La CFDT à Reims et la CGT un peu partout en France. En ce 1er mai marqué par un nombre record de chômeurs en France, et la peur partagée par nombre de Français d'un explosion sociale, les syndicats affichent leurs divisions.
Au risque de présenter des cortèges clairsemés. FO, comme à son habitude, fait cavalier seul, avec un rassemblement au Mur des fédérés en hommage à la Commune de Paris. Mais pour cette première Fête des travailleurs du gouvernement de gauche, les organisations syndicales, soudées durant cinq ans sous l'ère Sarkozy, sont divisées en deux camps : l'un emmené par la radicale CGT, l'autre par la CFDT réformiste.
La CGT, premier syndicat français, organise, avec la FSU et Solidaires, 279 défilés à travers le pays. Le cortège parisien partira à 15 heures de Bastille vers la place de la Nation, avec en tête Thierry Lepaon, le nouveau numéro un de la centrale. Jean-Luc Mélenchon sera dans la rue à Paris en soutien aux syndicalistes. Le leader de la CFDT, Laurent Berger, lui, appelle à un rassemblement en fin de matinée dans la banlieue de Reims avec son homologue de l'Unsa, Luc Bérille, et de la CFTC, Philippe Louis. L'initiative est inédite et augure un début de front uni des réformistes.
La raison de cette fracture? Le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi, un «accord scélérat» pour la CGT, une avancée pour créer des emplois, aux yeux de la CFDT.
La mobilisation syndicale intervient à l'orée d'un mois de mai ponctué de manifestations politiques contre François Hollande: Marine Le Pen rassemble ses troupes mercredi pour le 1er mai rituel du Front national, les communistes et Jean-Luc Mélenchon sonneront la charge contre l'austérité dimanche prochain, jour choisi aussi par les opposants au mariage homosexuel pour se rassembler avant leur manifestation nationale du 26 mai.
Défilés en désordre. Le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi a laissé des traces. Seule bonne nouvelle: le rapprochement CFDT-UNSA-CFTC.