François Hollande ou l'éloge de la social-démocratie

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Cobalt

Re: François Hollande ou l'éloge de la social-démocratie

Message non lu par Cobalt » 24 mai 2013, 13:57:16

albert a écrit :
Cobalt a écrit :Parce que c'est elle que les français ont le plus entendu sur le sujet
Alors il ne faut plus parler d'insécurité non plus, parce que c'est aussi l'un des thème du FN. Je trouve cette attitude ridicule et dangereuse. Il faut dire la vérité, et tant pis si l'on dit la même chose que le FN de temps en temps.
Ai-je dit le contraire ?^^

Mon propos c'est que le FN n'est pas apte à être aux affaires,parce que Marine n'en a pas les qualités pour,sans parler de son programme,que je juge inepte,mais ça c'est personnel,c'est vrai que je ne suis pas FN.

Cobalt

Re: François Hollande ou l'éloge de la social-démocratie

Message non lu par Cobalt » 24 mai 2013, 14:00:46

El Fredo a écrit :Pour en revenir au discours de Hollande devant le SPD, ça serait bien de lire le discours entier avant de le résumer aux un peu rapidement aux 2 lignes qui concernent Schröder. A lire certains on a l'impression que ça se limite à "Hollande fait du Schröder". Demandez-vous plutôt s'il eût été concevable qu'Hollande s'exprimât devant le SPD en rendant hommage à tous leurs chanceliers sauf le plus récent.

http://www.elysee.fr/declarations/artic ... ire-du-spd
En même temps FH n'a pas pris de gant pour les hommage rendus à ses prédécesseurs en France et en particulier pur le plus récent d'entre eux^^

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Nombrilist
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Re: François Hollande ou l'éloge de la social-démocratie

Message non lu par Nombrilist » 24 mai 2013, 14:18:52

Wir sind keine Gefahr ! (Nous ne sommes pas dangereux).

Pour répondre à El Fredo, est-ce que Merkel rend hommage à la politique française sociale et familiale française quand elle vient ?

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albert
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Re: François Hollande ou l'éloge de la social-démocratie

Message non lu par albert » 24 mai 2013, 14:59:27

Le fiasco social-démocrate (JF Kahn)
On peut difficilement avoir sommé les communistes ou les conservateurs de regarder leur propre réalité en face et exonérer la social-démocratie de son devoir d’auto-analyse.
Esquissons un rapide bilan, après cinq ans d’une crise majeure, pour ne pas dire d’une faillite du capitalisme néolibéral, qui aurait dû booster tout ce qui représentait une alternative, mais auquel la social-démocratie, dans le sillage de Tony Blair, avait fini par s’identifier. Résumons donc : quasi-disparition de la social-démocratie grecque écrasée sous le poids de ses mensonges et de ses démissions ; recul historique de la social-démocratie finlandaise déshabillée par un parti national xénophobe ; écrasement de la social-démocratie espagnole dont nos socialistes hexagonaux se firent longtemps un talisman ; affaissement de la social-démocratie portugaise plombée par un double échec ; marginalisation de la social-démocratie hongroise hier au pouvoir et qui ne parvient même pas à s’imposer en alternative à un gouvernement ultraréactionnaire ; quasi-disparition de la social-démocratie polonaise après son passage aux affaires ; échec de la social-démocratie tchèque qui semblait faire corps avec ce pays et qui vient de tomber à 16 % ; nouvelle défaite de la social-démocratie suédoise qui fut hégémonique ; spectaculaire affaiblissement de la social-démocratie allemande rabotée par les Verts et l’extrême gauche ; quasi-effacement de la social-démocratie japonaise qui vient d’entraîner tout le centre gauche dans sa chute vertigineuse ; décrépitude de la social-démocratie israélienne qui laisse le terrain libre devant Nétanyahou et l’extrême droite ; déliquescence de la social-démocratie vénézuélienne sur les ruines de laquelle Chávez a construit son avènement ; dégringolade de la social-démocratie péruvienne longtemps dominante et qui a laissé place à des nationalismes populistes ; fiasco de la social-démocratie chilienne qui, même en alliance avec les centristes, a dû s’effacer devant des conservateurs néopinochistes tant sa politique sociale lui avait aliéné son électorat traditionnel.
C’est contre le candidat social-démocrate brésilien que Lula a été élu et que lui a succédé Dilma Rousseff. C’est contre la social-démocratie argentine que madame Cristina Kirchner et les péronistes l’ont emporté.
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Re: François Hollande ou l'éloge de la social-démocratie

Message non lu par El Fredo » 24 mai 2013, 15:15:55

Nombrilist a écrit :Pour répondre à El Fredo, est-ce que Merkel rend hommage à la politique française sociale et familiale française quand elle vient ?
Si elle était invitée à l'anniversaire du PS, je doute qu'elle s'abstiendrait d'un petit hommage à Mitterrand ou Jospin, les deux derniers dirigeants socialistes hormis Hollande. Vous semblez tous oublier dans quelles circonstances ce discours a été prononcé. Il s'agit d'un éloge à la sociale-démocratie allemande (démocratie-progrès-réalisme) et pas d'un panégyrique des lois Hartz en particulier.
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Re: François Hollande ou l'éloge de la social-démocratie

Message non lu par Narbonne » 24 mai 2013, 15:34:32

Nombrilist a écrit :"Les 400 000 en plus sont finançés comment ?"

Je te retourne la question. Tu allonges la durée du travail. Donc tu créés du chômage supplémentaire. Tu le finances comment ce chômage supplémentaire ?
Comme dans les deux cas, il ne s'agit que de vases communicants, autant prendre la solution la plus humainement acceptable et donner du travail aux jeunes et du temps libre aux plus âgés. Dans les deux cas, il faut injecter de l'argent exogène dans le circuit par des impôts et taxes type lundi de pentecôte et TVA.
Pour le passage de chomage à retraite c'est effectivement des vases communiquants. Mais pour le passage d'actif à la retraite, il y a 50% de perte en ligne. Car, grosso modo, 1 seul sur 2 sera remplaçé.

A titre personnel, j'appronfondirai une approche sur le montant des retraites (au delà d'un certain niveau)
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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Re: François Hollande ou l'éloge de la social-démocratie

Message non lu par Nombrilist » 24 mai 2013, 15:57:39

"Car, grosso modo, 1 seul sur 2 sera remplaçé."

Si cela est inéluctable (mais j'en doute, c'est plutôt conjoncturel à la crise), alors il faut complètement revoir le partage du travail.

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albert
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Re: François Hollande ou l'éloge de la social-démocratie

Message non lu par albert » 24 mai 2013, 16:21:39

J'espère que François Hollande sera invité par le Pasok et qu'il aura l'occasion de faire l'éloge du bilan de Papandreou.
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Re: François Hollande ou l'éloge de la social-démocratie

Message non lu par El Fredo » 24 mai 2013, 16:32:39

http://sarkofrance.blogspot.fr/2013/05/Schroder.html
Hollande, Schröder, un anniversaire en Allemagne pour célébrer un parti social-démocrate.

Les ingrédients d'une bonne corrida médiatique étaient réunis. Nous pouvions écrire à l'avance ce que la presse, dans sa gentille unanimité, allait servir au menu de ses unes du lendemain.

N'allez pas chercher de son discordant. C'était écrit d'avance.

Tous ont plongé facilement.

"Hollande a tressé, jeudi, une couronne de laurier au prédécesseur d'Angela Merkel à la chancellerie fédérale pour avoir flexibilisé le marché du travail." (Le Point)
"A Leipzig, Hollande vante Schröder et la social-démocratie" (Les Echos)
" François Hollande a fait l'éloge des réformes du marché du travail allemand lancées en 2003 par l'ancien chancelier de ce parti, Gerhard Schröder." (Le Parisien)
"le chef de l’Etat n’a jamais employé le mot « socialiste », ne serait-ce pour marquer sa petite différence, mais en plus il a fait l’éloge des réformes antisociales de l’ancien chancelier." (Marianne)
"L'ode de François Hollande à Gerhard Schröder" (Mediapart)
"Hollande en Allemagne, VRP des réformes Schröder" (Rue89) ‎
"Le « bras d'honneur » d'Hollande à l'aile gauche du PS" (Le Figaro)

L'électeur pouvait lire ou écouter de lui-même l'intervention du président français. Il pouvait détester la loi de flexisécurité, s'effrayer de l'incroyable pauvreté qui s'est développée outre-Rhin depuis les funestes lois Hartz, et pourtant comprendre quelques faits: (1) Hollande n'endosse pas le personnage ni son action. (2) Il a salué sa mémoire dans un discours quasiment chronologique sur l'histoire du SPD.

Il suffisait de lire ou écouter le discours.

En France, son propre premier ministre expliquait de Schröder qu' "il a été courageux lorsqu’il a redressé son industrie mais il a porté atteinte à ce qui faisait partie du modèle social allemand".
Et Alain Vidalies, ministre en charge des relations avec le Parlement, complète, sur PublicSénat: Hollande "n’a jamais proposé la transposition en France de ces propositions".

Qu'importe.

La messe était dite.
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Re: François Hollande ou l'éloge de la social-démocratie

Message non lu par politicien » 24 mai 2013, 19:58:39

Bonjour,
Il est des chassés-croisés un rien piquants. Jeudi, François Hollande, invité d’honneur des 150 ans du SPD à Leipzig, n’a pas eu de mots assez forts pour louer le « réalisme » du SPD, sa « culture du compromis » et les réformes de Gerhard Schröder. Des caresses qui ont dû sembler bien étranges aux oreilles des dirigeants sociaux-démocrates allemands qui, depuis des mois, tentent de prendre leurs distances avec l’Agenda 2010 de l’ancien chancelier, précisément en s’inspirant du programme… de François Hollande.

Effet des réformes Schröder dévastateur
Car l’effet des réformes Schröder et du réalisme du SPD sur le parti a été dévastateur. Il a profondément divisé le parti et lui a fait perdre une grande partie de son électorat. Certes, dans un récent sondage, seulement 45 % des personnes interrogés considèrent que ces réformes constituent la cause de la faiblesse du SPD. Loin derrière sa position dans la crise européenne et sa volonté d’augmenter les impôts (70 %) ou la popularité d’Angela Merkel (66 %). Mais ce résultat doit être relativisé.

Ce qui a été perdu n’est pas revenu
Car si les réformes Schröder ont aujourd’hui bonne presse en Allemagne, il n’en a pas toujours été ainsi. Entre 2003 et 2009, une partie non négligeable de l’électorat social-démocrate a cessé de voter pour le parti. L’ennui, c’est que cet électorat n’est pas revenu vers le SPD, lorsque les réformes ont commencé à « porter leurs fruits ». Ces électeurs préfèrent aujourd’hui voter pour la CDU.

(...)

L’inspiration française

Le SPD a alors commencé à mettre de l’eau dans son vin réformiste, et il a paradoxalement trouvé une inspiration à Paris dans le programme de François Hollande. Jamais sans doute les socialistes français n’ont été aussi proches des sociaux-démocrates allemands. Ceci a débouché sur un programme de gouvernement qui, à chaque ligne, rappelle le François Hollande de la campagne de 2012. Le programme est donc placé sous le signe de la « justice sociale », son ambition est de « maîtriser la finance. » La retraite à 67 ans est remise en cause, les euro-obligations et la relance européenne deviennent des objectifs. Sur le plan fiscal, le SPD veut faire « payer les riches. » Le ton est donné, c’est celui d’une rupture avec l’expérience Schröder et le rapprochement avec Paris.

Vérité à gauche du Rhin, erreur à droite
Certes, pour le moment, cette stratégie est un échec cuisant : les déçus de gauche du SPD ne sont guère convaincu par Peer Steinbrück, cet ancien schröderien, ministre préféré de la chancelière Angela Merkel durant la grande coalition (2005-2009) devenu soudain socialiste à la française. Quant aux électeurs modérés, ils sont effrayés par ce tournant à gauche et rejoignent plus volontiers la CDU. Le parti de la chancelière a gagné près de huit points dans les sondages depuis l’entrée en lice de Peer Steinbrück, tandis que le SPD n’a jamais pu repasser les 30 % des intentions de vote.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur La Tribune.fr
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Re: François Hollande ou l'éloge de la social-démocratie

Message non lu par Jean » 29 mai 2013, 18:32:48

La différence entre un homme politique et un homme d'Eat c'est justement la capacité à favoriser l'intérêt du pays sur celui des individus fussent-ils ses partisans.

Il perd généralement les élections suivantes mais il laisse son nom dans l'histoire.
Par ailleurs de toute façon il perdra un jour les élections....

Mais voilà il faut du courage pour ne pas céder à l'amical déchainement de haine que des décisions courageuses suscitent.

Un Hollande courageux ?

Peut-être... Il semble vouloir avancer à petits pas (alloc, retraite, )

Mais est-ce de sa propre volonté ou est-ce le fait que le système s'effondre qui le pousse à bouger...

Laissera-t-il son nom dans l'histoire involontairement ?

Ou bien se contente-t-il de changer de discours à chaque changement de public ?

Est-il un renard rusé qui avance lentement ou bien... un pingouin ?

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