Pierre Mauroy est mort

[politicien]

Bonjour,

Il y a de ces grandes figures de la vie politique qui sont à elles seules des pans d'histoire. Pierre Mauroy était de celles-là, premier Premier ministre de François Mitterrand, premier Premier ministre de gauche de la Ve République. Il y a de ces grandes figures de la vie politique qui sont l'image d'un territoire. Pierre Mauroy était de celles-là, représentant la terre nordiste qui l'a vu naître, et surtout sa chère ville de Lille. Il s'est éteint vendredi 7 juin, à l'âge de 84 ans, cinq jours après avoir été hospitalisé à Paris.


"L'ex-Premier ministre de Mitterrand adore la psychologie, l'anecdote signifiante, le portrait qui claque", écrit de lui Franz-Olivier Giesbert dans Le Point du 27 septembre, à l'heure de présenter le dernier livre du vieux sage : Ce jour-là. Le portrait de Pierre Mauroy est celui d'un des personnages centraux de la comédie du pouvoir, mais d'un personnage plein d'une "autodérision que l'âge et la maladie n'ont pas entamée", assure encore le patron du Point.

Né le 5 juillet 1928 à Cartignies (Nord), près d'Avesnes-sur-Helpe, devenu en 1952 professeur d'histoire-géographie dans l'enseignement technique après une formation à l'École nationale d'apprentissage de Cachan, Mauroy s'engage dès l'âge de 16 ans dans les Jeunesses socialistes. "Que le PS soit en France la force de plus en plus forte et de plus en plus grande, voilà mon ambition", lançait Pierre Mauroy.


Toutes les marches du pouvoir
Il part après avoir vu son parti conquérir toutes les marches du pouvoir, détenant presque toutes les grandes villes, toutes les régions, la majorité historique au Sénat gagnée en 2011, la majorité à l'Assemblée nationale et, bien sûr, la présidence de la République. Lui-même a gravi tous les échelons.

(...)

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[johanono]

Clément Méric, Pierre Mauroy : la gauche est en deuil.

[El Fredo]

Super drôle, bravo.

[johanono]

Mon propos n'a pas vocation à être drôle. C'est un constat.

[albert]

Pierre Mauroy symbolise deux choses contradictoires, parce que son passage à Matignon a connu deux périodes très différentes.

Il est d’abord le Premier ministre de 1981 qui a lancé les grandes réformes de la gauche, comme la retraite à 60 ans. Sa mort aujourd’hui, alors que le PS au pouvoir enterre la retraite à 60 ans, c’est aussi la mort de cette gauche de 1981 qui disparaît avec lui.

Mais il est aussi le Premier ministre du « tournant de la rigueur » de 1983. Il aurait même mis sa démission en jeu pour obtenir ce tournant de Mitterrand, qui hésitait. Annoncé comme une parenthèse, ce tournant est devenu définitif. Il marque le renoncement du PS aux valeurs de gauche et son abandon de la classe ouvrière. Comme le dira plus tard François Hollande : "La gauche a gouverné pendant 15 ans, pendant lesquels elle a libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et à la privatisation."

[El Fredo]

Mon propos n'a pas vocation à être drôle. C'est un constat.

Et le smiley n'a pas non plus vocation à être drôle ?

[johanono]

Non. Le smiley est la marque d'un coup de colère. Pas contre Pierre Mauroy : paix à son âme. Mais contre le matraquage médiatique et politique lié à la mort de Clément Méric. Car le parallèle entre ces deux décès est très intéressant.

D'un côté, nous avons un jeune militant extrémiste que personne ne connaissait, mais qui est devenu célèbre en raison des circonstances de sa mort, et pour lequel tous les partis et groupuscules de gauche se mobilisent, en organisant des manifestations d'hommage un peu partout en France.

De l'autre côté, nous avons un ancien Premier ministre socialiste qui vient de décéder, après une longue carrière politique. Je me demande donc si la famille politique de gauche manifestera autant de peine et de deuil suite à la mort de Pierre Mauroy, ancien Premier ministre, que suite à la mort de Clément Méric, anonyme militant d'extrême-gauche. Je crains qu'il en aille autrement.

[El Fredo]

C'est dommage de polluer un topic d'hommage avec des considérations politiciennes. Respect à un grand dirigeant et à un ancien Premier ministre, et laissons le reste de côté.

[Florian]

Aucun regret. Sa politique de 81-83 a marque ma vie et marque les votres par son inconsequence. C'etait un politicien mediocre, un homme d'appareil, un lache qui s'est couche devant Mitterand et meme un poivrot.

[El Fredo]

On n'en attendait pas moins de toi.

[mordred]

Clément Méric, Pierre Mauroy : la gauche est en deuil.

Vous devez être jeune. La Mort n'est pas drôle. Elle tue les uns et ronge les autres.
Saviez-vous que le jeune Méric se relevait d'une leucémie ? A 18 ans ! Et finir massacré par quoi ? LES VRAIS RACAILLES (celles qui vendent de l'héroïne sont récupérables; pas les autres).

Mauroy était je pense un type honnête.

[johanono]

C'est dommage de polluer un topic d'hommage avec des considérations politiciennes. Respect à un grand dirigeant et à un ancien Premier ministre, et laissons le reste de côté.

Ah bon, c'était un poivrot ? Je sais que l'on prête cette qualité à celle qui lui a succédé à la mairie de Lille, mais j'ignorais que lui aussi était concerné.

[les orteils]

Je respecte l'homme, il avait une certaine intégrité. La politique qu'il a menée, il fallait la tenter, ne serait-ce que pour montrer les limites d'une politique économique de gauche. ça m'a servi de leçon, j'en espérais quelque chose et j'ai compris depuis que la marge de manoeuvre est étroite dans une logique strictement capitaliste. Soit on gère comme l'UMPS, en faisant payer un peu plus les riches ou en les ménageant, selon le parti qui gouverne, soit on essaie de penser autrement, ce qui pose bien plus de questions que ça n'en résoud.

[Jean]

Le temps magnifie tout... Pierre Mauroy a réussi sa mort.

Mais qui se rappelle que c'est sous son ministère

- que le Franc a été dévalué trois fois en 18 mois
- que son gouvernement a relancé l'embauche dans les Charbonnages de France avant de les fermer deux ans plus tard
- que son gouvernement a ramené la retraite à 60 ans alors que depuis plus de vingt déjà l'espérance de vie s'accroissait mettant ainsi en péril le système de retraite (décision éminemment démagogique car satisfaisant l'électeur et sans effets ni dépenses immédiats)

Un "visionnaire" myope.

[phoenix72]

Les polémiques sur Pierre Mauroy sont déplacées ,malheureusement des hommes politiques engagés et honnêtes dans leurs convictions comme ce grand Monsieur nous en manquons à ce jour.Qu’avons nous ? Des arrivistes ,des opportunistes ,des tricheurs et des carpettes qui se couchent devant la Finance.