L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

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politicien
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L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par politicien » 14 oct. 2012, 21:52:06

Bonjour,
Cette semaine je souhaitais vous poser la question concernant le rôle de l'Etat dans l'économie et son pouvoir d'intervention dans l'activité économique notamment en période de crise, avant de vous poser la question voici quelques chiffres (que vous connaissez).

Dette publique : la dette publique s’établit à 1 832,6 milliards d’euros selon l'INSEE
Déficit public : Le déficit de l'Etat s'établit à 97,7 milliards d'euros
Taux de croissance : L'insee a révisé à la baisse sa prévision de croissance économique pour 2012 en France, à 0,2% au lieu de 0,4%
Déficit Extérieur : Le déficit extérieur s'établissait à 69,59 milliards d'euros en 2011, contre 51,52 milliards en 2010
Le chiffres du chômage : L'Hexagone compte désormais 3.011.000 demandeurs d'emploi et plus de 5 millions, toutes catégories confondues.

Les chiffres montrent que nous sommes en période de crise, ce qui m'amène à vous poser une question plutôt globale : L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ? Selon vous comment l'Etat doit-il agir ? Et quelles sont vos solutions ?

Je pense que dans un premier temps, il serait bien d'avoir vos arguments et ensuite que vous débattiez sur votre vision de l'intervention de l'Etat dans l'économie et de vos solutions. Donc plutôt un sujet en deux parties : les arguments posés et le débat.
Pour finir voici une petite définition de l'interventionnisme économique :
L'interventionnisme économique désigne la politique qui conduit les pouvoirs publics à participer à l'économie du pays et imposer leurs règles chaque fois que cela leur paraît nécessaire pour protéger les intérêts des citoyens ou développer des secteurs d'activité qu'ils considèrent comme stratégiques ou prioritaires.

C'est aussi la théorie ou la doctrine politique selon laquelle l'Etat doit intervenir dans le secteur de l'économie. Apparu avec l'avènement des Etats modernes, l'interventionnisme s'est nettement effacé au cours du XIX siècle face au libéralisme, pour se développer à nouveau au cours du XXe siècle, se situant à un niveau intermédiaire entre le socialisme et le libéralisme. L'interventionnisme économique est en net recul depuis la fin du XXe siècle avec le développement de l'ultralibéralisme et après la chute de l'URSS.

L'interventionnisme économique peut prendre plusieurs formes :

- État-Providence avec la redistribution des richesses et des revenus,
politique industrielle,
- Aide à l'investissement ou à la création d'entreprises,
- Protectionnisme défensif (barrières à l'importation) ou offensif (subventions à l'exportation)
- Politique monétaire et budgétaire,
- Réglementation commerciale (établissement de normes...), du travail, environnementale, etc.
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Inte ... nnisme.htm
C'est à vous.
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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johanono
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par johanono » 14 oct. 2012, 22:30:11

De façon générale, il me semble que le développement économique d'un pays ou d'une société dépend avant tout de facteurs d'ordre anthropologique. En résumé, les sociétés développées sont celles où la population a une culture, une mentalité, un état d'esprit, favorables au travail, au commerce et à l'ordre. Et inversement, les sociétés sous-développées sont celles où l'appétence au travail, au commerce et à l'ordre est culturellement moins forte. Des gens comme Emmanuel Todd, Max Weber ou Alain Peyrefitte ont d'ailleurs beaucoup écrit à ce sujet.

D'un pays à l'autre, le rôle de l'Etat dans l'économie peut varier. Le rôle ainsi assigné à l'Etat est lui-même une conséquence de la culture qui anime la société. Ceci dit, de par sa politique, l'Etat peut aussi influencer le comportement des agents économiques.

Donc évidemment, l'Etat peut intervenir dans l'économie, et il le fait déjà beaucoup. Il dispose pour ce faire de moyens techniques que tu as toi-même résumés : la fiscalité, le protectionnisme, la monnaie, la règlementation commerciale, la politique industrielle, etc. Intervenir dans l'économie est une chose, améliorer la situation économique en est une autre. Ces différents leviers d'actions peuvent permettre d'améliorer la situation économique, à condition d'être correctement utilisés, et à condition aussi de ne pas rencontrer trop de résistances sociales.

Le problème actuel, c'est que les Etats européens semblent avoir renoncé à utiliser la plupart des principaux moyens d'action possibles : le protectionnisme n'est plus permis, la politique monétaire échappe aux Etats européens, et voici maintenant que la compétence des Etats pour établir leur propre fiscalité va se trouver quasiment anéantie par le Pacte de stabilité et les contraintes que font peser les marchés financiers. Le tout dans un contexte de libre-échangisme généralisé qui place les Etats en concurrence les uns avec les autres pour attirer les investisseurs.

Donc aujourd'hui les Etats européens continuent à intervenir dans l'économie (à travers notamment la fiscalité ou la législation sociale), mais ils se contentent de gérer la contrainte, l'urgence : ils n'ont plus les outils stratégiques qui permettraient d'améliorer la situation économique du pays.

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Florian
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par Florian » 14 oct. 2012, 23:02:03

Il est assez clair qu'un pays qui a:
- 100 milliards d'€ de déficit public
- 2000 milliards de dettes publiques (et avec les engagements non provisionnés que sont les retraites des fonctionnaires et autres agents de l'Etat plutôt 3500 milliards)
- 65 milliards de déficit de la balance commerciale
- 7 millions de pauvres
- 3 millions de chômeurs
devrait réagir vivement.
Notons que la situation des autres pays européens est soit bien pire (Grèce, Italie, Espagne, Portugal, G-B), soit un peu meilleure (Allemagne, Benelux) ou vraiment meilleure (scandinaves).

Pour le cas particulier de la France, les prélèvements obligatoires sont déjà trop hauts et en augmentation avec les 30 milliards d'impôts supplémentaires de 2012 et 2013 à 46% du PIB et l'Etat prélève en plus 6 ou 7% de PIB, soit un total à 52-53%. Les français travaillent donc à 53% pour l'Etat et 47% pour eux mêmes.
Le pays souffre d'un déficit de compétitivité flagrant dans le domaine industriel avec une descente aux enfers rapide. Les statistiques fragmentaires d'El Fredo pour démontrer le contraire sont vaines, seul le résultat compte.L'Allemagne ou l'Italie maintiennent leur industrie, la Grande-Bretagne réindustrialise et nous fermons nos usines, c'est tout.

Dans cette situation, le pays pourrait:
- fermer ses frontières => c'est interdit par l'UE et l'OMC
- subventionner son industrie => c'est interdit par l'UE et l'OMC
- imposer d'acheter français au moins dans les marchés publics => c'est interdit par l'UE et l'OMC.

Il ne reste donc qu'à entamer une baisse musclée de la dépense publique et à faire un choc de compétitivité.
Diminuer la dépense publique si on veut être rapide et efficace veut dire:
- finir la réforme territoriale: supprimer 30 000 communes sur 38 000, supprimer les départements (avec la couche étatique préfectorale et la couche Conseil Général)et frapper un grand coup dans la fonction territoriale et publique régionale
- geler les recrutements dans la Fonction Publique et geler les salaires des fonctionnaires
- frapper un grand coup les réseaux d'hôpitaux
- frapper un grand coup dans les 1400 commissions, conseils, autorités, commissariats, agences et instituts de l'Etat
- raboter un grand coup dans les 50 milliards de subventions distribués aux entreprises et aux associations.
Il y a là largement la solution aux 100 milliards de déficit. On sait simplement que le gouvernement socialiste actuel ne fera rien, un gouvernement de fonctionnaires ne va pas taper sur les fonctionnaires.
Compétitivité veut dire:
- taper sur le SMIC
- taper sur les retraites
- annuler les 35 heures
- flexibiliser les contrats de travail
- payer moins les chômeurs
- donner beaucoup moins de fric aux éternels assistés
- mener la vie dure aux immigrés (droit du sang, virer les immigrés sans emploi ou fauteurs de troubles). Mais là, on a un problème avec l'UE, l'ONU, les accords bilatéraux et internationaux sans parler de la gauche et des ONG.
Les allemands l'ont fait avec Schroeder ... et çà marche. Qu'est ce qu'Hollande va faire ? Rien, des parlotes avec les syndicats et c'est tout.

L'horizon est bouché me direz vous. On verra bien des fois, le peuple de France a des sursauts sympathiques et un bon choc social et sociétal pourrait avoir des conséquences positives. Aujourd'hui, la situation est bloquée, il n'y a qu'à lire ici Nombrilist, Golgoth, El Fredo, FIFI72 et autres pour savoir qu'on est pas près d'avancer. La théorie à la mode, c'est que si on diminue la dépense publique on va avoir une récession. Moi je dis qu'il faut une bonne grosse récession genre -3% pendant pendant 2 ans , et 4 millions de chômeurs et une grosse purge dans la dépense publique, et ensuite on repartira prudemment sur des bases plus saines, on dépensera moins et les gens se sortiront les mains des poches et iront bosser.
Encore une fois, je suis cohérent avec moi-même, très cohérent même; je n'ai rien à cirer des jérémiades des pleureuses de gauche et du FN.

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johanono
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par johanono » 14 oct. 2012, 23:20:01

Florian a écrit :Dans cette situation, le pays pourrait:
- fermer ses frontières => c'est interdit par l'UE et l'OMC
- subventionner son industrie => c'est interdit par l'UE et l'OMC
- imposer d'acheter français au moins dans les marchés publics => c'est interdit par l'UE et l'OMC.
La question de Politicien était de savoir si l'Etat peut encore agir pour améliorer la situation économique. A travers les trois exemples que tu viens de citer, je constate donc que es d'accord avec moi pour constater que l'Etat s'est privé de ses principaux moyens d'action stratégique. Et on pourrait également citer l'outil monétaire, dont l'Etat s'est également privé.

Reste donc la question de la baisse musclée de la dépense publique.
Il ne reste donc qu'à entamer une baisse musclée de la dépense publique et à faire un choc de compétitivité.
Diminuer la dépense publique si on veut être rapide et efficace veut dire:
- finir la réforme territoriale: supprimer 30 000 communes sur 38 000, supprimer les départements (avec la couche étatique préfectorale et la couche Conseil Général)et frapper un grand coup dans la fonction territoriale et publique régionale
- geler les recrutements dans la Fonction Publique et geler les salaires des fonctionnaires
- frapper un grand coup les réseaux d'hôpitaux
- frapper un grand coup dans les 1400 commissions, conseils, autorités, commissariats, agences et instituts de l'Etat
- raboter un grand coup dans les 50 milliards de subventions distribués aux entreprises et aux associations.
Il y a là largement la solution aux 100 milliards de déficit. On sait simplement que le gouvernement socialiste actuel ne fera rien, un gouvernement de fonctionnaires ne va pas taper sur les fonctionnaires.
On peut en discuter. Rien ne me choque outre-mesure dans ce que tu proposes. Mais il faut savoir que les patrons eux-mêmes sont très attachés aux aides aux entreprises. Supprimer les aides aux entreprises risque de sérieusement mécontenter le patronat.

Et quoi qu'il en soit, je doute que tes propositions permettent d'économiser 100 milliards d'euros.
Compétitivité veut dire:
- taper sur le SMIC
- taper sur les retraites
- annuler les 35 heures
- flexibiliser les contrats de travail
- payer moins les chômeurs
Là, je suis moins d'accord. Précariser nos salariés pour préserver un semblant de compétitivité ne me semble ni possible, ni souhaitable, ni de toute façon efficace.
- donner beaucoup moins de fric aux éternels assistés
- mener la vie dure aux immigrés (droit du sang, virer les immigrés sans emploi ou fauteurs de troubles). Mais là, on a un problème avec l'UE, l'ONU, les accords bilatéraux et internationaux sans parler de la gauche et des ONG.
Les allemands l'ont fait avec Schroeder ... et çà marche. Qu'est ce qu'Hollande va faire ? Rien, des parlotes avec les syndicats et c'est tout.
Probablement, mais tu admettras avec moi que ton Sarkozy, malgré toutes ses promesses de début de mandat, n'a pas beaucoup agi non plus sur ce point. On peut penser que Fillon le collaborateur ne fera rien de mieux.
L'horizon est bouché me direz vous. On verra bien des fois, le peuple de France a des sursauts sympathiques et un bon choc social et sociétal pourrait avoir des conséquences positives. Aujourd'hui, la situation est bloquée, il n'y a qu'à lire ici Nombrilist, Golgoth, El Fredo, FIFI72 et autres pour savoir qu'on est pas près d'avancer. La théorie à la mode, c'est que si on diminue la dépense publique on va avoir une récession. Moi je dis qu'il faut une bonne grosse récession genre -3% pendant pendant 2 ans , et 4 millions de chômeurs et une grosse purge dans la dépense publique, et ensuite on repartira prudemment sur des bases plus saines, on dépensera moins et les gens se sortiront les mains des poches et iront bosser.
C'est une vérité que la baisse de la dépense publique aggraverait la récession : moins de pouvoir d'achat pour les ménages, moins de commandes pour les entreprises qui vivent de marchés publics, etc.

Reste à savoir si cette grave récession est souhaitable. On peut en discuter. Je remarque qu'en Grèce, ils connaissent une grave récession, et ils ne semblent toujours pas voir le bout du tunnel. Et ça fait plus de 2 ans que ça dure. Donc une bonne grosse récession, c'est bien gentil, sauf qu'une fois qu'on part dans une bonne grosse récession, on ne sait pas du tout quand celle-ci va prendre fin. Surtout, encore une fois, que l'Etat a aujourd'hui peu de leviers d'actions.

Il y a un autre topic consacré à l'Islande. Les Islandais ont gravement morflé, mais ils s'en sont sortis. Et ils s'en sont sortis notamment parce que leur Etat disposait de leviers stratégiques dont l'Etat français ne dispose plus.
Encore une fois, je suis cohérent avec moi-même, très cohérent même; je n'ai rien à cirer des jérémiades des pleureuses de gauche et du FN.
Oui, tu es cohérent, contrairement à des mecs comme Fredo ou Gibet.

Mais sache quand même que les réductions de dépenses publiques que tu proposes feront également pleurer de nombreux élus locaux UMP. On les a vus à l'oeuvre quand il s'agit de protester contre la réforme de la carte judiciaire ou militaire. S'il faut supprimer des communes, des départements, des hôpitaux, ils seront les premiers à gueuler.

Je répète, mais l'état d'esprit, la culture d'un peuple, c'est très important. Avec ce que tu proposes, tu risques d'avoir des émeutes. Et les réformes incomprises sont rarement efficaces. On peut le regretter, mais c'est ainsi.

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Florian
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par Florian » 14 oct. 2012, 23:55:46

Etant honnête, je n'ai pas à cacher que j'ai été extrêmement déçu par Sarkozy, et je ne souhaite pas son retour. Concernant Fillon, il faut savoir que quand il a déclaré en 2007 que la France était en faillite, il voulait passer à l'attaque sans délai dès le budget 2008. Il s'est retrouvé dans le bureau de Sarkozy face à Sarko, Guéant, Guaino et autres clowns et qu'il a été menacé de devoir prendre la porte de suite, et qu'il a été constamment bypassé ensuite avec l'aide ses platitudes que sont Bertrand, Copé et autres. Après çà, Sarko a fini par le garder à cause de ses indices de popularité et n'ayant que des traitres méprisables à qui proposer le job.
On verra bien. De toute façon, je suis convaincu qu'on va se payer une grosse crise. Hollande et Ayrault sont déjà très déconsidérés par ceux là même qui les ont élus. La fin de la défiscalisation des HS passe mal, les propriétaires reçoivent les TF en forte hausse et çà passe mal, et les fermetures de Florange, Aulnay et Technicolor font comprendre aux gens que les rodomontades de Hollande et Montebourg ne sont que du vent. Encore 6 mois comme çà, et je pense que le printemps va vraiment être chaud.

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johanono
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par johanono » 15 oct. 2012, 00:09:43

"Il voulait passer à l'attaque"... Mais il ne l'a pas fait. Il était Premier ministre de la France, il est donc responsable de ce que son gouvernement a fait, ou n'a pas fait. Si vraiment il y avait divergence de vue entre Sarkozy et lui, il pouvait démissionner. Cela aurait eu de la g...... Mais il ne l'a pas fait. Sans doute le poste était-il plus important que les convictions.

Les réformes que tu proposes, je ne crois pas un instant que Fillon puisse les mettre en oeuvre s'il est élu président.

Je crois, comme toi, que la France va se payer une bonne crise, et d'un certain côté, je me dis que ce n'est pas plus mal que ce soit la gauche qui soit là pour serrer les cordons de la bourse. Quand la droite était au pouvoir, la gauche sortait son discours habituel sur "le président des riches", "l'ami des patrons", etc. Maintenant que la gauche est au pouvoir, elle est privée de cet argument.

Tu écris que Florange, Aulnay et Technicolor font comprendre aux gens que les rodomontades de Hollande et Montebourg ne sont que du vent. Mais c'était pareil avec Sarkozy, qui avait promis de ne pas laisser tomber les salariés de Gandrange. Les gesticulations de Sarkozy également, n'étaient que du vent. Et on en revient à l'impuissance politique de nos gouvernements.

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GIBET
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par GIBET » 15 oct. 2012, 01:24:31

Bonjour Politicien .
Cobalt a attiré mon attention sur un sujet intéressant . Je profite de travaux que je fais actuellement avec un groupe de travail sur l’Europe pour te transmettre une de mes réflexions sur le séparation des banques et sur l’économie monétaire, qui est l’un des piliers sur lequel travail l’Etat interventionniste. J’espère que ce travail répondra partiellement à ton attente

Empruntons aux « Alternatifs » quelques rappels économiques sont clairs sur les processus économiques et suffisamment simplifiés pour être compris par tous. Ils décrivent assez bien les jeux d’acteurs et je donne quelques pistes sur ce qui me parait être de bonne lignes de conduite.

1 - L’endettement des ménages et de l’Etat constitue un élément favorisant le profit des entreprises.
Si on résumait l’économie monétaire à deux types d’agent économique, les entreprises et les ménages, on pourrait considérer que les entreprises donnent des salaires, des intérêts et dividendes aux ménages (en tant que travailleurs, créanciers ou propriétaires) qui en contrepartie dépensent leurs revenus pour acheter la production des entreprises. Si l’ensemble des revenus dépensés par les entreprises en salaires, intérêts et dividendes retournait aux entreprises sous forme d’achats, nous aurions alors un équilibre assez improbable.
Supposons que les ménages dépensent moins que ce qu’ils reçoivent. Cela signifie que les entreprises vont alors devoir se refinancer. Ceci ne pose pas de problème si le capital productif des entreprises (matériel comme immatériel) a augmenté. Les entreprises ont alors la possibilité d’émettre de nouvelles actions, de nouvelles obligations auprès des ménages ou encore de créer elles-mêmes la monnaie nécessaire par les banques qui sont elles-mêmes des entreprises.
Supposons maintenant que les ménages dépensent plus que ce qu’ils reçoivent. Comme pour les entreprises, ils vont devoir financer ce différentiel et le feront par endettement auprès des banques. Cet autofinancement des entreprises en général (les entreprises reçoivent plus qu’elles ne dépensent) est favorable aux profits de celles-ci dans la mesure où il offre des flux de trésorerie libres (free cash flow) aux entreprises permettant des versements de dividendes.
Cependant, les ménages comme les entreprises ne forment pas des ensembles homogènes. On peut donc concevoir que certains ménages soient fortement endettés alors que d’autres possèdent de nombreux actifs financiers dont des actions de sociétés. Toutefois, l’endettement de certains ménages par rapport à d’autres ne peut s’étendre à l’infini : il arrive que l’espoir de voir une dette se rembourser devienne hypothétique, ce que la crise des subprimes a mis en évidence.
De même, le déficit de l’Etat en tant que représentant collectif des ménages permet de favoriser le profit des entreprises, d’autant que la dette de l’Etat est généralement considérée comme fiable… à condition qu’elle ne dépasse pas certaines limites.
Nous voyons bien ici que les entreprises (industrielles ou banque) ont intérêt à ce que le capital augmente. Pour celle qui sont introduites en bourse la valorisation peut venir d’une part spéculative liée à la confiance. Pour les autres elles ont intérêt à être aussi proche que possible d’une banque qui leur apportera un marché boursier où ils pourront bénéficier d’avantages comparables à ceux qui sont introduits en Bourse. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que les entreprises voient d’un bon œil l’éloignement le découpage de leur banque. Il est clair que, monétairement, les entreprises productrices de biens s’enrichissent grâce à de l’argent que les ménages ne possèdent pas mais qu’ils empruntent aux entreprise bancaires et que les banques exploitent de deux façons : par l’intérêt du crédit et par l’investissement sur le marché financier.

Dès lors je pose une question : est-ce légitime que les banques disposent de l’argent des produits de placement de leurs clients et les placent en investissement sans l’accord des desdits clients? On me répondra que le client peut acheter des produits à risque qui rapportent puisque liés directement aux aléas du marché. Mais je répondrais que la première prise de risque d’un client c’est de mettre son argent en banque puisque les risques inconsidérés peuvent le priver de son placement comme l’a montré la crise des subprimes. Le client devrait donc avoir le droit d’interdire que tout ou partie de son argent placé à des taux bas soit investie sur un marché à risque

2 - Qu’est ce qui donne de la valeur à une entreprise ?

On pourrait penser que la valeur d’une entreprise se résume à sa valeur patrimoniale : ce qu’elle possède moins ce qu’elle doit. Ce n’est pourtant pas cette valeur qui est retenue par les agents économiques lorsqu’ils échangent des actions au quotidien sur un marché boursier ou lorsqu’ils achètent et vendent des entreprises. Une action, titre de propriété d’une entreprise, est aussi un titre financier et s’évalue de la même façon que tout titre financier : sa valeur est censée être égale à la valeur actualisée des flux de trésorerie qu’il procurera à son détenteur. Du point de vue de l’action, les flux de trésorerie que le détenteur peut attendre sont, bien entendu, les dividendes.
La valeur actuelle d’un dividende est d’abord donnée par le taux d’intérêt. En effet, la valeur actuelle d’un dividende à deux ans est égale à la somme qu’il convient de placer aujourd’hui pour obtenir son montant dans deux ans. Si j’attends un dividende de 1€ dans deux ans et si le taux d’intérêt du moment est égal à 4%, la valeur de ce dividende est égale à 1/(1,04x1,04), soit environ 0,92 €. Si le taux était de 6%, la valeur de ce dividende sera de 1/(1,06x1,06), soit 0,89 €. On comprend alors que plus le taux d’intérêt est bas, plus la valeur actuelle du dividende à venir est forte.
Un dernier paramètre à prendre en compte est la prime de risque. A l’inverse du coupon d’une obligation d’Etat, le dividende n’a aucune certitude. Il convient donc d’appliquer sur le calcul d’actualisation une prime de risque qui s’ajoutera au taux d’intérêt. Si nous appliquons en plus des 4% de taux d’intérêt une prime de risque de 8%, la valeur actuelle d’un dividende à 1€ dans un an n’est plus que de 1/(1,12x1,12), soit 0,8 €.

Il est intéressant de voir là que les banques ont intérêts à placer les emprunts au taux d’intérêt les plus haut auprès de leurs clients puisque ceux-ci sont un apport à leur entreprise (la concurrence est seule limitative des excès) et à obtenir les taux les plus bas sur leurs propres emprunts auprès des banques centrales. Ainsi les taux à zéro de la BCE jouent-ils en ce sens (dixit Josef Bonnici, l'un des membres du Conseil des gouverneurs de la BCE : «Le fait que le taux de dépôt ait été ramené à zéro constitue une incitation pour le système bancaire à rechercher de quelles alternatives il dispose pour améliorer ses résultats. Cela pourrait se traduire par une hausse des emprunts, notamment dans certains Etats membres.» )
La décision de la BCE de ramener le taux de la facilité de dépôt de 0,25% à 0% et le taux de refinancement de 1% à 0,75% est aussi l'un des facteurs qui ont fait tomber ces derniers jours l'euro à son plus bas niveau depuis deux ans face au dollar américain. Mais cela n’explique-t-il pas en retour pourquoi le client européen, qui constate les effets de ce jeu des taux d’intérêt dans les effets d’aubaine des entreprises bancaires en contrepartie d’une chute de l’Euro, ont l’impression que l’Europe sert uniquement les intérêts financiers et bancaires et finissent par perdre confiance en l’Euro facilement critiqué par les partis politiques qui s’opposent à l’Europe ?

3 - Pourquoi le niveau de la bourse a-t-il une incidence sur la croissance ?
Une vision simpliste de l’entreprise capitaliste voudrait qu’il suffise que l’entreprise engrange des bénéfices pour que le ou les propriétaires de l’entreprise soient satisfaits de leur investissement. Ceci est inexact à deux titres.
Le premier est que le bénéfice est une donnée comptable qui ne traduit pas la réalité de l’entreprise, notamment de ses actifs immatériels. Une entreprise peut donc très bien avoir un bilan désastreux une année tout en détenant le « produit du siècle » qui n’a pas été valorisé. Inversement, une autre peut très bien afficher un bilan satisfaisant à tout égard alors que celle-ci est en sous-investissement notoire, ce qui aura des effets négatifs sur les exercices à venir.
Le bénéfice doit donc être interprété comme une addition de deux données : les flux de trésorerie libres et la variation des actifs investis. Si la première valeur est indiscutable (c’est l’argent qui est effectivement rentré dans l’entreprise), la seconde est une affaire d’appréciation. La première est l’expression de ce que les actionnaires peuvent se verser en dividendes et c’est celle-ci qui importe dans la mesure où ce sont les espérances de dividendes qui valorisent une entreprise.
La véritable question que se pose un actionnaire est : est-ce que mon investissement de 100 vaudra demain une valeur supérieure et cela est directement corrélé au niveau de la bourse. Ce phénomène a été mis en évidence par l’économiste James Tobin et son Coefficient Q qui exprime le ratio entre la valeur marchande du capital (donnée par la bourse) et la valeur de remplacement du capital (donnée par les achats et les salaires). Si ce coefficient est supérieur à 1, cela signifie que les détenteurs d’argent ont intérêt à investir puisque leur investissement est immédiatement valorisé alors que s’il est inférieur à 1, cela signifie que les détenteurs d’argent ont plutôt intérêt à ne pas investir, puisque leur investissement sera déprécié. A partir de diverses séries statistiques, James Tobin a mis en évidence que la croissance était directement corrélée avec la valeur du coefficient Q avec une année de décalage.

Le coefficient Q de Monsieur Tobin : valeur marchande du capital / valeur de remplacement du capital , peut expliquer à lui seul pourquoi il faut aujourd’hui , dans une bourse qui s’épuise, réduire les salaires et les charges. Les actionnaires et les investisseurs ne savent pas jouer sur le paramètre de la confiance des marchés … alors il faut diminuer les paramètres maîtrisables. Le problème c’est que plus l’entreprise diminue les salaires plus elle diminue l’épargne et le consommation. Donc tout l’art consiste à transférer les charges de salaire à l’Etat (chômage) tout en accusant l’état de ne pas diminuer ses charges d’abord et sa dette ensuite. C’est la quadrature d’une cercle non vertueux qui montre la limite d’une système où ce n’est plus le travail ou l’acte de production innovante qui enrichit …mais le marché financier où l’on n’investit que si le profit est immédiat. Il est clair que dans un tel système où les dupes sont les salariés et l’état « ménage collectif » seuls ces derniers ont intérêt à la séparation des activités bancaires. Les entreprises, surtout les grosses, ont intérêt a sauvegarder une politique monétaire qui favorise leurs profits

4 - Une politique monétaire expansive permet de reconstituer les profits des entreprises.
Une politique monétaire expansive permet de faciliter l’octroi de crédit par les banques commerciales par deux mécanismes : l’injection de liquidités dans le système bancaire et la baisse du taux directeur qui influe indirectement sur les taux d’intérêt pratiqués. Comme les agents économiques souscrivent des crédits pour les dépenser immédiatement, il s’ensuit qu’une offre plus importante de monnaie se présente pour acheter la production, ce qui entretient l’inflation.
Dans le cadre d’une économie dominée par les entreprises de capitaux, les salaires sont donnés comme étant fixes. Si, suite à divers mouvements revendicatifs ou à une conjoncture favorable aux salariés, les salaires augmentent, ceci aura pour effet de réduire les profits des entreprises et leurs flux de trésorerie libres (condition des dividendes et de la valorisation des entreprises). Une politique monétaire expansive permet alors d’offrir à la production une offre de monnaie supérieure à ce qu’elle était antérieurement, ce qui permet de reconstituer les profits des entreprises.

Cela ne fait qu’illustrer ce qui est dit au paragraphe précédent. Nous comprenons plus facilement pourquoi Gérard Mestrallet, le PDG de GDF Suez et président de Paris Europlace, ainsi que Bruno Lafont, patron de Lafarge et également président du collège Entreprises de Paris Europlace, sont montés au créneau cet été pour défendre le modèle de banque universelle, ou diversifiée. «Nous ne croyons pas que des options conduisant, d'une façon ou d'une autre, à un découpage des activités bancaires permettraient de satisfaire nos besoins et nous craignons des conséquences négatives sur le développement et le financement de nos entreprises», ont-ils prévenu dans une lettre adressée fin août à Michel Barnier, Erkki Liikanen et enfin Louis Gallois, l'ex-président d'EADS membre du groupe d'experts.
Alors la question est posée : avons nous dans cette affaire en qualité de « ménages » les mêmes intérêts que les grands entreprises capitalisées (dont les banques) ou avons nous intérêt à faire front avec les PME productrices ? Au fond quand on juge les français incapables de comprendre que leurs entreprises produisent les richesses le sondeur n’entretient-il pas volontairement la confusion entre les entreprises capitalisées et les petites entreprises qui ne jouent pas dans la même cour

5 - Le Volcker Coup
En 1979, Paul Volcker est nommé à la tête de la Federal Reserve. Partisan des principes monétaristes de Milton Friedman (école de Chicago), celui-ci va brutalement changer de politique monétaire afin de juguler l’inflation. Le taux d’intérêt directeur sera immédiatement relevé, ce qui aboutira à une hausse du taux d’intérêt réel à long terme de –2% à 9% en l’espace de trois ans.

L’inflation sera jugulée mais les conséquences sociales de cette politique sur la population américaine seront catastrophiques avec des faillites d’entreprises et une remontée significative du chômage de 5,5% à 9%.


6 - Pourquoi un déficit (excédent) budgétaire augmente (diminue) les taux d’intérêt ?
Si l’Etat pratique le déficit budgétaire, cela signifie qu’il va devoir emprunter pour compenser le non équilibre de celui-ci. Il va donc y avoir une demande supplémentaire d’argent auprès de ceux qui en disposent, ce qui va pousser les taux d’intérêt à la hausse.
L’inverse est tout aussi vrai. Si un Etat pratique l’excédent budgétaire, il va lever plus d’impôts qu’il ne va dépenser d’argent. Cela signifie qu’il va donc temporairement retirer de l’argent de la circulation, ce qui réduira le budget des ménages et donc la pression inflationniste. Dans ce cas de figure, la banque centrale pourra alors relâcher son taux directeur ce qui poussera les taux d’intérêt à la baisse.
Alors que dans le cadre du « Volcker coup », ce sont les ménages à faibles revenus qui ont fait les frais de cette politique par la hausse des taux d’intérêt et les difficultés induites pour exercer une activité économique, ce sera désormais par l’impôt que nous jugulerons l’inflation et maintiendrons des taux d’intérêt faibles avec l’avantage supplémentaire de disposer d’une marge de redistribution éventuelle.
Une entreprise ne pourra jamais exclusivement se financer par l’endettement. Ceci signifie que les travailleurs de celle-ci devront posséder en propre une partie des actifs de l’entreprise. Comment s’en assurer ? La redistribution interentreprises (http://www.redistribution.fr) est une partie (et une partie seulement) de la réponse. En redistribuant une fraction de la richesse créée par les entreprises en fonction du nombre de travailleurs embauchés par chacune d’elle, cette mesure garantit à chaque individu une partie du salaire minimum. La base de prélèvement (schématiquement, la différence entre les encaissements de facture et les achats) fait que tout achat est déduit de l’assiette et est ainsi financé de façon collective. Cette redistribution est donc un élément de financement partiel des actifs (et donc des fonds propres) de l’entreprise et une solution facilitant l’appropriation des entreprises par les travailleurs.
Il n’en reste pas moins vrai que ce mécanisme ne finance qu’une partie de l’investissement initial d’un nouveau poste de travail. Si l’entreprise est déjà suffisamment importante en nombre de travailleurs, un nouveau poste de travail correspond à une augmentation marginale de l’investissement, augmentation que l’entreprise a toutes les chances de pouvoir autofinancer. A l’inverse, dans de petites entreprises ou des entreprises de tailles plus importantes souhaitant fortement développer l’emploi, cela est plus difficile à soutenir humainement. C’est la raison pour laquelle nous devrons accepter le maintien d’une forme de capital-risque qui aura le rôle d’une police d’assurance : plutôt que d’investir en devenant propriétaire de l’entreprise, ces sociétés financières garantiront des revenus aux travailleurs en échange d’une portion future des flux de trésorerie générés par cet investissement.
Un tel débat ne serait pas complet si nous ne nous interrogions pas non plus sur la forme de l’entreprise autogérée. Une société reprise par ses travailleurs qui conserve le statut d’une entreprise de capitaux a toute les chances de ne plus être détenue par ceux-ci à l’avenir. De ce point de vue, la coopérative de producteurs offre des garanties évidentes. Pour autant, cette forme d’entreprise est souvent accusée d’entretenir le sous-investissement ? Est-ce exact et si, oui quelles sont les autres formes d’entreprises autogérées que l’on peut imaginer ?
La crise financière nous a montré les limites d’une économie de profits basée sur un endettement insoutenable d’une partie de la population. Le découplage en cours de l’économie mondiale n’est possible que grâce à une montée en puissance de nouvelles économies émergentes (Chine, Inde, Russie, Brésil). Cependant cette croissance nouvelle se heurte à la finitude de notre planète dont les ressources naturelles (sols, minerais, mers…) ne sont pas inépuisables.
C’est dans ce contexte que l’inflation fait sa réapparition dans nos économies européennes. La critique de la libre circulation des capitaux comme élément de déstabilisation des équilibres financiers est évidente. Faut-il accompagner une politique monétaire laxiste par un volet syndical de réévaluation permanente des salaires ou au contraire préserver le pouvoir d’achat des classes populaires par des politiques monétaire et budgétaire rigoureuses qui entraveront les profits des entreprises et poseront la question de la substitution des entreprises de capitaux par des entreprises autogérées ?

Je crois qu’il y a là des questions majeures si l’ont veut restaurer en France la confiance entre le secteur d’entreprises capitalisées, le secteur bancaire à double titre (prêteur et investisseur) et la clientèle citoyenne de l’Europe.
Le Trésor et l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP) semblent vouloir un «Volcker à la française», visant une interdiction des activités trop risquées. «La séparation des activités, je n'en comprends absolument pas l'intérêt. La seule chose que je souhaite est l'interdiction pure et simple des activités spéculatives et des contrôles internes renforcés sur les risques liés aux activités de marché», avait indiqué Christian Noyer le gouverneur de la Banque de France, Les BNP Paribas, Société générale et autres Crédit agricole plaident, d'ailleurs, pour que l'ACP soit chargée d'établir la liste noire des activités spéculatives. Je pense que notre secteur bancaire préférerait largement une solution de gendarme sans contrôle, plutôt qu’une solution structurelle qui coûterait sa peau à 280 banques françaises obligées à des mariages draconiens.
Alors si l’Etat décide d’entrer dans le débat espérons que ce ne soit pas après la bataille !!!
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par Cobalt » 15 oct. 2012, 11:17:38

Un sacré travail de réflexion ;bien;

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GIBET
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par GIBET » 15 oct. 2012, 20:15:53

Cobalt a écrit :Un sacré travail de réflexion ;bien;
Un travail un peu technique ...que je ne retrouvais plus!
Je me suis aidé d'une excellente réflexion de nos amis Alternatifs (en italique) et d'un article du Figaro (que je ne lis pas icon_lol )le reste est de moi ;)
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par Cobalt » 15 oct. 2012, 20:24:27

D'ailleurs c'est si dense que je ne suis pas sure,que beaucoup de monde l'ait lu^^
Moi,j'y reviendrai,tu sais pourquoi ;)

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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par Golgoth » 15 oct. 2012, 20:31:09

L'état peut, mais le veut-il ? Je pense que le problème de départ est celui d'un conflit d'intérêt.
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

pierre30
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par pierre30 » 16 oct. 2012, 00:21:42

Bonjour Gibet, je t'ai lu avec plaisir sur d'autres forums philo.

Le point 6. du texte que tu as posté ne propose-t-il pas simplement de replacer le capitalisme privé par un capitalisme d'état ?
L'état prélève, puis utilise les sommes prélevées pour payer une partie des salaires et pour financer les investissements des entreprises.
A cela s'ajoute du capital-risque, mais je ne vois pas bien à quoi il sert. Est-ce pour utiliser l'épargne existante ?

Cela ne ressemble-t-il pas énormément au système de l'URSS ?

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Florian
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par Florian » 16 oct. 2012, 07:50:27

johanono a écrit :"Il voulait passer à l'attaque"... Mais il ne l'a pas fait. Il était Premier ministre de la France, il est donc responsable de ce que son gouvernement a fait, ou n'a pas fait. Si vraiment il y avait divergence de vue entre Sarkozy et lui, il pouvait démissionner. Cela aurait eu de la g...... Mais il ne l'a pas fait. Sans doute le poste était-il plus important que les convictions.

Les réformes que tu proposes, je ne crois pas un instant que Fillon puisse les mettre en oeuvre s'il est élu président.

Je crois, comme toi, que la France va se payer une bonne crise, et d'un certain côté, je me dis que ce n'est pas plus mal que ce soit la gauche qui soit là pour serrer les cordons de la bourse. Quand la droite était au pouvoir, la gauche sortait son discours habituel sur "le président des riches", "l'ami des patrons", etc. Maintenant que la gauche est au pouvoir, elle est privée de cet argument.

Tu écris que Florange, Aulnay et Technicolor font comprendre aux gens que les rodomontades de Hollande et Montebourg ne sont que du vent. Mais c'était pareil avec Sarkozy, qui avait promis de ne pas laisser tomber les salariés de Gandrange. Les gesticulations de Sarkozy également, n'étaient que du vent. Et on en revient à l'impuissance politique de nos gouvernements.

Sarkozy l'interventionniste avait sauvé Alstom en nationalisant la boite, a fait passer la pilule de 2008 aux banques et aux constructeurs automobiles. Ensuite ses successeurs sont responsables de ce qu'ils font. Sarkozy n'a jamais été impuissant, il n'a plutôt pas assez usé de sa puissance pour restructurer l'économie française positivement. Les coups ponctuels ne font pas oublier l'absence de stratégie.

Pour Hollande et Ayrault, c'est pire, eux c'est encéphalogramme plat et sieste de 12 heures par jour. Ayrault est particulièrement pitoyable dans sa dignité faciale.

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Florian
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par Florian » 16 oct. 2012, 07:51:22

Concernant Gibet, je lirai ton pavé demain soir, ce soir c'est Espagne-France.

Naudeon
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Re: L'Etat peut-il encore agir dans l'économie pour améliorer la situation économique ?

Message non lu par Naudeon » 17 oct. 2012, 11:49:04

Vaste et ambitieux sujet ! Pour y répondre sérieusement, il faudrait que je me prenne la tête. Ce sera pour une fois prochaine.
Asinus asinum fricat

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