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Marianne.fr: 40% des électeurs socialistes du 1er tour ont voté FN.
Au second tour de la législative partielle qui s'est déroulée dans la 2ème circonscription de l'Oise,dimanche 24 mars, le candidat UMP, Jean-François Mancel, a été élu avec 51,41 % des voix face à la candidate du FN, Florence Italiani qui a obtenu 48,59% des suffrages. Seulement 800 petites voix séparent ainsi les deux candidats. La victoire est mince. Mais c’est surtout le nombre de suffrages gagnés par la candidate du Front National qui interpelle – le taux de participation est resté sensiblement le même (35,3 % de votant le 24 mars contre 32,8% la semaine précédente). C'est donc 6 000 voix qu'Italiani a glané entre les deux tours, soit 22 points de plus que le 17 mars ! L’élu UMP, lui, n’en a récupéré que 2 885…
Qui sont ces 6 000 électeurs soudainement mobilisés derrière Italiani ? Des abstentionnistes ? Des électeurs FN qui se sont tardivement réveillés? Ou des électeurs socialiste ? Pour la candidate socialiste éliminée au premier tour, Sylvie Houssain, cette dernière hypothèse est impensable. « Rien n’aurait pu pousser les militants socialistes à voter FN », déclarait-elle ce lundi 25 mars au matin, sur France 3 Picardie.
Et pourtant… en épluchant les résultats bureau de vote par bureau de vote, Jérôme Gombin, doctorant en sciences politiques au CURAPP, à l’Université de Picardie-Jules Verne à Amiens, a estimé qu’ « environ 43 % des électeurs de Sylvie Houssin auraient voté Florence Italiani au second tour ». Pour parvenir à cette conclusion, le chercheur utilise un « modèle d’inférence écologique, développé précisément pour ce genre de problèmes ». Soulignant que cela « vaut ce qu’il vaut », Jérôme Gombin tente une explication : « il n’existe pas – dans ce cas d’espèce en tout cas – de frontière étanche entre un électorat socialiste et des candidats frontistes, comme on l’a longtemps cru, et que le FN possède désormais une réelle capacité de mobilisation au second tour. »
Une lecture des résultats validée par le directeur du département opinion publique de l’IFOP, Jérôme Fourquet : « A une centaine de bulletins près, le nombre de suffrages exprimés entre le premier et le second tour sont identiques, avance-t-il. Bien sûr, on pourra toujours dire que les électeurs du second tours n’étaient pas les mêmes, qu’une partie de ceux qui ont apporté leurs voix au FN n’avaient pas pris la peine de se déplacer le 17 mars mais voyant leur candidate qualifiée face à Mancel, ils sont allés voter. Sauf qu’il faudrait aussi en conclure qu’entre 3 000 et 4 000 électeurs de gauche se sont abstenus hier, ce qui ne tient pas la route… » Selon les estimations réalisées par l’institut de sondage, environ 40 % des électeurs de Mme Houssin auraient voté FN. Une estimation proche des 43 % de M. Gombin. A ceux-là, il faudrait ajouter une partie des électeurs du Front de gauche.