Thomas Hollande, le conseiller spécial

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domi
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Thomas Hollande, le conseiller spécial

Message non lu par domi » 14 mars 2012, 22:57:11

Lundi 20 février au soir, François Hollande arrive avec son fils Thomas au Yard, un restaurant du 11e arrondissement de Paris. Autour de la longue table en bois clair, dix-neuf convives l'attendent pour un buffet chaud. La discussion, informelle, s'engage avec ces acteurs de la culture urbaine. L'animateur de France 5 Juan Massenya, la réalisatrice Leïla Sy, les rappeurs Zoxea, Vicelow et Imhotep (Les Sages Poètes de la rue, Saïan Supa Crew et IAM) ou encore la romancière Faïza Guène lui racontent la jeunesse des quartiers, l'alertent du risque d'un fort taux d'abstention. C'est Thomas Hollande qui est à l'origine de la soirée, avec l'ancien patron de la radio Générations et initiateur du pacte générationnel, Bruno Laforestrie. Thomas l'a rencontré il y a cinq ans. Sa mère, Ségolène Royal, était alors candidate PS à la présidentielle. Lui-même animateur hyperactif de la "ségosphère", il se constituait le réseau qu'il met désormais au service de son père... à son tour candidat PS à la présidentielle. D'une campagne à l'autre, d'un parent à l'autre. D'un rôle à l'autre.

Ce portrait, l'avocat de 27 ans n'en voulait pas. "Je n'ai pas envie de m'exposer. Mais je suis comme mon père, je ne sais pas dire non", sourit-il, après réflexion, un mardi de février, dans un café de Montparnasse. Le jeune homme, chemise bleu ciel, pull sombre, lunettes carrées, cheveux noirs, est arrivé sur le scooter trois roues dont il use pour faire les trajets entre son appartement en colocation du 11e arrondissement parisien, le QG du candidat dans le 7e et le cabinet d'avocats auquel il collabore. Thomas dévoile un parcours sans obstacles. Enfance heureuse - "on n'a jamais manqué de nos parents" -, adolescence sans crise, bac S au lycée La Fontaine, Paris 16e, deux DEA de droit et, enfin, prestation de serment en novembre 2010.
Serment

Si ce n'est ce goût de la politique, et encore, puisque ses trois frère et soeurs, plus jeunes, se tiennent éloignés de ce monde, rien chez lui ne laisse deviner que sa mère et son père se sont successivement proposés de prendre en charge le destin de 65 millions de Français."Je ne me pose pas ces questions, je ne suis pas torturé", évacue-t-il. Il l'assure : ce que l'on peut dire à son sujet l'"indiffère", et jamais il n'a lu le moindre livre sur ses parents.

Tout de même, son improbable situation a des conséquences. La primaire au cours de laquelle Royal et Hollande, officiellement séparés depuis 2007 après trente ans de vie commune, s'affrontent le contraint à la réserve. Il faut laisser passer le premier tour du 9 octobre 2011, et l'immense déception de sa mère, pour partager pleinement la joie de son père. "J'ai jugé opportun d'être avec elle ce soir-là", dit-il, promettant qu'il n'y eut d'autres larmes que celles qui ont été multidiffusées. "Malgré le choc d'une violence extrême, elle a encaissé avec solidité." Avant de rentrer chez lui, il passe à La Rotonde, brasserie du 6e arrondissement, féliciter le gagnant.

L'épilogue de cette séquence, à moins que ce ne soit le préambule d'une nouvelle histoire, Thomas l'écrit de sa main, le 22 janvier, au Bourget. Le candidat s'apprête à lancer sa campagne face à 20 000 personnes. Lui placarde sur le mur des militants ce slogan : "La fraternité, c'est maintenant." Le 7 février, pour son premier déplacement, il accompagne sa mère à Marseille. Et elle a accepté à la demande de son fils de lancer la campagne de mobilisation du PS à Clichy, le 7 mars. "Ce qui me rend fière de mes enfants, c'est que malgré la situation atypique ils ne sont pas dégoûtés de la politique", confie Ségolène Royal.
"Franc"

"Pas dégoûté", effectivement, Thomas est désormais l'un des rares conseillers du candidat Hollande qui voit ses conseils se transformer en actes. Deux jours après le dîner au Yard, si le socialiste est le premier homme politique à se rendre au "ministère de la crise des banlieues", installé par l'association AC le feu, c'est tout sauf un hasard. "Dans une campagne, il y a un esprit de cour très fort. Moi, je n'ai rien à gagner, alors je suis franc", confie Thomas. Qui poursuit : "Je lui dis que dans les quartiers son discours ne passe pas, les mots sonnent creux. Dire, de manière désincarnée, "je vais créer un avenir meilleur à la génération qui vient" ne lève pas d'espérance." François Hollande confirme la radicalité du propos. "Mais c'est l'intérêt d'un fils de dire ce qui est efficace, et parfois ce qui est inapproprié !"

Pour autant, il n'éprouve aucun désir de voir son fils marcher sur ses traces. Il sait que Thomas est depuis peu chef de la "commission politique et stratégique" - "ce titre, c'est un peu ronflant, un peu n'importe quoi", dixit l'intéressé - d'un groupe de réflexion à Marseille, ville qu'il a découverte et aimée en 2007. La ségosphère y était très active. Et puisque ce "laboratoire politique" oeuvre en vue des municipales de 2014, des socialistes marseillais imaginent déjà l'illustre nom sur les affiches de campagne.

Mais François Hollande se persuade que "Thomas n'a pas envie d'une carrière politique". Et souffle : "Ce n'est pas facile d'être le fils d'un responsable politique. Alors de deux..." Hollande énumère les exemples peu heureux des fils de Giscard, Mitterrand et, plus récemment, Sarkozy, lancés alors que leur père était encore en activité. "Peut-être que, quand je ne serai plus responsable politique, ce sera plus facile pour lui", ajoute-t-il. "Dans cinq ans, dans dix ans... Il aura 37 ans, ce n'est pas trop tard", calcule le candidat, qui postule pour l'instant pour un premier mandat.

Les plans du père semblent coller avec ceux du fils, qui promet : "Je n'envisage pas de faire de la politique avant d'avoir fait mes preuves par moi-même, avant d'avoir réussi ma carrière d'avocat. Je veux que l'on ne puisse rien me reprocher." Sa mère confirme : "La politique lui plaît mais il veut construire son territoire lui-même." Et son parrain, l'avocat Jean-Pierre Mignard, se félicite d'un choix professionnel qui lui permet "d'être à la confluence de la vie politique et de la vie publique". En attendant.

http://www.lepoint.fr/politique/thomas- ... 561_20.php
« La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents. »
Gandhi, extrait de Tous les hommes sont frères

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