La distinction de Pierre Bourdieu

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bye 2
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Message non lu par bye 2 » 22 avr. 2011, 11:06:00

Un passage rapide pour citer un livre ancien ( 1979 ) de Pierre Bourdieu, qui revêt toute son acuité aujourd'hui.

Ce pavé passionnant ( plus de 600 pages ) s'appuie notamment sur des enquêtes d'opinion, de consommation, d'expression politique,culturelle,..et où les enseignements ou confirmations fleurissent.

Ce qui semble dominer ( sic ) souvent, c'est la légitimité concédée ou imposée dans la composition des classes, les unes contre les autres, ou même à l'intérieur de celles-ci ( petite bourgeoisie montante contre petite bourgeoisie déclinante, par exemple ).
Par exemple, le discours sur l'art mesure le fossé établi par la classe dominante, qui non seulement connaît ou fait semblant, mais surtout possède: elle renforce ainsi son autorité à en parler ( le plus souvent en citant, mais sans nécessairement en "dessiner" tous les contours ou mouvements ), car elle en est la légataire légitime ( possession de meubles, tableaux,..).

Ce trait se renforce par "l'aisance", ou milieu naturel, qui court sous le masque, la posture, voire le maintien, "l'autorité naturelle" de celui qui se meut dans un liquide amiotique conçu pour lui: par exemple, la carrière ou l'ambition est plus facile pour celui qui, non seulement, conjugue le bagage et la naissance, mais aussi quand il répand la certitude que cette place lui revient, de droit.
A cette distinction de classe, peut s'ajouter notamment, la part de désinvolture de celui qui connaît, qui en vient, qui peut même dédaigner, ou ignorer de la manière la plus élégante, "chic".
A grands traits, ce livre dépeint la classe intermédiaire comme celle des hésitations, ou même pour certains, des petits propriétaires, qui épargnent pour eux, et surtout pour leur progéniture. Le sacrifice de leur vie est un calcul thésaurisant les chances de leur descendance pour demain.
Les classes populaires, schématiquement, sont celles de la mesure ( par la rareté des moyens ), de l'ajustement des dépenses aux revenus, de l'utile ( dans l'art également, du "vrai" ), de la non-sophistication, de l'authentique.

Bien sûr, ce livre éminemment politique se termine par une réflexion , basée toujours sur des enquêtes nombreuses, sur la cause de la répulsion ou non, des différentes classes repésentées, dans l'expression politique sous toutes ses formes ( vote, mais aussi adhésion à des partis, prise de parole, réponse à des questionnaires,..).
Il apparaît notamment, que l'expression politique sous toutes ses formes, est plus évidente et conséquente, au fur et à mesure que croît la place désignée dasn l'appareil socio-économique.
Les classes dirigeantes sont elles -mêmes bien représentées dans cette expression, non qu'elle soit compétente, mais surtout parce qu'elle s'auto-légitimise en permanence.
Et si elle ne le fait pas elle-même, on le fait pour elle ( il suffit de constater la place omniprésente consentie  aux "légitimes" dans les émissions comme "C dans l'air" ou on n'oublie jamais de citer le CV prestigieux des invités ).
En fait, l'écart d'intégration dans la société se reflète dans l'expression et donc dans la représentation politique .
Pour ne citer qu'un ( ou deux ) exemples,:2 % des personnes interrogées parmi les gens de niveau scolaire du primaire, 13 % pour le niveau secondaire et 34 % pour le niveau supérieur disent s'intéresser beaucoup à la politique.
Donc, quelque soit le niveau d'études ou d'instruction, on pourrait également s 'intéresser à la politique: toutes contraintes égales supposées par ailleurs, des idées ou une formation peuvent intéresser différemment , selon l'empathie dse gens concernés avec les idées délivrées par cetet formation ou mouvement. Donc, c'est le degré d'adhésion avec le "bain social" qui conditionne l'implication des gens sollicités au travers de différents questionnements politiques.

Le pays "légal" se confirme notamment au travers d'une enquête  publiée entre le 1° et le 15 août 1969 dans différents quotidiens et hebdomadaires, sur le thème de " la situation de l'enseignement, les transformations du contenu,.".
Le résultat obtenu a confirmé que l'échantillon dit spontané des personnes qui, en répondant à une consultation nationale, sur le système d'enseignement réalisée, se sont affirmées en tant que parties prenantes, fondées à exprimer un avis autorisé , à porter la parole performative d'un groupe de pression légitime( par exemple, la réponse quantitative ,apportée à la question de l'accès aux grandes écoles est , pour une classe donnée, très proche de ses chances objectives d'y accéder ).
" Il serait dangereux, dans ce domaine, de faire prévaloir la notion de quantité, à celle de qualité. Une certaine compétence, me semble-t-il, s'impose, pour porter un jugement objectif sur la question." ( professeur agrégée, annotation marginale à cette enquête).
Et je terminerai par la séparation sexuelle: les femmes interrogées se distinguent moins des hommes sur le terrain de la compétence technique, que dans leur manière de l'affirmer.Se référant consciemment ou non à la place dédiée dans la société ( et le couple ), les femmes sont plus souvent enclines à reconnaître que la politique est une affaire de spécialistes ( masculins ).

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 22 avr. 2011, 14:02:00

J'adore te lire,tout est affaire de conditionnement ^^

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racaille
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Message non lu par racaille » 23 avr. 2011, 02:42:00

Je n'ai pas lu le livre mais j'ai apprécié le commentaire. Ca donne envie de s'y plonger. Par contre il faudra que je le trouve d'occasion parce que je vois qu'il est à 30 euros sur Amazon et je fais actuellement partie de la classe de ceux qui doivent adapter leurs dépenses à leurs revenus :)
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

bye 2
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Message non lu par bye 2 » 23 avr. 2011, 05:24:00

Oui, tu as raison, Racaille.
D'ailleurs, je ne lis pas non plus en "classe affaires". icon_biggrin

Ayant un budget culture assez serré ( comprenant celle de la vigne, du tabac..et du pavot ), je m'alimente le plus souvent à la bibliothèque municipale. C'est le cas pour ce livre, assez trapu parfois , dans son contenu également.
Plus aisé d'accès et de coût, j'ai lu aussi voici quelques années du même auteur ( et de son équipe de sociologues ) " la misère du monde" analysant tous les glissements, accidents sociaux,.. dans le prolétariat, sous-prolétariat, qui ont donné lie ( lit ) partiellement à la xénophobie,..le tout cousu de témoignages brûlants, agrippants,..

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 23 avr. 2011, 07:44:00

icon_biggrin

Est ce que le fil conducteur de ce livre est le conditionnement dont les peuples sont victimes ?

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 23 avr. 2011, 11:01:00

Merci pour ce résumé très intéressant.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

bye 2
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Message non lu par bye 2 » 23 avr. 2011, 12:50:00

Cobalt a écrit : icon_biggrin
Est ce que le fil conducteur de ce livre est le conditionnement dont les peuples sont victimes ?

Oui, Cobalt, il y a nécessairement une grande part de conditionnement: les fameux habitus.
Mais aussi, pour faire court, la volonté induite de se démarquer, de se distinguer. Les autres classes, ou sous-classes, courant souvent derrière pour attraper une part de légitimité, de façon à exister.
Par exemple, même dans les groupes révolutionnaires, on va chercher pour les enfants les meilleurse filières ou écoles, de manière à démontrer qu'on peut faire la pige aux dominants sur leur propre terrain, et aussi essayer de grignoter de l'intérieur, l'édifice.
A noter aussi, notamment, la part des non-classés, ceux qui refusent le jeu ( anti-nucléaires, anti- militaristes, anti-psychiatriques,.. )qui s'efforcent de lutter contre toutes les hiérarchies, en essayant de s'extraire du champ social de gravitation.Leur esthétique et contenu de vulgarisation ( accès facilité vers les poses mais aussi vers la richesse intérieure )peut les apparenter aux intellectuels, en inventant un nouvel art de vivre, créant et légitimant du coup, une contre-culture propre à asseoir de nouvelles fonctions de distinction, réservées jusqu'alors à ceux et celles qui se réclamaient du champ exclusivement intellectueL

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 23 avr. 2011, 13:27:00

Merci pour ta réponse,résultat l'homme est foncièrement mauvais,avec cela comment construire ce monde auxquels vous aspirez Racaille,Un artisan,et toi ? la nature est ainsi faite c'est malheureusement le seul constat que l'on puisse faire.

Cela dit tu m'as donné envie de lire ce livre je le ferai pas en ce moment j'ai trop de contrariété pour pouvoir me poser et m'évader via un bouquin,mais c'est vraiment passionnant.

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FIFE
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Message non lu par FIFE » 23 avr. 2011, 13:33:00

Moi, j'en ai un autre à vous proposer : le camp des saints de Jean Raspail......il est vraiment d'actualité.....

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 23 avr. 2011, 13:43:00

 

Le camp des Saints, de Jean Raspail, un succès de librairie raciste?
Par Jérôme Dupuis (L'Express),






Jean Raspail vient de faire rééditer son Camp des Saints, paru en 1973 chez Robert Laffont: "Je n'en renie pas une ligne. Mais, il faut avouer, c'est du brutal!"  
Julien DANIEL / MYOP



Trente-huit ans après sa sortie, Le Camp des Saints fait son retour dans les listes de best-sellers ! Ce roman-brûlot d'un provocateur impénitent raconte l'arrivée d'un million d'immigrants sur nos côtes. A l'heure où les exilés affluent vers Lampedusa, histoire d'un livre culte qui a fasciné Ronald Reagan et François Mitterrand.  

Washington, tout début des années 1980. Le flamboyant patron du contre-espionnage français, le comte Alexandre de Marenches, rencontre son ami Ronald Reagan à la Maison-Blanche. Les deux hommes évoquent la guerre en Afghanistan. A la fin de la conversation, le comte tend au président des Etats-Unis un roman français (traduit en anglais) : "Vous devriez lire cela..." Quelques semaines plus tard, Reagan croise à nouveau Marenches et lui confie : "J'ai lu le livre que vous m'aviez donné. Il m'a terriblement impressionné..." 
Un roman raciste?
"Il faut appeler Le Camp des Saints par son nom : un livre raciste." Voilà ce qu'écrivait Daniel Schneidermann, début mars, dans Libération. Malgré un souffle incontestable (et pas mal de longueurs), le roman de Jean Raspail joue avec un sujet explosif : un million de migrants issus du continent indien viennent s'échouer en bateau sur la Côte d'Azur. Effrayés par cette "racaille", les Français "blancs" fuient, laissant le champ libre à cette masse "puante", qui se livrait déjà à un "gigantesque enculage en couronne" [sic] sur les bateaux et profite de nos hôpitaux, écoles et supermarchés, non sans violer quelques "Blanches" au passage. Elites politiques, religieuses et médiatiques (dont un journaliste inspiré de Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur, nommé Ben Souad, "d'origine nord-africaine" et à la "peau bistrée") ont démissionné. Seul un dernier carré de "Blancs" résiste. Et qu'ont-ils de plus pressé à faire avant de mourir ? Abolir la législation de 1972 sur la discrimination raciale... Par son lexique, sa brutalité et ses provocations, Le Camp des Saints est incontestablement un ouvrage d'extrême droite.
 
Jérôme Dupuis

Bigre, quel est donc ce roman français capable d'"impressionner" le héraut du "monde libre" ? Il s'appelle Le Camp des Saints. Signé Jean Raspail, il est sorti en 1973. Et, depuis, cette épopée, qui raconte le débarquement apocalyptique d'un million d'immigrants entre Nice et Saint-Tropez, est devenue une sorte de livre culte. Mieux, depuis quelques semaines, ce roman sulfureux prend des allures de phénomène : sa huitième (!) édition, parue début février 2011, s'est déjà écoulée à 20 000 exemplaires, portée, notamment, par une longue apparition dans l'émission de Frédéric Taddeï, Ce soir ou jamais. Il est vrai que les circonstances ont fourni des attachés de presse un peu particuliers à ce Camp des Saints : les milliers de pauvres Tunisiens accostant à Lampedusa sur leurs barques de fortune... 
Royaliste et "ultraréactionnaire"
Bien calé dans un fauteuil en bois aux fausses allures de trône derrière le bureau de son appartement du XVIIe arrondissement, fume-cigarette à la main, Jean Raspail, 85 ans et une silhouette de jeune homme, savoure. "Je prends ma revanche, les événements confirment ce que j'avais imaginé", dit ce royaliste, qui se défend d'être "à l'extrême droite". "Ultraréactionnaire", consent l'ancien explorateur à la moustache de major des Indes, entre sa vieille mappemonde, ses maquettes de bateau et l'étrange trophée en forme de lampe du prix Gutenberg, remis, en 1987, par une Anne Sinclair un peu réticente... Lui qui, dans l'immédiat après-guerre, a connu Ushuaia du temps où cette ville n'était qu'un vague fortin et qui a planté sa tente au milieu des ruines du Machu Picchu s'est toujours passionné pour le destin des peuples menacés.
 
Le Camp des Saints raconte-t-il autre chose ? "Ce livre a jailli en moi, sans plan préconçu, alors que l'on m'avait prêté une villa plongeant sur la Méditerranée", se souvient Raspail. Nous sommes en 1972 - le Front national n'a aucune audience, et le débat sur l'immigration n'existe pas. L'éditeur Robert Laffont s'emballe pour le livre. Il en imprime 20 000 exemplaires d'entrée et écrit une lettre spéciale aux 350 libraires les plus importants de France. Il fait tout pour obtenir un "papier" dans Le Monde des livres. En vain. Mais une certaine droite intellectuelle, plutôt "dure" - Jean Cau, Louis Pauwels, Michel Déon... -, lance le roman, qui se vend à 15 000 exemplaires à sa sortie. Score honnête. On aurait pu en rester là. Mais, en 1975, petit frémissement. Le livre redémarre. Les images des boat people vietnamiens ? Le débat sur le regroupement familial lancé par Valéry Giscard d'Estaing ? "Le Camp des Saints est un livre qui a eu de la chance, analyse son auteur. Un bloc de lecteurs a lancé un formidable bouche-à-oreille. La comédienne Madeleine Robinson m'a dit l'avoir offert au moins cent fois !" On en arrive vite à 40 000 exemplaires vendus.  
Le grand éditeur américain Charles Scribner le fait traduire en 1975. Succès. C'est ainsi, on l'a vu, qu'il atterrira entre les mains de Ronald Reagan. Un autre lecteur américain, et non des moindres, restera lui aussi marqué par ce roman : Samuel Huntington. Dans son célébrissime Choc des civilisations (Odile Jacob), le professeur de sciences politiques évoque le "roman incandescent" de Jean Raspail. Ces deux grands pessimistes se croiseront d'ailleurs à Paris, en 2004. 
En France aussi, le livre poursuit son petit rythme de croisière - autour de 5 000 exemplaires par an. A telle enseigne, fait rarissime, qu'après être sorti deux fois en édition de poche (en 1981 et 1989), ce "long-seller" est ensuite réédité en grand format ! "Je suis un écrivain professionnel, justifie Raspail. Or, le poche ne rapporte rien. En grand format, je gagne un peu plus..." La dernière édition datait de 2002. Un an auparavant, le 20 février 2001, un bateau rempli de Kurdes était venu s'échouer très exactement à 50 mètres de la villa où fut écrit Le Camp des Saints. On s'attribuerait des dons de prophétie pour moins que ça... "Il y a un an, j'ai pensé que nous étions à un tournant de l'Histoire, dans la mesure où la population active et urbaine de la France pourrait être majoritairement extra-européenne en 2050, croit savoir Raspail. J'ai donc suggéré à Nicole Lattès, directrice générale de Laffont, de le rééditer avec une nouvelle préface." Mais, lorsque les services juridiques de la maison d'édition découvrent ce texte, intitulé "Big Other", leurs cheveux se dressent sur leur tête : "Impubliable, nous risquons des poursuites pour incitation à la haine raciale !" Raspail, lui, refuse de changer la moindre syllabe. Et appelle à la rescousse un ami avocat, Jacques Trémollet de Villers, pas exactement un gauchiste lui non plus - il a notamment défendu le milicien Paul Touvier. Mais bon plaideur : lors d'une "réunion de crise", longue de deux heures, aux éditions Robert Laffont, il parvient à retourner l'assemblée. On publiera, donc. Mais assorti d'un avant-propos du PDG de la maison, Leonello Brandolini, qui justifie la décision tout en prenant prudemment ses distances avec le fond du livre..

Des lettres aussi bien de Malraux que de Sarkozy
Chose assez étrange, en effet, LLe Camp des Saints a échappé jusqu'ici à toute poursuite judiciaire. L'adjonction de cette préface musclée pourrait agir comme un chiffon rouge. D'autant que Raspail, dans sa haine des lois "mémorielles" (Pleven, Gayssot...) n'a pu résister, à 85 ans, à une ultime provocation : indiquer lui-même, en annexe à la fin du roman, les passages susceptibles d'être poursuivis. Il en a compté 87... 
"Si je suis attaqué, j'ai déjà préparé mon parachute", sourit l'octogénaire, en pointant le doigt sur un gros classeur noir qui ne quitte jamais son bureau. A l'intérieur, toutes les lettres de responsables politiques reçues depuis la sortie du Camp des Saints, en 1973. De Malraux à Sarkozy. Personne ne sait ce qu'elles contiennent. Le romancier se dit prêt à les produire dans le huis clos d'un tribunal. "Et on aura des surprises !" promet-il, gourmand, en une menace à peine voilée. Si certaines ne sont que de polis accusés de réception - Sarkozy, Chirac, Fillon... -, d'autres témoigneraient d'une lecture attentive (n'excluant pas pour autant la critique). Et de citer François Mitterrand, Robert Badinter ou Jean-Pierre Chevènement... Le livre peut choquer, en effet. Il est, d'ailleurs, un lecteur qui a "sursauté" en relisant Le Camp des Saints, en 2011. C'est Jean Raspail lui-même. Verdict du Tonton flingueur royaliste : "Je n'en renie pas une ligne. Mais, il faut avouer, c'est du brutal !" 
Tant qu'à faire la PUB d'un bouquin autant donner le résumé avec cela dit,ce qui est intéressant aussi dans la démarche de Bye2 et qui nous donne envie de le lire c'est qu'il nous fait partager son émotion en résumant ce livre selon son approche,peut être pourrais-tu,nous donner ta lecture de ce livre ?

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 23 avr. 2011, 14:31:00

J'ai quand même lu le résumé et celui ci ne me donne pas envie de le lire,est ce un tort peut être...

bye 2
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Message non lu par bye 2 » 23 avr. 2011, 16:34:00

Cobalt a écrit :Merci pour ta réponse,résultat l'homme est foncièrement mauvais,avec cela comment construire ce monde auxquels vous aspirez Racaille,Un artisan,et toi ? la nature est ainsi faite c'est malheureusement le seul constat que l'on puisse faire.
Cela dit tu m'as donné envie de lire ce livre je le ferai pas en ce moment j'ai trop de contrariété pour pouvoir me poser et m'évader via un bouquin,mais c'est vraiment passionnant.

Non, l'homme n'est pas foncièrement mauvais: il est bien souvent le produit de tensions, de conditions,éducation,..qui le font s'identifier à des signes, aspirations, défenses,.. de classe, tout en gardant sa part d'autonomie, voire de choix.

Mais la lutte des classes permanente le maintient en tension, contre son gré souvent, contre l'entourage ou les concurrents réels ou supposés. De plus, lorsque l'affirmation ne se fait pas qu'économique ou culturelle, la lutte peut prendre parfois des chemins inédits:
" On oublie que toute la logique spécifique de la domination culturelle fait que la plus entière reconnaissance de la légitimité culturelle peut coexister et coexiste souvent avec la contestation la plus radicale de la légitimité politque . Plus, la prise de conscience politique est souvent solidaire d'une véritable entreprise de réhabilitation et de restauration de l'estime de soi qui, passant par une réaffirmation, vécue comme libératrice ( ce qu'elle est toujours aussi ), de la dignité culturelle implique une forme de soumission aux valeurs dominantes et à certains des principes sur lesquels la classe dominante fonde sa domination comme la reconnaissance de hiérarchies liées aux titres scolaires ou aux capacités que l'Ecole est censée garantir." La distinction - extrait -

Bon, pour un passage rapide, je m'éternise.
Comme conclusion "bateau", vive la société sans classes! 

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 23 avr. 2011, 16:55:00

Bien sûr cette pression infiniment plus subtile est aussi plus difficile a combattre pour ceux qui en auraient la volonté,mais il appartient à chacun de briser ses chaines faut-il encore qu'il en ait conscience...

Pour conclure,je citerai Cat Stevens,je ne peux pas changer le monde,mais moi je peux changer ainsi si tout le monde fait comme moi le monde changera.

Parfois je me demande si il t'arrive d'être heureux ?

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racaille
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Message non lu par racaille » 23 avr. 2011, 17:32:00

Je suis d'accord avec Bye2, il n'y a pas de nature fondamentalement mauvaise pas plus qu'il n'y a de "bon sauvage". Ce que je trouve important dans ce qu'a dit Bye2 dans son dernier commentaire c'est la notion de tensions et aussi celle de l'extériorité de la lutte des classes qui est une dynamique subie par les classes inférieures plus que voulue et désirée. Tout simplement parce que ce ne sont pas ces classes inférieures qui sont à l'origine de la lutte ni de la hiérarchisation de la société.

Cobalt je suis aussi d'accord avec toi lorsque tu évoques l'émancipation individuelle (et je pense que Bye2 sera aussi d'accord avec toi). Selon moi c'est une démarche nécessaire mais je ne sais pas si elle peut être suffisante pour changer la société. Chacun d'entre nous participe à fabriquer la société tout en étant dans le même temps fabriqué par la société dans un mouvement de va et viens incessant entre l'individuel et le collectif, entre l'émancipation et le contrôle social. D'ailleurs c'est un peu le propos de la plupart des auteurs anarchistes ; même les plus collectivistes d'entre eux restent fondamentalement attachés à l'émancipation individuelle dans une perspective que Michel Onfray appelle la sculpture de soi (enfin ce n'est pas un processus spécifiquement anarchiste, en fait tout l'histoire de la philosophie passe par ce travail sur soi et ce changement incessant). Ces auteurs ne justifient le collectivisme que par et pour l'émancipation individuelle qui reste toujours l'objectif prioritaire.

Je ne connais pas bien Bourdieu. Ca fait des années que je dois me lancer mais j'ai toujours retardé le mouvement^^. Je n'ai lu que son petit bouquin sur la télévision quand il était sorti, ce n'est pas suffisant pour se faire une idée de son travail. D'une manière générale je connais mal la sociologie et je le regrette.
J'ai commandé dernièrement Outsiders. Etudes de sociologie de la déviance de Howard S. Becker, le thème m'a paru bien cadrer avec la récente montée du lepénisme qui met l'accent sur la stigmatisation de la délinquance. Il parait que ce bouquin explique assez bien le phénomène d'étiquetage qui pousse (entre autre) tout délinquant stigmatisé à persévérer dans la délinquance. C'est un classique de l'école de Chicago que je vais me faire un plaisir de découvrir :)

http://www.amazon.fr/gp/product/2864240 ... i1?pf_rd_m…
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

Cobalt

Message non lu par Cobalt » 23 avr. 2011, 17:50:00

racaille a écrit : . Tout simplement parce que ce ne sont pas ces classes inférieures qui sont à l'origine de la lutte ni de la hiérarchisation de la société.

http://www.amazon.fr/gp/product/2864240 ... d_i=405320
Je ne comprends pas bien ce que tu veux dire là ?

Y a t-il un représentant (politique) de l'anarchie disons plutôt quelqu'un qui fait des conférences et qui rassemble autour de lui,ne serait ce que pour faire évoluer la conscience ?

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