoché à eux seuls 57% des suffrages. Et pour 2012, on voit qu'on est déjà dans le combat final", rappelle le politologue Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof et coauteur du "Vote des Français de Mitterrand à Sarkozy" (Ed. Presses de Sciences-Po). Au mois de janvier 2007, déjà, le CSA s'alarmait d'importantes inégalités en terme de temps de parole.
"La France est une combinaison de bipolarisation, avec deux grands pôles politiques (cette bipolarisation est travaillée en profondeur par l'extrême droite depuis le fin des années 1980) et de multipartisme, avec une fragmentation de partis politiques et donc une multiplication de candidats à l'élection présidentielle. http://www.huffingtonpost.fr/2012/02/17 ... ref=france