Il convient de bien s'entendre sur les termes.racaille a écrit :On est bien d'accord sur la nature parlementaire du régime français, mais comme tu dis il y a une cristallisation conséquente dans la personne du président de la République. Dans la tradition gaulliste de la Vème il reste encore et toujours cet homme providentiel descendu du ciel pour nous sauver. Et puis le quinquennat, surtout avec l'hyper-président Sarkozy, a vachement accentué le présidentialisme et a souvent relégué l'Assemblée Nationale à une vulgaire chambre d'enregistrement.johanono a écrit :Oui, mais il faut bien avoir à l'esprit que le régime politique français reste fondamentalement parlementaire, en ce sens que la couleur politique du gouvernement dépend de la majorité parlementaire.racaille a écrit :Je suis d'accord avec tes explications sur la cohabitation Johanono.
Je ne sais pas trop quoi penser de ta proposition, par contre je suis ok pour supprimer le régime présidentiel au profit d'un régime ouvertement parlementaire. Ca serait un bon début pour sortir de l'impasse que constitue la monarchie républicaine.
Après, il y a une pratique politique qui dénature un peu le régime politique et qui fait que tout dépend de l'élection présidentielle...
Sans président, point de tentation de césarisme
D'un point de vue juridique, le régime parlementaire est un régime dans lequel le gouvernement est issu de la majorité au parlement. C'est le cas de la plupart des pays européens.
Le régime présidentiel est un régime dans lequel le gouvernement dépend du président, et uniquement du président, et ceci même s'il y a une majorité contraire au parlement. C'est le cas aux EU.
Mais ce qui marche aux EU ne marchera pas forcément en France. Aux EU, il n'y a vraiment de discipline de vote, c'est-à-dire que chaque représentant ou chaque sénateur démocrate ou républicain votera d'abord en fonction des intérêts de ses électeurs et de son Etat, et pas en fonction d'une quelconque consigne de vote à l'intérieur du Parti démocrate ou du Parti républicain. Donc pour le président américain, avoir un Congrès de la même couleur politique que lui n'est pas un gage de tranquillité, car il aura pratiquement autant de mal à faire passer ses lois que s'il y avait une majorité contraire au Congrès. Et inversement, une majorité contraire au Congrès n'est pas un signe de blocage institutionnel. Le Congrès américain exerce donc un vrai contre-pouvoir par rapport au Président.
En France, c'est différent, puisque la plupart des parlementaires votent le doigt sur la couture du pantalon et ne font guère office que de chambre d'enregistrement...
Donc en France, le régime politique est fondamentalement parlementaire, pour les raisons déjà indiquées, mais le quinquennat a quelque peu dénaturé ce régime pour le transformer un vague régime présidentiel dans lequel le gouvernement dépend de fait du président (les législatives n'ayant plus vocation qu'à confirmer la présidentielle). J'avais voté non au quinquennat parce que j'avais pressenti que cette mesure qu'on nous présentait alors comme un simple ajustement technique destiné à coller aux couleurs de notre temps allait en réalité dénaturer le régime. Après coup, je ne me suis pas trompé, et j'avoue que ce vote est peut-être celui de mes votes dont je suis le plus fier.