Immigration. Fillon voudrait des quotas pour la France et l'Europe

[Adeline]

Au lendemain de la votation suisse sur l'immigration, François Fillon s'est dit favorable à un système de quotas en France et en Europe.

L'ancien Premier ministre François Fillon a jugé lundi "parfaitement naturel" que la Suisse veuille diminuer le nombre d'étrangers sur son territoire, qui doit être modulé en fonction de la capacité à les intégrer.

"Il serait totalement incompréhensible que la Suisse mette une barrière à l'accès de ces frontaliers, dans la mesure où elle vit dans un ensemble économique qui a ses propres règles".

"En revanche, qu'elle veuille réduire globalement le nombre d'étrangers sur son territoire, c'est une revendication parfaitement naturelle", a dit M. Fillon. L'argument est "non pas la défense de l'emploi", mais "l'intégration", a-t-il poursuivi.

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Qu'en pensez vous ?

[Nombrilist]

Fillon fait de la belle langue de bois. Les Suisses ont clairement exprimé un rejet des français qui leur piquent leur boulot. L'intégration n'a rien à voir là-dedans.

[FIFE]

Il a été au pouvoir pendant 5 ans, que ne l'a t il fait ?

[albert]

Fillon trouve normal que la Suisse veuille moins d’étrangers, en revanche il ne trouve pas normal qu’elle mette des barrières à ses frontières. Incohérence. De toute façon les Suisses font ce qu’ils veulent, ça ne le regarde pas.

[PatJol]

Fillon n'a toujours pas compris que la stratégie droitière de Sarkozy version 2012 était perdante...

[johanono]

Au contraire : la stratégie droitière de Sarkozy en 2012 a failli gagner. C'est en employant cette stratégie droitière qu'il a réduit l'écart sur Hollande dans les sondages, et qu'il a finalement échoué à 2 points. Il lui a manqué une semaine ou deux pour gagner.

Fillon a donc raison de vouloir s'inspirer de cette stratégie. Le seul problème, de Fillon comme de Sarkozy, c'est leur bilan.

Immigration : les cinq records du gouvernement Sarkozy-Fillon en 2010 (édito 01/2011)

Les statistiques officielles de l’immigration en France pour 2010 ne sont pas encore publiées. Mais les statistiques partielles sont sans ambiguïté : l’année 2010 sera l’année de tous les records pour les chiffres de l’immigration en France : record du nombre des titres de séjour attribués, record européen des entrées régulières, record européen des demandeurs d’asile, record de l’enfumage politico-médiatique.

Chiffres et explications :

1er record : la barre des 200.000 entrées régulières sera franchie

Malgré les discours lénifiants indéfiniment répétés et indépendamment des « alternances » politiques, les flux d’entrées recensés par le ministère de l’Intérieur n’ont jamais cessé de croître. Parties de 50.000 à 100.000 entrées annuelles au cours des années 1970/1980, les entrées régulières ont été portées de 100.000 à 150.000 au cours des années 1990 et elles sont constamment supérieures à 150.000 depuis le début des années 2000. Un nouveau cap va être franchi en 2010 : 182.000 titres de séjour ont déjà été attribués au cours des onze premiers mois de l’année. Sur l’ensemble de l’année c’est donc plus de 200.000 titres de séjour qui ont été attribués.

2e record : la France redevient le premier pays européen d’immigration

A la suite de la crise économique les grands pays européens ont pris des mesures de restriction de leur immigration. Malgré les règles européennes laxistes (tant de l’Union européenne que du Conseil de l’Europe), l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne ont réduit fortement leur immigration. La France, elle, n’a pas changé de cap. La France est donc le seul pays à avoir distribué plus de 200.000 titres de séjour en 2010 : 30.000 au titre du travail, 170.000 au titre des divers désirs des étrangers (regroupement familial, mariage, demandes de soins, etc.).

3e record : la France reste le premier pays de destination des demandeurs d’asile

En 2010, plus de 50.000 étrangers ont sollicité l’asile en France. Là aussi, c’est un record européen (peut-être mondial, d’ailleurs, mais il est encore trop tôt pour pouvoir l’affirmer). Certes, 80% de ces demandeurs d’asile n’obtiendront pas l’asile mais la majorité d’entre eux resteront en France comme clandestins en attendant d’être régularisés. Il est vrai qu’il y a un « marché européen de l’asile » ; et la France est considérée par les demandeurs comme un pays particulièrement attractif tant par les largesses de sa jurisprudence que par sa capacité d’hébergements (les places en CADA – Centre d’accueil des demandeurs d’asile – ont été multipliées par quatre depuis 2002, passant de 5.000 à 20.000).

4e record : moins d’expulsions que de régularisations

Le chiffre des expulsions d’étrangers clandestins – délinquants au regard du droit de séjour – restera scotché à la barre des 30.000, c'est-à-dire moins que celui des régularisations ; chiffre des régularisations « au fil de l’eau » qui, lui, ne sera connu que très tardivement mais qui s’est toujours situé au-dessus de 30.000 au cours des dernières années. Or le nombre des clandestins est considérable : parlant de la Côte d’Ivoire, Le Monde du 4 janvier 2001 citait « 37.000 ressortissants (ivoiriens) présents en France – 100.000 avec les sans-papiers ». Soit 70.000 clandestins pour un seul pays d’Afrique noire ! Un chiffre qui autorise à penser qu’en Ile-de France, quand on croise trois Africains noirs, deux sont des clandestins.

5e record : celui de l’enfumage politico-médiatique

Le principe est simple : « Un expulsé ça m’émeut, 200.000 entrées régulières, c’est de la statistique ». Le jeu est toujours le suivant :

-le gouvernement procède à un effet d’annonces ;
-les associations immigrationnistes (qu’il subventionne) protestent ;
-les médias racontent une histoire individuelle ou montrent une manifestation qui concerne quelques dizaines de personnes.

Et tout le monde y gagne : les médias augmentent leur audience sur fond d’émotion et de polémique ; le gouvernement passe pour énergique ; les associations immigrationnistes accroissent leur visibilité et satisfont leur volonté de pouvoir. L’électeur et le contribuable n’ont, quant à eux, aucune chance de faire entendre leur point de vue !

suite

Quand Fillon et Sarkozy revendiquent la fermeté sur l'immigration, ce sont des imposteurs.

[wesker]

Une fois encore Fillon s'exprime davantage dans un contexte de compétition au sein de la droite que de sincérité idéologique car les quotas d'immigration, que Fillon réclame aujourd'hui sont inverses aux traités, aux accords qu'il a lui même ratifié en étant aux responsabilités.

Tout cela n'est pas sérieux et il faut, aussi se souvenir qu'en dépit d'un héritage seguiniste, il prit ses distances, durant la campagne de Sarkozy, lors de la proposition que ce dernier défendit, entre les 2 tours, la suspension à Schengen qui serait, c'est vrai le préalable à toute réforme de la politique d'immigration !

[Ramdams]

Au contraire : la stratégie droitière de Sarkozy en 2012 a failli gagner. C'est en employant cette stratégie droitière qu'il a réduit l'écart sur Hollande dans les sondages, et qu'il a finalement échoué à 2 points. Il lui a manqué une semaine ou deux pour gagner.

Ce qu'il gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre côté. Sarkozy n'a finalement eu "que" 50 % des voix des électeurs frontistes, et à l'inverse, il n'a eu que 41 % des voix des électeurs de Bayrou (dont on répète ici qu'il est pourtant de centre-droit).

Le fait pour Sarkozy d'aborder aussi directement et clairement le sujet de l'immigration a justement mis en exergue ses failles sur ce sujet et son inaction. Fillon reprend la même stratégie pour se trouver un territoire électoral assez peu investi par l'UMP actuellement. Beaucoup choisissent la voie du centrisme qui est plus porteuse électoralement parlant.

[frunobulax]

un territoire électoral assez peu investi par l'UMP actuellement.

? J'ai du mal à considérer les déclarations de Copé plus "centristes" que celles de Fillon ?

[Ramdams]

Copé fait 1 % (quoique ces derniers temps, il a réussi à doubler son score dans les intentions de vote icon_mrgreen ). Alors, ça laisse de la marge pour Fillon.

[mordred]

Il a été au pouvoir pendant 5 ans, que ne l'a t il fait ?

C'est méchant, ça ! icon_mrgreen

Monsieur Fillon n'est rien. Il était Premier Ministre mais n'avait qu'un droit : fermer sa g...... !

[phoenix72]

Il a été au pouvoir pendant 5 ans, que ne l'a t il fait ?

C'est méchant, ça ! icon_mrgreen

Monsieur Fillon n'est rien. Il était Premier Ministre mais n'avait qu'un droit : fermer sa g...... !

Eh bien ! qu'il continue ,

[johanono]

Une fois encore Fillon s'exprime davantage dans un contexte de compétition au sein de la droite que de sincérité idéologique car les quotas d'immigration, que Fillon réclame aujourd'hui sont inverses aux traités, aux accords qu'il a lui même ratifié en étant aux responsabilités.

Tout cela n'est pas sérieux et il faut, aussi se souvenir qu'en dépit d'un héritage seguiniste, il prit ses distances, durant la campagne de Sarkozy, lors de la proposition que ce dernier défendit, entre les 2 tours, la suspension à Schengen qui serait, c'est vrai le préalable à toute réforme de la politique d'immigration !

En effet. Et l'on constate encore une fois que les gesticulations des gens de l'UMPS sont vaines : ils peuvent promettre ce qu'ils veulent, mais au-dessus d'eux, il y a les traités européens, qu'ils ont tous cautionnés, et qui les obligent à accepter le libre-échangisme euro-mondialisé.

[johanono]

Au contraire : la stratégie droitière de Sarkozy en 2012 a failli gagner. C'est en employant cette stratégie droitière qu'il a réduit l'écart sur Hollande dans les sondages, et qu'il a finalement échoué à 2 points. Il lui a manqué une semaine ou deux pour gagner.

Ce qu'il gagnait d'un côté, il le perdait de l'autre côté. Sarkozy n'a finalement eu "que" 50 % des voix des électeurs frontistes, et à l'inverse, il n'a eu que 41 % des voix des électeurs de Bayrou (dont on répète ici qu'il est pourtant de centre-droit).

C'est possible. Mais je constate simplement que jusqu'en mars, Sarkozy était relativement loin de Hollande dans les sondages (du genre 55/45), et qu'il s'est rapproché au cours du mois d'avril, pour finir à 51/49, et que ce rapproché coïncide avec une posture "droitière". En 2007, il avait déjà été élu avec cette posture "droitière", son coup de génie étant d'avoir compris que cette posture pouvait séduire à la fois l'électorat traditionnel de droite, mais aussi une partie de l'électorat populaire et ouvrier qui est censé voter habituellement à gauche.

[wesker]

Je crois qu'aujourd'hui la démonstration est évidente, ces familles politiques permettent à des individus de se faire une carrière, de se faire élire sur des slogans, des idées et non dans le souci, pour l'élite, de changer les choses qui les arrangent, finalement.

Les citoyens qui se divisent sur des sujets de diversion, doivent s'auto organiser, ils ne doivent plus nécessairement déléguer à d'autres la défense de leurs revendications, attribuer aux tenants de la récitation mais réaliser qu'ils sont autant, sinon plus, compétents, sincères et motivés que ceux à qui ils attribuent leur suffrage;

Sincèrement, la situation actuelle transcende les clivages entre la droite et la gauche c'est l'avenir et la République qui est en jeu, car poursuivre ce système reviendrait à légaliser un gouvernement technique, appliquant des directives et garantissant les créanciers, où est alors la vision d'avenir, l'intérêt général et la légitimité du suffrage ?

Sincèrement, des gisements, nombreux existent !