Le financement des retraites

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politicien
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Le financement des retraites

Message non lu par politicien » 01 mai 2012, 15:27:48

Bonjour,
J'ai décidé de faire un support pédagogique, sur le financement des retraites, c'est un sujet qui fait débat depuis de nombreuses années, je trouve intéressant de s'y intéresser de plus près.

Dans ce sujet vous trouverez une vidéo sur le financement des retraites, des définitions, et quelques chiffres sous forme de graphiques :

[BBvideo 425,350]http://www.dailymotion.com/video/x3mamj ... from=embed[/BBvideo]
Un actif prend sa retraite lorsqu’il arrête, en principe définitivement, de travailler.

L'essentiel de ses revenus proviendra alors d'une rente le plus souvent viagère, de son patrimoine accumulé au cours de la vie active, d'une aide sociale accordées aux personnes agés, etc.

Chaque société a ses propres coutumes, éventuellement inscrites dans une loi ou dans la constitution, fixant les conditions dans lesquelles on peut (diverses conditions d'âge, de participation financière à un système légal, état de santé, maternité, handicap, invalidité...) ou même on doit (limite d'âge) prendre sa retraite, et les sommes qui seront versées. Des systèmes de financement sont mis en place dans la plupart des pays, fondés sur

- l'aide sociale (transferts sociaux)
- la solidarité inter-générationnelle (base de la retraite par répartition)
- l'épargne (retraite par capitalisation, assurance-vie, ...)

Différents systèmes de retraites
Plusieurs grands principes de fonctionnement, qui peuvent être combinés et le sont effectivement en pratique, existent.

Ils font intervenir des contraintes règlementaires (l’État impose le système de retraite) et des décisions personnelles. Les individus, en fonction de leur préférence pour le présent, leur insouciance voire leur irresponsabilité, et par ailleurs la confiance qu’ils ont dans le fonctionnement du système et dans sa gestion (en France, par les partenaires sociaux), peuvent agir sur :

- le choix de la répartition de la consommation au cours de la vie : ils peuvent se constituer une épargne qui complètera leur pension ;
- le choix de leur âge de départ en retraite dans les limites règlementaires.

Les deux grand axes d'analyse (indépendants) sont,
- d'une part si le régime est organisé en fonction des contributions (à cotisation définie) ou de l'objectif de pension à verser (à prestation définie),
- d'autre part si le régime dispose d'avoirs couvrant les pensions à verser (capitalisation, sous forme de fonds ou de provisions dans le bilan de l'organisateur) ou s'il n'en dispose pas (répartition).

Un régime réel peut combiner des éléments de « cotisations définies » et de « prestations définies ». Il peut, par exemple, fixer les cotisations (cotisations définies ), puiser dans la masse ainsi constituée pour alimenter des prestations définies (des minima sociaux, des majorations pour différentes situations...), et répartir le reste. Il peut aussi combiner de la capitalisation et de la répartition (provisionnement partiel).

La retraite par répartition :
Les travailleurs actuels payent, par des cotisations sur leurs revenus professionnels, les pensions servies aux retraités du moment ; leurs propres pensions seront payées par les travailleurs futurs. Le système est nécessairement obligatoire et public, la plupart des pays de l'OCDE interdisent ce type de système, même avec une capitalisation partielle, pour les retraites privées.

Des caisses de retraite, souvent par profession, assurent la perception des cotisations (somme éventuellement augmentée d'autre produits : subventions de l'état ou de l'entreprise, compensations inter-caisses, ...) et le paiement des pensions (diminuées d'autres charges : frais administratifs, compensations inter-caisses, ...) les deux sommes étant par définition égales.

La retraite par capitalisation :
Les travailleurs actuels épargnent pour leur propre retraite ; les pensions sont servies aux retraités à proportion du capital accumulé pour eux à cet effet. Le système s'apparente à une forme d'assurance-vie ; il peut-être totalement libre ou (partiellement) obligatoire.

Des fonds de pension encaissent des primes d'assurance (éventuellement augmentés d'autres produits : bonification de l'état, participation de l'entreprise, ...), les convertissent en capital, puis en sens inverse au moment de la retraite convertisse le capital en rente viagère. Cette épargne peut aussi être gérée individuellement, ou dans un autre cadre collectif.

Les sommes en jeu sont considérables, elles se retrouvent en bourse (capital des grandes entreprises cotées), dans le financement des emprunts d'état et autres obligations, et elles conditionnent les pensions de beaucoup de gens (avec des répercutions sociales lourdes en cas de problème). De ce fait le marché et ses intervenants sont toujours contrôlés par les autorités.

En France :
Le système par répartition est prépondérant en France, il est géré par une quantité d'organismes dits Caisses de retraite ou Caisses d'assurance vieillesse, avec deux étages.

- la retraite de base des salariés (à l'exception des fonctionnaires d'état) est assurée par l'ensemble des caisses sous l'égide de la sécurité sociale (ou retraite du régime général). Les cotisations sont abondées par des subventions de l'État, elles-mêmes alimentés par des impôts créés pour ce motif (une partie de la CSG et de la CRDS).
- des caisses paritaires pour la retraite complémentaire des salariés ou des cadres ou plus généralement professionnelles pour les travailleurs indépendants[réf. nécessaire] alimentées par des cotisations portant sur la part des revenus dépassant le plafond de la sécurité sociale (3 031 € mensuels en 2012).

En 2010, le gouvernement français qui avait prévu une simple réflexion en vue d'une réforme ultérieure (après 2012), avance son calendrier sous la pression de la crise et fait passer une loi réformant le système en faisant passer l'âge légal de départ à la retraite de 60 ans à 62 ans.

En 2008, la part du PIB consacré au financement des retraites était de 13,8%. Mais le ratio actifs cotisants/retraité est passé de 4 en 1960 à 1,8 en 2010 ; et il serait de 1,2 en 2050. Par ailleurs, force est de souligner qu'à 60 ans, l'espérance de vie moyenne est de 82 ans. La réforme proposée en 2010 sur le départ à la retraite à 62 ans permettrait de réduire le déficit des cotisants, de 15 milliards en 2020 sur 40 et de 37 milliards en 2050 sur 97.

Exemple de financement dans d'autres pays :
La Belgique :
Une notion bien souvent utilisée en Belgique dans les débats sur les retraites (appelées "pensions") est celle des "trois piliers de la pension", auxquels nous pouvons ajouter un quatrième moins souvent cité.

Premier pilier
Ce premier pilier constitue les pensions légales payées par l'État. Le financement de ces pensions est assuré par les cotisations sociales prélevées auprès des employeurs et des travailleurs et est basé sur le principe de répartition (les cotisations d'aujourd'hui payent les pensions d'aujourd'hui et les cotisations de demain payent les pensions de demain).

Deuxième pilier :
Ce deuxième pilier correspond aux pensions complémentaires financées par des cotisations patronales extralégales versées auprès d'assurances-groupes ou de fonds de pension.

L'employeur conclut ici un contrat, lequel prévoit chaque année le versement d'une cotisation de pension complémentaire pour les salariés. Les primes versées par l'employeur peuvent être complétées par une cotisation des travailleurs qui peuvent ainsi se constituer un patrimoine complémentaire16. Quant aux travailleurs indépendants exerçant leur activité en personnes physique, ils pourront aussi profiter du 2e pilier par le biais de la pension libre complémentaire pour travailleurs indépendants (PLCI). Dans ce cas, ils financeront eux-mêmes leur retraite, en étant encouragés par l'État. Cet encouragement prend la forme d'une réduction de l'impôt retenu sur leur revenus professionnels

Troisième pilier :
Le troisième pilier représente les pensions complémentaires individuelles (épargnes pensions, assurance vie, etc).

Quatrième pilier :
Le quatrième pilier reprend le patrimoine que l'on constitue soi-même pour ensuite en tirer profit : le financement de sa propre maison, l'achat d'une résidence secondaire, les propriétés dont des revenus locatifs sont tirés, la valeur de sa propre entreprise, les plans de stock-options de ceux qui travaillent dans une multinationale, les comptes d'épargne, les portefeuilles de titres contenant actions et obligations. Le terme 4e pilier en tant qu'outil particulier de financement de la retraite n'est pas accepté par tous. En effet, quelle que soit sa nature, l'épargne personnelle acquise au long d'une vie n'a pas pour but unique de financer la retraite, au contraire des 3 premiers piliers dont l'appellation n'existe que parce qu'ils financent une retraite et rien d'autre.

Allemagne :
En Allemagne, si la retraite se fait traditionnellement par répartition, une dose plus large de capitalisation a été introduite en 2001, mais cette réforme est freinée par le fait que la retraite par répartition reste plus avantageuse que dans les pays voisins. Un salarié allemand qui part avec 35 ans de cotisation à 63 ans ne subit une décate de 7% alors que dans la même situation, le système de retraite en France lui imposera une décote pour années manquantes de 5% par année, soit 10% en 2010 et 20% après la réforme des retraites en 2010.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Retraite_% ... conomie%29
Quelques chiffres :
En 2005, 212 milliards de prestations ont été versées au titre de la vieillesse, soit 12,8% du Pib. Avec 43% de la masse totale des prestations sociales, ce poste est le plus important des dépenses de protection sociale.

En France, le système de retraite, d’inspiration bismarckienne et fonctionnant par répartition, est principalement financé par les cotisations sur les revenus versées par les employeurs et les salariés (près de 60% des ressources des régimes de base en 2005) et par impôts et taxes affectés. Les taux de cotisations retraites des salariés du secteur privé (70% des actifs1 et 78% des dépenses de retraite) sont de 26% sur le salaire brut en 2007 : 10,5% sont à la charge du salarié, le reste à la charge de son employeur.

Sous l’effet du choc démographique, le nombre de retraités augmenterait de plus de 60% entre 2005 et 2050 ; la part des pensions dans le Pib progresserait vivement pour atteindre 13,5% en 2020 puis 14,6% en 2050. Le nombre des actifs cotisants aux différents régimes progresserait d’à peine 10% ; la part des cotisations serait quasi stable sur toute la période de projection. Le système, qui est aujourd’hui à l’équilibre, présenterait un besoin de financement de l’ordre de 0,7% de Pib en 2020 et 1,7% de Pib en 2050.
http://www.observatoire-retraites.org/index.php?id=101

Pour terminer quelques graphiques intéressants :

Image Pyramide des âges (Insee 2010) Image
Ratio actifs / inactifs de 60 ans ou plus Image
Prestations de protection sociale en 2005
(Milliards d'€ et % du total de 536.9 milliards d'€)
Image Image
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Re: Le financement des retraites

Message non lu par racaille » 01 mai 2012, 15:46:03

Sur ce sujet on m'a conseillé d'écouter les conférences de Bernard Friot car c'est une autre manière d'aborder le problème. Je ne l'ai pas encore fait mais j'ai déjà trouvé pas mal de liens sur Dailymotion - que je m'empresse de partager avec vous :

--> http://www.dailymotion.com/relevance/se ... rd+friot/1
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

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El Fredo
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Re: Le financement des retraites

Message non lu par El Fredo » 01 mai 2012, 21:48:40

Intéressant le graphique européen, on est loin des clichés sur les français feignants.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

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