http://blog.lesoir.be/parisbysoir/2012/03/09/531/« Le premier G8 c’est Chicago, non ? », « Ca va être cool de voyager dans l’Air Hollande one !», et puisque nous sommes à Reims : « Le champagne, c’est maintenant ! »
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Hier, j’ai donc embarqué sur le Hollande Tour, à Reims, où j’ai pu observer ce manège. Environ 70 journalistes accrédités, répartis dans deux cars. Un petit et un grand. Si vous embarquez dans le petit, vous pourrez faire votre travail correctement. Vous êtes un journaliste « poolé », c’est-à-dire privilégié (« en pool », une équipe réduite censée partager ensuite ses images et informations aux confrères restés sur le carreau). Je demande à une chargée de presse du PS : « Ca arrive que la presse étrangère soit poolée ? » Je connais la réponse, mais je veux l’entendre : « Euh… ça… pourrait arriver. »
Cas pratique. Je ne suis pas « poolée » : ça, c’est pour les « grands médias nationaux » (TF1, France 2, Radio France, I-télé, BFM et Le Monde). Le grand car me débarque dans la salle de réunion attenante à une fabrique. Le petit car s’est arrêté à la porte de l’entreprise qui fabrique des vérins*. Dans la salle, les non-poolés sont priés de patienter 45 minutes, le temps que les poolés suivent le candidat dans la fabrique. J’ai vite compris que pour tirer quelque chose d’un suivi de candidat, il faut désobéir aux consignes du service de presse. Je sors, je contourne les hangars dans un zoning désert. Et je retrouve mes petits camarades de jeu poolés. Je passe la porte, le type de la sécurité est distrait, et je me retrouve nez-à-nez avec François Hollande. Je dégaine mon micro et je peux alors graver cette grande tradition du déplacement de candidat, ce moment où la patronne de l’entreprise offre un cadeau en disant : « Un vérin pour mettre sur votre bureau à l’Elysée ! »
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- « Vous serez à Tulle le soir du 22 avril ? » Hollande : « Sans doute, je n’y ai pas encore pensé. »
Apparemment, un « Sans doute, je n’y ai pas encore pensé » a valeur d’information. Parce que sitôt remontés dans le petit bus, les « poolés » ont réservé des chambres à Tulle. « Message de service ! Y’a déjà presque plus de chambres au Mercure de Tulle, il faut se grouiller ! », crie une journaliste à travers le car.
Moi je suis un peu la taupe du petit bus, alors je préviens les journalistes du grand bus (qui en sont à leur troisième café dans la salle de réunion) qu’il faut songer à l’option « réservation sans frais d’annulation » dans le dernier hôtel disponible à Tulle.
Ca me rappelle la situation d'un certain Lionel Jospin en 2002 tout ça, sauf qu'ici ce sont les journalistes qui croient gagnant leur favoris avant même les élections... biggrin;