Dès qu'on veut toucher aux opérations les plus spéculatives et toxiques, le monde de la finance vient pleurnicher. Le fondateur qui part à la retraite et veut vendre est du même genre que le petit vieux de l'île de Ré. La réalité c'est plutôt les fonds de pensions prédateurs qui viennent dépecer des entreprises et les boites coulées parce que pour rendre rentable le truc il faut du bénef à court terme.François Hollande veut-il tuer les LBO ?
Le candidat socialiste veut supprimer la déductibilité des intérêts des emprunts contractés pour acheter des entreprises. Or ce levier fiscal est un pilier de la rentabilité des LBO en France, ces opérations d'acquisitions par endettement qui favorisent la création d'entreprises de taille moyenne.
François Hollande l’a dit et répété, son adversaire, ce n’est pas Nicolas Sarkozy, mais « la finance». Justement, l’une des mesures-phares du candidat socialiste à l’élection présidentielle ne fait pas du tout les affaires des fonds de LBO (Leverage Buy-out : acquisition par endettement). Dans le cadre de la chasse aux niches fiscales et afin de décourager les investissements purement financiers, François Hollande prône la suppression – ou tout au moins la réduction - de la déductibilité des intérêts des emprunts contractés par une entreprise pour en acquérir une autre. Or le métier d’un fonds de LBO consiste, dans les grandes lignes, à acheter et à revendre des sociétés. Et la déductibilité, par le holding de reprise, des intérêts d’emprunt souscrits pour financer l’acquisition de la cible, constitue un pilier de la rentabilité des LBO en France.
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Or « l’industrie du LBO est extrêmement utile à l’économie française, notamment parce qu’elle facilite la transmission des entreprises dont les fondateurs partent à la retraite sans successeur », s’inquiète Jérémie Jeausserand, chez Scotto & Associés. Une opinion partagée par Louis Godron, président de la Commission capital-transmission à l’Afic (Association française des investisseurs en capital) : « Les hommes politiques, de droite comme de gauche, déplorent le manque d’entreprises de taille intermédiaire (ETI), en France. Or on ne peut pas créer d’ETI sans faire de croissance externe. Et on ne peut pas procéder à des acquisitions sans recourir à la dette. » Et d’ajouter : « Ce sujet va bien au-delà des préoccupations des seuls fonds de LBO. Supprimer ou réduire la déductibilité des intérêts des dettes d’acquisition n’aidera pas la transmission d’entreprises, en général. »
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http://www.latribune.fr/entreprises-fin ... s-lbo.html
De manière générale, déduire fiscalement les intérêts ne sert qu'à engraisser les banques par pur effet inflationniste.