Un dîner avec des journalistes, puis avec les chefs de la majorité parlementaire, une visite "non programmée" sur le marché de Tulle, un appel à l'apaisement après les violences à Trappes, un déplacement en Slovénie, à Dunkerque pour booster les emplois d'avenir, un rendez-vous à l'Élysée avec le chef de l'opposition syrienne : alors que la plupart des personnalités politiques partent en vacances cette semaine, François Hollande, le président qui bat tous les records d'impopularité de la Ve République, est de tous les combats. Et cette volonté de se montrer le plus possible tranche avec sa communication du début de mandat, qui visait à rompre avec l'omniprésence médiatique de Nicolas Sarkozy.
Pour Jean-Marc Lech, directeur de l'institut de sondage Ipsos, cette stratégie ne peut que lui être bénéfique : "Ses gestes ne sont plus regardés en fonction de ce qu'on pense qu'aurait fait Nicolas Sarkozy. Tout ce qu'il a dit sur sa rupture avec Sarkozy, on s'en fout désormais." Il poursuit : "Ce qu'il a essayé de faire dans l'émission Capital, sans grand succès, mais qu'il a réussi à Tulles, en recevant des journalistes ou en dînant avec des parlementaires, c'est bien, car cela éloigne Hollande d'un antimodèle : la prudence médiatique de François Mitterrand. Pour Mitterrand, le silence était une nécessité, car il était malade. Mais François Hollande doit oublier la comparaison avec Sarkozy et avec Mitterrand."
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Outre son retour à une communication plus adaptée à la durée et à l'époque de son mandat, le président marque également sa volonté de se rapprocher de sa base électorale traditionnelle de gauche, qu'il a, selon les sondages, déçue depuis sa prise de fonction. Et cela, en annonçant le retour de la croissance, la baisse du chômage, et en se déplaçant dans des usines, comme à Dunkerque pour promouvoir les emplois d'avenir.
"Il faut réaffirmer en permanence les marqueurs du hollandisme. Le discours fondateur des primaires reposait sur trois pactes : productif, redistributif, éducatif. Nous devons nous en inspirer", décrypte le député du Morbihan Gwendal Rouillard, proche du chef de l'État.
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Des erreurs de communication qui s'expliquent, selon le politologue Laurent Bouvet, par "le gros défaut de Hollande : le manque de clarté et de lisibilité". "Sa politique est plus droite et plus rigoureuse que la manière dont il l'explique. Il reste toujours dans l'ambiguïté pour contenter ceux qui contestent ses choix. Il essaye, comme il l'a toujours fait, de ménager la chèvre et le chou", analyse-t-il.
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