Le président de l'université de Toulon Laroussi Oueslati et deux vice-présidents ont été suspendus lundi par la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse, pour "entrave" à l'enquête sur des dysfonctionnements dans le cadre d'un trafic présumé de diplômes.
Photographe : Michel Gangne AFP/Archives :: le président de l'Université de Toulon Laroussi Oueslati téléphone dans l'enceinte du campus, le 16 avril 2009 à Toulon.Dans cette affaire, une première enquête administrative commandée par Mme Pécresse avait conclu à de "graves irrégularités" de la part du président, à la suite de quoi la ministre avait demandé que la section disciplinaire de l'université du Sud Toulon Var soit saisie.
Mais compte tenu de "présomptions de dysfonctionnements internes consécutifs à l'engagement de poursuites disciplinaires à l'encontre du président", Mme Pécresse avait demandé le 30 septembre un rapport d'enquête complémentaire.
"Le rapport complémentaire fait apparaître que le président et son équipe de direction ont entravé l'enquête administrative, avec des mises à l'écart, pressions, intimidations et menaces de représailles à l'encontre d'enseignants-chercheurs et de personnels de l'université et une saisine de documents qui peut laisser supposer une tentative de destruction de preuves", a indiqué le ministère de l'Enseignement supérieur lundi dans un communiqué.
En conséquence, M. Oueslati, ainsi que Pierre Sanz de Alba, vice-président du conseil d'administration, et Yves Lucas, vice-président du conseil des études et de la vie universitaire, ont été "suspendus de leurs fonctions électives".
La ministre a demandé au recteur de l'académie "d'assurer l'intérim dans l'attente de la nomination d'un administrateur provisoire".
L'enquête administrative portait sur un trafic présumé de diplômes au bénéfice d'étudiants chinois.
Interrogé par l'AFP, M. Oueslati a qualifié les conclusions du rapport complémentaire d'"injustes" et "orientées": "c'est un procès d'inquisition !", a-t-il jugé, estimant que les inspecteurs étaient "instrumentalisés".
"Je dénonce ce complot contre moi et mes vice-présidents. On veut atteindre un président d'université qui n'est pas de la même couleur politique que Mme la ministre", a-t-il ajouté.
"Je trouve que le principe de présomption d'innocence est violé, je m'interroge sur cette suspension qui risque d'influencer l'objectivité de la section disciplinaire", a affirmé le président de l'université.
Mme Pécresse a décidé lundi de renvoyer MM. Oueslati, Sanz de Alba et Lucas "devant la section disciplinaire d'une autre université", et non celle de Toulon.
"Compte tenu du climat régnant au sein de l'université et décrit par le rapport" d'enquête administrative, "le jugement des poursuites ne peut s'y dérouler sereinement", a justifié la ministre.
Mme Pécresse a encore pris trois autres décisions: d'abord, la demande de poursuites disciplinaires à l'encontre de M. Oueslati "sera complétée d'un nouveau grief, tenant à l'obstacle mis par le président au contrôle de l'IGAENR", l'Inspection qui a mené l'enquête administrative.
Ensuite, la procédure disciplinaire est étendue à MM. Sanz de Alba et Lucas.
Enfin, "l'obstacle mis" par les trois hommes "au contrôle de l'IGAENR" sera signalé à la justice.
Une enquête judiciaire est en cours au pôle économique et financier du tribunal de grande instance de Marseille.
Affaire à suivre!
Le président de l'université de Toulon suspendu par Pécresse
- avatabanana
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