Voici les explications de L. Ruquier pour l'éviction de Zemmour et Naulleau :
Qu'en pensez vous ?Pourquoi se séparer d’Eric Naulleau et d’Eric Zemmour?
LAURENT RUQUIER. Cette décision vient de moi, unilatéralement. Je l’ai prise en accord avec Catherine Barma. Je veux apporter un souffle nouveau. Tous les ans, je me pose la question du renouvellement de mon émission. Eric Zemmour en est à sa cinquième saison, Eric Naulleau à sa quatrième, il avait remplacé Michel Polac. J’ai plaisir à casser les habitudes. Soit je change l’animateur, soit je change les chroniqueurs… Je suis l’animateur, c’est moi qui reste!
France Télévisions vous a-t-elle poussé à ce changement?
On ne m’a rien imposé, à aucun moment. Ce n’est pas dans mon genre d’être sous influence. Et il n’y a pas l’ombre d’un règlement de comptes. Ce n’est pas une décision politique venue d’ailleurs non plus : ce sont des conneries tout ça! On a dit que l’Elysée voulait ma tête… L’émission continue parce qu’elle marche! Les émissions de Guillaume Durand et de Franz-Olivier Giesbert font 8% de part de marché, nous… entre 15 et 30%!
Pensez-vous que cette éviction arrange finalement bien France Télévisions?
Je ne le crois pas. Je pense que France Télévisions se passerait bien de ma décision. Pendant quinze jours, ça va buzzer négativement…
Les deux chroniqueurs étaient-ils devenus trop provocateurs, trop gênants?
Trop provocateurs, sûrement pas. C’est pour ça que je les ai engagés! Je ne les ai jamais freinés. Je ne fais pas une émission pour être tranquille. Je continuerai de la même façon.
Que voulez-vous apporter de neuf?
Au bout de cinq saisons, on sait d’avance comment pensent Eric Naulleau et Eric Zemmour et ce qu’ils vont dire. Les invités qui reviennent savent donc comment ça se passe. Ils se préparent. Ou au contraire, certains ne veulent plus venir. Le public ne s’amuse plus. Les chroniqueurs ne doivent pas être toujours les mêmes si on ne veut pas lasser. On a vu arriver puis partir Florence Foresti, Jean-Luc Lemoine, Michel Polac. Pourtant, les émissions de l’époque marchaient très bien. Il n’y avait pas de problème d’audience, pas plus qu’il n’y en a maintenant.
Dans quels termes allez-vous vous quitter?
Je comprends que ce soit décevant pour eux, mais il n’y a aucune fâcherie. Ils ont été d’un respect et d’une courtoisie et d’une complicité que je salue. Je leur ai d’ailleurs proposé de venir de temps en temps dans mon émission d’Europe 1.
Comment allez-vous les remplacer?
J’ai trouvé Naulleau et Zemmour, je les ai fait connaître, j’ai envie de faire la même chose avec de nouveaux provocateurs, un de droite, un de gauche, comme je l’ai toujours fait. Je souhaite qu’ils deviennent à leur tour mes complices, comme les deux Eric le sont devenus. J’ai des noms en tête, mais mon choix n’est pas arrêté et je n’ai encore contacté personne.
Le Parisien.fr
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