Le Shadow banking
Re: Le Shadow banking
Le fait que les dépots sont proches des crédits est assez normal : lorsqu'une banque crée de la monnaie pour accorder un crédit, elle met en circulation de la monnaie et celle-ci aboutit sur un autre compte bancaire (dans la même banque ou dans une autre). Ainsi le volume global des dépots et des crédits évoluent simultanément à la hausse ou à la baisse. La monnaie est créée par la banque lorsque celle-ci ne dispose pas des dépots équivalents au prêt accordé (au global la monnaie existante est insufisante ou mal répartie alors on en crée). Dans ce cas les mesures prudentielles relatives à ses fonds propres limitent sa capacité à créer de la monnaie.
Mais au final, si les prêts ne sont pas remboursés la banque coule car elle ne peut plus honorer ses dettes vis à vis des déposants. C'est ça qui est important finalement. La création monétaire par la banque est un outil qui lui permet d'accorder plus facilement des crédits, mais ce n'est pas la cause de la faillite de la banque.
Mais au final, si les prêts ne sont pas remboursés la banque coule car elle ne peut plus honorer ses dettes vis à vis des déposants. C'est ça qui est important finalement. La création monétaire par la banque est un outil qui lui permet d'accorder plus facilement des crédits, mais ce n'est pas la cause de la faillite de la banque.
- Narbonne
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Re: Le Shadow banking
Il existe des banques qui empruntent pour pouvoir prêter à ses clients (pas celle de l'exemple plus haut).
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
Re: Le Shadow banking
Oui bien sûr : si la banque A a un excés de dépots, elle cherche à les prêter. La banque B pourra les emprunter pour les prêter à nouveau à ses clients. Cela permet à la monnaie d'aller là où elle est utile.
- Narbonne
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Re: Le Shadow banking
Donc la banque B prête plus que ses propres dépôts. C'est là que les réserves fractionnaires jouent.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
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Re: Le Shadow banking
Je n'ai pas compris le but de cette observation.pierre30 » 10 Déc 2015, 11:49:27 a écrit :Mais au final, si les prêts ne sont pas remboursés la banque coule car elle ne peut plus honorer ses dettes vis à vis des déposants. C'est ça qui est important finalement. La création monétaire par la banque est un outil qui lui permet d'accorder plus facilement des crédits, mais ce n'est pas la cause de la faillite de la banque.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
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Re: Le Shadow banking
On ergote souvent sur le pouvoir qu'ont les banques privées de créer de la monnaie.
Je voulais souligner que ce n'est pas directement la cause des difficultés rencontrées par les banques espagnoles par exemple. C'est la qualité des prêts accordés qui était en cause.
Je voulais souligner que ce n'est pas directement la cause des difficultés rencontrées par les banques espagnoles par exemple. C'est la qualité des prêts accordés qui était en cause.
Modifié en dernier par pierre30 le 10 déc. 2015, 18:39:24, modifié 1 fois.
Re: Le Shadow banking
Elle rentre une dette + des fonds. C'est pareil que si un client déposait de l'argent sur son compte courant. La banque dispose du montant emprunté et peut l'utiliser à sa guise.Narbonne » Jeu 10 Déc 2015 - 14:19 a écrit :Donc la banque B prête plus que ses propres dépôts. C'est là que les réserves fractionnaires jouent.
Les réserves fractionnaires sont concernées lorsque la banque accorde un prêt garanti sur ses fonds propres (sa capitalisation). Cela se poduit lorsqu'elle n'a pas de fonds disponibles (dépots ou emprunts). Dans ce cas la masse monétaire augmente.
Du moins c'est comme ça que je le comprends. Merci de corriger.
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Re: Le Shadow banking
Et à partir de cette année 2016, les banques vont avoir un revenu de plus : 2 € grosso modo pour la gestion de nos comptes même si nous faisons pratiquement tout nous-mêmes par internet...
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Re: Le Shadow banking
Effectivement, les causes sont bien plus profondes et ont presque toutes l'existence d'une banque centrale.pierre30 » 10 Déc 2015, 19:31:30 a écrit :On ergote souvent sur le pouvoir qu'ont les banques privées de créer de la monnaie.
Je voulais souligner que ce n'est pas directement la cause des difficultés rencontrées par les banques espagnoles par exemple. C'est la qualité des prêts accordés qui était en cause.
Les banques centrales font des taux d'intérêts bas, les banques empruntent au près d'elle, puis prêtent-elle même à des taux bas.
Les clients des banques ayant des taux bas empruntent beaucoup plus.
Les clients qui empruntent le font pour acheter des biens (immobilier par exemple) et cette demande fait augmenter les prix.
Les prix d'un secteur augmentant, ça incite plus de monde à emprunter pour faire des achats spéculatifs (IE immobilier)
La bulle est lancée.
A ce moment là la banque centrale à plusieurs choix (que je résume en deux)
-Continuer à alimenter les banques avec un grand nombre de prêts à taux bas et la bulle continue d'augmenter et se répandra dans d'autres secteurs.
-Diminuer le nombre de prêts et augmenter ses taux mais là la bulle cesse d'être alimentée et les derniers acheteurs trouveront difficilement des repreneurs.
Voilà ce qui à engendré la crise dite des "dot com" puis celle dite de "subprimes". Et là on en revient à nos "ombres des banques" qui se retrouvent avec pleins de prêts achetés aux banques et qui ne seront pas ou peu remboursés.
Mais la masse monétaire est augmentée uniquement par la banque centrale. Pas par les banques privées.pierre30 » 10 Déc 2015, 19:37:34 a écrit :Elle rentre une dette + des fonds. C'est pareil que si un client déposait de l'argent sur son compte courant. La banque dispose du montant emprunté et peut l'utiliser à sa guise.Narbonne » Jeu 10 Déc 2015 - 14:19 a écrit :Donc la banque B prête plus que ses propres dépôts. C'est là que les réserves fractionnaires jouent.
Les réserves fractionnaires sont concernées lorsque la banque accorde un prêt garanti sur ses fonds propres (sa capitalisation). Cela se poduit lorsqu'elle n'a pas de fonds disponibles (dépots ou emprunts). Dans ce cas la masse monétaire augmente.
Du moins c'est comme ça que je le comprends. Merci de corriger.
La banque centrale introduit 1 000€ dans l'économie et sait que dû aux réserves fractionnaires ça donnera 10 000€. A partir de ce cas de figure et temps qu'elle n'introduit pas plus de cash, la masse monétaire n'augmentera jamais.
Il faudrait arrêter de croire que la monnaie est privée et que les banques privées font ce qu'elle veulent sur un marché libre, en réalité la monnaie est dans un gosplan. Il s'agit purement et simplement d'un système de planification centralisé et voilà pourquoi ça crée autant de problèmes.
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Re: Le Shadow banking
André Jacques Holbecq a écrit il y a quelques mois un billet invité sur le blog gaulliste libre de Laurent Herblay intitulé : "Les banquiers vous diront qu'ils ne créent pas d’argent ... pourquoi ?" dans lequel il expliquait que les banquiers n’ont pas conscience de créer de la monnaie, et pourtant c’est le cas si l’on regarde l’ensemble du réseau bancaire tel qu’il fonctionne (et non une seule banque). La preuve d’ailleurs, c’est que si la BCE était la seule à créer de la monnaie, le total de son bilan serait égal à la masse monétaire de la zone euro, or ce n’est pas le cas.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
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Re: Le Shadow banking
Albert, la dernière phrase n'à pas de sens.
Comme je l'ai expliqué les banques commerciales multiplient la base monétaire (monnaie centrale) à partir de ce constat il faut se demander qui augmente la masse totale, est-ce les banques privées? non car elles n'en ont tout simplement pas la capacité.
Avec 100€ de monnaie centrale et un taux de réserve de 10%, il est impossible de faire plus de 1000€. A partir de ce constat simple, n'importe qui qui serait de bonne foi dira que seule la banque centrale peut augmenter la masse monétaire.
Comme je l'ai expliqué les banques commerciales multiplient la base monétaire (monnaie centrale) à partir de ce constat il faut se demander qui augmente la masse totale, est-ce les banques privées? non car elles n'en ont tout simplement pas la capacité.
Avec 100€ de monnaie centrale et un taux de réserve de 10%, il est impossible de faire plus de 1000€. A partir de ce constat simple, n'importe qui qui serait de bonne foi dira que seule la banque centrale peut augmenter la masse monétaire.
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Re: Le Shadow banking
Elle prête donc sur des fonds qui ne sont pas elle, puisqu'elle les doit.pierre30 » 10 Déc 2015, 18:37: 34 a écrit :Elle rentre une dette + des fonds. C'est pareil que si un client déposait de l'argent sur son compte courant. La banque dispose du montant emprunté et peut l'utiliser à sa guise.Narbonne » Jeu 10 Déc 2015 - 14:19 a écrit :Donc la banque B prête plus que ses propres dépôts. C'est là que les réserves fractionnaires jouent.
Les réserves fractionnaires sont concernées lorsque la banque accorde un prêt garanti sur ses fonds propres (sa capitalisation). Cela se poduit lorsqu'elle n'a pas de fonds disponibles (dépots ou emprunts). Dans ce cas la masse monétaire augmente.
Du moins c'est comme ça que je le comprends. Merci de corriger.
Mais, il existe une limite par rapport à ses fonds propres (le credit qu'elle a effectué auprès de la banque A ne compte pas dans les fonds propres) et d'autres
ratios à respecter.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
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Re: Le Shadow banking
Je conteste le fait que les banques, et avec elles les libéraux réclament une absence de régulation et refuse l'intervention de l'Etat mais réclame des fonds publics dès qu'une crise de liquidités apparaît....Il y a là, une conception assez particulière de la responsabilité, souvent mise en avant pour justifier des prises de positions.
- Jeff Van Planet
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Re: Le Shadow banking
Banques=libéraux. Libéraux=aides publiques. c'est une évidence.
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Re: Le Shadow banking
Pardon mais dès qu'une banque éprouve une difficulté, une inquiétude, c'est bien de l'argent public qui fut injecté....Que cela te plaise ou pas, c'est un fait !
J'en tire comme conclusion, qu'il faut laisser les acteurs tranquilles, quand tout va bien mais qu'il faut mettre les citoyens à contribution dès qu'il y a des difficultés et je souligne, sans animosité ni invective, l'une des contradictions de ceux qui se plaignent du coût de l'intervention de l'Etat mais qui la réclament pour surmonter les difficultés. C'est une conception que je juge contradictoire avec les valeurs libérales dont ils se targuent, quand il faut partager les bénéfices...
J'en tire comme conclusion, qu'il faut laisser les acteurs tranquilles, quand tout va bien mais qu'il faut mettre les citoyens à contribution dès qu'il y a des difficultés et je souligne, sans animosité ni invective, l'une des contradictions de ceux qui se plaignent du coût de l'intervention de l'Etat mais qui la réclament pour surmonter les difficultés. C'est une conception que je juge contradictoire avec les valeurs libérales dont ils se targuent, quand il faut partager les bénéfices...
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