Ca vientmanolo a écrit :On attend le détail de ton positionnementatlantis973 a écrit : Je sais ce que je dis, François Hollande sera réélu dans un fauteuil en 2017. Je vous expliquerai dans le détail le pourquoi de mon positionnement tout à l'heure.
Tu as l'air bien sûr de toi pour le doublé flambiesque en 2017!
Si tu paries ta barque là-dessus, ça m'intéresse, sinon, aucun intérêt de croire une prédiction avec zéro enjeu au bout
La première chose qui m'amuse, c'est cette idée qui veut qu'un sondage soit une indication de ce qui se passera à une date X ce qui témoigne d'une ignorance crasse du rôle d'un sondage qui ne se veut être qu'un thermomètre d'un état de l'opinion à un moment donné.
Ce type de sondage, un an après après une élection et quatre ans avant la suivante, n'a aucune signification sérieuse, surtout si on veut en faire une preuve de la défaite prochaine d'un candidat.
Florian, quand tu nous expliques que Hollande fera 5% en 2017, ce qui est le score en général des 5è à une présidentielle, tu m'étonnes par ta naïveté. Le Parti Socialiste est un grand parti politique qui peut toujours compter sur une base solide de 4 à 5 millions d'électeurs soit au moins 15%. Hollande avec ces 19% a réduit son score à son socle de base des derniers supporters socialistes dont je suis.
Tu m'étonnes aussi quand tu prétends que les français vouent de la haine vis-à-vis de François Hollande en te basant sur des sondages. Sauf que les sondages réalisés sur la personnalité de Hollande montrent que ce n'est pas à lui que les français en veulent mais aux résultats de sa politique, son image est encore relativement bonne dans l'opinion.
Ce qui me fait croire que François Hollande l'emportera en 2017, et j'ajoute dans un fauteuil avec un score de 53-54%, c'est déjà la médiocrité crasse dont fait preuve la droite qui ignore que les sacro-saints sondages sur lesquels elle se base en permanence montrent que les français ne lui font en rien davantage confiance. François Fillon comme Jean-François Copé ne sont en rien capables aujourd'hui d'incarner plus qu'une opposition idéologique. Quant à Nicolas Sarkozy, il est toujours aussi incapable de rassembler une large majorité autour de lui.
Ensuite, c'est le talent et presque le génie politique dont François Hollande a fait montre que personne n'a retenu.
Il est parti en 2008 à 3% d'intentions de vote chez les socialistes pour devenir à la veille du 14 mai 2011 le premier outsider de DSK autour de 20-25% dans un climat au PS de TSH.
La primaire a été inventée plus que pour faire élire DSK, elle a été inventée par Arnaud Montebourg pour éliminer définitivement François Hollande du paysage politique et il arrive à devenir le premier challenger derrière DSK. Sa stratégie était simple, rester derrière, calé, tout l'été et laisser la baudruche DSK exploser pour passer devant à la mi-septembre sous les coups de boutoir de la droite, puis l'emporter sur le fil.
Plus que ça, DSK tombe tout seul, le PS décide d'adouber Martine Aubry et quasiment tous les lieutenants strauss-kahniens vont chez Aubry excepté Moscovici (rancoeur du congrès de Reims où il a été humilié par cette dernière) et le Guen.
Hollande réussit toutefois le tour de force de passer largement en tête, ce qui ne le réjouissais pas trop d'ailleurs, et se fait adouber en octobre avec le soutien de tous les candidats de la primaire réunis. Ce n'était en rien prévu comme ça par le parti.
L'avantage qu'il tire de cette situation, c'est que la droite le voit comme un candidat par défaut et le prend pour le dernier des pignoufs. Il suffit d'ailleurs de se promener sur le net pour s'en rendre compte.
Hollande est comme Jacques Chirac, il cache derrière sa bonhomie, son air bonne poire un peu niais une intelligence redoutable.
Politiquement, c'est un tueur sans commune mesure avec les quelques clowns de l'UMP qui se disputent déjà 2017. Cette couverture lui permet d'avancer caché et il en joue.
Le meilleur exemple ? Le coup des 75% dans lequel Sarkozy et l'UMP sont tombés comme des mouches. Hollande a réussi seul à faire croire à une invention de dernière minute or il est prouvé qu'il travaille sur la question depuis de longs mois (pas mal de documentaires ont montré des réunions de travail pendant les primaires où le sujet est abordé).
Même la manière de l'annoncer, avec cette erreur grossière entre "par mois" et "par an", était calculée pour faire croire à de l'improvisation. Il prend en une semaine 3 points dans les sondages.
Aujourd'hui, on veut faire croire que son impopularité est la preuve de sa défaite de demain et on compare en gras les sondages de Hollande 2013 avec ceux d'autres présidents.
Mais en politique comme ailleurs, ce qui ne tue pas rend plus fort. Hollande ne va pas tarder à toucher le fond si ce n'est déjà fait. A votre avis, vaut-il mieux toucher le fond au bout d'un an ou au bout de quatre ? L'argument qui veut que Sarkozy soit meilleur parce que très impopulaire tard ne tient pas. Il a quatre ans devant lui pour remonter et il le fera bien entendu.
La vérité est que François Hollande a placé deux temps distincts de son quinquennat, celui des efforts et celui de la redistribution avec deux PM différents (ce qui me fait dire aussi que Martine Aubry sera PM en 2014 ou 2015).
Quelle est son opposition ?
-La droite UMP n'a pas de leader crédible: Fillon est une buse et son échec au congrès UMP le prouve grandeur nature, Copé est une caricature de lui-même et est incapable de rassembler au delà de son propre camp, Sarkozy est empêtré dans les affaires et sera, s'il revient, animé d'une telle haine et d'une telle prétention contre "l'usurpateur" qu'il explosera.
-L'UDI: Le meilleur cadeau de la droite à Hollande. Borloo s'affirme mais est évidemment incapable de représenter une menace sérieuse dans l'opinion. L'UDI est amené à redevenir l'UDF du RPR. Hollande tentera sûrement la stratégie qu'avait adopté François Mitterrand en 1988 avec Raymond Barre, le faire gonfler artificiellement dans les sondages pour laisser à penser qu'il est le seul en position de l'emporter en cas de second tour puis le faire exploser à l'approche de la ligne d'arrivée.
-Le Front de Gauche: Mélenchon est une tornade politique, il dévaste tout sur son passage, frappe fort, fait du bruit. Mais tout passionné de météorologie qui se respecte sait que le premier indice de l'essoufflement d'une tornade est lorsqu'elle frappe plus qu'elle ne le peut et qu'elle se tortille à outrance. Mélenchon se tortille comme un beau diable depuis un an, animé par une haine tenace et farouche à l'égard des socialistes, un melon comme rare, pour rien si ce n'est deux revers cinglants. Les sympathisants PS ne le rejoignent pas davantage que ça (il ne réalise guère que 12% comparé aux 10.8 de l'année dernière qu'il pique aux écolos) et les communistes vont finir par le lâcher.
-Le FN: C'est la grande question, MLP est elle en mesure ou non de rassembler les 51% nécessaires pour l'emporter un jour ? Aujourd'hui, je crois qu'elle est la première opposante à Hollande parce qu'elle pioche tant à droite qu'à gauche et ne se contente pas de taper sur le gouvernement, elle convainc sur des idées. Elle est créditée de 23%, le FN est en hausse partout, c'est le danger numéro un. Non pas parce qu'elle peut l'emporter en 2017 mais parce qu'elle peut faire suffisamment pour faire battre la droite ou la gauche voire arriver en tête au premier tour.
Face à tout cela, qui peut sérieusement espérer rassembler une majorité de français si ce n'est François Hollande ? Aujourd'hui sans doute pas bien sûr, mais d'ici à 4 ans: le mariage gay sera loin, les réformes menées depuis un an et elles sont nombreuses paieront, Hollande sera sur un nuage.
En 2016, la droite va de nouveau se déchirer, y compris en cas de retour de Sarkozy puisque Fillon est bien décidé à aller au bout et le Front de Gauche ne sera plus.
2017 sera une formalité pour Hollande et le PS, nous sommes là pour 10 ans.
Ai-je été suffisamment précis ?