Qu'en pensez vous ?Qui se souvient d'Emile Loubet ? Fouillez votre cervelle... Il y a un siècle, l'homme était pourtant probablement dans toutes les mémoires, après avoir occupé le poste de président de la République entre 1899 et 1906. Certes, sous la IIIe République, la fonction présidentielle n'avait pas l'importance qu'elle a de nos jours puisque la conduite des affaires de la nation incombait essentiellement au président du conseil. Ceci dit, on suppose que personne ne se rappelle mieux Maurice Rouvier, qui fut le dernier président du conseil sous le mandat d'Emile Loubet... L'anecdote est l'occasion de se pencher sur le fonctionnement de la mémoire collective ou plutôt, en l'occurrence, sur celui de l'oubli collectif.
A quelle vitesse oublie-t-on un personnage aussi marquant qu'un président de la République, dont, quand il est en poste, le nom est connu par toute la population adulte ? C'est la question que se sont posée deux psychologues américains de l'université Washington à Saint-Louis (Missouri). Publié dans Science du 28 novembre, leur article analyse des données recueillies sur quatre décennies aux Etats-Unis. Deux panels ont été étudiés. Le premier regroupe trois générations d'étudiants interrogés respectivement en 1974 (année du passage de témoin entre Richard Nixon et Gerald Ford suite à l'affaire du Watergate), en 1991 (George Bush senior) et en 2009 (premier mandat de Barack Obama). Le second est un échantillon de quelque cinq cents adultes sondés en 2014.
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L'étude montre que, à l'exception des figures les plus exceptionnelles, la notoriété des hommes d'Etat suit toujours le même type de courbe descendante, plus ou moins pentue suivant les cas, qui les fait passer sous la barre des 25 % – fixée par les auteurs comme le seuil de l'oubli – environ soixante-dix ans après avoir quitté leurs fonctions. Ainsi les auteurs pensent-ils que Lyndon Johnson (39e président, de 1963 à 1969) franchira cette barre dans les années 2030. La principale cause de ce délai est... biologique : les tests menés montrent en effet qu'on se souvient surtout des présidents que l'on a connus au cours de sa vie. Une fois que tous ceux que vous avez un jour dirigés ont quitté ce monde, votre souvenir disparaît avec eux, malgré les livres d'histoire et les plaques de rues qui portent votre nom...
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Ceci posé, on peut parier sans risque de se tromper que la notoriété de Charles de Gaulle résistera plus longtemps que celle de son successeur Georges Pompidou : à la figure historique de l'homme de l'appel du 18 juin 1940 s'ajoute en effet la « prime de mémoire » allouée au fondateur et premier président de la Ve République. Quant à nos Nicolas S. et François H., si la courbe de l'oubli s'applique à eux comme elle fonctionne avec les présidents américains, sauf coup d'éclat extraordinaire, ils auront quitté les cerveaux d'ici à la fin du siècle...
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A quelle vitesse oublie-t-on les présidents ?
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A quelle vitesse oublie-t-on les présidents ?
Bonjour,
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Re: A quelle vitesse oublie-t-on les présidents ?
Bien sûr que Sarkozy et Hollande seront oubliés en 2100 et ce même si l'un des deux faisait un deuxième mandat. Cyniquement, ce qui peut leur donner un peu plus de notoriété pour l'avenir, ce serait un assassinat. On se souvient de Sadi Carnot pour ce fait, alors même qu'il n'a pas été un président très marquant.
Re: A quelle vitesse oublie-t-on les présidents ?
Ou comme Felix Faure, décédé pendant une fellation à l’Elysée… Sa maîtresse eut droit au sobriquet de « Pompe funèbre ».Ramdams » Ven 12 Déc 2014, 11:26:11 a écrit :Bien sûr que Sarkozy et Hollande seront oubliés en 2100 et ce même si l'un des deux faisait un deuxième mandat. Cyniquement, ce qui peut leur donner un peu plus de notoriété pour l'avenir, ce serait un assassinat. On se souvient de Sadi Carnot pour ce fait, alors même qu'il n'a pas été un président très marquant.
S’il faut 70 ans pour oublier un président, il ne faut que quelques années pour qu’on oublie son bilan. Ce qui permet à des politiciens impopulaires lorsqu’ils étaient au pouvoir de revenir sur le devant de la scène (exemples : Juppé, Sarkozy…)
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Re: A quelle vitesse oublie-t-on les présidents ?
Pour Juppé, je suis d'accord. Tout le monde a oublié son bilan et sa condamnation. Dans le cas de Sarkozy, je pense qu'on est plutôt dans le théorème: "un électeur n'admettra jamais qu'il s'est gouré de bulletin de vote."
Re: A quelle vitesse oublie-t-on les présidents ?
Il est clair que si l'électorat portait de nouveau Sarkozy au pouvoir, on ne pourra plus jamais considérer les Français comme victimes de leurs hommes politiques mais comme complices.
Re: A quelle vitesse oublie-t-on les présidents ?
Tout dépend lesquels.
Je suis persuadé que dans un quiz des années 2100, on confondra probablement Millerant et Mitterrant
(erreur de frappe, les Quid en 2100 ne seront même plus un souvenir)
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- mordred
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Re: A quelle vitesse oublie-t-on les présidents ?
Et LE vice-président ? :
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).
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